[NYCDARE] COURS FORREST COURS

Sincèrement, il a l’air con. Genre… vraiment con. Son costume d’autruche lui va à ravir – merci à Gaby qui aura pris ses mesures – cependant, il a l’impression d’être un pénis géant sur pattes. Avec un bec. De quoi martyriser sa dignité, mais il reste droit, la tête haute. Nul ne peut contrarier sa détermination, il mènera le dare jusqu’au bout, c’est lui qui l’a scandé. Ils s’étaient donnés rendez-vous la veille durant l’après-midi, « déguisés » d’une paire de lunettes de soleil et d’un chapeau, afin d’éviter tout soupçon auprès des employés du zoo. Tout le monde sait que deux idiots vont tenter d’infiltrer dans un enclos, alors il vaudrait mieux surveiller les parages, n’est-ce pas ? Ils sont malins, les deux amis en devenir. Un duo improbable, certes, mais étrangement, il y a une certaine harmonie entre eux. Dorénavant, ils vont braquer des autruches. Oui. Des autruches. Agenouillé devant la porte qui mène au Saint-Graal, son petit matériel dans ses mains, il essaye de crocheter la serrure. En réalité, c’est plutôt simple, il suffit d’appliquer une pression légère avec la clé de tension, ensuite il faut actionner les goupilles une à une, déterminer le sens de la rotation et… clac. Leith se tourne vers Gaby, un sourire fier ornant ses lèvres. Tada, qu’il murmure, en rangeant le tout. Il se redresse, dégaine son selfie stick et hop, il peut enfin commencer sa vidéo. J’dois me présenter ou c’est comment ? souffle-t-il, approchant son visage de son téléphone. J’m’appelle Leith Park et euh… on va voler un œuf dans un enclos d’autruches. J’tiens à faire une dédicace au cas où j’meurs, alors… ce dare est pour vous, Ace, Levi, Diego, Isa, Nana même si tu râles sur moi, et euh… c’tout. Avant de pousser la porte vers l’avant, il s’arrête dans son geste et fronce les sourcils. Pas qu’il ait peur, mais il préfère suivre le plan. Alors, de nouveau, il jette un coup d’œil vers Gaby, tentant difficilement de se retenir de rire en voyant son costume. Lui aussi, il a l’air ridicule, heureusement qu’ils sont deux. Tu devrais entrer en premier, non ? demande-t-il, baissant le ton de sa voix le plus possible. Il ne faudrait pas éveiller le soupçon des bêtes féroces à l’intérieur…

Franchement s’il y avait la possibilité de faire la politique de l’autruche…
Pour éviter ce défi-là, il aurait pu. Mais il relativise en ayant vu les défis des autres, enfin un tout petit peu jusqu’à qu’il voit les autruches en mission de repérage… Encore moins quand il se retrouve maintenant dans ce costume absolument ridicule, bon il relativise. Il faut vraiment relativiser pour ce défi. Juste espérer survivre et ne pas mourir sous les coups de bec ou de pattes puissantes et dangereux. « franchement si on m’avait dit qu’un jour je braquerai les autruches pour leur voler un oeuf… » marmonne-t-il un peu impatient que Leith déverrouille la porte tout en surveillant les alentours avec la caméra activée. Pas de gardiens, normalement ils ont déjà fait leur ronde. Il regarde la caméra du téléphone et fait un sourire pincé. « Ici le suicidaire Gaby Cheung, en direct avec Leith Park, sur le point de braquer les autruches, pour voler un oeuf. Il va voler l’oeuf, moi je vais faire diversion. J’ai préparé quelques plans pour attirer ces animaux pacifiquement, espérons que ça marche, je n’ai pas un doctorat sur les autruches… » murmure-t-il jusqu’à que Leith finisse par ouvrir la porte où Gaby lâche un enfin il regarde à nouveau la caméra « c’est pour vous les filles. » Même s’il sait qu’elles sont pas contentes et qu’elles devraient avoir honte, mais Gaby n’a pas de commentaire à faire là dessus. Il laisse Leith se présenter et parler tranquille à la caméra, en espérant le voir partir en premier, mais Gaby lâche un rictus nerveux quand il lui rappelle que c’est lui qui part en premier. « Je voulais juste m’assurer que tu suivais le plan… » murmure-t-il avant de prendre les devants, le coeur battant. Il aurait aimé prendre autant d’eau qu’il aurait pu, mais bon. Si ça peut permettre d’éviter les 12 autruches de chercher à savoir quel genre de fausse autruche qu’il est et faire foncer vers lui pour trouver de l’eau… Alors voilà, il se fait approcher par une autruche, puis deux. Ok c’est le moment. De sa mort Que Leith casse pas tout. Voilà qu’il se retrouve avec onze autruches. « Ouh là doucement les autruches, y aura pas assez d’eau pour tout le mo… Aieh !!! » La bouteille tombe par terre et les autruches essayent de l’attraper pour boire un peu d’eau. Au moins Gaby protège son précieux téléphone qu’il sait que ces oiseaux pourraient manger, au moins tout se filme. Allez Leith, bouge un peu dans ton costume

Même s’il n’y a personne dans les alentours, il préfère se dépêcher pour en finir avec ce dare. Pas qu’il soit une plaie, loin de là, il s’amuse en réalité, mais depuis qu’il a lu l’article, disons qu’il… tient un minimum à sa vie. Gaby le géant semble s’impatienter à ses côtés (probablement une particularité que les Cheung ont en commun) avant qu’il ne débute ses explications pour les watchers. La mention « doctorat » lui donne envie d’éclater de rire, mais il se retient de justesse, venant mordiller sa lèvre inférieure ; et finalement, la porte se déverrouille. Face à son ricanement (il est anxieux ou il rêve ?), il se redresse, levant les yeux au ciel. Bien sûuuuur… il le laisse donc entrer, le suivant de près, alors que la mission « braquer un enclos » commence. Ses pas sont feutrés, son regard oscille entre les œufs et la silhouette de l’armoire à glace qui est désormais entourée de ces grandes bestioles. Le « aïe » le stresse un peu, mais il persiste à tracer sa route, s’approchant des progénitures. Il les filme avec son téléphone, murmurant un Voilà, je vais devoir en voler un maintenant. Appelez-nous Bonnie & Clyde, les watchers. Moi j’suis Clyde, Gaby c’est Bonnie. Il tend ses mains, essayant tant bien que mal de cadrer ce qu’il fait avec le selfie stick, attrapant un des gros œufs. Et là c’est le drame. Pendant un instant, il pense qu’il va glisser de ses doigts et s’écraser, lâchant un « Oh merde » au passage, avant qu’il ne parvienne finalement à contrôler la situation. Il soupire de soulagement, se relevant le plus discrètement possible. Il montre d’abord ce qu’il tient au public, puis se relève pour secouer doucement son Saint-Graal à Gaby, un sourire idiot placardé sur son visage, tel un enfant qui s’éclate. On peut y aller ? qu’il demande en soufflant le plus fortement possible, essayant de ne pas non plus alerter les autruches.

Pendant que Leith s’en va profiter de cette diversion pour attraper un oeuf, Gaby se retrouve encerclé par les autruches qui l’analysent assez étrangement, intensivement et c’en est très intimidant. Il sent sa gorge se nouer et d’un coup, il avait même cette impression qu’il a croisé le regard de l’autruche, il veille à tout filmer, tout en protégeant son téléphone. Allez Leith grouille toi vraiment. Puis d’un coup, en voyant les autruches commencer à se retourner, il comprend qu’il faut qu’il fasse quelque chose, mais surtout on lui a donné ce défi de le faire. Puis vraiment il se met à imiter le bruit d’une autruche, ce qui a entrainé des hurlements des autruches, elles se mettent à hurler tranquillement et à renifler un peu le déguisement de Gaby. Quelle humiliation Il entend à côté un choc au sol, il voit une masse par terre. Mais qu’est-ce qu’il fait ce boulet ?! Mais apparemment il s’est vite relevé et il gigote… « Mais quel idiot, qu’il gigote encore plus, toute une armada de … » Il voit une autruche tourner le regard et il se remet à faire le même bruit pour lui attirer l’attention et il se mord les lèvres. Il déteste vraiment les autruches même si en vrai, il est bon pour un doctorat d’autruches, ou plutôt le titre de l’homme qui murmure à l’oreille des autruches même si elles en ont pas vraiment. Il fait un geste à Leith pour qu’il dégage de là en premier avant de se mettre à marcher sur le côté, enfin marcher c’est vite dit, mais il boitille doucement sur le côté en essayant de s’éloigner des autruches qui restent quand même attroupé autour d’une bouteille d’eau. Puis il rejoint Leith et ferme la porte de l’enclos. « Voilà. On a récupéré l’oeuf, je me suis ridiculisé à parler avec les autruches dans leur langue, je ne sais pas ce que je leur ai dit et on a l’oeuf. » Il regarde Leith et soupire avant d’arrêter la caméra du téléphone.

fin du défi

Il retire le costume qu’il avait mis par dessus de sa tenue de sortie discrète du soir. « elles sentaient tellement mauvais ces autruches ! » soupire Gaby dans un murmure un peu énervé avant de regarder dans les alentours pour vérifier s’il n’y a pas de gardiens et il regarde Leith avec le truc entre les mains.  « En fait… On fait quoi de l’oeuf ? »

Le selfie stick entre ses doigts, il tente du mieux qu’il peut de bien tout filmer, les sourcils froncés de concentration. Non, mais quelle situation, franchement… le voilà dans un costume d’autruche à voler un œuf dans un enclos. Un braquage en live. L’effet n’est clairement pas le même que si c’était une banque, mais au moins l’intention est là. Il perçoit le cri de Gaby, qui tente d’imiter une de leurs compatriotes, alors qu’il se mordille la lèvre pour ne pas exploser de rire. Des hurlements s’ensuivent, il remarque que son « ami » est entouré de ces bestioles. Espérons qu’il ne se prenne pas un coup de bec. Le Saint-Graal manque de s’éclater au sol, cependant il contrôle vite la situation. Il secoue le trésor à Gaby, content d’avoir pu réussi la mission, avant qu’il ne le rejoigne quand ce dernier lui signe de venir. Une fois dehors, il attend sagement l’armoire à glace qui peine avec sa jambe, profitant alors pour jeter un coup d’œil vers son téléphone, murmurant un Voilà, mission terminée les watchers. J’espère qu’on aura un award pour ça, parce que franchement moi j’dis qu’on l’mérite, ha-ha ! Ciao. A ses mots il éteint son mobile, le rangeant. Aussitôt rejoint, la transmission finie, ils peuvent enfin se débarrasser de leur accoutrement ridicule (et embêtant à porter, il faut l’avouer). Leith dépose délicatement son butin sur le sol, rangeant son costume dans le sac (qu’il remet sur son dos) puis reprend l’œuf entre ses mains. J’avoue que ça puait sévère à l’intérieur. Heureusement on peut respirer maintenant. Il jette un coup d’œil vers ce qu’il pointe, alors qu’il entreprend la marche discrète vers la sortie. Bonne question… se dit-il, réfléchissant. Sa moue focalisée, il pèse le pour du contre. Nana le tuerait s’il se mettait à cuisiner une omelette avec ça. Pas une omelette, qu’il répond, ricanement légèrement. J’sais pas, j’pense j’vais la garder chez moi en attendant. Il hausse les épaules, peut-être qu’un ami voudra l’acheter pour un bon prix, qui sait. Il tente de ne pas accélérer, ne voulant pas que son ami ait trop mal à la jambe. Perdu un instant dans ses pensées, il se retourne vers lui, curieux. Alors, tu t’es éclaté ? T’as trouvé ça comment ? C’est à refaire, pas vrai ? Parce que moi franchement, j’ai adoré. Et puis, je me rends compte que je m’amuse bien avec toi finalement.

Ils peuvent respirer maintenant, normalement en plus.
Sur ce point-là, Gaby était absolument d’accord. Il range le costume dans son sac aussi avant de le remettre à ses épaules, il regarde les autruches qui semblent s’activer et remarquer la disparition d’un oeuf. « Oui, vaut mieux ne pas faire une omelette parce que sinon, on est mal… » Il suffit de regarder les grands oiseaux hurler comme pas possible et qui pourraient alerter les gardiens, alors Gaby essaye d’accélérer le pas malgré sa jambe douloureuse, pourtant libérée du plâtre. « Bonne idée, parce que chez moi, ce n’est pas possible… » Surtout que ses chiens en feraient un massacre de cette vie qui n’a rien demandé de tel. Ils marchent méthodiquement pour éviter les gardiens avant de réussir à sortir du zoo, sans encombre. Si Leith a été silencieux pendant un petit moment, ça n’aura pas duré qu’il s’est mis à lui poser des questions. Gaby fronce un peu les sourcils, il garde quand même son sérieux, sans sourire ne serait-ce une fois. « En vrai, pour être honnête avec toi Leith. Si je n’avais pas un défi avec toi, je ne l’aurai pas fait. Je n’étais pas censé faire un dare du tout, mais j’ai décidé de le faire quand même… Juste pour essayer de t’éliminer. J’avais pour plan de te voler ton téléphone pour que l’autruche l’avale et le mange. Comme ça tu ne pourrais plus terminer ton dare et tu aurais été éliminé. Mais je ne l’ai pas fait au final, parce que ce n’est pas à moi de décider ça pour toi. » Une pause, il met les mains dans les poches et continue de boitiller malgré la petite douleur. Il n’a pas vraiment l’air d’être joyeux, d’être comme une personne qui vient de voler un oeuf d’autruche d’une façon la plus ridicule. « Je reconnais que je me suis bien amusé avec toi, mais je me sens maintenant coupable de m’être amusé parce que ni Byul, ni Nana ne voulaient que je fasse ce dare.» explique-t-il. « Et encore, je suis vraiment tombé bien bas pour vouloir faire ce défi. »