La grande pomme ne dort jamais. Alors que tous pensaient que le calme reviendrait sur la ville et que les gens se préparent au festival à venir, c'est une série vols qui font progressivement la une des journaux locaux. Nul n'a encore réussi a appréhender les auteurs de ces délits ou définir leurs cibles de prédilection. Faites bien attention à vous.
Je refuse de jouer : cruauté animale (non, non et re-non), viol, prostitution, mort.
hey kiddo ☽ DON'T BE AFRAID ☾
you were made to go out
homeless ☽ J'ENTENDS LES LOUPS ☾
dans la nuit
Elle était belle dans la nuit, à la lueur de la lune ronde. Des rubans dansent dans ses cheveux et le vent rie à ses côtés. Sur les chemins parsemés d’étoiles, elle brille de mille feux. Ses mains implorent le ciel au temps qui se suspend. Une envolée d’oiseaux nous rappelle, qu’elle était belle, elle.
Marla, elle camouflait ses peines, ses insécurités, jusqu’à ne plus pouvoir les contenir. Perte de confiance frôlant l’excellence et des carences, s’élargissant avec le temps, les épreuves. L’on ne voyait pas grand-chose derrière ses prunelles transperçantes et cette belle gueule, trop occupée à afficher sa joie, à penser aux autres, pour prendre le temps de reconstruire ce qui partait en ruine, s’était effondré. Des fondations instables, tirant la gueule. Et c’en était lassant, épuisant, au bout du fil, ces absences, gorgeant son essence. Si bien qu’elle ne comprenait pas ce qu’elle pouvait apporter, encore plus à Noah, qui avait déjà tout ce qu’il voulait. S’il ne l’avait pas, il n’avait qu’a claqué des doigts : alors à quoi bon ? Nulle, zéro, bonne à rien, Marla, une vision néfaste d’elle-même qui ne l’avantageait guère. L’on voyait bien qu’elle était résolue à le laisser partir, Noah, consciente que cela ne servait à rien de continuer, de s’écharner. Qu’elle ne pouvait rien pour lui, même son amitié, elle n’était pas certaine de la mériter ou de pouvoir lui offrir. Son silence exhibait parfaitement le questionnement et la lutte, l’incertain. Ne plus savoir où mettre le pied, sur ce terrain miné. Se sentir déboussoler face à cette relation complexe depuis le début, où plus de négatif découlait qu’autre chose. Rien à sauver, dans le fond, pourtant, ils essayaient. « D’accord. » Une trêve lui semblait correcte, envisageable et elle acceptait, la poupée, appuyant ses paumes en arrière sur le comptoir. Elle pouvait bien faire ça : après tout, ils n’étaient pas obligés de rester en contact, pas vrai ? Pas forcés de se voir et encore moins échanger quelques mots cordiaux. Juste… évoluer, vers des bases saines, solides. Un souffle de soulagement s’échappait même de ses lippes, le tout couplé à un sourire. Bien heureuse de réaliser qu’ils étaient sur la même longueur d’onde, pour une fois. Absence de sentiments et d’attirance, qui lui permettait de mieux respirer. « Tant mieux. » Que la brune répondait, visiblement soulager de savoir qu’il ne ressentait rien pour elle. Un doute en moins, une ombre s’éloignant du tableau, pour cette gamine abîmée. Lui vouloir du mal était une chose, lui faire du mal en heurtant quelque chose de si précieux qu’un cœur en était une autre. C’en était presque blessant pour l’ego de la voir si satisfaite, Marla, mais elle n’y pouvait rien. « Tu peux t’en aller, maintenant. » Elle le chassait presque, mais il n’y avait là aucune amertume. Juste deux adultes, terminant sereinement une conversation, balayant un sujet longtemps tabou entre eux. En espérant que l’avenir serait plus vertueux. Une risette sincère lui était adressée, avant de le laisser s’en aller du logement, se replongeant dans sa longue nuit blanche. Où le repos était intolérable. Où les chimères s’enchaînaient.