Al to Momoka

Il a à peine mangé, à peine lu son manga, à peine regardé par la fenêtre, qu'il trouvait le temps déjà long. Il s'inquiète quand même pour son chien Peko qui n'aime pas la solitude dans l'appartement et qui doit pleurer tout seul, même si la voisine passe régulièrement veiller sur lui. Le temps est si long, qu'il espère sortir de lendemain malgré tout... Parce que bien qu'il est un rayon de soleil pour tout le monde, bien qu'il ait de l'humour, bien qu'il soit positif malgré tout... Il aimerait être chez lui.

Puis le téléphone vibre, c'est Momoka qui lui envoie un message pour dire que c'était bon. Il pouvait l'appeler. Alors d'un geste un peu faible, pour ne pas souffrir à cause des aiguilles dans ses bras, il prend le téléphone pour appuyer sur appel. Il entend les tonalités et pose le téléphone près de son oreille sur l'oreiller. Une aubaine qu'il a une chambre pour lui tout seul... "Mlle Mikitani ?"

Bonsoir Al. Il peut sentir l'hésitation dans la voix, mais surtout une sorte de culpabilité. "vous n'aviez pas répondu... Je vous avais dit quoi quant au fait de ne pas travailler le week-end et de profiter pour vous détendre ?" dit-il tout simplement pour alléger un peu l'ambiance, en forçant un peu sur sa voix pour ne pas paraître fatigué.

Il grimace un peu et lâche une petite moue, parce qu'effectivement, avec la sortie et le saké, elle n'a pas dû être productive le lendemain... Puis elle lui demande sérieusement ce qui lui est arrivé. "Mon corps n'a pas apprécié le saké..." répond-t-il honnêtement avant de caler la tête contre l'oreiller. "j'ai eu un ensemble de symptômes qui m'ont empêché de dormir la nuit, je n'ai pas arrêté de saigner du nez, j'avais des plaques rouges partout, je faisais de l'arythmie, j'avais de la fièvre, je me sentais étranger face à mon corps..." une pause. "ce n'est en aucun cas de votre faute Mlle Mikitani."

"Oh vous l'avez fait, vous aviez essayé de m'arrêter, mais je n'en faisais qu'à ma tête Mlle Mikitani... Parce que je voulais tellement boire ce saké, si bon et ça n'arrivait pas tous les jours..." Une pause. Il déglutit un peu et regarde par la fenêtre. "Je voulais juste vivre une soirée avec vous et Yun." explique-t-il avant de laisser un silence s'installer à la suite de la question. Pourquoi il ne l'a pas appelée ? "Après la discussion qu'on a eue ? Auriez-vous réussi à me faire face et à voir dans mes crises...?"

"Soyez en sûre, je ne recommencerai pas" Il sourit un peu tristement, en repensant à cette soirée qu'il n'oubliera jamais avec tous les dossiers qu'ils se coltinent sur les uns et les autres. Al se pince les lèvres et regarde toujours le ciel par la fenêtre. Il voudrait vivre longtemps, encore un peu plus longtemps. "On a toujours un choix Mlle Mikitani... Toujours." une pause. " Tout comme j'ai le choix de pouvoir être aigri et énervé, ou être malgré tout souriant et être là pour les autres à les rassurer et à les aider à relativiser... Tout comme j'ai eu le choix de vous appeler ou non, tout comme vous aviez eu le choix de continuer ou non le Dare, ou interrompre ou continuer la discussion d'hier soir..."