amour artistique (marthias)

AMOUR ARTISTIQUE

MARTHIAS 9

Il ne saurait dire si le silence de Marla l’a apaisé ou au contraire, l’a un peu plus angoissé. Mais il a accepté les regards amoureux, les silences qui valent milles mots et l’envie d’aller un peu plus loin dans le musée, pour découvrir l’œuvre fétiche : le clou du spectacle. La cerise sur le gâteau. Alors, après son baiser, qu’il a aimé et savouré, il l’a tiré contre lui pour poser sa main sur ses yeux. « Mademoiselle Katz. » Qu’il susurrait dans son oreille, souriant. Il la faisait avancer doucement vers l’apogée de la soirée : l’endroit qu’il avait aménagé, seul et dont il n’était pas peu fier. « Vous savez à quel point je vous aime ? » Et les yeux découverts, pour qu’elle se retrouve en face de son tableau fétiche. Et de cette nappe, de ces quelques gourmandises, de cette boite immense. Et de ces lumières, légères. Il se recule, pudeur extrême, pour la laisser regarder, admirer. Les mains derrière le dos, il sourit. Le cœur qui bat à la chamade. L’espoir au bord des lèvres. L’amour au bord de l’âme. Il se bascule doucement, d’un pied à l’autre, en attendant qu’elle se retourne pour le regarder. Il aimait l’admirer en silence. La voir, si joliment vêtue pour lui, si sereine. Il avait l’impression de la découvrir, chaque jour qui passe. Et ça le rendait à chaque fois tout émoustiller, de se dire qu’ils s’appartenaient. Et la force d’un regard. Et le bonheur d’un sourire.

(c) TORTIPOUSS.

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MARTHIAS 9

Les yeux cachés par sa paume, Marla avançait avec hésitation, veillant à ne pas renverser ou finir la tête au sol, de part sa trop grande maladresse. Lorsque la vue lui était rendue, ses prunelles brillaient un peu plus : il avait installé un coin parfait, en face de sa peinture favorite. Son cœur frappait fort sa poitrine, le sourire se voilait d’émotion. Tout était parfait : du rosé aux croissants, en passant par les macarons, les sandwichs et ses sushis végétariens favoris, elle vivait un rêve, la poupée. Cela lui coupait le souffle, l’empêchait de parler, alors que ses doigts effleuraient les fleurs, admirant chaque détail disposés. La boîte, dont le contenu l’interpellait, les bougies, la lumière tamisée, son œuvre préférée. Elle marchait, découvrait les détails et s’éternisait, certainement trop pour celui à l’origine de ce cadeau. Rêveuse, dans sa bulle. Marla, elle pensait seulement rentrer chez eux, passer une soirée tranquille à deux et se prélasser, voilà qu’il en avait décidé autrement. Au comble du bonheur, la jolie se retournait finalement pour lui faire face, s’approchant de quelques pas, les doigts noués entre eux, sur son ventre. Un sourire aux lèvres, la reconnaissance dans la risette adressée et ses prunelles, encore et toujours, pleines d’étoiles. Elle se rendait compte, Marla, à cet instant, qu’elle en était follement amoureuse, de cet homme. Touchée, au plus profond de son être.

(c) TORTIPOUSS.

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MARTHIAS 9

Silence assourdissant, quand la belle regarde et dévore ce spectacle ; à l’occasion, juste pour sa carcasse. Il angoissait un peu Mathias, à l’idée de ne pas avoir fait assez : avait-il pensé à tout ? Était-ce les bons sushis, les meilleurs macarons, un bon rosé ? La nappe lui plairait-elle, ne se demanderait-elle pas pourquoi autant de choses, pour si peu ? Il se balançait, de droite à gauche, jusqu’à ce qu’elle revienne vers lui. Lui arrachant un sourire maladroit, aux coins des lèvres. Et la tête se niche dans le cou, les yeux se ferment et le nez se délecte de l’odeur de la brune. Les traces de fleurs sur la peau. Elle sentait le printemps et l’amour, Marla. Un cocktail pour se sentir vivant. Il passe ses mains autour de son ventre, pour nouer ses doigts aux siens, et se sentir enfin vivant. Le cœur au bord des lèvres quand même, face à ce silence : il n’était pas rare de n’entendre rien sortir de la bouche des gamins. Ils préféraient la force d’un contact visuel à l’écoute de quelques maux. Il sortait enfin la tête de son cou, pour l’embrasser sur la joue, longuement, doucement. Et poser sa tête contre la sienne, et observer. En silence. L’œuvre, le pique-nique à la volée ; elle, dans le reflet d’une vitre juste en face. Eux. Enfin, une représentation d’eux. Parce qu’il était impossible de se voir réellement.

(c) TORTIPOUSS.

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Elle était si heureuse, Marla, que les mots lui manquaient. Ils ne sortaient plus d’entre ses lèvres, sûrement que le prochain son produit, serait celui d’un sanglot, elle qui essayait d’intérioriser son émotion, même si sa thérapeute lui avait dit de tout lâcher. De ne pas se retenir. Ceci dit, elle ne voulait pas gâcher l’instant, alors Marla, elle se contentait de lui sourire, de toutes ses dents, plissant ses merveilleuses mirettes azurées. Elle le regardait, d’un amour débordant, sans jamais perdre en intensité. Le laissant s’approcher d’elle, se lover l’un contre l’autre. Tout sentait l’amour ici et Marla, elle se sentait enfin à sa place, sur cette terre, dans les bras et les yeux de l’amour, qui l’enlaçait. Ce long calme apaisait les âmes, tout deux en train d’admirer la décoration, de s’aimer davantage en silence. Enfin, elle passait ses mains sur ses joues, les lèvres brûlantes. « Je t’aime. » Qu’elle lui murmurait, yeux dans les yeux, avant d’épouser ses lippes d’un baiser passionné, couvrant ensuite ses joues, son visage, de quelques baisers, tant était-elle heureuse, Marla. « On s’installe ? » L’envie de se poser, de profiter de cette longue nuit au paradis qui s’offrait à eux. Eux, coupés du monde, à se remplir l’estomac et parler de tout, de rien. Sans oublier cette boîte, qui l’intriguait, l’interpelait. Curieuse, la gamine. Des étoiles plein les yeux.

(c) TORTIPOUSS.

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D’un coup, d’un seul. Sans prévenir, sans aucun signe, elle a sorti la plus belle des déclarations : et Mathias, il était bloqué. Pendu à ses lèvres. Perdu à son cœur. Elle lui disait qu’elle l’aimait. Et son cœur a raté un bond. Plusieurs même. Avant qu’elle ne l’embrasse. Si passionnément qu’il en fermait les yeux, qu’il lui rendait au centuple les quelques amours qu’elle lui faisait parvenir. La serrant contre lui. La faisant voltiger dans les airs au moment où elle le comblait de baiser, d’amour et d’attention. Il la repose par terre et l’embarque, main dans la main, jusqu’à la nappe. Il s’assoit, l’approche de lui, et lui tend une coupe de rosé. Lève le verre en l’air. La regarde dans les yeux. « A l’amour. A toi. A moi. A Yogi. A notre vie. » Les verres trinquent. Et finalement, tu bois une gorgée avant de reposer la coupe. Et d’observer Marla regarder la boite du coin de l’œil. Et tu souris. « Ouvre la. Elle est pour toi. » Et d’attendre.

Qu’elle ouvre le premier étage. Découvrant 4 photos de vous. Puis le deuxième. 4 autres photos encore. Et le dernier. Une photo d'elle, rayonnante, sous le ciel bleu. Et si elle soulève la photo, elle verrait cette bague. Simple. Mais précieuse : comme elle. Et finalement. Elle lirait, juste en dessous : si la vie ne t’avais pas mis sur mon chemin, je t’aurais cherché toute une éternité.

(c) TORTIPOUSS.

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Elle virevoltait entre ses bras, laissant exploser un rire franc, sincère, cette mélodie si agréable et délicate, donnant du baume au cœur. Venait le moment de prendre place, au milieu du décor, où Mathias incarnait la plus belle pièce de l’ensemble. Avec sa nervosité, ses sourires et sa tendresse, quand il faisait les choses biens, en surprenant la gamine, en lui arrachant des sourires amoureux. Installée en tailleur proche de lui, elle retirait ses chaussures, pour les déposer un peu plus loin, au même titre que son sac en tissu. C’était avec envie qu’elle admirait le liquide coloré remplir son verre et son sourire, là, merveilleux, qui éblouissait tout ce qui l’entourait. « À nous. » Tintement des verres, mélodie célébrant leur union splendide. Mais, ce fut la boîte, le coup de grâce : celle-ci déposée entre ses cuisses, Marla découvrait les polaroids, d’eux, de lui, d’elle et cela faisait couler quelques perles le long de ses pommettes. Elle ne savait plus quoi dire, tellement qu’elle vivait le moment, de toute son âme, de toutes ses forces. Marla, elle avait tellement d’amour à donner et à recevoir, que tous les cadeaux emplissaient son être d’un voile cotonneux, amoureux. La phrase fut la cerise sur le gâteau et d’une moue émotive, elle se penchait, pour se blottir dans les bras de son amour. « Merci, merci, merci, merci… » Pour tout. Pas seulement cette surprise. Et elle prononçait encore quelques remerciements, au bord du sanglot, l’enfant. Se lovant contre lui. « Tu veux bien me mettre la bague ? » Qu’elle murmurait, quelques longues minutes après, en se redressant, lui tendant ses deux mains, pour qu’il choisisse celle idéale et le doigt parfait pour la porter. Les joues encore humides de ses larmes de joie.

(c) TORTIPOUSS.

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MARTHIAS 9

Nous étions entre le parfait et le paradis : un mélange entraînant de quelques amours envolés. Mathias, il était aux anges : quand les coupes se sont entrechoquées, il a souris ; quand elle a ouvert cette boite, il rougissait un peu, engloutissant quelques gorgées de vin pour passer le cap. Puis il a posé son verre à côté de celui de Marla, allongeant ses jambes, observant ses mimiques. La voir passer du rire aux larmes ; de la joie à l’amour ; de l’admiration à la reconnaissance. Toute cette palette d’émotions qui faisait qu’elle était elle-même : ça la rendait encore plus belle de se laisser aller comme ça, contre lui. Il la serrait, de toutes ses maigres forces, contre son torse : elle sentait sûrement ses os, mais lui il sentait ses bras, son odeur, son sourire dans son cou ; et quelques perles salées s’échouer sur son épiderme. Et ça suffisait à le rendre heureux. Il embrassait ses cheveux, écoutant sa demande, saluant l’audace de la gamine : et il n’en espérait pas moins avec le recul. Alors il s’est penché un peu, vers la boite : attrapant la bague du bout des doigts. Il ne s’agirait pas de l’abimer, de la souiller. Et il a fait en sorte que Marla se retrouve face à lui. Il lui a souris, avec toute la délicatesse du monde ; a prit sa main gauche, son annulaire. Et droit dans les yeux, il a simplement murmuré. « Un jour, on t’appellera Marla Chesterfield. » Avant de glisser la promesse le long du doigt.

(c) TORTIPOUSS.