gratz --- amour plastique.

La belle ne disait pas grand-chose en rentrant. Mélange d’admiration, de fierté et d’un brin d’émotion, mais aussi rassurée de le savoir à l’abri après toutes les merdes parvenues. Dans le fond, Marla espérait en arriver ici, un jour, lorsqu’elle trouverait un emploi ou plusieurs, pour pouvoir s’abriter, se mettre à l’abri. À ce jour, tout était plus ou moins au point mort, puisque la jolie ne parvenait pas à attendrir des patrons, se mettait à pleurer, avant de se faire virer, presque à coup de pied au cul. Chanter dans les rues ne rapportait que quelques dollars, à peine pour se payer un repas minable au fast-food qui passait, pas assez pour mettre les pieds dans un super-marché et faire des réserves. Alors, la simple idée de pouvoir déguster un plat chaud, fait-maison lui faisait du bien, autant que de pouvoir s’allonger sur un matelas ou un canapé, remplaçant le bitume, les graviers, les températures glaciales de la nuit, les klaxons frénétiques. Toujours souriante, scintillante, à répandre une aura positive autour d’elle, elle préférait penser à la douche, suivant comme son ombre Ashton jusqu’à la fameuse pièce. Marla faisait tomber le t-shirt et balayait sa tignasse en arrière, ne s’attardant pas sur son reflet dans le miroir. Elle laissait couler l’eau, pour qu’elle se réchauffe, diffusant ainsi une brume dans la pièce. Ashton, lui, revenait et déposait un haut pour qu’elle soit à l’aise sur le meuble. Risette gratifiante et Marla rompait la distance qui les séparait d’un pas. « Reste. » Qu’elle susurrait, rivant ses mirettes hypnotisantes dans les siennes, de manière à intensifier la proximité. Ses doigts, eux, glissaient jusqu’à l’attache de son soutien-gorge afin de la défaire, dévoilant ainsi sa poitrine nue, lorsque la dentelle gisait au sol. Sa respiration se faisait plus intense, cognant les pulpes du brun, avec leurs nez qui se frôlaient, intensifiant cette tension frôlant l’érotisme entre eux, autour d’eux. Elle ne quittait pas ses prunelles, les doigts glissant de sa poitrine droite à sa taille, délicieuse descente. Douce mélodie d’une ceinture déboutonnée, d’une braguette descendue et d’un pantalon glissant trop lentement jusqu’au carrelage. Tout était si lent, enivrant, lorsque la croupe galbée se dévoilait. S’ensuivait le passage des mains de la sirène sur le dos d’Ashton, lentement, sa peau épousant la sienne, sans le quitter un instant de son regard bleu, intense. J’ai envie de ta chaleur contre la mienne, juste cette fois.

Si l'humidité du sol après que la pluie soit tombée ou celle de ta vieille couverture qui s'était imprégnée de l'air humide n'avait jamais été une sensation plaisante pour toi, celle d'une pièce s'embuant à cause de l'eau chaude qui coule n'a jamais été un soucis. Bien au contraire. Dès lorsque tu as pu découvrir le plaisir d'une bonne douche en rentrant après une longue journée, tu n'as pas cessé de prolonger ces moments sous le jet d'eau détendant tous tes muscles, tes nerfs, te permettant le temps d'un instant de souffler comme il se doit. Est ce que Marla appréciera ? Est ce qu'elle aura un jour cette chance de pouvoir retrouver ce même jet d'eau, cette même vapeur, cette même humidité comme la veille, ou deux jours avant encore ? Tu lui souhaitais de pouvoir rebondir comme tu avais pu le faire même si l'aide précieuse d'une amie avait fait décoller la machine. Cet appartement, bien que petit mais pas moins confortable pour autant, t'avait été offert et le loyer avait été payé jusqu'à ce que tu puisses subvenir à tes propres besoins. Ce geste, tu espérais pouvoir le faire un jour à quelqu'un dans le besoin, quelqu'un comme la demoiselle. Mais en attendant tu voulais au moins lui permettre de passer la nuit loin de ce parc comme pour te racheter d'une certaine façon de ce que tu avais pu lui faire. Autrement dit, l'abandonner. Et c'est parce que ça ne voulait pas quitter ta tête et que tu ne voyais que ça que tu peinais à te détendre sous ce spectacle qu'elle pouvait bien t'offrir. Le temps pourra passer, encore et encore, Marla restera toujours cette femme que tu avais pu désirer, que tu avais pu aimer mais (parce qu'il y avait toujours un mais) nul doute que si tu ne l'avais pas lâchement abandonné tu ne te serais pas privé de laisser tes mains parcourir son corps, redécouvrir chaque parcelle de sa peau, y laisser tes empreintes. Le désir est là mais la tête, le cœur, ils n'y sont pas et l'homme d'aujourd'hui sait parfaitement que si tu craques, là, maintenant, demain tu regretteras parce que tu n'es pas digne de pouvoir posséder ce petit bout de femme si pur. Les yeux se ferment comme pour chasser l'image de ce corps de déesse qui retrouve son état naturel juste sous tes yeux, oublier la sensation de ce nez venant frôler le tien. La tête se bascule en arrière comme pour mieux réfléchir, mieux savoir comment réagir alors que tu sens que si tu ne fais rien la situation va t'échapper, il n'y aura pas de retour en arrière, aucun. Tu ne peux pas te le permettre < Marla... > Raclement de gorge, yeux qui s'ouvrent de nouveau, se baissent, tu veux pas la blesser, pas une fois de plus. Tes mains se posent de chaque côté de son visage et tu caresses ces fines joues à l'aide de tes pouces. < J'peux pas te faire ça. > Ni à elle, ni à toi, ni à vous, même. Ce serait plus simple qu'elle te déteste, qu'elle t'en veuille même. Pourquoi elle fait ça ?

Marla, elle avait envie de se laisser aller, de passer ces quelques minutes sous l’eau chaude dans les bras d’Ashton, comme pour sceller les retrouvailles, de ne jamais oublier que leurs chemins s’étaient croisés une seconde fois. Se vider l’esprit, se détendre sous le voile de brouillard et fermer les yeux, enlacés, une minute comme trente ou une heure, qu’importe, assez pour réparer les âmes brisées, les corps éprouvés. Alors, elle se détendait, Marla, retirait peu à peu les tissus usés qui couvraient son enveloppe charnelle, sans jamais le quitter du regard. Puis, la brune s’approchait, quelques pas pour arriver contre lui, à confronter ses prunelles claires aux siennes, l’océan se mêlant aux abysses. Elle lui laissait le choix, parce qu’elle n’était pas du genre à s’imposer ou à insister, la jolie, respectueuse, toujours attentionnée, avec le cœur facile qui passait facilement à autre chose. Ainsi, elle ne bougeait pas lorsque Ashton fermait les yeux, semblait lutter avec un, je ne sais quoi d’indescriptible et ne se posait pas de questions, le corps collé au sien. Attentive, toujours. La voix s’élevait et elle le laissait parler, une once d’interrogation dans le regard. « C’est juste une douche, Ash. » Je ne te demande rien de plus que quelques étreintes, le temps d’une douche, sans plus de cérémonie. Ses caresses la faisaient lentement soupirer d’aise, le visage capturé entre ses paumes et les paupières se fermaient lentement. Le minois basculait légèrement en arrière, un sourire étirant ses lèvres lorsque les mirettes se retrouvaient à nouveau. « J’ai besoin de tes bras. » Qu’elle murmurait, dans un semblant d’aveu. Elle avait besoin d’oublier ses conditions misérables, de ne plus penser à rien dans ses bras et de se détendre, de se laisser aller à des élans de tendresse qui lui manquaient cruellement. Foutues carences affectives.

Certain de ne pas avoir le droit à tout ça, tu te fermais à l'idée de pouvoir profiter pleinement de ses retrouvailles. Fâcheuse habitude de toujours trop penser, trop se poser de questions, est-ce bien, est-ce mal, est-ce sage ou non ? Sans oublier le fait que tu restes un homme, un homme pour qui la gente féminine avait toujours été une passion mais qui voulait changer, évoluer, s'améliorer dans le bon sens du terme pour pouvoir dormir plus paisiblement. Ça ne serait jamais suffisant, tu le sais, mais tu as besoin de te donner bonne conscience. Même pour une simple douche, un simple échange sans que rien d'autre ne se passe. T'ignores si t'es capable de simplement te tenir là, contre elle, sans ne jamais penser à ce corps nu contre le tien, un corps tant désiré autrefois, possédé également, toujours aussi bien moulé. Une grimace se dessine sur ton visage sous l'effet de la torture interne qu'elle provoque en toi et tu finis par céder, mais à une condition. < Si je dis oui, je garde le bas, et tu restes sage, tu ne joues pas avec moi. > Triste constat d'un type qui a encore du chemin à parcourir avant de devenir un homme, un vrai, avant de savoir dire non, avant de pouvoir être en harmonie avec ses envies, ses idées et ses sentiments. Mais ce petit arrangement saura satisfaire tout le monde et tu ne veux pas voir ce sourire si agréable disparaître sur le visage de la poupée alors tu te déshabilles, lui faisant signe de se glisser sous le jet d'eau, de découvrir les bienfaits d'une bonne douche chaude, l'amusement d'avoir la possibilité de changer le type de jet avec ce pommeau de douche réglable, détail banal pour beaucoup mais pas pour des gens comme vous qui savent se satisfaire du minimum pour pouvoir passer un agréable moment.

Elle était de ceux qui avaient besoin de contact physique, d’un lien, de sentir une autre peau contre la sienne, pour se sentir bien, Marla. Tactile, jamais effrayée par la proximité physique, elle en était passionnée, de ces contacts qui faisaient du bien, dont nombreux étaient dépourvus d’ambiguïté. Juste quelques gestes pour qu’elle soit à l’aise, des étreintes nécessaires pour combler sa carence affective résultant d’une enfance pitoyable, d’une chaleur familiale inexistante. Alors, Marla, en se déshabillant face à Ashton, elle le voulait, contre elle, de longues minutes, pour se détendre sous un jet d’eau, profiter de la chaleur réconfortante qu’une douche pouvait offrir. Elle n’avait connu que la pluie froide, quelques douches, mais rien de réellement marquant, désespérée par moments, mais le sourire qui demeurait. À cette image, elle gardait la risette, Marla, acquiesçant du visage à ses propos. « Si tu veux, oui. » Et elle eut un rire amusé, Marla, consciente de l’effet qu’elle lui faisait, qu’il devait se brider pour ne pas succomber et ça lui allait, la petite. Alors, elle reculait pour le regarder se déshabiller, les yeux rivés sur les gestes qu’ils faisaient, avant de reculer pour rejoindre l’eau chaude, les mains liées à celles d’Ashton. Joueuse, malgré elle. Ainsi, leurs corps enlacés étaient pris au piège sous le rideau humide et son regard plongé dans celui d’Ash, les bras glissant sur ses épaules, intensifiant l’étreinte des enveloppes. Quelques secondes, avant que les yeux de la jolie se ferment, la chevelure trempée et ce putain de sourire qui étirait ses pulpes charnues, signe de bien-être, de bonheur, avec le minois légèrement penché en arrière. Tu te sentais si bien, Marla, sous ce jet d’eau, Ashton contre toi.

Nul besoin de le cacher, ton regard pourrait te trahir bien trop vite, Marla est une belle femme que la nature a parfaitement bien gâté. Peut-être un peu trop à ton goût, toi qui aurais sans doute moins de difficultés à ne pas poser tes yeux sur ce corps de rêve qui te rappelait bien des souvenirs. C'est que tu avais eut la chance de pouvoir l'avoir rien que pour toi, ce corps, le possédant dans tous les sens du terme, le chérissant de toute ta tendresse, ton affection et ta sensualité jusqu'à ce que tu t'en éloignes malgré toi. Le destin ne semblait guère d'avis à vous laisser loin l'un de l'autre et voilà que vos chemins se recroisaient. Quelques heures plus tard et déjà tu te déshabillais sous son regard, gardant comme convenu ton boxer qui faisait office de barrière, un simple tissu pourtant mais bien suffisant pour que tu ne puisses pas sentir sa peau nue contre la tienne en toute totalité. Le simple contact de sa poitrine contre ton torse faisait divaguer ton imagination et ton corps réagissait malgré lui. Bordel, pourquoi c'était si difficile de ne pas y penser ? Yeux clos, bras entourant la taille de la demoiselle, tu levais la tête laissant ainsi l'eau recouvrir ton visage, respirant lentement comme pour contrôler toute possible pulsion pourtant tu finissais tout de même par baisser la tête, posant tes yeux noisettes sur sa personne, redécouvrant ce visage angélique, souriant, les cheveux mouillés la rendant encore plus sexy. Sacré torture. < Tu sais que je devrais même pas faire ça ? Je suis censé être plus sage, et toi, avec ta gueule d'ange, tu fais ressortir les vieux démons. > Rire léger malgré la vérité pure et dure des propos, c'est plus simple d'en rire quand tu auras tout le temps après pour t'en vouloir d'agir comme un imbécile.

L’eau chaude ruisselait, puis s’échouait le long des corps enlacés et Marla, elle avait le sourire aux lèvres, happée par une vague de chaleur qui lui faisait un bien fou. Avec la puissance du jet, ses épaules se détendaient un peu plus : dormir sur le sol n’avait fait qu’intensifier ses douleurs articulaires, brûlant et blessant son épiderme par moments. À en juger sa risette, elle était au comble du bonheur, à fermer longuement les yeux, laissant l’eau recouvrir la moindre parcelle de peau nue. Les ouvrants de nouveau, sa tignasse mouillée glissait le long de ses épaules, jusqu’à son dos, dégageant d’une manière sublime son minois agréable, ancrant ses prunelles céruléennes dans les siennes. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » Murmurait-elle en glissant la pulpe de ses doigts le long de son dos, lentement, dans des caresses enivrantes, alors que son corps pivotait lentement, de manière à coller son dos contre le torse d’Ash. Il y avait également sa croupe qui s’appuyait contre son bassin, les peaux se collaient et les doigts de Marla finissaient par balayer sa chevelure sur un côté, les mains se levant pour rencontrer la nuque d’Ashton, toujours aussi délicatement. Ainsi, ses paupières se fermaient à nouveau et la voilà à profiter de cette nouvelle proximité, la peau parcourue de frissons, malgré elle. Elle n’était pas insensible ni même du genre à cacher ce qu’elle ressentait, mais Marla, elle respectait les envies d’Ashton, quand bien même se voilait-il la face. Elle n’y pouvait rien, dans le fond.

Qu'importe les mots, qu'importe l'innocence qui peut paraître sincère, Marla sait, impossibilité pour elle d'ignorer le bien qu'elle fait autour d'elle, le sourire ravageur tant il peut contaminer tout le monde autour d'elle, tant il peut aussi faire tourner des têtes et faire tomber des cœurs. Combien de fois a-t-elle pu l'entendre, le découvrir, combien de fois a-t-elle pu sentir comme elle est attirante ? La tête se secoue légèrement suite aux propos de la brunette. «  Etonnant.  » La langue se glisse sur tes propres lèvres pour les humecter alors qu'elle se retourne, t'offrant cette jolie vue sur son dos si fin, les gouttelettes d'eau ruisselant là, dans le creux de ce dernier et parce que tu lui avais soufflé l'idée mais aussi parce que tu veux que ce moment lui soit le plus agréable possible, tes mains viennent se poser sur ses épaules que tu venais masser lentement, les pouces s'enfonçant avec délicatesse dans sa peau. «  Détends-toi, laisse-toi aller.  » Mouvement en forme de cercles, tu te concentres, t'appliquant à la tâche sous la chaleur du jet d'eau avec pour seule idée, pour seule optique, maintenant que les vieux démons commençaient à se calmer, attention portée ailleurs pour mieux les contrôler, simplement lui faire passer un agréable moment, lui faisant par la même occasion oublier. Oublies tout, Marla, concentres-toi uniquement sur mes mains contre ta peau, ces quelques caresses ou autres pressions pour que tu puisses oublier comme dehors la vie est rude. Pourvu que demain, lorsque tu retrouveras ta vie, tes habitudes, tes galères, tu puisses encore sentir ses mains sur ton corps, le délectant de toutes ces tensions, de toutes ces douleurs.

Et elle en jouait un peu de cette attraction jamais éteinte, de cette alchimie presque innée entre eux, comme si le temps n’avait rien changé entre eux. Certains liens étaient si forts que rien ne pouvait les bafouer, les changer. Ainsi, elle se collait à lui, avare de tendresse et d’affection, tournant pour que son dos se colle à lui. La tension grandissait un peu plus, en dépit des barrières qu’ils se mettaient afin de ne pas succomber. Sauf que, l’âme joueuse rôdait, que le palpitant battait suffisamment fort pour se permettre de piquer sa sensibilité, en collant sa croupe contre son bassin, le sourire moqueur aux lèvres. Distance désormais imposée par le brun, elle eut un rire attendrissant, croisant ses bras sous sa poitrine alors qu’il commençait par lui masser les épaules. Son enveloppe charnelle était tendue, illustrant bien à quel point la vie dans les rues était complexe. Le bitume tendait et heurtait les épidermes, à en juger les quelques bleus parsemés d’égratignures, mais également les nombreux nœuds qui se sentaient sous les doigts d’Ashton. Ainsi, elle avait du mal à se détendre : les premiers gestes douloureux, elle grimaçait, soupirait lentement en tentant de se détendre. Elle finissait par fermer les paupières, le moment rendu plus agréable encore grâce aux mains expertes d’Ash. Certaines caresses la faisaient frissonner et il était difficile de passer à côté : Marla, elle était si sensible aux affections qu’un simple effleurement lui faisait un effet monstre. « Continue... » Qu’elle murmurait en soupirant longuement, déviant son regard sur le visage d’Ash, lui en demandant un peu plus, en passant sa longue tignasse sur une épaule afin de dégager la zone.