#1 (ruby) little brat

Les méninges qui démangent, les yeux plissés, son corps est chaud et son envie de rire est plus que persistante. Difficile de paraître neutre, non, professionnel, quand il est sous l’emprise de space cake. Ces pâtisseries succulentes, si innocentes à vue d’œil et pourtant, ses effets sont redoutables. Ô qu’il cherche la merde, Leith. Les embrouilles, l’engueulade. Tout ce qui a une connotation négative. Il s’en fout complètement de son état, ça l’amuse trop : ça faisait trop longtemps, qu’il se dit. Trop longtemps qu’il n’a pas pu se libérer de ces chaînes déprimantes qui le saisissaient ces derniers temps. Fuck it, clairement. Loin de lui de se cacher derrière sa moue à l’ouest désormais – même si son cerveau l’est – il a ce désir d’être un gamin. Encore, comme avant. Sûrement que le sarcasme lui permet de cacher ses peines. Assurément qu’il a pris son plaisir quand il s’est retrouvé face à ces gangsters, il y a quelques heures. Ace l’a engueulé, mais son frérot doit le savoir : ce n’est pas la dernière fois que ça arrivera. Parce qu’il compte recommencer et que c’est amusant, jubilant. Ses pas l’ont amené à une soirée avec Kitty et Eli, mais maintenant il doit aller travailler. Le Diamond, un stripclub. Il n’y va pas pour dégainer ses fesses saillantes, lui il distribue des verres à des clients avares. Merci au mari de Ruby de l’avoir embauché, merci à elle d’avoir été imprudente en le laissant faire : dorénavant, il soutire un peu plus d’argent. Tout ce qu’il a à faire, c’est se taire. C’est tout simple. Elle qui a dit qu’il était un employé quelconque, il n’y croit absolument pas. Alors, armé d’un sourire un peu ahuri, il arrive dans les lieux, se dirige dans les vestiaires où il se change. Pourquoi porter un uniforme si c’est juste pour déposer des récipients en verre ? Ah, probablement pour pas paraître comme un rebelle comme lui… il se regarde un instant dans le miroir. Dans l’obscurité, personne ne devrait comprendre qu’il est high, pas vrai ? Il va devoir se contrôler, ne pas penser à des théories farfelues qui l’inciteront à exploser de rire au mauvais moment. Son collègue échange sa place avec lui, il peut travailler. Une commande, puis une deuxième, il se retient de justesse de glousser quand ses pensées se décident à être amusantes. Le tout sans, évidemment, comprendre qu’il est en terrain « hostile ». Après tout, il a joué avec Ruby tout à l’heure. Lire son message pour ensuite l’ignorer, la chercher, lui parler tel l’abruti qu’il peut être, arriver défoncé à son job… oh, de quoi enrager n’importe qui. Il sait pas pourquoi il aime tellement l’embêter. Il devrait la remercier, grâce à elle, il a pu accéder aux plaisirs charnels : le petit timide qu’il était n’aurait jamais osé flirter, encore moins toucher quelqu’un. Non, Leith en a décidé autrement, il a envie de l’ennuyer, de pousser les limites, de voir jusqu’où elle pourrait garder son calme… il a envie qu’elle explose. Attablé au comptoir, il attend la quatrième commande, coincé dans les abysses de la drogue. Ce soir, il a envie de jouer.

(c) MORNING RAIN

Tes ongles, tapotant doucement contre la coque de ton téléphone, viennent créer un son agréable à l’oreille mais qui témoigne de la rage qui s’immisce petit à petit dans tes veines. Tu n’es pourtant pas le genre de personne qui s’énerve facilement, Ruby. Mais il a ce talent que d'autres n’ont pas, cette manière de faire apparaître des émotions qui viennent te perturber et t’agacer alors que tu regrettes presque d’avoir laissé l’opportunité à ton mari d’embaucher l’un de tes anciens amants. Pourtant, tu as appuyé sa candidature quand il est venu la déposer dans ton club de strip-tease, venant te remémorer tous les moments que tu as eu en sa présence. Tu aimais bien votre ancienne relation mais tu as su faire le deuil de cette entente plus qu’agréable qu’il y avait entre vous. Et il a changé depuis, tu l’as bien remarqué. Il est beaucoup plus taquin avec toi et tu aimes bien ça même si c’est souvent à tes dépends. Le regard posé sur l’écran affichant tous les retours des nombreuses caméras de surveillance dissimulées dans l’établissement, tu remarques la présence de l’ancien blond et te redresses aussitôt. Il n’est pas arrivé à l’heure, malheureusement pour lui, et ça vient t’agacer un peu plus.

Te levant du siège de bureau dans lequel tu te trouvais, tu rejoins ton propre bureau et récupères l’une des tenues que tu portes lorsque tu es dans les murs du Diamond. Si en temps normal tu portes déjà des tenues près du corps, tu enfiles un pantalon moulant et un crop top qui moule ta poitrine, te préparant de façon à pouvoir satisfaire les clients qui demanderaient à avoir accès à l’un des nombreux numéros que tu offres aux plus importants. Et tu libères tes cheveux, équipés d’extensions qui les font tomber dans le bas de ton dos, alors que tes talons claquent déjà en direction de la partie publique du club. Un sourire par-ci, un clin d’œil par-là, tu te fais remarquer rapidement et rejoint le bar où se trouve ton plus jeune employé. Leith. Nouvellement brun, te rappelant d’anciens souvenirs, tu te fais discrète et glisse derrière le comptoir pour le rejoindre et te poser derrière lui. Tu es en retard, Park Et tu t’éloignes déjà, te hissant sur un tabouret se trouvant de l’autre côté alors que tes coudes trouvent place sur le meuble et que tu déposes ta tête dans la paume d’une de tes mains. Prépare-moi un Sex on The Beach pendant que tu tentes de m’expliquer la raison de ton retard. Tu viens attraper l’une de tes mèches de tes cheveux de ta main libre, l’enroulant autour de tes doigts.

(c) MORNING RAIN

Ruby et lui, ça a toujours été une relation étrange. D’anciens amants, où il n’osait jamais la contredire – par timidité – aujourd’hui ils entretiennent quelque chose de plus… piquant, assurément. Leith qui, désormais, se montre des plus rebelles, osant même venir drogué sur les lieux de son travail, paraît se libérer de sa carapace peu confiante. Il démontre même un caractère de « sale petit con », soutirant de l’argent à sa (vraie) patronne, agissant tel un ingrat en la faisant patienter. C’est risqué, mais terriblement amusant et, contre toute attente, il ne compte pas s’arrêter là. Oh que non, il va jouer. Il entend à peine les talons qui pianotent derrière lui, ne remarquant qu’à la dernière minute que Ruby s’est faufilée jusqu’à lui. Est-ce qu’il a été si flagrant quant à son retard ? A croire qu’elle l’épiait, qu’il se demande, amusé. Son regard embrumé dessine les contours de sa silhouette voluptueuse qu’il aime tant, avant de remonter à son joli minois. Malgré son air lointain, la weed n’aidant en rien, il ne peut s’empêcher de se perdre dans la contemplation de sa beauté. En retard. Oh, donc si elle l’a su aussi rapidement, c’est qu’elle l’espionnait effectivement. Ouais, désolé, qu’il répond simplement d’un air détaché, l’observant s’installer sur le tabouret. Il se demande si c’est une moue innocente qu’elle aborde ou si elle est sur le point de s’énerver, difficile de la cerner en réalité. Il ne l’a jamais vue en colère, Ruby. Mais est-ce qu’il a envie qu’elle soit ce soir ? Clairement. A sa requête, il s’arrête dans son geste, sur le point d’attraper la commande que lui tend le barman. Il se tourne vers elle, hausse légèrement un sourcil, avant de ricaner (peut-être un peu trop fort à cause du space cake). Il se calme, se mordillant l’intérieur de sa joue pour ne pas éclater de rire. Tandis qu’il saisit le nécessaire de mouvements hésitants, son cerveau peinant à se concentrer, il se met à parler. Hm. La raison de mon retard. Il lui jette un coup d’œil vers elle, tel un enfant immature. Tu l’as pas raté, mon retard, pas vrai ? Un sous-entendu, mais il ne lui laisse pas le temps de répondre, alors qu’il se met à préparer le tout – de manière incertaine – il continue, décidant de mentir. J’promenais mon chien. Il a pas de chien. Pourquoi il irait se balader avec lui à cette heure-là, d’ailleurs ? Il aboyait et tout… genre… waf waf… pour sortir, alors bah… j’l’ai fait sortir, ha ha. Du coup j’ai pris mon temps, j’ai croisé un ami, on a parlé… j’ai ramené mon chat- euh mon chien, puis j’suis v’nu ici. Voilà, ha ha.

(c) MORNING RAIN

Tu n’as pas besoin d’être une voyante pour savoir que la discussion risque de dégénérer entre ton cadet et toi, t’étant rendue compte depuis longtemps qu’il n’est plus le petit garçon timide que tu as connu et fait changer petit à petit en lui faisant découvrir les plaisirs charnels. Peut-être est-ce à cause de toi si Leith est devenu ainsi, s’il n’est plus aussi sage qu’à l’époque où il a posé son premier pied ici. Tout comme c’est de ta faute si ce dernier peut se permettre de te soutirer de l’argent, profitant d’une faille dans ta propre sécurité pour découvrir que tu étais la dirigeante de Diamond. Cette entreprise que tu aimes tant, que tu veux faire grandir et devenir l’un des lieux de plaisir visuel les plus connus et appréciés de la ville. Sauf que tu n’as pas des employés qui sont tous aussi exemplaires que ce que tu le voudrais. Comme Leith qui, en plus de se permettre de ne pas répondre à tes messages, ose arriver en retard lors de ses heures de services. Et tu comptes bien lui faire comprendre qu’il te doit le respect puisque tu peux le faire virer n’importe quand, même si tu ne le feras pas. Arrivée derrière lui, tu prends la parole sans même annoncer ta présence, avant de rejoindre ta place et de sourire doucement en remarquant qu’il ne peut s’empêcher d’observer ton corps. Leith s’excusant, tu hausse un sourcil en voyant qu’il ne semble pas être sincère. Vraiment ? Je n’en ai pas l’impression, pourtant. Tu es perplexe, Ruby, mais tu lui laisses tout de même une chance de se rattraper.

Alors tu lui demandes de te préparer une boisson, libérant finalement ta mèche de cheveux pour venir tapoter le comptoir pendant que le brun tente de se justifier. Et tu l'observe, suivant chacun de ses mouvements de ton regard, espérant qu’il ne fasse pas de bêtises. Et tu ne tardes pas à remarquer qu’il n’est pas aussi certain dans ses mouvements qu’en temps normal, te faisant froncer les sourcils alors que tu es perturbé par cela. Mais tu ne dis rien, relevant le regard vers le sien alors que tu penches doucement la tête sur le côté. Tu aimerais pouvoir répondre à sa question mais ton cadet t’en empêche, reprenant aussitôt la parole. Il n’arrive pas à te convaincre et semble même se perdre dans son mensonge, tandis que tu te redresses et croise tes bras, rehaussant ta poitrine sans le vouloir. Parce que tu possèdes un chien, toi ? Tu ne veux pas le croire et ancre ton regard dans le sien. J’aurais dû t’apprendre à mentir, quand on était ensemble. Je suis persuadée que ça aurait pu t’être utile même si tu ne saurais toujours pas me faire face et me convaincre de tes bêtises. Tu souris, te redressant pour reprendre ta position d’origine alors que tu affiches un visage beaucoup plus sérieux. Alors il arrive mon cocktail ? Ou tu as décidé de le faire arriver en retard, lui aussi ?

(c) MORNING RAIN

Ils semblent être dans leur monde, là à ce comptoir, à se chercher et à se jauger. Le temps se fige, mais pas derrière eux : les stripteaseuses ne s’arrêtent jamais, dévoilant leurs courbes à des clients avares, sans qu’ils ne puissent toucher à aucune parcelle de leur peau. Ils ne peuvent que regarder, tout comme le fait Leith avec Ruby, ses iris s’arrêtent lascivement sur la belle silhouette de sa patronne. Celle-ci, cependant, est visiblement insatisfaite de son comportement et de son retard. Elle n’a pas l’impression qu’il est sincèrement désolé, elle a raison, il ne l’est pas. A vrai dire, il s’en fiche complètement. En réalité, il n’est même pas là pour l’argent, il veut juste s’amuser, s’occuper, penser à autre chose pendant que la terre entière prend feu. Au lieu de chercher une excuse pour se rattraper, il ricane. Dommage, qu’il répond simplement, ne voulant pas s’attarder sur ça. La dame désire un cocktail donc il le lui prépare, les mouvements incertains pour une des rares fois, son cerveau peinant à se concentrer sur la tâche. S’il parvient à ramener des boissons sans soucis, se focaliser sur quelque chose qui demande de la précision n’est pas facile. Il le sait, que Ruby le remarque, il sent son regard insistant se poser sur lui. Il détourne ses pupilles un instant, s’arrêtant sur sa poitrine qui se met à bouger, le perdant un instant dans ses songes sensuels, avant de se reprendre en main. Il l’écoute jusqu’au bout, se taisant étrangement, même quand elle se met à le soupçonner. Le faciès de la belle devient plus sérieux, il lâche un rictus à sa requête, avant de saisir le cocktail entre ses doigts. Il s’approche, toujours silencieusement, avant de le déposer sur le meuble, juste en face d’elle. Puis, doucement, il approche son visage du sien, ses doigts se posant sur son menton, qu’il redresse délicatement. Il esquisse un sourire en coin, se mordillant la lèvre tant il semble amusé par ses réactions. Tu sais, Ruby… par le passé, j’osais jamais te contredire… Ses yeux scrutent profondément chaque trait facial, il a envie que l’ambiance se réchauffe et ressent ce désir de détourner son attention. Il se permet, sans gêne, de placer son pouce sur sa joue, la frictionnant lentement. Mais maintenant, je suis différent. Qui te dit que j’ai envie de te convaincre de quoi que ce soit ? J’ai juste envie de m’amuser, à toi de voir si tu as envie de jouer avec moi ou si tu préfères me fouetter parce que j’ai pas su être sage… Il ricane un peu, aimant totalement cette proximité qu’il impose. Jamais, auparavant, il n’aurait osé imaginer prendre les devants d’une telle manière. Désormais, il lui fait bien comprendre qu’il n’est plus le même et qu’il compte semer le chaos dans sa vie.

(c) MORNING RAIN

La politique de ton établissement est claire : on regarde mais on ne touche pas. Et tu l’appliques à tous les employés et clients de ton club, plusieurs affiches n’hésitant pas à rappeler à tous que les employés ne peuvent pas être touchés ne serait-ce qu’une seule fois par les clients si ces derniers ne veulent pas risquer un renvoi et une exclusion définitive de ton établissement. Et tu veux que ce soit la même règle entre les employés. Sauf que tu viens mettre en puéril cette règle vu que tu as une relation avec l’un d’eux et que tu es la femme de celui qui dirige officiellement Diamond. Ce dernier n’étant pas là, tu fais face à ton ancien amant. Amant regretté, amant adoré. Mais amant du passé qui ne cesse de te tourmenter pour le simple plaisir d’avoir un semblant de dessus sur toi. Dans d’autres circonstances, tu aurais été amusée par ce comportement mais ta patience n’a jamais été légendaire. Et, surtout, tu fais face à un mur de mensonge qui vient te chagriner tout autant qu’il t'énerve. Dommage ? Tu te moques de moi, Leithounet ? Tu insistes sur le surnom, cherchant à lui rappeler qu’il ne sera jamais plus que le petit garçon que tu as formé il y a plusieurs mois. Quelle que soit la relation que vous ayez pu avoir en dehors de ces moments charnels passés ensemble. Tu analyses chacun de ses mouvements, venant lui rappeler que tu attends ton cocktail, espérant qu’il ne va pas le louper. Et tu remarques son regard, te rends compte qu’il observe ta poitrine avec intérêt ce qui t'arrache un rictus amusé. Tu aimes ce que tu vois, petit ?

Le verre arrivant enfin devant tes yeux, tu l’attrapes délicatement entre tes doigts avant de te faire surprendre par la proximité qu’il y a entre vous. Tu plisses le nez, fronçant légèrement les sourcils, sans l’empêcher de faire quoi que ce soit quand il vient attraper ton menton. Et tu te perds dans son regard, oubliant pendant un instant que vous pouvez vous faire surprendre ou interrompre à n’importe quel moment.Et tu le laisse parler, mordant l’intérieur de ta joue pour t’empêcher de réagir brusquement. Une fois que tu es certaine qu’il ne compte plus parler, tu viens l’imiter en caressant doucement sa joue, descendant tes doigts vers son cou. Mais mon petit cœur, tu oublies quelque chose d’important là-dedans… Si tu sais jouer, c’est parce que je t’ai appris comment faire. Et tu laisses échapper un petit rire, t’écartant doucement pour prendre une gorgée de ton cocktail avant de te concentrer de nouveau sur lui. Mais dis moi en quoi consiste ton jeu, peut-être que je pourrais satisfaire ton envie de t’amuser. Même si l’idée de le fouetter ne te dérange pas.

(c) MORNING RAIN

Leithounet. Le surnom roule sur sa langue, pourtant il ne l’aime pas. Il le déteste, même. Ça lui rappelle cette époque où il était un grand timide, incapable de se défendre, il se souvient avec précision de toutes les fois où il aurait aimé rétorquer quelque chose ; mais qu’il n’osait pas, par peur qu’on le jette dans une piscine ou pire, qu’on l’enferme encore dans un casier. Alors, au lieu de chercher une pique amusante à lui lancer, le visage de Leith se crispe un instant, se referme pour aborder une expression sérieuse rien que pendant quelques secondes. Pour lui faire comprendre que ce sera la dernière fois qu’il la laissera prononcer ce surnom, à ses risques et périls. Heureusement, il retrouve bien vite sa fausse bonne humeur et sa malice, surtout quand Ruby semble remarquer son regard baladeur sur sa poitrine. Évidemment que j’aime ce que je vois. Pourquoi chercher à mentir ? Sa patronne est jolie, beaucoup trop, puisque ça attire toujours ses coups d’œil intéressés. Il termine enfin le cocktail, qu’il dépose en face d’elle, s’approchant jusqu’à se retrouver à sa hauteur (pas que ce soit difficile). Son regard ancré dans le sien, il s’amuse à instaurer une ambiance moins taquine. Plus sensuelle, qu’il accentue en caressant sa joue. Sa main s’écarte, c’est au tour de Ruby d’entreprendre la même chose. Sa peau frémit, malgré lui, il comprend qu’elle lui fait toujours autant de l’effet. Il se retient de justesse de se mordiller la lèvre, tandis qu’il la dévore de ses yeux, ne pouvant s’empêcher de la reluquer. A ses mots, il esquisse un sourire joueur. Tu vas me le répéter combien de fois, Ruby ? Ça en devient lassant. Tu ne sais pas dire autre chose que ça ? Tu n’as pas d’autres répliques en poche ? Hm, c’est décevant, je te pensais plus imaginative. Il l’observe prendre une gorgée de son cocktail, ses iris s’arrêtant sur ses lèvres pulpeuses, avant qu’il ne l’écoute. En quoi consiste son jeu… en réalité, il n’a jamais eu d’idées très claires, il veut juste se laisser porter par leurs interactions. Selon lui, s’ils établissent des règles, ils vont tous les deux se lasser, parce qu’il sait très bien que l’un cherchera à dépasser ces limites. Il fait mine de réfléchir, la laissant poireauter quelques secondes, avant de continuer. J’ai pas envie de te le dire, c’est dommage. Tu es une grande fille, non ? Tu pourrais très bien le découvrir toute seule. Ou alors tu as envie que ce soit à mon tour de te guider ? Il s’éclate déjà, en vrai. Toutes ces piques, lancées comme sur une table de ping pong, c’en est délicieusement jubilatoire.

(c) MORNING RAIN

Tu es une bonne observatrice, Ruby. Et tu le connais, Leith, après tout. Même s’il a changé, tu sais très bien qu’il reste le petit que tu as eu entre tes mains -dans tous les sens du terme- et que tu sais encore remarquer quand quelque chose ne lui plait pas. Et ça se voit à son visage. Alors tu fronces les sourcils, cherchant à trouver ce que tu aurais pu dire et faire de mal pourtant la réponse ne vient pas à ton esprit. Donc tu laisses tomber l’idée de trouver la raison de ce sérieux soudain et te concentre plutôt sur la raison qu’il donne à ta question. Vraiment ? Tu continues de t’amuser de cette information, appréciant de savoir que tu lui fais toujours autant d’effets qu’avant, si ce n’est plus puisqu’il sait désormais cacher ce qu’il ressent derrière ses joues qui n’ont plus une seule pointe de rouge pour venir le trahir. Et tout change quand Leith décide de venir subitement proche de toi, venant créer une proximité entre vous qui ne te déplait pas tant que cela même si tu sais que les clients présents doivent sûrement suivre la scène quand leurs yeux ne sont pas posés sur les corps de tes employés. Tu ne tardes pas à imiter ton ancien amant, caressant sa joue avec une tendresse presque surréaliste tant elle ne correspond pourtant pas à tout ce que tu veux lui faire pour lui faire payer les affronts qu’il ose commettre envers toi. Inconsciemment, tu souris à ton tour lorsqu’il le fait avant de pencher doucement la tête sur le côté après avoir pris le temps de boire une gorgée. Oh, si. J’en ai d’autres des répliques mais je ne suis pas certaine de vouloir les sacrifier pour toi, mon petit Leith. Et tu prêtes attention à son envie de jouer, te demandant ce qu’il veut dire par le fait de jouer ensemble. Alors tu lui demandes, t’attendant à une réponse directe sauf qu’il vient te frustrer. Les sourcils froncés, faisant apparaître le léger pli entre ces derniers, tu te penches de nouveau vers eux pour attraper de nouveau son menton entre tes doigts. Le jour où tu auras la chance de me guider, chaton, ce sera sûrement parce que je t’en ai donné l’autorisation. Sauf que tu n’auras pas cette autorisation du moment que tu ne changes pas de comportement. Tu appuies un peu plus sur son menton, venant caresser légèrement ses lèvres alors que les tiennes s’étirent dans un sourire en coin. Mais jouons si c’est ce que tu désires. Mais si ça va trop loin, il nous faudra changer d’endroit. Et tu viens déposer un doux baiser sur sa joue, y laissant une marque de ton rouge à lèvres violet. Une fois sûre que la marque ne partira pas, tu le libères et te redresse pour boire une nouvelle gorgée de ta boisson.

(c) MORNING RAIN

Vraiment ? Parfois, il oublie à quel point Ruby peut se montrer persistante. Peut-être ne le croit-elle pas ou alors est-ce là une envie qu’il se répète, pour que ça flatte son égo. Il ne peut s’empêche d’esquisser un énième sourire narquois, geste devenu habituel désormais, avant de répondre par un simple « hm hm ». Avant, il se serait probablement dépêché de balbutier pour lui prouver qu’il déclare la vérité, mais maintenant… c’est fini. Il n’a plus de collier au cou, dorénavant. Il s’approche, se délecte de ses mimiques, comprenant que la jeune femme n’a pas changé. Sa joue, parsemée de légers frissons, lui rappelle à quel point il aime encore son touché, sans l’admettre cette fois-ci. Ce que répond Ruby lui arrache un petit rire amusé, avant qu’il ne reprenne son sérieux. Quel dommage, ça aurait pu pimenter notre conversation… Lui, insolent ? Totalement. Surtout avec elle. L’envie de jouer, bien présente, semble perturber un instant son aînée. Par ailleurs, lorsqu’il sent la pression sur son menton, l’incitant à relever quelque peu son visage, il en profite pour plonger son regard dans le sien. Le cerveau embrumé, les yeux dilatés, il tente bien que mal de ne pas se perdre dans ses pensées, se raccrochant à ses paroles. Difficile de rester concentré, mais étrangement elle le ramène un peu à la réalité. Il se tait quand elle s’élance de nouveau, le contact de son doigt sur ses lèvres lui procurant des sensations de bien-être. Elle conclut le tout par un baiser sur sa peau, son cœur ratant un battement, avant qu’elle ne le libère. Il reste un instant comme ça, avant de se ressaisir. Un autre ricanement se fait entendre, il s’éclate beaucoup trop. Trop loin, hein ? qu’il répète, pour ensuite continuer sans lui laisser de temps. N’oublie pas que je suis devenu un rebelle, Ruby. Pourquoi est-ce que j’aurais besoin de ton autorisation si j’ai envie de te guider dans mon petit jeu mystérieux ? Les rebelles font qu’à leur tête, sans attendre qu’on leur autorise quoi que ce soit. Sa main glisse à son propre cou, se remémorant de ce fameux collier qui y reposant. Il se mordille la lèvre, son attention (déjà hachurée par la weed) se détournant pendant quelques longues secondes. De nouveau, il se reprend. Je n’ai plus de collier, Ruru. Si j’en avais un, je serais resté sage comme un petit toutou… il ponctue sa phrase par un air faussement innocent, abordant une moue mignonne. Tout pour l’agacer et la titiller, sans réfléchir aux conséquences… et il adore ça.

(c) MORNING RAIN

Tu n’as pas changé, Ruby. Tu es toujours cette belle femme qui obtient facilement ce qu’elle veut en faisant des yeux doux, minaudant avec une innocence feinte pour convaincre les autres de te donner ce qu’ils ont en leur possession. Que ce soit d’une simple nuit dans les bras d’un.e inconnu.e à des bijoux, on te refuse rarement quelque chose. Et tu sais te montrer persuasive, voire têtue, lorsque quelqu’un ne veut pas satisfaire tes attentes. Comme en ce moment où tu fais face à un petit rebelle qui ne veut pas t’offrir ce que tu désires : la vérité. Alors tu joues avec tout ce que tu peux, t’aidant de tout ce que tu as à portée de main. Ou même de ton charme puisque tu sais mieux que quiconque qu’il n’est pas insensible à ta beauté. Amusée par son manque de réponse, ou plutôt l’absence de mots compréhensibles, tu lèves les yeux au ciel avant de te laisser perturber par la soudaine proximité entre vous. Tu fais attention aux moindre détails, analyse les expressions de son visage avec attention. Tu as cette maudite impression de passer à côté de quelque chose mais tu ne saurais dire quoi. Donc tu préfères te concentrer sur le reste, prenant la parole avant de venir capturer de nouveau son visage entre tes longs doigts. Pimenter notre discussion ? Tu trouves donc qu’elle n’est pas assez pimentée comme ça ? Ses lèvres sur le bout des doigts, sa joue au contact de tes lèvres, tu cherches à le déstabiliser le temps de reprendre tes esprits. Ayant tentée d’imposer ses propres règles à ce jeu, tu fais une petite moue déçue quand tu comprends que tu n’as malheureusement pas d’autres choix que de lui laisser le contrôle de la situation. Mais tu devrais pourtant savoir que je n’aime pas les rebelles, Leith. Tu préfères bien trop avoir le contrôle sur les autres. Le regard qui suit les mouvements de sa main, tu fronces légèrement les sourcils avant de sourire doucement. Pourtant, ce collier, tu l’as gardé non ? Peut-être plus autour de ton cou mais tu ne l’as pas rendu. Et cette information te plaît énormément car tu te doutes que c’est par nostalgie. Finissant ton verre, tu le pousses vers lui en souriant. Tu peux m’en refaire un ou tu veux commencer à jouer dès maintenant ? Parce que c’est moment là alors profites-en.

(c) MORNING RAIN