Hanseol vers Momoka

hey, comment ça faire peur ? les sourcils se froncent dans une mine faussement courroucée ((un peu comme si elle pouvait le voir)) et le grognement est sonore, pourtant brisé par cette mélodie du rire en son sein. peur dans le sens moche ? aigooooo.... il s'étire, renverse la nuque un peu plus jusqu'à la faire craquer. là ? rien de spécial. je suis tout seul, Tomo est chez Nana, j'ai pas encore mangé et je suis avec mon chien. mais il sait que ce n'est pas la vraie question, pourtant, il est incapable de la faire attendre plus longtemps. je te parle. ((la suite ne demande pas de mots, tu la connais))

Non mais à côté du mien il sera forcément beau... Parce qu'il est plus facile de projeter deux êtres éphémères disparaissant au moindre rayon de soleil côtes à côtes. La main se relève et vient jouer avec les propres mèches pour disperser l'attention portée sur les mots rauques et murmurés bien trop loin. Et à quoi tu penses ? La question est osée, mais elle est prononcée en dépit de tout, en dépit de lui, en dépit des autres juste pour toi.

à quoi tu penses ? ; hanseol aurait souhaité que les mots ne traversent jamais la frontière de ses pensées, qu'ils restent murés dans un silence éternel, irréel. qu'ils n'aient pas à être si osés, qu'il n'ait pas à y répondre. et ça fait mal, quelque part au fond du corps, non loin du côté gauche. au fait qu'il faudrait que je mange, que je prenne ma douche et que j'aille me coucher bientôt si je veux être en forme au boulot demain. la voix est soudainement chargée d'électricité, de cette agressivité qui hache les mots et fait claquer la langue. pourquoi fais-tu ça ? et il se lève, attrape rageusement son paquet de cigarettes ; mais le repose aussitôt, la gorge déjà lourde de toutes les précédentes de la journée. tu t'amuses bien ?

Le sourire ne tombe pas, s'il aimait la résistance il n'était pas le seul, s'il aimait quand c'était long et fastidieux, elle l'aimait aussi. Car c'était peut-être elle au masculin même s'il ne l'avait pas encore compris et que ça ne pourrait jamais être dit la déception n'est pas présente. Je ne m'amuse pas. ((mensonge)). Le sentiment est incohérent parce que tu as réellement peur qu'il ne parte mais rester n'était plus suffisant. Tu ne me demandes pas à moi?

l'envie de couper l'appel, de forcer le bouton du téléphone jusqu'à noircir définitivement l'écran l'étreint peu à peu. une fois dans sa chambre, ce dernier est jeté négligemment sur le lit, le haut parleur toujours en place mais la voix soudain plus lointaine. pourquoi faire ? ça me semble évident que je connais déjà la réponse. mais il est pourtant incapable d'y mettre un terme, préférant les maux à son silence. les vêtements tombent, bientôt remplacés par d'autres ((si tout pouvait fonctionner ainsi...)).

Le corps se recroqueville encore un peu consciente que tu joues avec le feu la pression que tout s'arrête brutalement fait tambouriner la myocarde et assécher la gorge. C'est un peu prétentieux. Ton corps se détend cependant, sa réponse te fait esquisser un sourire parce qu'il avait tellement raison finalement. Je ne t'embête pas plus si tu as des choses à faire... Le défi est lancé mais cette fois contre toi même, parce que peut-être accepterais-tu plus facilement que ce soit toi qui y mette un terme même si la vraie question était de savoir si tu allais seulement y arriver.

voudrait-il trouver le courage de faire quelque chose, stopper l'assourdissante paralysie de son corps. prendre une douche, détendre les muscles sous l'eau. manger un peu, faire cesser les grognements de l'estomac. pourtant, incapable, c'est sur les draps qu'il trouve refuge alors que Mango le rejoint sitôt, s'installe sur son torse couvert de ce même t-shirt. ouais, on fait ça sinon. on dit que tu me laisses, que tu raccroches et que cette fois c'est bon. que cette fois, c'est fini ((mais ça n'est pas b o n))

Y aurait-il une seule conversation, un seul moment serein dans cet échange chaotique, dans cet attachement irrationnel qui pourtant était une bataille sans fin pour savoir qui plongerait le premier. Le téléphone s'allume et les yeux se posent dans un enthousiasme amer sur la photo ,(moment de vie) partagée. Et elle est étudiée minutieusement parce que la voix ne suffit plus et le visuel bien trop tentateur. D'accord... Tu marques une pause. Il est beau ton chien, c'est quoi son nom ? Non tu ne le pouvais pas encore, la discussion se rallonge encore, incapable pour le moment d'y mettre fin (ce sera sous la contrainte, donne moi quelques instants de plus une petite partie de toi))

La gorge est nouée. Mango. murmure-t-il apres quelques secondes de silence, désireux malgré lui, malgré ses mots, de faire perdurer l'échange quitte à le perdre dans l'absence de mots. Le téléphone est posé sur l'oreiller à côté de sa tête, les yeux fixent le plafond blanc sans s'en lasser. et toi, Momoka ? Qu'est-ce que tu fais ? Jveux dire... Réellement? parce que soudain, toute la fatigue l'éteint ; que soudain, il baisse les bras et range les armes. et si c'était permis, ne serait-ce qu'un tout petit peu, de croire à mieux ?

C'est joli. Le silence est lourd, il est meurtrier. Les pensées se bousculent et les mots se freinent à des lippes crispées, incapables de répondre à ses attentes, non incapable de te risquer à répondre sans pouvoir faire marche arrière. Je... L'articulation est difficile. Je ne sais pas. Là, maintenant, être à côté de toi. Tu murmures, tellement (coupable) de ce que tu laisses entrevoir, tellement apeurée, qu'il ait gagné la partie.