[Violence] Keep you eyes closed || Logeith

Il bouillonne Logan. Depuis l'évènement de la veille, depuis qu'un de ses labos à fermé à cause des gamins, il enrage. Comment ils ont pu se faire avoir par des gosses ? Comment il a pu être aussi bête au point de sous estimer les dits gamins ? Les flics ont débarqués à la vitesse de la lumière selon les dires d'un de ses hommes. Et le frère de Ace semblait y être pour quelque chose. Encore et toujours ce petit con... Ace avait beau dire qu'il gérait son cadet, Heart saturait déjà depuis un long moment. Il lui avait laissé sa chance, maintenant c'était trop tard. Peu importe ce qu'il se passait, peu importe ce qu'il manigançait, il devait le stopper. Le calme. Lui faire comprendre qu'on ne se mêle pas de ses affaires. Frère de Ace ou pas.

Alors il envoie un texto, puis un deuxième. Un portable intraçable, un prépayé, un numéro inconnu, juste de quoi le faire flipper. Mais le gamin joue avec ses nerfs. Il n'a pas l'air de le prendre au sérieux, et Heartley perd patience. Sur un coup de tête - et sans prévenir cette fois - il passe la porte de son appartement. Le flingue dans la ceinture, bien caché sous son tee shirt, cagoule dans la poche de sa veste, Logan enfourche sa moto pour sillonner les routes de New York jusqu'au Bronx. Depuis leur urbex qui lui a coûté l'une de ses maisons, Logan à demandé à ses hommes de tracer le trio. Ils les surveillent, pour s'assurer qu'ils ne font pas de nouvelles conneries. Sur leur dos, 24 heures sur 24, Heart est au courant de leur moindre faits et gestes. Comme le fait que Leith se trouve dans ce petit bar, seul, dans le Bronx. C'est lui qui l'a demandé, n'est-ce pas ? C'est lui qui l'a cherché, qui lui a demandé de venir le voir. Et bien il ne sera pas déçu.

La moto garée un peu plus loin, Logan remonte par une ruelle dans laquelle il s'engouffre. Il s'assure que personne ne le voit, met sa cagoule pour qu'on ne le reconnaisse pas et attend patiemment que le garçon ne sorte du bâtiment. Les manches longues, le blouson en cuir, les gants, le jean paré. Aucune manière de le reconnaître, pas même avec ses tatouages. Alors il patiente, jusqu'à ce que la silhouette de Park ne passe dans son champs de vision. En une seconde, il l'agrippe déjà, plquant le corps du garçon contre le mur. L'une de ses mains tient fermement son col, le maintient contre le mur, tandis ce que l'autre se plaque sur sa bouche pour qu'aucun son n'en sorte. "Je t'ai dis que je savais où t'étais." Même sa voix n'est plus la même. Quelques tons plus graves, simplement pour masquer le moindre indice. "Tu voulais que je porte mes couilles, nan ? Que je vienne jusqu'à toi ?" Un rire des moins rassurant s'échappe des lippes de Logan alors qu'il reprend doucement. "Je crois qu'il faut t'apprendre le respect gamin." Et sur ces mots, il assène un coup de poing sans retenue dans l'abdomen de Park, avant de le propulser sur le sol.

Leith en a voulu de l’adrénaline. Au fil des mois, sa carapace d’intello timide s’est brisée pour laisser transparaître un homme aux mille provocations. C’est comme s’il ne possède plus de filtre, il sort tout ce qui lui vient à l’esprit, sans réfléchir aux conséquences. Il n’y a qu’à voir hier soir, durant son… « exploration ». D’apparence, ce n’est qu’une simple aventure, de quoi redorer les frissons. En réalité, il s’agit de plus que ça. Une quête, il prend son rôle d’indic à sérieux, le petit. Il a d’abord interrogé des types à une soirée, a essayé de se lier d’amitié avec eux, a su par l’intermédiaire d’un homme qu’ils squattent dans une maison au Bronx. Il a ensuite connecté les points, se demandant s’il ne s’agit pas d’en fait leur repère pour la fabrication de drogue. Alors, sûrement par idiotie, il a proposé à Nate et Lana de le rejoindre, leur mentant au passage. Tout aurait dû bien se passer. Il a tout calculé. Ils étaient supposés revenir bien plus tard dans la soirée. Mais ça n’a pas été le cas. Les choses ont vite basculé, ses amis ont reçu des coups, les flics sont arrivés et ils ont pu repartir. Miraculeusement, son identité d’indic n’a pas été découverte.

Le verre entre ses doigts, qu’il tapote avec une légère anxiété, il est perdu dans ses pensées. Quel crétin, songe-t-il. Il n’aurait pas dû leur demander de l’accompagner. De sa main, il attrape son téléphone et… reçoit une menace anonyme par message. Sentant son sang faire qu’un tour, il ne peut s’empêcher de répliquer, agacé. Qu’il aille se faire foutre, se dit-il avec hargne. La liqueur s’écoulant dans ses veines, il essaye tant bien que mal d’apaiser. C’est rare qu’il soit seul, à un bar. Cette fois, il a besoin de tranquillité. Il enchaîne les soirées, les sorties, sans même penser à lui. Aujourd’hui, après une journée aussi épuisante, il a besoin de remettre les pendules à l’heure. L’envie de fumer se fait pressante et, après avoir payé (il lui reste qu’un dollar, qu’il remarque avec désolation), il se redresse pour se diriger dehors. Ses pas l’amènent dans l’obscurité du Bronx, s’éloignant un peu de la foule oppressante, cherchant son paquet dans sa poche. A peine a-t-il le temps de farfouiller que tout à coup, quelque chose l’attrape violemment.

— Hé ! qu’il s’écrie.

Tout se passe trop rapidement. Son dos cogne le mur froid, mais il n’a pas le temps de gémir qu’une main vient se poser contre ses lèvres, l’empêchant de réagir. Ses sourcils se froncent à l’entente de la voix grave et bien évidemment, il tente de se défaire comme il peut. Ce type le tient malheureusement fermement et les phrases le figent sur place. C’est lui. C’est l’homme qui l’a menacé. Il l’écoute déblatérer des idioties, son rire ne le rassurant pas. Et soudain, une douleur sourde se propage vers son abdomen, un geignement se coinçant dans sa gorge alors qu’il sent un goût métallique dans sa bouche : du sang vient de s’extirper de sa bouche. Frustré de ne pas pouvoir faire grand-chose, il se sent propulsé vers l’arrière, ses pieds vacillants. Ne contrôlant plus rien, il se bouscule contre une benne à ordures et glisse sur le sol. Aïe. Double aïe. C’est la première fois qu’il a autant mal. Pourtant, malgré sa respiration légèrement sifflante, il se redresse, s’assoyant sur le sol. Il parvient à esquisser un semi-sourire en coin.

— C’est pour cacher ta laideur, la cagoule ? qu’il arrive à dire entre deux souffles rageurs. Il le pointe brièvement du menton : J’dirais que tu portes tes couilles à 80%, montre ta sale gueule et la note va monter, enfoiré.

Malgré la douleur à l’abdomen, qui le fait sourciller pendant quelques secondes, il se remet sur ses deux pieds, son équilibre tout de même douteux. Le regard enflammé, des tonnes de répliques traversent son esprit. La peur est là, bien sûr. Ça le ronge, ça lui donne des palpitations. Mais l’adrénaline et la rage camouflent ce sentiment, il ne se sent que vivre à cet instant précis.

— Et c’est quoi cette imitation de Batman ? Ça pue la merde. Il ajoute, d’un rire narquois : Ah c’est vrai, venant d’un type qui a pas su gérer trois gamins, ça m’étonne pas que tu sois nul en tout. Tu vas faire quoi, hein ? Me tuer ? Il marque un léger temps de pause, crache le liquide pourpre sur le sol et d’un sourire ensanglanté, il déclare : J’t’attends, le moche.

Les nerfs, la colère, les récents évènements et la fermeture d'un de ses labos. Tout joue en la défaveur du garçon qui provoque - sans le savoir - le sous chef d'un gang tout sauf tendre. Logan à les poings qui le brûlent, qui ne demandent qu'à frapper sur le premier visage venu. Il l'envoie balader, le gamin, et pousse les limites de Heart qui rejoint déjà sa position. Il attend, patiemment. Il sait calculer le moindre de ses faits et gestes dans ce genre de situation. Il a promis à Ace de ne jamais le toucher, mais comment pourrait-il savoir que c'est lui après tout ? Aucun indice ne serait laissé, aucun geste ne sera fait au hasard. Et quand l'ombre de Leith se pointe, Logan le saisit et lui assène un premier coup avant de le laisser tomber sur le sol. Il est cagoulé, à masquer le moindre de ses tatouage pour s'assurer qu'il ne saura le reconnaître.

Pourtant, le garçon se redresse tant bien que mal, là, sur le sol. Il sourit, cet abruti, attisant à la fois la colère et la curiosité de Logan qui ne le lâche pas du regard, les poings serrés. Il rit, le barman, une énième fois. Plus un pouffement qu'un véritable rire, secouant doucement la tête. "Au moins t'as du cran, je peux pas le nier." Il marque une pause, approchant d'un pas. "Mais jusqu'à quel point ?" Les pieds à quelques centimètre de lui, il laisse ses prunelles se glisser sur lui avant de répondre au garçon. "Non... Te tuer ça serait trop simple. Trop facile. Je veux pas ta mort. Je veux que tu comprenne. Et si après ça t'as toujours pas compris, je trouverais le moyen de te faire souffrir. Aussi bien physiquement que psychologiquement gamin." Et à ces mots il lui assène deux coup de pieds dans le ventre, juste de quoi laisser son corps glisser sur le sol, juste pour l'observer se recroqueviller. "Relève toi." C'est presque trop posé comme ton, tandis ce qu'il prononce ces mots les dents serrées. "RELEVE TOI PUTAIN !" Il n'attend pas, Logan, il se baisse pour agripper la veste de Leith, le remonter tant bien que mal et lui offrir un poing en pleine figure. Du sang sur les gants, il s'empêche d'aller plus loin, plaquant de nouveau le pauvre jeune homme contre le mur, tenant fermement sa gorge. Aucune envie de l'étrangler, il veut simplement s'assurer qu'il captera son regard, son attention. Sa main remontant le long de sa mâchoire, il reprend. "Tu n'a aucune putain d'idée de qui je suis ! Je peux détruire tout ce que tu aime, tout ceux auquel tu tiens dans un claquement de doigts. Sans même avoir besoin de me salir les mains. Alors ton arrogance tu te la range où je pense. Parce que la prochaine fois, je serais bien moindre tendre avec toi." D'un geste vif, il lui claque la tête contre la pierre avant de le lâcher. Ses poings le titillent, mais il sait que s'il recommence à le frapper, il ne s'arrêtera pas. Et sa colère, il peine à la contenir. En témoigne ses poings toujours fermement serrés, et cette respiration qui s'emballe en même temps que son cœur.

La respiration sifflante, il sait que son asthme pointe le bout de son nez. Le coup dans l’abdomen, la peur qui le ronge inconsciemment et la rage n’aident en rien à stabiliser son souffle peu à peu irrégulier. Il devrait se taire ou alors le supplier de le laisser, mais il n’en a pas envie. Hors de question que son égo en ressorte vaincu de cet événement. Trop courageux ou au contraire, idiot, c’est indéniable que c’est surtout l’adrénaline qui le parcourt en ce moment même. Le rictus de l’homme masqué le frustre, tandis qu’il s’approche. Automatiquement, son poing se serre et miraculeusement, il est silencieux, le laissant déblatérer son discours. Et alors qu’il entrouvre les lèvres pour lui vociférer une réplique sarcastique, une énième douleur se met à pulser dans son abdomen. Pris de court, il n’a pas le temps de réagir. Il vient de se prendre deux coups de pieds. S’écrasant sur le sol, un peu sous le choc, il n’arrive pas à gémir tant sa respiration erratique bloque tout son venant de sa gorge. Il peine à se redresser, sous les ordres du type, et soudain il se sent relever de force. Ses jambes se mettent à trembler et il essaye vainement de retirer les mains de son agresseur, mais ce dernier lui assène son poing au visage. Cette fois il geint et du sang s’écoule de nouveau sur sa peau.

— Putain de… arrive-t-il à murmurer entre deux souffles rapides.

Plaqué contre le mur, il tente misérablement de s’extirper, gigotant dans tous les sens. Mais l’homme le tient fermement et sa main s’est posée sur sa mâchoire, le touché le répulse. Encore une fois, il parle, le menace, mais Leith a du mal à écouter tant la douleur le saisit. Puis, soudainement, il sent son crâne cogner contre le mur et pendant un instant, il pense s’évanouir, des étoiles se dispersant dans sa vision. Quand le type le lâche, il croit tomber sur le sol, mais se retient de justesse, puisant dans ses dernières forces. Il y a un court silence, durant lequel il se ressaisit. Il ne va clairement pas bien : il est pâle, est essoufflé et il vient de cracher une deuxième petite dose de sang. Son visage est à peine reconnaissable.
Pourtant, il arrive à se reprendre, juste assez pour s’armer d’un autre de ses sourires narquois.

— On t’a déjà dit que… tu ouvrais trop ta gueule ?

Lui aussi, il est pris d’un faux rire, ressemblant brièvement à un psychopathe fêlé avec tout ce sang. Il l’observe de haut en bas, avant de lâcher un léger « aah », comme s’il venait de comprendre quelque chose. La tête penchée sur le côté, il tousse discrètement et ajoute :

— T’es pas l’un de ces trois idiots. Ils sont plus petits et plus fins. Toi t’es massif. Et probablement tellement moche que j’suis sûr que ta mère t’a jeté à la naissance, un peu comme les spartiates. Ah mais tu dois pas savoir ce que c’est, tu sais que menacer et frapper.

Avec le peu d’énergie qu’il lui reste, il tente de le pousser. Une fois, puis deux fois. De la pure provocation, lui-même ne sait pas pourquoi il agit de la sorte. Peut-être par fierté. Aussi parce qu’il ne veut pas s’avouer vaincu. S’il ne sait pas se battre, au moins il peut utiliser sa voix.

— T’es fâché parce que j’ai fait fermer ton labo ? Moh, le pauvre petit. Tu veux que je te berce pour que tu puisses dormir, ce soir ?

Et, pris d’une envie précise, il tente le diable et tapote la joue masquée de l’homme.

Il peine à respirer, alors que Logan lui assène quelques autres coups. Peu importe que le combat ne soit pas équitable. Même pour lui ce n'est pas drôle, mais il n'est pas là pour se battre. Il veut simplement donner une bonne leçon à ce gamin qui se mêle un peu trop de ses affaires. Il veut qu'il ai peur, qu'il soit terrifié. Qu'il soit amoché, aussi. Qu'il s'inquiète pour ses proches, assez pour s'éloigner de tout ce qui le concerne. Il est borné ce garçon, Logan en a bien conscience. Alors il met la barre haute, quitte à la traumatiser, quitte à ce qu'il en garde des cicatrices. probablement qu'Ace le tuerait de savoir qu'il touche à son précieux petit frère. Mais sur l'instant, il n'en a que faire. Il a trop attendu un geste de la part de l'aîné. A lui maintenant de s'occuper du cadet de la famille.

Alors il frappe, le plaque contre le mur, menace sa vie, celle de ses proches avant que le crâne ne se fracasse contre la pierre. Leith se rattrape de peu, tandis ce que Logan recule d'un pas, le regard planté sur le corps du brun. Il a la tête dure, et la réplique beaucoup trop facile. ca l'agace, le barman. Il se retient, pourtant. Parce qu'il sait bien que s'il se laisse aller, le petit ne se relèvera plus jamais. Il l'écoute, un petit rictus au coin des lèvres. Il pourrait presque apprécié son cran. Ca lui rappelle ce moment où lui aussi avait rit au nez des F.O le jour où ils les ont trouvés, lui et Finn. Le jour où on lui a proposé de les rejoindre, ou bien de mourir. Lui aussi, malgré la peur de perdre son petit frère, avait eu la réplique bien trop facile. Lui aussi s'était retrouvé bien amoché. En témoigne la cicatrice à l'arcade qu'il gardera jusqu'à la fin de ses jours

Park tente de le pousser, tandis ce que Heart hausse un sourcil. "T'es pas sérieux là.... Je sais pas si t'es complètement con, ou complètement pathétique." Un peu des deux, sûrement, selon le tatoué qui d'un geste rapide, sans y aller trop fort, le repousse contre le mur. Mais sa main trouve sa joue, et Logan - impassible - ne sait comment réagir. Il bouillonne le barman, les yeux plantés sur le brun face à lui. Il marque une pause, hoche la tête, se battant contre ses démons. Le souvenir de l'amant de son ex, de ce sang sur ses mains, des supplications de la blonde en arrière plan. Mais Nikkie n'est pas là, cette fois, pour calmer ses ardeurs. Rapidement, il sort de sa torpeur, laisse sa rage explosée. Les mains agrippant le col du gamin, sa tête percute la sienne sans la moindre hésitation. Revigorant que de voir ce frêle petit corps rencontrer le sol. Il laisse sa colère prendre possession de lui, bien conscient qu'il n'y aura pas de retour en arrière. Il se baisse, trouve une nouvelle fois de sa main la mâchoire du gamin. Plante son regard dans le sien, la tête penchée sur le côté. "Souviens toi que t'as voulu tout ça." Qu'il soit bien conscient que ses chances sont épuisée. Que la limite, il l'a dépassée. Que c'est de sa faute, selon Logan. Et sans attendre il ferme le poing, percutant son visage encore et encore sans retenir ses gestes, sans retenir ses coups. Et quand il fatigue, Heart se relève, assénant quelques coups dans le corps de sa pauvre victime. Il en tremble, Heartley, s'éloigne volontairement, serrant les dents. S'il ne s'arrête pas maintenant, il le tuera. Une de ses mains passe dans son dos, récupérant son arme qu'il pointe sur Leith, enlevant la sécurité, presque prêt à tirer. "Ce serait tellement facile de te tuer maintenant. Tellement plus simple. Et tu veux que je te dise ? Personne n'en aurait rien à foutre. Personne ne me chercherais. Personne ne se soucierait de savoir qui à buté un gamin dans ton genre." C'est froid, dit trop vite, entre les dents serrées de Logan, la respiration haletante. "Dernière chance." Pour qu'il sorte de sa vie, pour qu'il arrête ses enquêtes, pour qu'il ne se mêle pas de ses affaires. "La prochaine fois, c'est une balle dans la tête d'un de tes potes." Doucement, il baisse son arme, sans que ses iris ne quitte le corps du garçon. "Et je sais tout ce qu'il se passe dans ma ville, Leith Park."