La grande pomme ne dort jamais. Alors que tous pensaient que le calme reviendrait sur la ville et que les gens se préparent au festival à venir, c'est une série vols qui font progressivement la une des journaux locaux. Nul n'a encore réussi a appréhender les auteurs de ces délits ou définir leurs cibles de prédilection. Faites bien attention à vous.
Tu n’prends même pas le temps de parler, de saluer, de faire un point avec le monde. La raison est simple : ton monde à toi n’est pas là, ici, à cet instant présent. Alors t’as pas honte de dire que la seule chose que t’as fait, c’est déposé un baiser sur l’front de ta jumelle après une longue étreinte. Et la demi-heure suivante, t’étais déjà en route pour la clinique. Elle comprenait Bella, c’qui te préoccupait plus que la vengeance. Elle savait pourquoi tu devais juste partir. N’pas vouloir savoir pour le moment. Elle avait tellement tourné dans ta tête … T’as franchi les portes de la clinique, la mâchoire serrée, la gueule cassée et boitant. T’as du mal à t’remettre de ta dernière altercation en taule : mais t’en as rien à branler. Tu tapes du poing sur le comptoir. La secrétaire relève la tête. Alors qu’elle s’apprête sûrement à t’dire que les visites sont finies, tu la coupes. « J’veux voir ma femme. » Ton ton est si tranchant que même une lame de rasoir semble sans danger. Elle indique un numéro après que t’ai annoncé l’nom d’Ava. T’es pas poli, tu t’contentes de partir à la recherche d’la chambre. Ton cœur est fébrile. Tes jambes sur le point d’flancher : mais c’est sûrement l’adrénaline qui te tient debout. Une main en travers d’ton torse, pour tenir tes côtes en place et limiter la douleur ; et l’autre qui s’tient au mur. Te voilà proche du but. De c’moment que t’as imaginé pour tenir là-bas. Tu veux la voir. Tu veux t’assurer qu’c’est vrai. Qu’t’as pas perdu la femme de ta vie ce soir-là. Que finalement, son dernier regard, son dernier soupir n’étaient pas vraiment les derniers. Qu’tu vas revoir son sourire. Réentendre son rire. Ses je t’aime à la pelle. Son innocence. La main sur la poignée, tu hésites : et si ? Tu déglutis. Ferme les yeux. Inspire à fond. Et pousse la porte.
Le temps passait et elle ne s’en rendait même pas compte. L’enveloppe semblait avoir fusionné avec le lit et ses yeux étaient fermés la plupart du temps. Le nez chatouillé par des barrettes à oxygène, elle passait les journées assommée par la fatigue de la rééducation ou par les médicaments, visant à l’aider à aller mieux. Outre les visites reçues, elle ignorait la date du jour, ne savait pas depuis quand elle se trouvait dans cette chambre d’hôpital, à fixer le plafond. Elle ne pensait même plus, ailleurs, coincée dans une autre dimension. En sortant du coma médicamenteux, elle avait du tout réapprendre. Respirer, reprendre son souffle, boire, manger, marcher et ceci durant un long moment. Encore aujourd’hui, le simple fait de vivre lui était douloureux, mais la douleur se calmait, en dépit des nombreuses séquelles qui lui imposaient cet accident. Les seuls moments où le serpent était lui-même étaient là où ses proches venaient la voir. Mano, Alia et d’autres dont elle ne se souvenait plus vraiment, l’esprit plus clair. Si elle détestait l’idée d’être faible et assistée, Ava n’avait plus le choix que de se faire aider pour remonter la pente. C’est ainsi que la petite était sortie de son sommeil dans la nuit, à frotter ses yeux, tentant de retrouver un peu plus contenance sans réaliser que la porte venait de s’ouvrir. Sans réaliser que l’amour se tenait là, sur le seuil, en piteux état, à quelques pas de sa carcasse malmenée.
Le temps s’est arrêté Storm. T’as ouvert la porte, relevé la tête comme si tu t’attendais à voir un lit aussi vide que ton regard : mais il n’en était rien. La belle endormie dans ce lit trop grand pour elle offrait à tes yeux un spectacle qui a suffit à apaiser ces semaines de douleur à l’imaginer six pieds sous terre. T’as dû te retenir à la poignée, le souffle qui s’coupe et la poitrine s’libérant d’un poids imaginaire. C’était comme retirer quelque chose de trop. Comme une impression de légèreté après avoir trop longtemps porter un poids. Comme retrouver l’oxygène après être resté trop longtemps sous l’eau. Ta tête s’pose sur le mur alors que ton visage se déforme sous l’émotion. Sous la douleur de l’avoir cru perdu à jamais. Une main vient balayer ton visage alors que ton corps s’pose sur le mur, à quelques pas d’elle. La porte se referme sans bruit sur vos corps désormais réuni dans une même pièce. Des semaines d’absence. Loin l’un de l’autre. A imaginer vos âmes séparées. Il est temps, qu’on te murmure à l’intérieur. C’est le moment de relâcher la pression. De libérer cette putain de peur. Cette putain de douleur. D’hurler ton envie de vengeance, ton besoin d’elle. Ta gueule cassée s’tourne vers elle, si frêle, si pure. Alors qu’elle se réveille. Et qu’tu te redresses finalement, une grimace sur le visage. Elle ne te voit pas. Tu peux l’admirer un peu plus longtemps. T’espères être assez dans l’noir pour ne pas qu’elle remarque l’arcade pétée, la lèvre enflée, les bleus, les coups. C’que t’as dû subir pour rester en vie. Pour Bella. Pour elle. Pour vous. Ta main toujours en travers d’ton torse, tu t’tentes à quelques mots pour briser ce long silence.
« Je croyais que tu m’avais laissé. » Et la mer se déchaine dans tes yeux, Storm. Alors que tu n’la quittes pas des yeux.
Elle ne réalisait pas sur le moment la présence de sa moitié, l’esprit embrumé, les pensées inexistantes. Ava, sa seule idée était de boire un peu, apaiser sa gorge sèche et elle remarquait Stormy qu’une fois que sa voix brisait le silence. Redressée dans son lit à l’aide du dossier incliné, elle restait figer, les yeux écarquillés, à rester littéralement sur le cul. Son témoignage récent, la petite ne réalisait pas encore qu’il était sorti de l’enfer pour retrouver sa reine du sous-monde. Et pourtant, elle eut un large sourire, à laisser couler les mêmes larmes que Stormy le long de ses joues. Heureuse. « Je t’ai dit que j’te laisserai jamais. » Et elle tenait ses promesses, Ava, résistante, endurante même si l’hôpital l’avait rendu faible, fragile. Suite logique des événements. Alors, Ava, coincée dans ce lit, elle tendait ses bras fébriles pour qu’il vienne s’y réfugier, s’y ressourcer, retrouver sa place après tant de semaines de séparation. Oh non, ils n’étaient pas habitués à une telle distance, eux qui ne se quittaient plus, qui passaient leurs journées ensemble, à se retrouver dans la nuit, après le travail, jusqu’au matin, allant jusqu’à des journées à être collés. La blessure présente, mais le soulagement suffisait à apaiser le tout. Alors, avec son regard vitreux, ses bras l’invitaient à venir la retrouver, à fusionner sans plus jamais se quitter.
Tu sais c’que ça fait, toi, derrière l’écran ? D’perdre la seule personne qui donnait un réel sens à ton existence ? De sentir, ressentir son sang sur tes mains. A hurler ta douleur. Comme si on sortait simplement ton cœur sans anesthésie. Et ce vide, constant, sans arrêt, depuis ce soir-là. Les nuits d’insomnies. Les paupières closes, à la revoir sans vie. Est-ce que tu sais, lecteur des pensées, c’que ça fait que d’perdre son âme-sœur ? Et toi, Storm, te voilà déboussolé face à des sentiments que tu n’comprends pas. Que tu n’gères pas. Tu serres la mâchoire quand tu parles. Ta voix s’brise comme ton cœur s’répare. Et putain, ça fait du bien d’la voir en vie. Ca fait putain d’bien de savoir qu’tu l’as pas perdu ce soir-là. Qu’en dépit de la merde qui s’ensuit, ce n’était qu’un cauchemar. Qui t’a maintenu éveillé des semaines durant. Elle a parlé. Elle a pleuré. Et peut-être que ça n’a pas suffi à t’apaiser : parce que ses bras tendus vers toi, c’est tout ce dont t’avais besoin. Un univers entier à elle seule. Tu avances en boitant, la tête floue, les pensées obscurs s’envolant alors qu’son odeur parvient à tes narines. Et enfin, les retrouvailles de deux corps trop longtemps éloignés, de deux âmes trop longtemps séparées. Tu lâches tes côtes pour la posséder tout entière contre ton corps meurtri, ton âme blessée. Tu fermes les yeux. Et tant pis si les larmes s’échouent dans ses cheveux alors que son odeur rempli ton corps de feels. « T'es morte dans mes bras putain. » Et t’es fragile ce soir, Storm. Parce que la perdre, ça a été bien trop dur. Qu’plus jamais tu veux ressentir ça. Tu serres, serres, serres sa carcasse contre la tienne. Ta tête flanche, tes jambes aussi. Mais tu restes debout.
« Putain, je t’aime Ava. Je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime. » Cri du coeur. Hurlement de l'âme.
Ava, elle refermait ses bras autour de lui, comme deux ailes blanches célestes, bien que les siennes étaient carbonisées depuis l’enfance. Alors, la voilà à laisser aller un douloureux soupir d’aise en l’accueillant faiblement contre son buste, sans aucune force ceci dit. Son visage humide se frayait lentement un chemin sur sa nuque, à se laisser cajoler par son parfum, celui-ci imprégnant sa peau, sa blouse d’hôpital. Mais, Ava, lorsqu’il la serrait trop fort, elle eut un haut-le-cœur, du mal à reprendre son souffle. « Doucement, babe... » Qu’elle murmurait en passant ses doigts dans sa chevelure, le nez collé contre son épiderme à baiser chaque parcelle, lentement, le souffle court, jusqu’à parcourir son visage. Désillusion en voyant son arcade brisée, sa lèvre sur laquelle l’on devinait du sang sec. Il avait passé un mauvais séjour en prison, mais voilà que la petite était trop shootée aux médicaments pour ressentir une quelconque émotion néfaste, tranquillisée par un comprimé. Storm, il flanchait même contre elle alors, confrontant son visage au sien, son front déposé, elle eut un sourire évasif mais bien heureux. « Je t’aime. » Et les lèvres se liaient, peu de temps avec sa respiration saccadée, sa toux sèche raclant sa gorge. « Et je butterai tous ceux qui t’ont fait mal. » Qu’elle grognait, une main sur sa poitrine, ayant encore du mal à respirer. Ses doigts, eux, passaient sur son visage, le découvrant du bout des doigts, le contemplant de ses prunelles brillantes, l’humidité roulant sur sa peau. « Moi aussi, j’avais hâte de t’embrasser. » Disait-elle en faisant référence au mot donné par l’avocat, celui-ci qu’elle avait tant serré qu’il formait uniquement une petite boule humide. Et puis, dégageant sa longue tignasse raide, elle attrapait le pendentif en forme d’éclair. « Je pensais qu’à toi. » Sa voix ne produisait que des murmures, pour lui.
Et tu te sens comment, dans ses bras, après autant d’attente ? Hein, Storm : dis-nous c’qui se passe dans ton cœur. Pourquoi, sur ton visage, les larmes coulent alors que tes jambes flanchent. Parce qu’on a beau essayé d’comprendre : l’amour, c’est ça. La pureté, c’est vous. Et Ava, elle est toi. T’es brute, brusque avec elle, comme par peur de la voir s’éteindre de nouveau. Comme si cette étreinte serait la dernière. Comme si elle allait mourir encore, et qu’c’était la dernière fois qu’tu pouvais lui dire au revoir. Putain, tu chiales. Ton torse est soulevé de spasmes incontrôlables. Et ça devient difficile de respirer correctement. Ton nez s’niche dans ses cheveux alors que tu l’entends parler dans ton cou ; te demander d’être plus doux. Alors tu relâches un peu la pression, te sentant coupable pour les années à venir de son calvaire. Vos têtes l’une contre l’autre, tes yeux n’quittaient plus son visage : elle est vivante, Storm. Tu l’vois, ton âme-sœur, elle n’est pas partie finalement. Son dernier souffle n’était pas l’dernier. Et tu pourras encore l’avoir près de toi, une bonne partie d’ta vie. Si ce n’est toute ta vie. Tu déglutis, la respiration courte. Et en la détaillant à mesure que ses lèvres dévorent ta peau, tu la trouves maigre, fragile ; malade. Avec ce tube d’oxygène. Ses yeux hagards. Ce sourire flou. Elle reste magique. Magnifique. Et quand elle tousse, elle te ramène à la douloureuse vérité : blessés. Deux corps amorphes. Tu t’penches en arrière, récupère un verre d’eau, le lui donne. « Chut. » Ne pas parler de guerre quand l’amour est si puissant. Hors de question qu’elle s’immisce dans cette vendetta qui n’appartenait qu’à toi. Tu fermes les yeux un instant. La tête qui s’balance. Et tu ris un peu, à la référence de ton mot. Ravi d’voir que l’avocat a tenu parole. Tu tournes ton regard vers la pièce, voit un fauteuil dans l’coin de la chambre. Alors tu entreprends d’le rapprocher. Ta démarche est bancale. Ton esprit divague. Mais tu parviens à revenir vainqueur. Tu laisses ta carcasse s’échouer sur le fauteuil alors que tu poses ta tête sur le lit, sa main entre les tiennes, tes lèvres contre sa peau. « Je t’ai vu mourir Ava. » Ta voix s’brise.
Les larmes reviennent. Il a fallu que je te perde pour me perdre aussi. Et ça m’a tué, petit à petit.
Ava, elle était chamboulée de l’entendre, de le voir pleurer, s’effondrer entre ses bras frêles, en le serrant à peine. Ses gestes se faisaient tendres et l’émotion était ravalée pour devenir l’épaule forte sur laquelle se reposer. Une fondation solide sur laquelle la tornade pouvait frapper, s’écraser et sur laquelle Stormy pourrait se reposer, en attendant que passe son chagrin. Cela lui faisait quelque chose de le voir ainsi, dévasté par des pensées qui s’étaient mélangées à une vision d’horreur, traumatisante, pour ne former qu’une seule et même idée parasitaire : sa mort. Quelques longues minutes à s’enlacer et Ava s’allongeait à nouveau, le dos redressé dans le lit, ses mirettes rivées sur la démarche boiteuse de sa moitié, consciente qu’elle irait se venger lorsque tout ceci serait passé. Il prenait place à ses côtés et Ava lui tendait sa main, enlaçant ses phalanges en guidant son autre main sur le sommet de son crâne, à caresser sa chevelure, dans de délicates caresses. « Je sais, babe, je sais. » Qu’elle murmurait en serrant la mâchoire pour retenir ses larmes, mais son bras tremblait. Elle serait tout aussi brisée de le voir en train de crever, Storm. Se foutrait en l’air à son tour, après s’être vengée, après s’être battue à n’en plus pouvoir. « Mais je suis là, c’est passé. Regarde-moi. » Qu’elle continuait de susurrer en redressant son visage d’une main faible, l’obligeant à la regarder, à prendre conscience qu’il n’était pas prêt de se débarrasser de son petit être. Et ce sourire, là, étincelant, venait étirer ses lèvres, exhibant ses quenottes, heureuse, Ava : c’était si bon de le retrouver.
Et sentir son odeur, enfin. La faire renaître dans ton esprit, après avoir subi la mort dans la réalité : qu’y a-t-il de plus beau que des retrouvailles ? Se rappeler de ce qu’on a aimé chez l’être cher, se souvenir du parfum dans l’air, de la chaleur de ses bras, du son de sa voix. Et même ne serait-ce que l’effleurer, une dernière fois. Voilà que la chance t’était donné Storm, de pouvoir vivre une seconde chance avec ton âme-sœur. Bien évidemment qu’tu t’es senti partir, comme si un morceau d’ton être s’était simplement envolé avec l’âme de la brune. Mais le serpent s’est contenté d’une mue trop longue, d’une absence soudaine : et pour le plaisir de ton âme, Storm, elle est enfin là, vivante. Dans ce lit trop grand pour sa silhouette frêle. Mais tu n’en demandais pas plus dans le fond : Ava est vivante. Tu sens son regard qui t’suit à la trace quand tu peines à chercher cette chaise dans laquelle tu t’affales. Et sa main dans la tienne, qui suffit à panser les maux. Et l’autre dans tes cheveux, qu’tu ne tardes à embrasser du bout des lèvres. T’as flippé Storm. Pire que ça, t’es mort ce soir-là. Tu voulais juste te laisser aller. Crever. La rejoindre. Et voilà c’qu’on pourrait qualifier d’amour pur. D’amour dur. D’amour céleste. Serpête. Tes yeux s’lèvent vers son visage. Et le tient est humide. T’arrives à discerner ses traits angéliques dans le brouillard de tes larmes. Et elle te rassure. Calme l’ouragan intérieur avec quelques paroles divines. Et tu embrasses la paume de sa main, encore et encore, jusqu’à même ancrer tes lèvres sur sa peau. Tu fermes les yeux, sens son odeur, dans un désespoir complet. Une appartenance à son être. A une soumission à son âme. « Je t’aime putain. »
Elle ne savait pas vraiment comment gérer les crises, Ava, en se tenant ainsi, comme inerte dans un lit froid. Certes, l’émotion prenait le dessus et elle se devait de rester digne en prenant sur elle, pour que Stormy puisse se reposer, se laissant happer par sa chaleur. La main posée sur son crâne, elle caressait sa chevelure de ses doigts fébriles, parfois tremblants, souriant quant aux innombrables baisers déposés sur sa main. Un élan impulsif de tendresse, presque à s’en brûler la peau pour mieux couvrir la poupée blessée d’affection, pour mieux se consoler de cette foutue image de l’âme sœur en train de succomber. Alors, elle faisait de son mieux pour qu’il se calme, qu’il comprenne qu’elle était là et ne bougerait pas, de toute manière, elle n’en était même pas capable. Le simple fait de se tenir droite, les gambettes dressées lui demandait un effort incommensurable. Minable, Ava. Nécessaire, ceci dit, pour qu’elle se repose. Au compteur de sa maigre vie, elle ne s’était jamais réellement reposée de la sorte, vivant sans arrêt sur le qui-vive, avec pour uniques moments de plénitude, ceux passés dans les bras de Stormy, à s’enlacer pour trouver le sommeil. « Viens contre moi. » Finissait-elle par murmurer en fermant lourdement les yeux, le corps qui ne demandait qu’à se coller à celui de la tempête pour se reposer une énième fois, profiter de sa chaleur avant de rejoindre le sommeil, de le retrouver dans ses songes. La paume sur sa joue, à essuyer sa peine.
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