La grande pomme ne dort jamais. Alors que tous pensaient que le calme reviendrait sur la ville et que les gens se préparent au festival à venir, c'est une série vols qui font progressivement la une des journaux locaux. Nul n'a encore réussi a appréhender les auteurs de ces délits ou définir leurs cibles de prédilection. Faites bien attention à vous.
Tu capitules car le temps qui reste est trop précieux pour être gaspillé par des nuisances orgueilleuses et des bras de fers douloureux. C'est vrai il faut maintenir en forme vos vieux os. Le sourire est pour une fois sincère, et les yeux attendris, toujours unis par le contact de la paume qui se veut rassurer, soutien sans faille. Et tu te perds dans l'antre de ses mots lorsqu'il t'annonce la sentence, évasive ((volontairement)). Tes yeux se meurent et perdent de leur substance a oser penser au pire, à imaginer l'impossible. Mais la réalité reprend le dessus lorsque la voix tombent glisse dans tes pensées, qu'elle s'immisce et chasse l'obscurité. Tu t'accours alors près de la cuisinière et coupe le feu. Mon dieu. Merci. Quelques secondes et tout était raté. Le nez s'approche du plat quasiment près, tu casses les oeufs, symbole qu'il ne reste qu'à peine quelques minutes et tout sera prêt. Dites-moi Al... Tu marques une pause et relève la tête vers le visage pâle. Dites moi comment je peux vous aider. Parce que tu n'y arriverais pas sans son aide, car ton esprit était trop différent du sien pour savoir quoi faire sans être guidée.
C'était une histoire de quelques secondes et tout serait raté. Il lâche un soupir de soulagement et se fait le plus expressif face à ce qui vient de se passer. Il est soulagé d'avoir pu sauver le Katsudon. Il la regarde casser les oeufs dans un geste précis, comme si elle faisait tout pour faire un meilleur katsudon. C'était une histoire de secondes, comme si c'était une histoire de quelques jours pour lui... Il relève le regard du plat pour observer celui de Momoka, il la voit et elle a cette envie de l'aider. Plus forte que la sienne quand il travaillait pour elle. Plus forte que tout, elle ne voudrait pas, vraiment pas qu'il lui dise qu'il n'y a rien à faire... Alors qu'il n'y a rien à faire. Il ne peut pas voyager, aller loin sans ses chimiothérapies quasi quotidiennes, sans ses médicaments, sans qu'il soit fatigué...
Alors autant être honnête
"Je passe mes journées entouré, à être avec les gens, à leur sourire, à être optimiste, à être un petit rayon de soleil, à être fidèle à moi-même. Mais il y a ce regard que tout le monde a, de façon inconsciente." Une pause, il parle, mais il ne dit pas concrètement en quoi Momoka pourrait l'aider. " Tout le monde me considère comme étant quelqu'un de malade, que ma vie peut basculer un moment donné ou un autre. Comme vous le faites là, vous faites tous attention, très attention à moi mais vous ne vous rendez pas compte que je veux une chose... Toute simple." Il fait un petit sourire et regarde le Katsudon qu'il désigne du menton. Tant pis si son corps fait barrière à son mental, optimiste, bien qu'il lui laisse encore la force de sourire, Al aura ce qu'il voudra. "Je veux juste vivre normalement, qu'on me traite normalement. Comme étant Al. Pas un Al malade."
Parce que je n'ai pas envie de passer mes derniers moments à me morfondre dans la maladie, à voir mes proches se morfondre pour moi