(HOT) MARTHIAS » DARK PARADISE.

DARK PARADISE

MARTHIAS 6

La situation s’inversait et la poupée en profitait, pour le piquer, le faire sortir de sa fougue, pour un peu plus de débauche. Se livrer, s’offrir à l’autre, sans jamais commettre l’irréparable. Marla, elle attrapait sa virilité, plongeant son foutu regard transperçant dans le sien. Buvant à la source de ses gémissements, son propre plaisir, désir de lui : l’être aimé, qu’elle souhaitait titiller, pour faire grimper son envie de plus. Elle le regardait, de ses mirettes fiévreuses, où ondulaient les flammes d’un enfer bien trop proche d’eux. Impossible, pour eux d’en sortir intactes, parce qu’ils piquaient la partie diabolique, Marla et Mathias, qu’ils aimaient se faire l’amour intensément. Perdre le contrôle, finir essouffler, les enveloppes marquées par des lèvres désirables et des bassins affamés, de creuser au creux de l’autre. C’était pour cette raison qu’elle gémissait, la gamine, lorsqu’il serrait les bords de sa nuque, perdant tous deux un peu plus pieds. Fermant lentement les paupières, les lèvres entrouvertes. Et d’un geste, entre ses doigts, elle se retournait, Marla, courbant légèrement l’échine, qu’il s’ancre un peu plus en elle, marquant sa peau de griffes, de poigne ferme, s’il le désire. Contre ce mur humide, ruisselant de gouttes. Toi et moi, nos corps enlacés.

(c) TORTIPOUSS.

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MARTHIAS 6

Pour apprendre la mélodie, fussent encore connaître la partition. Les quelques notes d’un désir ardent, d’un souffle accablé par tant de fougue. Les envolées lyriques, d’une vie bien trop malmenée : et les voilà, les gamins, à se chercher dans un enfer qui ne regarde qu’eux. A se jouer, l’un de l’autre, dans ce genre de jeu qui, à tout moment, provoque un incendie qui les dépasse. Les conscients inconscients, de quelques gestes qu’on chérie à la nuit tombée. A la lueur d’un matin d’hiver. Et les bassins qui claquent, se séparent puis se retrouvent ; les quelques notes aigües dans les airs, pour envelopper les échines et faire dresser les épidermes. Mathias, il plonge dans ses reins, balade fiévreuse de quelques vas et viens, dans une destination encore inconnue. Il pourrait aimer, l’aimer indéfiniment, dans ce genre de moments qui semblent si intimes qu’il en rougirait presque. Marla, prénom murmurer au gré du vent, des sens ; et sa main qui caresse sa peau, de son cou à ses seins ; de ses lèvres à ses reins. Chérir, la moindre parcelle d’une déesse, venue pour l’occasion présenter son plus simple appareil. Dans cette chute dorsale, qui lui fait tourner la tête. Accélérer les mouvements. Et finir dans un claquement plus fort qu’un autre. Les lèvres dans les cheveux. L’eau entre les corps. Et l’amour dans le cœur.

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Le dos le saluait, écartant sa tignasse, chutant le long de la peau, d’une descente si sensuelle, que l’on ne savait plus où donner de la tête. Marla, elle avait les reins creusés, les côtes légèrement apparentes et une main apposée sur le mur humide de la douche, l’attendant, qu’il vienne se lover au creux de ses fesses. La mélodie des peaux se heurtant, se frappant, accentuait son désir, son envie, de lui, d’eux, poussant des mélodies plus fortes, intenses. Les seins serrés, le bassin pressé et les lèvres caressées, d’un pouce, avant de glisser sur sa nuque, empoignée d’une main ferme, l’autre s’enfonçant dans la chair de ses hanches. Et ils se perdaient, dans des dernières cajoleries, sans laisser de répit à l’autre, jusqu’à l’orgasme en simultané, d’un sexe se délivrant, d’un autre secouant les cuisses de la gamine de tremblements. Le bouton rosé s’était avoué vaincu, sous les caresses de Mathias et l’on entendant, sa respiration bruyante, sourde, que l’effort avait été si intense, que la respiration se coupait. Les dernières plaintes, proches des cris et elle fermait les paupières, une main au niveau de son palpitant, battant la chamade. Proche de l’explosion, pas vrai ? Pour autant, la brune, elle ne perdait jamais son sourire, tournant de peu son visage vers celui de Mathias, encore plus complices.

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L’on aurait pu se laisser aller à quelques poèmes, à la vue de ces deux corps qui, dans une symbiose parfaite, ont laissé libre court aux orgasmes. Ultime délivrance d’un combat rudement mené, Mathias il souriait si fort qu’il en avait mal aux joues. Et Marla elle était sublimée, dans ces courbes voluptueuses et son sourire si lumineux. On aurait aimé pouvoir immortaliser le regard complice et les palpitants s’envolant, mais la vie en a décidé ainsi. Quelques baisers volés, sur la peau, sur les lèvres, avant de finalement se retirer pour profiter de quelques caresses savonneuses. De quelques bulles de savons dans l’air. Et quelques notes de classiques dans les airs, s’échappant des lippes du brun. Il caresse son corps, se délecte de pouvoir laver la déesse. Jusqu’à la sortie. Jusqu’à la serviette autour des hanches et le retour dans le salon : Yogi, sage, dans son panier. Et le téléphone dans les mains. Le temps qui s’arrête quand on se rend compte que le monde continue de tourner, malgré l’amour, malgré la vie. Les quelques appels manqués. L’objet sur l’oreille et le regard sur Marla. Comme pour lui parler, sans mots ; milles maux.

(…) Le temps semble incohérent. Mathias, il serre la main de Marla si fort qu’il blanchie les phalanges ; qu’il noircit les deux anges. Quand il arrive à l’étage de soins palliatifs, il s’arrête devant les portes battantes, incapable d’avancer. Il sait ce qui l’attend. Peut-être qu’il a besoin d’un peu de temps ? Il fait non de la tête. Recule d’un pas. Marla dans la main. Bousculée, elle aussi. Un peu plus de noir dans un tableau trop blanc.

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Ça aurait pu être splendide, parfait, mais le regard de Mathias, percutait le sien. Elle savait très bien qu’il se passait quelque chose, que la mère n’allait pas tarder à rendre les armes. Qu’il était l’heure pour elle de s’envoler parmi les anges, se vêtant d’immaculé, pour son entrée fracassante au Paradis. Rapidement habillés, ils partaient en vitesse, à toute hâte, à l’hôpital, s’immobilisant devant la chambre, où les battements de cœur se faisaient moins rapides, plus lents. Elle lui faisait face, même si le cœur piquait, que les prunelles se voilaient d’humidité. « Tu vas le regretter, si tu n’y vas pas maintenant. » Avant qu’elle s’éteigne, les prunelles sur des soignant(e)s, à la place de son dernier enfant. « Mathias. » Qu’elle murmurait, plaquant ses paumes sur ses joues, pour l’aider, à se concentrer, à respirer. « Avant qu’elle rejoigne les anges. » Elle parlait doucement, pour ne pas le brusquer, mais Marla, elle pleurait, tout autant que lui, victime de sanglots et haut-le-cœur, dans ce putain de couloir, sentant la mort et le malheur à des kilomètres. « Je suis là. » Et les doigts se liaient, les mains se serraient, pour avancer tous deux, vers une destinée tragique.

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MARTHIAS 6

Tout venait d’un coup : véritable massacre ; coup de pied dans la fourmilière. Pourquoi fallait-il que le bonheur se teinte de noir, quand tout semblait parfait ? Mathias, il avait mal au cœur, les tripes dans le ventre et les sentiments au placard. Il aurait aimé avoir plus de temps : quelques jours en plus ; quelques heures encore, juste pour. Dire les choses. Raconter les histoires. Vivre un peu plus longtemps. Marla, elle parlait, enchaînait les mots pour calmer les maux : enclin à quelque chose de doux, de simple. Elle tirait un peu sur son bras. Et il la fixait. Le cœur au bord des larmes. La vie au bord du gouffre. Il a poussé cette porte. L’a observé longuement. A lâché la main de l’être aimé pour s’approcher de l’ange aux derniers souffles. Titubant maladroitement, un sourire sur le visage. Une main dans ses cheveux, l’autre serrant les phalanges déjà trop froides. Et les discussions silencieuses, à travers les regards. Il aurait aimé lui hurler dessus de ne pas partir, de ne pas le laisser là. Qu’il a besoin d’elle, au moins autant qu’elle n’a besoin de lui. Mais il lui a simplement souri. Embrassant son front, dans une délicatesse infinie. « Tu peux partir, je suis là. » Fermer les yeux sur la vie, pour ne pas voir la mort.

Et ce battement éternel en fond sonore : unique mélodie qui rappellera ce qu’elle a été.
La reine mère.
A jamais.

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