Sorry... (Lawrence & Hope)

« Évidemment que je lui ai parlé, quand tu es partit, il m’a appelé pour me dire que j’étais un crétin arrogant et qu’il allait me battre à mort la prochaine fois que nous nous verrions » Dis-je en haussant les épaules, montrant là que j’en avais rien à foutre du fait que leur petite et pitoyable tentative de baise ait échoué. Non, mais qui repoussait un mec alors qu’il était dans le trou? Hope, de toute évidence. Étrangement, je fais que ça ne me soit jamais arrivé me rassurait légèrement. Comment réagirais-je dans cette situation? Sans doute beaucoup moins bien que monsieur parfait aka Garret.

Pour la suite, j’avoue que mon monologue fut beaucoup moins doux envers elle, mais putain, j’étais à poil, j’avais une gueule de bois et j’avais autant envie de gérer sa crise de nerf que de me faire arracher les boules. En parlant de mec violent, je ne parlais pas de la pute morte à laquelle elle s’était attachée, mais bon, j’avais sans doute pas été assez clair. « Donc, tu veux juste t’envoyer en l’air encore et encore sans rien de sérieux. Les mecs…et les meufs de Meet seront heureux » Fis-je remarqué lorsqu’elle indiqua ne pas vouloir rien de sérieux avec mon collègue.

En même temps, je ne pouvais pas lui en vouloir, ce mec était con et ennuyant comme mes pieds. Tirant sur ma couverture encore et encore sans me soucier de lui montrer mes fesses –elle les avaient déjà vu de toute façon- mon flingue de service alla éclater contre mon téléviseur, le faisant tomber au sol et tirant un cri de peur de la jeune femme. « Évidemment que c’est un flingue, ce n’est pas un chaton » Grommelais-je en me levant, encore nu pour aller ramasser l’arme. « Ne tire pas la gueule, il n’est même pas chargé » Rajoutais-je en le jetant dans le bol à fruit rempli de banane et de pommes flétries. Quand est-ce que j’avais acheté des putains de fruits moi?

Elle était aussi compréhensible qu’une putain de bible papiste écrit en araméen lorsqu’elle parlait cette meuf…c’est-à-dire qu’elle était aussi limpide qu’une putain de porte muette. Elle voulait être sérieuse, mais pas sérieuse. C’est comme dire que je voulais devenir black mais juste autour des doigts, c’était complètement illogique et stupide. Était-ce ma gueule de bois ou le fait qu’elle m’ait empêché de dormir une partie de la nuit avec ses sms qui me rendait d’aussi mauvaise humeur? Je l’ignorais, mais je n’avais clairement pas la tête à tenter de jouer les psychiatres ce matin. « Putain, mais qu’est-ce que tu veux? Qu’est-ce que tu viens faire ici? Je t’ai dit que j’avais la gueule de bois et tu dis que tu viens t’excuser pour ensuite bafouiller je ne sais pas quoi sur Garret. J’en ai rien à faire de cet idiot, il ne sait même pas tenir sa queue quand il va pisser » Dis-je. Elle avait ruiné ma quiétude de gueule de bois pour me parler de cet imbécile…je ressemblais à sa copine.

« Oh, calme toi, c’est qu’un flingue » Répétais-je en tentant de regarder les dégâts que le fracas avait causé sur ma précieuse télévision. « Ne dit plus JAMAIS que je ressemble à un PUTAIN DE CLOWN » Grognais-je avec agressivité alors que je sentais tous les poils de mon corps s’hérisser de dégoût. Je détestais les clowns de tout mon être, je les avais en horreur, j’en avais la phobie. « Ne panique pas, je l’avais juste perdu…c’est un vrai foutoir ici » Maugréais-je en soupirant face à ma télévision totalement détruire. Sauf que je voyais bien qu’elle était mal depuis qu’elle avait mon arme de service sous le nez. « Calme-toi, je ne suis pas un taré de la gâchette, j’ai un permis pour cette arme et elle est même fiché dans le registre des armes à feu » Dis-je en me pinçant l’arrêt du nez.

Les femmes en générales étaient foutrement compliqué à comprendre. Ce n'était pas sexiste de le reconnaître, juste très réaliste. Hope Montgomery représentait à elle seule un mystère de complexité mentale que j'étais incapable de déchiffré. Elle avait le don de compliquer à l'extrême une situation si simple que ça devenait pire qu'un sac de nœuds. Elle agissait comme si on se connaissait depuis des semaines, elle me parlait comme si nous étions plus que de simple connaissance. Beaucoup plus que de simple connaissance. Même à cet instant, alors que nous étions au lendemain d'un conflit pour je ne sais quel raison. Moi nu comme un ver et elle, vêtu de tous ses vêtements et de son indignation. "Je ne comprends juste pas pourquoi tu viens jusqu'ici t'excuser" Soupirais-je doucement alors que le pic-bois dans ma tête augmentait de cadence, me torturant la tête encore et encore.

Sauf qu'elle me compara à un clown, me faisant perdre mon flegme légendaire. Un clown...un putain de clown...C'était la seule comparaison qui pouvait me rendre furieux, l'unique sujet qui éveil en moi autant de hargne. Ça et la stigmatisation des personne possédant une déficience intellectuelle comme Viola, ma soeur aînée. À ce stade, l'information concernant mon flingue ou même ma télévision maintenant entièrement détruite m'importait peu, je voulais juste qu'elle parte ou qu'elle se taise. "Je DÉTESTE LES PUTAINS DE CLOWNS....NE M'APPELLE PLUS JAMAIS COMME ÇA!" Tonnais-je tout de même, pour qu'elle comprenne que jamais, je n'accepterais cette insulte singulière. Connard, fils de pute, trou du cul...mais pas clown. Jamais clown.

"Ce n'est pas étrange de voir ce genre de chose, non, c'est un flingue, pas un putain de singe. La moitié des New Yorkais en possède un" Dis-je d'une voix amère lorsqu'elle critiqua ma possession d'arme. Bien sûr, elle ne pouvait se douter que c'était une arme de service, mais quand même. "Mais tu as raison...tu as totalement raison, si je me fis à ton regard, ça fait de moi un psychopate" dis-je en éclatant d'un rire mauvais. C'était ça qui était contraignant avec un rôle d'infiltré, on passait beaucoup plus souvent pour un fou qu'un héros.

"Ah oui? Me le dire en face. Nouveau concept intéressant" Dis-je doucement avec une pointe de sarcasme sans la quitter de mon regard vert. Pourquoi voulait-elle toujours me voir, me parler ou même m'engueuler? Nous étions des inconnus et j'avais l'impression de connaître quatre Hope différentes...enfin quatre, c'était une façon de voir les choses. Sauf que je n'étais pas d'humeur à être patient et je n'étais pas assez sobre pour tenter de modérer mes propos ou même mon caractère de merde. Je pouvais voir la peur s'incrusté dans son regard alors que la colère enflait en moi, encore et encore. Elle m'avait traité de clown...la pire injure qu'on pouvait me faire à moi, qui les arboraient plus que tout.

"Je te fait peur Hope?" Demandais-je d'une voix sifflante alors que ma colère explosait encore et encore suite à l'injure. Normalement, je parvenais à me tempérer, mais avec l'immense manque de sommeil et la gueule de bois, j'étais incapable de me contrôler. La télévision en paya les frais. "Tu n'es pas en France ici, alors adapte-toi ou repars chez toi" Crachais-je alors que mes tentatives mentales pour redevenir moi-même échouaient les unes après les autres. Il fallait dire que l'alcool, le manque de sommeil et les injures ne me facilitait vraiment pas la vie. Sauf qu'elle me fit rire longuement lorsqu'elle parla de psychopathe sexy. Mouais, elle avait vraiment un talent pour sauter d'une émotion à l'autre. Juste aujourd'hui: La colère, la peur, la tristesse et maintenant le rire.

"Je vais passer un peignoir, je crois" Dis-je en me dirigeant vers ma chambre d'un pas digne...et vacillant. Sauf que je ne possédais aucun peignoir. Oups. Choisissant de me laisser tomber visage contre le matelas, j'ai grogné de bien-être en sentant la soie contre ma joue. "Oh putain, l'extase....je bande je crois" Grommelais-je avec bien être.

J’avais une sacrée gueule de bois et elle en rajoutait une couche avec sa voix offusquée et apeurée lorsqu’elle trouva mon flingue. Mais qu’est-ce qui se passait? Elle était vraiment terrifié à la vue d’une arme déchargée et complètement inoffensive puisqu’elle avait le cadenas de sécurité dessus? Pauvre petite chose, elle allait complètement se faire bouffer à New York! Peut-être valait-il mieux qu’elle retourne en France, le monde des licornes et des sucettes magiques si je me fiais à ce qu’elle disait. « Tu fais ce que tu veux » Grommelais-je en me dirigeant lentement vers ma chambre. Oui, je savais que j’étais assez mal élevé et antipathique en ce moment, mais bordel, elle avait passé une partie de la nuit à me critiquer, m’insulter et m’empêcher de dormir. J’avais bue et j’avais une sacrée gueule de bois…qu’elle me laisse dormir.


Mon corps trouva enfin le chemin de mon plumard et ce fut un véritable grognement de soulagement qui sortit d’entre mes lèvres. Le paradis existait et s’était clairement réincarné dans ce matelas. Mon Dieu, c’était si bon d’être étendu! « Je veux juste que tu arrêtes de crier…ou de m’insulter en permanence…ou de me critiquer…c’est possible tu crois? » Murmurais-je d’une voix rauque en tentant de redresser ma tête, sauf que mon corps ne semblait plus m’obéir, comme s’il dormait déjà.