Slip into silent slumber, sail on a silver mist.

ne s'agissait-il réellement que d'un quiproquo, quand le souffle s'échoue sur sa nuque comme un brasier ((brûlant et ravageur)), et qu'elle en attise les flammes de son plein gré ? pouvait-elle encore jouer cette carte maîtresse dont il lui laissait le bénéfice du doute, noyée dans ses propres vêtements trop amples pour elle, alors qu'il l'avait un instant imaginée bien moins habillée ? et le savait-elle alors, lorsqu'il forçait sa mâchoire à se fermer, et sa respiration à s'apaiser ; savait-elle qu'en vingt-cinq ans, c'en est la première fois que le corps réclame la chaleur d'une inconnue dont les traits ne s'apparentent en rien à celles qui font vriller le cœur ? alors elle se meut, épouse les courbes de son corps longiligne et bien trop peu charnu - et sans même y penser, c'est un bras conquérant qui effleure le sien. la paume se pose contre le matelas devant son estomac, le pouce effleure éhontément le tissus de son propre vêtement. que fais-tu, m i k i t a n i ? le tambour est sourd aux tympans, la cage thoracique se comprime de ces mouvements insensés, les valves du palpitant érigeant le sang à des extrémités moins chastes. jamais - pour unique réponse sous la masse de ses cheveux sombres, grogné entre les crocs pourléchés pourtant refroidis avant même la morsure. et la paume capture lorsqu'elle se déplace, lorsqu'elle presse sans violence la plaine sous la poitrine pour sceller les deux corps. bonne nuit.

m i k i t a n i,
qui l'eut crû ?

@momoka mikitani

le souffle est long, chaud, supplié. je t'en prie h a n s e o l arrête avant que je n'abandonne la partie :: avant de l'avoir gagnée. car le jeu est fourbe, lorsque la distance se brise et que les peaux se mêlent et se démêlent glacée, d'une caresse insolente, dévorante captivante perfide.
et lui savait-il qu'en vingt-quatre ans d'existence c'était la première fois que le tissu glissait pour s'écraser contre le sable froid laissant ce corps en peinture sous le regard d'un junkie. savait-il que c'était la première fois que tu quittais tes draps de soie pour rejoindre ceux de la tentation et de l'orgueil ;; que ton corps épousait parfaitement ses courbes jusqu'à te demander si cette place n'était finalement pas la tienne, et si un jour, ne serait-ce qu'un jour tu arriverais à la quitter. et pourtant tu lui avais arraché de force, tu lui avais dérobé sous son nez frôlant ta nuque démunie de ses attaques exaltantes. la paume longiligne d'abord hésitante vint chercher une nouvelle fois ta peau tels deux aimants incapables de se dissocier à présent qu'ils ont découvert l'unité brise moi h a n s e o l, marque moi de ma défaite, de ta peau, de ton âme. et pourtant tu as déjà gagné tu le sens, qu'il te veut de toutes ses forces, que tout son corps t'appelle, de ses doigts fins, pressant ta peau aux extrémités les moins chastes, tu avais déjà gagné et pourtant.

pourtant;;

tu n'arrivais plus à t'en contenter. avidité animale (sauvage) refusait de cesser les hostilités. il fallait qu'il souffre plus, qu'il ai un peu plus mal.
tu laisses échapper un soupir non dissimulé, car peut-être connaissait-il la chanson, il ne se doutait pas du timbre qu'il pourrait découvrir lorsque c'était ta voix qui en fredonnait le deuxième couplet. ta paume rejoint alors son amante entremêlant ses doigts d'argents dans les tiens et d'en contrôler chaque mouvement. s'arrêtant pourtant toujours là où il le fallait pour en garder le plus grand des secrets. tu te contentes simplement de bercer lentement, fermement sa paume sur cette plaine sous la poitrine au rythme de ta mélodie. pour, dans un ultime frisson, plus hésitant, plus fragile, la loger au creux de ta poitrine, juste auprès de ton coeur afin qu'il en mémorise le moindre battement, et peut-être pour lui montrer comme il te rendait vivante. bonne nuit.

rien n'est plus dévastateur que le silence et l'immobilité qui les étreint. perdus et logés entre les côtes du serpent, l'asphyxie est inéluctable - les lèvres tremblent presque sur la nuque qu'il effleure à chaque expiration ((sans même y penser pourtant ; n'a-t-il en rien remarqué que chaque seconde le rapprochait du derme tentateur)). c'est un jeu de chaque instant, d'une passivité tacite et dévastatrice. regarde-moi lorsque je te vois, observe les vagues s'échouer aux falaises de mes pensées, sens l'océan hurler ses tempêtes dans le néant. les paupières se closent lorsque son menton trouve sa place au creux d'une épaule - la position est détestable, tire sur les vertèbres et rend la respiration plus rude qu'elle ne l'est déjà ((il s'en moque)). les doigts se mêlent et l'échine se voit vrillée par une écume électrique qui affole le myocarde, immobilise pourtant douloureusement ses moindres palpitations. alors les babines se relèvent en un sourire narquois, mais les yeux ne s'ouvrent pas - il étouffe la naissance d'un rire lorsque la pointe du nez se glisse entre les mèches aux senteurs fruitées. jouons.



@momoka mikitani

l'épaule accueille en son creux les mèches aiguisées, empoisonnées venant chatouiller un peu plus l'échine courbée (soumise) d'un geste de la paume tantôt docile, bien trop rebelle pour y contrôler la trajectoire habile (( maîtrisée)) des doigts fins -et pourtant si puissant- de ton jouet.. hanseol b a k h savais-tu ce que tu faisais ou tu n'étais plus depuis bien longtemps. m o n s t e r avait pris le dessus pour s'adonner à un plaisir égoïste irrationnel dont tu n'étais désormais que la simple spectatrice incapable d'en prévoir la finalité, et la vague libératrice devenue torrent implacable dont tu manquais de te noyer à chaque seconde, à chaque frisson, à chaque touché. ne s'arrêterait -elle jamais de monter ? pourtant m o n s t e r savait pertinemment que la marée imprévisible était peut être tout mais certainement rien et qu'une fois arrivée à son apogée après un long chemin, il lui fallait se retirer au petit matin apeurée du zénith brûlant, incontrôlable, avant qu'il ne soit trop tard. la mâchoire secrètement prête à accueillir un nouveau râle, se referme pourtant subitement, violemment de peur de ne plus connaître la propre mélodie de ta chanson. tu as déjà perdu.

@momoka mikitani