death bed (ez²)

24/02 Tu ignores si ça t’a vraiment fait du bien, d’avouer les maux silencieux qui grandissaient au plus profond de ton être : mais tu l’as fait. D’une facilité déconcertante. Nous, on a eu du mal à y croire : toi qui peines à aligner quelques phrases du drame, face à un spécialiste. Voilà qu’Ezio, mâle rencontré quelques temps auparavant, parvient à te faire sortir d’un mutisme presque insolent. La serveuse vient sonner l’heure du repos soldat, alors tu te redresses, laissant la conversation sur l’intonation de l’homme face à toi : ce oh, qui voulait tout et rien dire à la fois. Mais qui ne se voulait pas du tout intrusif : et tu as aimé ça. Il n’en fallait pas plus. C’était déjà quelque chose de bien, que de dire tout ça, pas vrai ? Nous, on est fier de toi. Tu attrapes alors ton viennois, le lève aux souvenirs, braquant ton regard dans le sien alors que les tasses s’entrechoquent et que les lèvres rencontrent le breuvage. Tu fermes les yeux un instant, apprécie la brûlure du liquide le long de l’appareil digestif. T’arrachant un sourire à la volée. Tu reposes la tasse. Et finalement.

Il n’aurait pas fallu plus pour plomber l’ambiance : te faire peur. Tu te recules sur ta chaise, fronce les sourcils : peut-être que tu préfèrerais faire comme si tu n’avais rien entendu. Mais tu ne pouvais pas. C’était trop tard pour faire machine arrière. « Pardon ? » Tu croises les bras sur ton torse. Le souffle commence à se faire cours alors que tu essaies de comprendre, de l’entendre : il était là, ce soir-là. Celui même où tu as failli y laisser ta vie. Celui même où tu pensais ne jamais te réveiller. Celui qui t’a coûter bien plus qu’une année de coma. Tu déglutis difficilement. T’es pas sûr d’être prêt pour la suite. Tu sais que tu ne pourrais ne pas le supporter. « Attends. Ne parle pas. Je t’en supplie. » Tu fermes les yeux, passe tes mains sur ton visage, réfléchis à mille à l’heure. Ta respiration commence à s’accélérer, un peu plus : comme après une marche trop rapide. Ton palpitant s’emballe, tu l’entends dans tes oreilles. « C’est trop… tôt je pe… peux pas. »

24/02
Le plus difficile, c'était de se retrouver en face de l'homme qu'on aime et de ne pas pouvoir l'embrasser ou encore lui toucher la main. Ce genre de petit repas, je me souviens très bien que souvent, ma main venait rejoindre la sienne pour la caresser avec douceur. Cet homme était celui qui m'avait rendu si doux, l'opposé de ce que voulais que mon père voulût que je sois. Une tendresse que j'étais en train de retrouver. Et pourtant, j'étais tout aussi perdu, ne sachant pas du tout comment agir. J'étais perdu, car lui pensait être face à un inconnu, alors que moi, je le connaissais bien. Je n'avais absolument rien oublié. Je connaissais tout de lui, mais lui, il m'avait malheureusement oublié. Je ne pouvais pas lui en vouloir,il avait voulu me protéger ce soir-là. Comme toujours en fait. Heureusement que la serveuse venait nous servir, ça permettait de nous poser avant de parler à nouveau de souvenir. Puis j'avais tellement faim, je n'avais rien dans le ventre depuis la veille midi. Le ventre trop noué pour manger hier soir. Et le pain perdu, c'était trop mon pêché mignon.

Par contre, me voilà à nouveau qui venait parler et tout de suite, je comprenais que je n'aurais pas dû dire cela. Le voyant reculer, son corps se braquer.J'aurais dû me taire et pourtant, je n'avais pas envie de lui mentir. Posant ma tasse, je venais attraper doucement sa main. "Ezeckiel, excuse moi. Calme toi. Respire doucement." Me rapprochant de lui sans lâcher sa main, alors que la mienne venait se poser sur sa joue. Je devais absolument le calmer, ma main se faisant d'une extrême douceur. "Repense aux étoiles, cet endroit si loin, ses petites lumières qui éclairent les sombres nuits. L'herbe fraîche dans ton dos." Décrivant cet endroit qu'on avait vu la première fois. "Des étoiles qui nous ont réunies à nouveau." Je ne savais pas du tout si ça allait l'aider. Mais j'avais toujours une main sur sa joue et l'autre sur sa main, sans quitter son regard.

24/02 La violence des souvenirs : voilà à quoi ressemblait ta tête, à ce moment précis. Un chaos de morceaux de puzzle, dont tu ne parvenais à rassembler aucun morceau : rien n’avait de sens, rien n’avait de formes. Et tu paniquais à l’évocation de cette nuit. Froide. Sinueuse. Insipide. Tu t’es braqué, immédiatement : croisant les bras, fermant les yeux, bégayant comme un enfant de 4 ans. Et Ezio, il aurait pu se braquer aussi : penser que tu n’étais qu’un moins que rien, incapable de faire face à une situation tout à fait banale. Mais il n’en était rien. Il a attrapé ta main et ton cœur s’est emballé ; ton esprit s’est apaisé. Et quand il s’est rapproché, tu as planté ton regard dans le sien, la panique quittant peu à peu ton esprit. Pour te concentrer sur sa voix. Sur sa façon d’être. Sur ce qu’il te décrivait. Faisant échos à quelque chose de perdu à l’intérieur de ton esprit. Tu as fermé les yeux au contact de sa paume sur ta joue, appuyant ton visage sur celle-ci. L’herbe, dans ton dos. Les rires. La musique forte. L’odeur de la nuit qui parcoure tes narines. Et finalement, un sourire vient se nicher sur ton visage. Lumineux. Apaisé. Et tu rouvres tes yeux pour lier tes azurs aux siennes. Et rire, doucement. « Les contres soirées, hein ? » Et ta voix semble différente. Comme si, l’espace de quelques mots -maux ?- tu étais redevenu l’Ezeckiel d’avant. L’insouciant de 18 ans. Tu secoues alors la tête et inspire fort. « Merci. »

Et serrer sa main, un peu plus fort. Avant de la porter à tes lèvres, pour y déposer le plus doux des baisers. Pourquoi ? Comment ? Aucune idée. L’amour, plus fort que la mort.

24/02 Les paroles qui étaient sortis de mes lèvres bien trop vite, cette envie de me faire pardonner, parler de cette soirée. Je n'avais rien oublié, même si pendant quelques mois, mon cerveau avait fait un stop total. J'avais arrêté de ressentir quoi ce soit, aucune émotion. Il m'avait fallu tellement de temps pour m'en souvenirs. Des cauchemars à répétitions qui avaient fini par faire revenir tous les souvenirs. Et maintenant que j'avais Ezeckiel en face de moi, je m'en voulais de ne pas avoir pu le protéger , prendre soin de lui. Notre soirée, celle où j'avais glisser cette bague à son doigt. Cette bague, est ce qu'il l'avait encore? Cette question dont je n'osais pas lui poser, cette douleur dans mon cœur, trou béant qui ne c'était jamais refermé. Le voir paniqué venait me faire réagir, impossible le laisser dans cet état. Ma main sur sa joue, l'autre tenant sa main pour tenter de le calmer à ma manière. Une voix douce alors que je continuais de plonger mon regard dans le sien. "Ses étoiles, qui veillent sur nous, illuminent les soirées qui semblent ennuyeuses." Je me souviendrais toujours de notre première soirée. Grand sourire alors que d'un coup, il venait parler des contres soirées. "Il n'y a rien de mieux que les contres soirées, se sont les meilleures, surtout en bonnes compagnies." Plus j'y pensais et plus je me demandais ce qui était mieux, qu'il ai encore tous ses souvenirs et qu'il souffre de ce qu'il avait pu endurer , ou , qu'il soit amnésique et que les souvenirs lui reviennent doucement. C'était une situation compliquée, mais voir ce regard qui retrouvait un bon souvenir, il n'y avait pas plus beau. Il était beau, oui, magnifique. Fermant les yeux, cette douceur de ses lèvres sur ma main. "Ne me remercie pas, c'est normal." Avant d'ouvrir mes yeux pour croiser son regard. "Ca va mieux Ezeckiel? On ira doucement, un souvenir à la fois, à ton allure." Je ne voulais pas le stresser, cet homme était si important à mes yeux, je l'aimais, c'était une évidence.

24/02 Et on se pensait seuls dans cette pénombre, à la portée de n’importe quels ténèbres. Pourtant, les mains viennent se lier ; les épidermes se toucher et tout prend finalement sens. Lui. Toi. Comme une évidence, après des mois à attendre quelque chose, un signe pour avancer, s’avancer. Les mots s’animent devant toi et tu revis la scène, comme si tu y étais, à l’instant même : tu entends la musique en arrière-plan, ressens le vent sur ton visage et tu te rappelles quelques mots échangés. Et cette sensation, au fond de ton ventre : peut-être que c’est l’homme de ta vie ? Alors tu souris : tu te sens un peu moins vide. Tu profites de son contact, de sa douceur, de sa voix qui semble te bercer, comme elle l’a fait dans le passé : combien de fois t’es-tu endormi en l’écoutant ? Tu es incapable de le dire. Mais il t’inspire la paix nécessaire à des nuits reposantes. Quand tu poses tes lèvres sur le dos de sa main, la sensation est inexplicable : tu te sens apaisé. Doux. Prêt à toutes les folies pour le plaisir de cet homme. Et ça te fou une boule au ventre, de te sentir si docile. Tu inspires. L’écoute. Hoche la tête positivement et lui donne un beau sourire, quelques regards tendres. « Un souvenir après l’autre. » Et tu gardes sa main dans la tienne. Parce que ça a quelque chose de rassurant.

Tu attrapes ton chausson aux pommes pour en croquer un morceau. Tu ne peux t’empêcher de lever les yeux au ciel quand tu sens la compote sur ton palet. « Je pourrais mourir pour les chaussons aux pommes. » Et tu rigoles avant de lâcher sa main pour essuyer ta bouche. Tu croques de nouveau dedans : et c’est à ce moment précis où tu te rends compte que tu es affamé. Alors tu attends de finir ta bouche, d’avoir bu une gorgée de ton chocolat et ton attention se retourne sur Ezio. « Tu as d’autres photos de nous ? »

24/02 Une pénombre qui obscurcissait mon cœur de jour en jour depuis que j'avais perdu la vue de son corps à cause du coup reçu sur la tête. La voiture qui s'était éloignée, le laissant seul, mes larmes coulant sur mes jours. Si sombre, douloureux et cette muraille que j'avais construite autour de mon cœur, mon corps, pour que plus personne ne me fasse le moindre mal. Si épaisse et pourtant, il venait de fissurer chaque parcelle de cette muraille. Un regard, un toucher, son rire et surtout, ce magnifique sourire qui venait éclaircir son beau visage. Mon pouce caressant sa joue attendant qu'il se calme. Espérant qu'il se souvienne de cette merveilleuse soirée. Combien de fois, je m'allongeais après une dure journée, pour me rappeler de cette soirée. Il n'y avait qu'en pensant à lui que j'arrivais à ressentir un peu de bonheur dans mon cœur, qui se mélangeait à la souffrance aussi. Mais il était là, tel un rêve, un vœu qui venait enfin de se réaliser. J'avais cette impression de sentir mon coeur se détendre petit à petit en même temps que lui. Étant encore plus tendre avec lui. "Tout à fait, un souvenir à la fois. Autant profiter du moment présent et s'il y a quoi ce soit, n'hésite pas à venir me voir." Je voulais l'aider, s'il avait une crise ou autre, être là pour le soutenir et l'apaiser surtout. Mon pouce continuant de caresser sa main buvant mon jus de fruit.

Mangeant tranquillement mon pain perdu sans le quitter du regard, un doux sourire venant apparaître sur mon visage. Avant de rire en l'entendant parler de son amour pour les chaussons aux pommes. "Je sais, dit toi que j'ai même appris à en faire. J'ai galéré pour en faire des mangeables la première fois." Mon pouce finissait par s'approcher du coin de sa bouche pour retirer une miettes. Baissant le regard alors qu'il demandait d'autres photos, me mordant la lèvre nerveusement. "Malheureusement...j'en ai très peu." Mon père ayant brûlé chacune des photos devant moi pour me faire souffrir encore plus. Cherchant dans mon téléphone, ne me restant qu'une dizaine de photos, sur la centaine voir plus que j'avais. "Tient regarde les." Lui tendant le téléphone.

24/02 Tu te retrouvais bouleverser depuis longtemps maintenant : la venue d’Ezio dans ton quotidien, c’était un souffle nouveau ; comme une tornade que tu n’avais pas vu venir. Te fracassant dans tous les sens, à t’en donner la gerbe parfois ; puis, comme la légère brise du matin, sa présence venait caresser ta joue, envelopper ton corps dans un étreinte de coton. Avec l’envie de ne jamais quitter sa présence. Son sourire, rassurant, t’as fait redescendre de quelques étages : la colère, la tristesse et l’amertume se sont envolées en même temps que tes lèvres se sont posées sur le dos de sa main, pour ce genre de geste tendre que tu n’as pas eu depuis longtemps. Trop longtemps. Tu fais oui de la tête, quand il te dit de ne pas hésiter à venir le voir, s’il y a quoi que ce soit : mais on la connait, ta pudeur extrême, et les envies d’être seul le soir quand l’angoisse reprend le dessus et que les cauchemars sont bien là. Mais tu ne diras rien. Tu attrapes ton chausson aux pommes, pour le déguster, avant de rire à sa phrase. « Désastre culinaire ? » Que tu demandes : mais tu connais déjà la réponse, au vu de son visage. Et tu rigoles un peu plus fort. Un peu plus légèrement. Tu lâches sa main pour boire un peu de ton chocolat, déguster un peu ta viennoiserie. Et quand son pouce vient retirer une miette, ton regard se pose sur lui. Et ça sort tout seul. « Tu es toujours aussi tendre ? » Avant de secouer la tête, le rouge aux joues, et de balbutier. « Euh… pardon, désolée c’est… c’est sorti tout seul je … » Et rire, gêné. Alors il te tend son téléphone. Tu essuies tes mains et l’attrape. Tu t’attardes énormément sur les visages radieux, les expressions d’amour et les gestes tendres. Les photos puaient l’amour. Et ça t’a rendu triste d’un coup : ton cœur a ralenti, manqué quelques battements au fur et à mesure que les photos défilaient. Et tu as finalement rendu le téléphone à Ezio. Plongeant tes yeux dans les siens. « Quand je suis sortie de l’hôpital, on m’a donné un carton avec des affaires dedans. Mes parents avaient tout empaqueté de mon ancienne vie et … j’ai jamais eu le courage de me plonger dedans. » Je ne me reconnais pas tellement.

24/02 Il était difficile de se confier ou encore de baisser totalement ses barrières construites autour de soit. Pour ma part, j'avais beaucoup de mal à être aussi tendre et gentil. Mais Ezeckiel avait toujours provoqué ce genre de ressentiment chez moi. Il arrivait à me changer totalement, je l'aimais, et même si on ne c'était pas vu depuis des années , mon cœur lui appartenait toujours. J'avais fait une croix sur l'amour, pour ne plus jamais souffrir comme j'avais pu souffrir. Même si je sais que maintenant, mon père ne reviendra plus jamais dans notre vie. Enfin, j'espérais surtout qu'il ne me retrouverait plus après notre dernière rencontre. J'avais coupé les ponts avec cette famille qui n'était qu'une façade. En tout cas, ça faisait du bien de pouvoir retrouver une telle douceur après tant d'années à n'avoir que la haine et la colère en nous. "Tu es gentil, c'était pire qu'un désastre. Entre les brûlés, les trop sucré. Mais je suis têtu, j'ai fini par trouver une bonne recette." Cela m'avait pris beaucoup de temps et maintenant, j'étais heureux de pouvoir le réveillé avec des chaussons aux pommes maisons. J'espérais pouvoir lui en faire prochainement. Mais chaque chose en son temps. Rougissant légèrement après sa question. Cela avait été si naturel pour moi d'avoir ce geste tendre envers lui. "Pour tout t'avouer, ça faisait longtemps que je n'avais pas été si tendre avec quelqu'un." Je n'osais pas le regarder, rougissant toujours un peu. "On était tout les deux gênés dans cette situation. Lui donnant le téléphone, regrettant de ne pas pouvoir lui en montrer plus. Relevant le regard pour me noyer dans son regard. "Tu...Tu aimerais qu'on l'ouvre ensemble? Parfois , l'inconnu peu faire peur, c'est normal." Même si je me demandais ce qu'il pouvait y avoir dans ce carton. Finissant ma boisson continuant de le regarder. C'était un petit-déjeuner vraiment agréable.

24/02 Et si tout avait pu être aussi simple que ce petit déjeuner, ça t’aurait éviter bien des nuits sombres ; des jours clairs et des pensées absurdes, te poussant toujours au plus profond de toi-même. Tu t’étais trouvé des ressources inestimées, de la force surhumaine à te relever de n’importe quel événement. Probablement qu’Ezio serait la prochaine montagne à gravir pour retrouver un peu de toi. La discussion était si fluide, les photos si parlantes : ça t’a bouleversé, on le sent. Le ventre se tord, la gorge se noue et ton sourire se fane un peu. Même si tu restes focalisé sur Ezio, ta tête elle, part ailleurs, à te demander si tu n’aurais pas dû ouvrir ce carton pour le retrouver un peu plus tôt ? C’est sûrement l’égoïsme et la peur qui t’ont mené à ce choix : serais-tu capable de l’assumer ? Tu te pinces les lèvres, baisse la tête, fini ton chausson aux pommes. Et finalement, tu prends ta tasse entre tes mains, souffle sur la fumée, qui disparait : peut-être aimerais-tu faire de même parfois ? La fatigue parle à ta place, on le sait. Quand les pensées deviennent si sombres, c’est que tu n’es plus vraiment maître d’une conscience. Tu inspires à sa question et souris, avant de relever tes azurs vers lui. « Avec plaisir. Mais pas tout de suite. » Un jour après l’autre. Un souvenir à la fois. Tu as bu ton chocolat, les yeux dans le vide, un peu apaisé suite à tout ça. Finalement, il existait encore quelqu’un sur Terre, capable de te rappeler qui tu étais. « Je pense que je vais rentrer. Je suis épuisé, ne m’en veux pas. » La tasse sur la table, ta main vient se poser sur son bras et ton sourire vient le rassurer. « Mais promets-moi qu’on se refera ça rapidement. »

24/02 Les émotions ou encore les sentiments, c'était des choses qui étaient difficile à comprendre, encore plus à maîtriser. C'était fou comme le corps humain pouvait passer du rire aux larmes, de la joie à la colère ou encore de la solitude à l'amour. Tout pouvait aller si vite, et souvent, c'était ce qui nous perturbait. Et à cet instant, je me rendais bien compte qu'Ezeckiel avait beaucoup de mal à contrôler ses émotions, je ne pouvais pas lui en vouloir. Retrouver une personne de son passé, qui en plus, était son petit ami, présent lors de cette agression. Des émotions compliqué à gérer et qui jouait sur notre humeur. Pour ma part, ça faisait beaucoup d'émotions, mais avec le temps, j'avais appris à caché tout ce que je ressentait. Vu le nombre de fois que mon père m'avait frappé, j'avais fini par retenir toutes mes émotions pour ne plus qu'il voit la tristesse qu'il me faisait endurer. C'était difficile de tout faire revenir, s'ouvrir à nouveau et se livrer. Mais je voulais le faire avec Ezeckiel, je l'avais toujours fait et c'était naturel. Me perdant aussi dans mes pensées et surtout les souvenirs. "Ce sera quand tu en auras envie." Je ne voulais surtout pas le presser et encore moins le stresser. Chaque chose en son temps et je voulais aller à son allure. Ne voulant pas que cet instant se termine et pourtant, il fallait bien reprendre le cours de sa vie. "Tu devrais te reposer après une telle journée de travail." Lui faisant un petit sourire, cachant ma tristesse tout de même au fond de moi. Caressant sa main doucement. "Promis, on se refera ça rapidement. Maintenant, file te reposer, tu mérites de bien dormir. Détends-toi et pense aux étoiles." Me redressant avant de payer le petit déjeuné. Car toute bonne chose on une fin, chacun reprenait le cours de sa vie. Mais cette journée n'était pas la dernière, un avenir qui allait nous rapprocher et maintenant, il serait toujours dans mes souvenirs, encore plus qu'avant. Je l'ai aimé, perdu et maintenant retrouver, les sentiments ne partiront jamais.