ELIA + HAPPY BIRTHDAY

Ce matin ton téléphone ne faisait que de sonner, tu avais intégré un groupe durant la matinée et vu que tu travaillais de nuit, autant le dire tu dormais encore. La sonnerie te tira de ton sommeil, une légère moue agacée sur ton visage. Un léger soupire s’échappa de ta bouche, une soirée spéciale, pourtant personne ne voulait te dire pourquoi, ils voulaient juste que tu viennes. Tu avais donc décidé sans même savoir le pourquoi du coup, que tu allais te rendre à cette fameuse soirée. Il parait que c’était pour un anniversaire d’une femme, il fallait que tu trouves un cadeau. Tu détestais les plans foireux, mais clairement tu avais mis un pied dedans, tu ne pouvais plus faire marche arrière. Tu n’allais rien changer à tes habitudes, en effet, tu avais décidé d’aller faire ton sport comme chaque jour et ensuite te laver, histoire de ne pas puer la sueur dans les magasins. Tu ne savais pas ce que tu allais acheter, tu ne savais même pas qui était la personne, ce qu’elle aimait ou détestait. La journée passa sans encombres, tu avais décidé de te rabattre sur une carte cadeau, utilisable dans plusieurs magasins, un montant plutôt élevé pour une personne que tu ignorais l’existence. Tu avais enfilé une chemise claire, un pantalon foncé, tu avais laissé retomber une mèche de cheveux sur le côté. Il était temps que tu te rendes à l’adresse indiquée dans le message, tu allais finir par être en retard si tu continuais. Tu avais pris la route, ce n’était qu’à quelques minutes de chez toi, ça n’allait pas être bien difficile pour rentrer ce soir. Il y avait déjà un paquet de personnes, tu levais les yeux au ciel, clairement toi qui pensait que c’était juste une petite soirée. Tu garas ta voiture plus loin et par chance tu tombas sur un ami. Lui-même ne savait pas ce qu’il se passait ici, il avait été invité. Tu avais déposé ton cadeau sur la table comme les autres, la musique à fond, des cadavres déjà présents. Tu prenais ton verre, visitant la maison, regardant un peu les personnes présentes.

Tu vivais souvent dans le passé, tu repensais à énormément de choses et ça t’arrivais encore de penser à cette femme. Une relation destructrice, plus pour elle que pour toi, une relation qui avait tout de même durée deux ans environ. Toi, qui n’avais jamais eu de longue relation, c’était bien la seule. Mais finalement, elle avait pris fin il y a un peu plus de deux ans maintenant et mine de rien tu y pensais encore. Elle avait réussi à obtenir ton coeur, chose difficile et forcément tu n’arrivais pas à l’oublier et tourner la page. Ne voulant plus souffrir, tu étais redevenu le même connard qu’auparavant, voir même pire. Les femmes n’étaient plus que des objets, des jouets à tes yeux. Alors, ce soir, on t’avait invité à cette soirée et tu avais accepté, pensant pouvoir t’amuser un peu. Tu avais beau avoir dépassé la trentaine, tu restais un gamin de la vingtaine, pas près de te caser et de fonder une famille. Tu avais débarqué dans cet endroit, ne connaissant pas ce quartier, ni même l’appartement. Tu aurais du regarder le nom sur la porte, mais au vu du nombre tu n’avais pas pensé à ce détail. Tu avais l’impression de reconnaitre des têtes, mais tu devais certainement confondre. Tu avais pris un verre, et tu avais regardé rapidement ta montre, au vu du monde tu ne comptais pas rester des heures ici. Tu vérifias un instant que tu n’avais pas oublié ton paquet de clope, même si la moitié était des joints et non pas que du simple tabac. Tu avais déjà bu quelques verres en même pas vingt minutes, tu étais certainement le plus âgé, quoique tu avais remarqué des femmes et des hommes un peu plus vieux que la moyenne d’âge ici. Alors que tu commençais à t’impatienter, quelqu’un te percuta de plein fouet. Ton regard se posa automatiquement sur cette jeune femme, une hésitation, si c’était elle, elle avait terriblement changé. Ton coeur se sera soudainement, comme ta main autour de ton verre. Sa voix, elle, n’avait pas changé, c’était bien ton ex, Clemencia. Tu levas soudainement les yeux au ciel, laissant sortir un léger soupire de ta bouche. « J’ai été invité par des amis qui ont été invité par tes amis. Je comprends mieux. » laissais-tu glisser entre tes lèvres, un ton froid, distant, ce qui n’était pas souvent ton cas. « Ton cadeau est sur la table, une carte, tu en feras bon usage. » tu finissais ta phrase avant de porter ton verre à tes lèvres. Tu ne voulais pas lui faire face, tu ne pouvais tout simplement pas. Tu t’éclipsas dans la salle pour atteindre le balcon, tu avais besoin d’air, besoin de sortir de ce bruit infernal.

Elle était là, ce bout de femme que tu avais tant aimé et que tu aimais certainement. Tu ne voulais pas l’avouer, mais ton coeur battait encore pour elle. Elle avait tellement changé, elle était devenue une autre femme, si différente, mais si envoutante. Au lieu de l’affronter, tu avais décidé de t’enfuir, partir loin d’elle et t’abriter sur le balcon, pensant qu’elle n’allait pas te suivre. Tu l’avais blessé, tu l’avais fait glisser six pieds sous terre, tu ne pouvais pas te faire pardonner et tu le savais. Tu soufflais un bon coup en te retrouvant dehors, tu portas ton regard sur ce paquet de clope, en attrapant une au passage. Tu glissas celle-ci entre tes lèvres, l’allumant avec le briquet d’un mec qui se trouvait à côté de toi. Tu ne faisais pas attention aux personnes qui venaient ici, mais tu avais bien fait attention à elle. Elle te suivait, comme si elle n’allait pas te laisser tranquille durant cette soirée. Ton regard se posa devant elle, t’appuyant sur la rambarde, ton regard un peu perdu, essayant de trouver un endroit ou se poser. Tu n’arrivais pas à plonger ton regard dans le sien, ce n’était juste pas possible. « Si, je me suis même amélioré. » laissais-tu glisser doucement entre tes lèvres. « Et toi, tu ne montres pas à tout le monde comment tu sais si bien danser? » tu te souvenais des soirées ou elle dansait devant toi, elle était douée dans ce domaine, comme dans plusieurs autres domaines.

Elle connaissait bien ton talent pour la danse et pourtant tu t’étais amélioré, disons que tu avais décidé de faire un effort. Tu n’avais pas pris des cours, mais avec le temps tu avais appris à te lâcher et puis finalement tu te débrouillais bien. Elle n’allait jamais te croire car quand tu étais encore avec elle, tu étais une catastrophe ambulante. Maintenant, tu étais capable de danser avec une demoiselle, la faire virevolter et ça ressemblait à quelque chose. Tu haussas les épaules quand elle t’avoue qu’elle ne te croyait pas réellement. « Si tu le dis. » laissais-tu glisser doucement entre tes lèvres. Ta cigarette allait se terminer, tu allais bientôt pouvoir rentrer, boire encore quelques verres et disparaitre. Tu écrasas ton mégot dans le cendrier, reposant ton regard sur la jeune femme « Je comprends. » pas très bavard, en même temps tu ne savais pas trop quoi dire. « Il faut que je te montre mes talents? » laissais-tu sortir sans vraiment y avoir réfléchi, tu étais sobre, tu n’avais pas fumé, mais tu te sentais capable de le faire. Un défi que tu étais prêt à relever, ton regard balaya de nouveau le balcon, se posant sur quelques têtes que tu connaissais. Tu faisais signe de la tête pour les saluer, ils étaient bien occupés, tout comme toi. « Sinon, je te laisse poursuivre ta soirée, et je partirais. » dilemme, qu’est-ce qu’elle allait répondre?

A croire que tu voulais l’impressionner ou même gagner du temps pour continuer à lui parler et être avec elle. Tu n’en savais trop rien à vrai dire. Tu te lançais certainement sur une piste dangereuse, mais tu te faisais confiance et tu savais bouger ton corps maintenant. A vrai dire, tu côtoyais des personnes pratiquant la danse de rue du coup, tu ne pouvais qu’apprendre avec eux. Au début, tu étais une catastrophe ambulante, et finalement avec le temps tu enchainais les pas, les figures. « Pas de soucis. » laissais-tu glisser entre tes lèvres, enfonçant ton téléphone dans ta poche ainsi que ton paquet de clope. Tu savais que certaines personnes allaient te reconnaitre, tu n’étais pas forcément le bienvenue dans cet endroit, ami tu t’en foutais. Un défi, il le prenait sans ronchonner, au contraire. Tu la suivais sur la piste, demandant aux gens de s’écarter, un léger sourire sur tes lèvres. « Merci bien. » tu te dirigeas vers le dj, lui demandant de mettre une musique bien spécifique. La musique commence à se lancer, tu jettes un dernier regard à Clem, et tu commences quelques pas. Commençons tranquillement, ça ne sert à rien de tout donner maintenant.

Musique & danse de Moose