life can be easy just with a katsudon (momokal)

La lassitude du paysage défilant des heures durant dans cette voiture muette avait écœuré l'enfant partie ((fuite)) nécessaire pour en apprendre plus sur toi-même et les travers qui t'avaient soumise à perdre de vue ce qui in fine importait pour toi. Et bien que la solitude avait répondu à certaines de tes questions ce n'est qu'à la dernière respiration blanchâtre de cette fumée glacée imposée par le froid que tu avais compris.
La promesse faite à ce frère d'arme contre l'injustice de la vie ne tombait alors qu'à point pour annoncer ta volonté inébranlable :: je ne fuirai plus. et les bras lourds et fatigués s'étaient activés pour décrocher ce sourire (bien trop mensonger), bien trop éphémère du mentor par le biais d'un plat préparé en y mettant toute ta conviction, et puisse-t'il y déceler ce gout de promesse et de dévotion car tu ne le laisserais plus seul, car tu ne le laisserais plus mentir.

Cacher la fatigue et l'inquiétude par le sourire et l'optimisme, par la confiance aveugle qu'il a envers les médecins. Cacher l'angoisse de ne pas comprendre son corps, de ne plus le reconnaître du jour au jour, ne pas s'inquiéter à la perte progressive de ses cheveux : c'est normal Il fait tout pour se battre, pour pouvoir vivre le plus longtemps possible. Continuer à se mentir à se dire qu'il y arrivera et qu'il vivra le plus longtemps possible, pour donner encore un peu plus les sourires à tout le monde. Répandre le bonheur encore plus longtemps. Être là pour les gens.

Il se retrouve donc devant la porte, en espérant qu'il n'a pas trop maigri depuis la dernière fois qu'ils se sont vus, en espérant qu'il a une bonne mine malgré tout. Mais surtout qu'il ne fera pas de crise devant elle, comme il l'a fait devant Eleanor. Alors voilà. Il prend le courage à deux mains, ou au doigt puisqu'il sonne devant la porte, avec un sourire aux lèvres et une mine enjouée comme il sait bien avoir.

Les mouvements sont rapides et maladroits, bien qu'il était habituel pour toi de passer derrière les fourneaux cette fois serait bien différente. parce que c'était lui, parce que tu voulais qu'il ressente encore un peu la brûlure de la panure ébouillantée, l'aigreur du soja sirupeux, la douceur du riz et toutes ces choses futiles du quotidien que tout le monde bafoue d'une lassitude habituelle sans jamais savoir la valeur d'un rien. Le souffle court la course contre la montre avait débutée depuis trop longtemps et il manquait de temps, il vous manquerait toujours du temps.

La sonnette est mélodieuse mais le coeur saute un battement pas encore... car peut-être s'il ne venait pas tu ne constaterais pas les dégâts du temps sur son passage. Tu accours cependant dans un fracas pour ne pas le faire patienter un peu plus longtemps et la frontière s'ouvre lentement entre l'attendu et la réalité. Al... un sourire maigre plaque ton visage, impossible de maitriser cette émotion douloureuse que les marques de la maladie soumettent ce corps d'allure si fort et réconfortante. Entrez. Tu t'écartes de l'encolure de la porte pour lui laisser place. Vous allez bien??

ne me mens pas.

À peine qu'il a sonné, il entend tout un boucan derrière. Il s'inquiète tout de suite en espérant qu'elle ne se soit pas fait mal, qu'elle n'est pas tombée, mais il est rapidement soulagé en la voyant. Il sourit et fait un petit geste de la main pour dire coucou "Hello Mlle Mikitani !" dit-il d'un ton vraiment enjoué, comme pour cacher l'inquiétude et dissiper le choc de son changement physique flagrant en un mois et quelques jours. " Ah mais je vais bien ! Je suis content de vour voir ! J'ai apporté quelque chose pour vous, vous savez que je n'aime pas venir les mains vides...!" dit-il en entrant, il la remercie d'ailleurs pour ça et il fouille dans son sac, qui contient également les médicaments qu'il doit prendre pendant le repas, pour en sortir... Un... deux... Trois... "TADAAA ! Zéro excuse de ne pas pouvoir lire et être en pause sur SNK." Il fait un clin d'oeil et tend les cinq grands bouquins éditions limitées de l'attaque des titans. Il essaye d'émaner toute une énergie positive et puis, il sent un peu. "mhhh, ça sent bon en plus." Elle n'a pas perdu du temps avant de réaliser "Comment allez-vous ? Pas trop fatiguée par le gros voyage ?" En plus elle a dû voir Minho...

Tu mens. Le sourire se fige, tétanisé par la peur que la situation soit bien pire qu'il ne laisse présager, que la chute soit plus rapide et dévastatrice et que la douleur n'en soit que plus grande lorsque la réalité te soumettra à la peine incommensurable de ne plus jamais voir ce sourire ((détestable)). Vous n'étiez pas obligé... Al et ses principes, maturité toujours au bout des lèvres ;; figure fraternelle qui avait su t'apprendre la vie américaine, les coutumes exotiques d'un pays tellement différent et qu'il avait su rendre pourtant un peu plus tien.

Toujours dans une fausseté certaine, tes paupières s'étirent laissant échapper un rire polie et tes mains viennent recueillir les cinq colossaux ((lourds)) que tu t'empresses de poser sur le plan de travail marbré. Merci vous allez sauver mes insomnies. Oubliant presque la nourriture qui vous attendait dans la poêle, tu t'empresses de regagner le fruit de ton travail manquant de déraper, la pression affolant ton centre de gravité. Youps. Le rire est sincère pour la première fois ce soir-là. Ne faites pas attention oui je suis un peu fatiguée. Tu marques une pause, concentrée sur la cuisson. Vous savez ça a été dur. La pression fait retomber les baguettes sans force, perdue dans tes pensées.

Il sait qu’il n’était pas obligé, mais il restera toujours Al, fidèle à lui-même: qui a toujours un cadeau avec lui, quoiqu’il advienne, s’il est fâché ou pas. Il a toujours quelque chose à offrir. Il est content de partager, de prêter, de donner. Du moment que ça fasse du bien aux gens. « C’est sûr, j’espère que ça aura aussi l’effet d’un somnifère un peu. » Espoir vain, certes, mais il espère quand même, toujours et encore… À tout jamais jusqu’à qu’il ne puisse plus. « Ouh là, attention Mlle Mikitani ! » Il dépose son sac sur le plan de travail marbré, avec un sourire amusé de la situation. C’est vraiment la première fois qu’il la voit cuisiner… En vrai, c’est la première fois qu’il vient manger son repas, chez elle. En tant qu’Al, tout simplement. Il cale doucement le côté droit de son corps contre le frigo, il retient une grimace de douleur quand il sait que son corps crie depuis des jours, de cette douleur, de cet inconfort… En la regardant cuisiner, il l’écoute sérieusement avec le sourire.  « Le voyage a été dur pour vous ? » mais le sourire disparaît en voyant les baguettes tomber, sans force. Comme si c’était son futur destin, comme si ce sera lui qui tombera sans force. Sans rien… En n’ayant plus trop de temps.

la force disparue fait retomber le bras le long du corps frêle et divague les pupilles. J'ai cru me perdre. le corps se meut vers Alphonse. J'ai cru que je ne reviendrai pas. Les lippes s'étirent péniblement dans un sourire faussé par la peine causée d'erreurs que tu n'imaginais frôler du haut du piédestal sur lequel tu pensais dominer le monde. Je suis contente d'être rentrer, de vous voir. Les mots se heurtent à une sincérité qui ne t'est pas innée. J'ai comme l'impression que tout est normal. Pourtant... ton corps délaisse la poêle pour s'avancer vers Al, et se tient devant lui faiblement. Ton doigts se pose sur son torse, accusateur, pour le rendre prisonnier. Ce n'est pas normal n'est-ce pas? Car tu le vois dans ses yeux, que tu l'entends dans sa voix que la force le quitte peu à peu et qu'il ne pourra mentir infiniment.

Elle a cru qu’elle ne reviendrait pas. Est-ce qu’elle sous entendait qu’elle allait faire quelque chose contre sa vie ? Al s’inquiète, encore et toujours pour elle. Elle ne pensait pas revenir, tout court. Elle allait abandonner, alors que lui, il se bat toujours pour rester alors qu’il est conscient d’une vérité dans le fond. Une vérité qu’il se refuse, parce qu’elle est trop douloureuse et une excuse facile pour baisser les bras. Mais surtout une vérité qui lui a permis d’ouvrir les yeux sur le bonheur des gens. Il sourit un peu rapidement quand elle dit être contente de le voir.  « Moi aussi je suis content de vous voir. » Mais la forme n’est pas là pour les deux grandes personnes qu’elles sont. 

Tout s’arrête.

Tout se fige.

Ce n’est pas normal n’est-ce pas ?

Al esquisse un petit sourire — triste. Il regarde dans les yeux de Momoka et doucement il pose sa main contre la sienne. « Je ne peux jamais réussir à vous mentir Mlle Mikitani. C’est pour ça que j’ai été un bon secrétaire pour vous n’est-ce pas ? » Il papate la main de la jeune femme. « C’est la vie, c’est comme ça. Mais ce n’est pas une raison pour moi que je baisse les bras, qui sait ? Un miracle, un dernier espoir est toujours possible et il faut rester optimiste jusqu’au bout. » explique-t-il, comme si dans le fond il accepte son sort, mais il se bat quand même contre cette injustice.

Le regard n'est pas sévère, il n'est pas non plus en colère des mensonges perpétrés, il est suppliant de vérité. Et aucun mot ne saurait décrire la solennité du moment, de la réalité qui s'écrase sur le coeur et rafle les battements. Je savais quand vous embellissiez la vérité... C'est l'équilibre de nos valeurs qui rendait le duo aussi précieux. le contact est glacé, et pétrifie ton corps d'une sincérité déconcertante, et peut-être aurait-il était facile au final qu'il te mente encore jusqu'à la fin la main est saisie timidement, sans ambiguïté juste pour se raccrocher pour ne pas tomber d'un chagrin trop puissant pour un corps si fragile. Vous êtes fort, plus que n'importe qui que je connaisse je ne comprendrai pas, je ne veux pas. la voix se craque, l'odeur précédemment alléchante commence à chatouiller désagréablement tes sens, le silence fait rage:: ((les masques tombent)). Combien de temps? Combien de temps te reste-t'il ? Nous reste-t'il ?


Me reste-t'il.

La main dans la sienne, il reste toujours appuyé contre le frigo. Il garde quand même le soleil en lui, le sourire aux lèvres. « C’est pour ça que j’ai cette épreuve, pour tester ma force. » Sauf que ses forces ont ses limites, son corps ne suivra pas son mental d’acier, encore moins son positivisme. Il pose la main sur la tête de Momoka, un geste qu’il n’a auparavant jamais fait et il sourit toujours. « Je ne sais pas, quelques semaines, quelques mois, peut-être un an. Je n’en sais rien. Tout peut changer. » Je n’en ai pas pour très longtemps… Il penche la tête et fait un geste du menton, en retirant les mains. « Momoka, le plat ! » Le retour à la réalité, toujours aussi douloureuse comme jamais. Tout ira bien Momoka. Tu n’es pas seule. Tout comme il n’est pas seul. Ils ne l’ont jamais été.