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emoji beurk

défi {#}2{/#}. (09.12.20)

dare.

d'un geste presque hésitant, tu lances l'enregistrement sur ton téléphone et c'est comme si tu regrettais chaque action qui t'ont un jour mené à ce moment précis de ta vie. la question qui trotte dans ta tête maintenant c'est ; qu'est-ce que tu as fais dans ta vie pour te retrouver un mercredi après-midi, en peignoir, en plein times square pour découper des putains d'escalopes de poulet ? et non, franchement, les multiples homicides à ton actif ne valaient certainement pas une punition aussi sévère. le postulat de base est plutôt marrant, t'as aucune honte à montrer ton corps et c'est plutôt même le contraire, mais y a un hic. le défi, il inclue le fait de montrer ton délicieux postérieur à la foule. rondeurs dont tu es, en temps normal, plutôt fier mais qui ici te font défaut. c'est sur celles-ci que se trouvent ce one, symbole supreme de ta part d'ombre, emblème d'un monde enfoui qui ne doit jamais voir la lumière du jour. et tu y tiens. et c'est pour ça que, pour continuer ton avancée dans ce jeu absurde, tu va devoir faire appel à ta ruse pour développer un habile stratagème.

devant toi, une table, avec tout ce dont tu as besoin dessus. les passants s’interrogent, se questionnent, mais beaucoup ne s'arrêtent pas vraiment ; en ces périodes de nycdare, tu commences, face à la petite boite qui capte qui tes mouvements, à signer ta présentation habituelle. salut tout le monde ! me voilà de retour pour le deuxième défi. j'espère réussir à vous distraire encore aujourd'hui ! puis, tu pointes le nom des deux associations dont tu es membres à ce jour, disposés sur une petit banderole qui tiens maladroitement sur la table. et n'oubliez pas de faire des dons, quand vous le pouvez et à la hauteur de vos moyens ! bon visionnage. puis, sous la surprise générale, tu fais tomber le peignoir pour te retrouver dans un magnifique slip jaune fluo, comme demandé précédemment. l'habit est si révélateur qu'on atteint presque l’indécence est c'est plus la peur de te faire chopper les flics pour exhibitionnisme qui envahit ton esprit à ce moment-là. en ce qui concerne ton tatouage, qui t'aurais probablement apporté plus de problème que la simple exposition de tes fesses à tout nyc, il est aux abonnés absents aujourd'hui. tu l'as adroitement caché sous quelques couches bien fixées de fond de teint, qui se fond extrêmement bien avec ta carnation. tu fais tout de même attention de pas trop de frotter, on sait jamais, ça serait con d'échapper aux flics dans cette tenue.

tu t'assoies alors sur la chaise -pas électrique mais ça serait probablement moins pire- et tu sors ton petit sketch, accompagné d'un ami qui commente tes actions à ta place. ça serait probablement moins gênant que de couper ton poulet dans le silence le plus complet, tu t'étais dis, la solitude mêlé à la gêne aurait probablement rendu la tache horriblement plus difficile. tu te dis que allez, c'est qu'un mauvais moment à passer, souris et ça ira tout seul. grosse bouffée d'air que tu inspires au milieu de ta petite representation, c'est pas si horrible que ça, t'as vécu pire. habillé d'une fausse bonne humeur, histoire d'aider la chose, t'arrives à finir ta tâche imposée et voilà que c'est dans la boite. tu te jettes sur to peignoir parce que t'as clairement la chair de poule à force de rester aussi découvert de ce temps un peu trop frais et tu n'as qu'une envie, c'est de faire le sushi dans une montagne de plaid et de ne plus jamais en sortir.

( c ) ekoltaqueen

Si Eli culpabilisait, le monde tremblerait vraiment.
Donc non, il n'est pas en train de culpabiliser du tout. Il a retrouvé cette montre après son histoire avec cette Ahn. Il a compris la valeur matérielle que ça peut avoir pour Tae-Hyuk, alors il s'est un peu bougé le cul pour la retrouver et il est sur le chemin pour la remettre à sa place. Autrement dit, chez Tae-Hyuk. Tout simplement, il s'est permis de rentrer chez lui comme si c'était sa maison, connaissant le gardien, le code et... Même que ce bougre a les clefs qu'il entre tranquillement dans le grand appartement. Ce gars n'a toujours pas retrouvé son coloc pour l'instant ou peut-être si... Eli n'a pas trop écouté et suivi cette histoire, c'était compliqué pour sa tête et surtout qu'il était très probablement concentré sur les pizzas. Enfin bref, il entre chez Tae-Hyuk après un tour de clefs. "Yo Alexa, mets la playist #2 !" dit-il en claquant les doigts vers le home service qui s'active et qui exécute son ordre. Eli tourne sur lui-même et se met à dansiner un peu. Il referme la porte et lâche un gros soupir. "Allez, faut retourner à ta place petite montre. Tu m'as coûtée cher sale pute." soupire-t-il. Le vendeur de prime avait clairement abusé à rajouter les milliers de dollars derrière, mais il s'est quand même débrouillé. Alors il remet la montre dans le tiroir et puis il retourne dans le salon, quittant la chambre de Tae-Hyuk. "Ah non." il se retourne encore mais pour aller dans la cuisine et regarder ce qu'il y a dans le frigo. "Pfff..." pas grand chose, à part des briques de jus de fruits. Mais qui prend ça ?

Eli.

Il vient de prendre la brique de jus de fruit et plante la paille en allant au salon pour s'étaler telle une baleine sur le banc du sable, sur le canapé et en retirant la bouche de la paille il lâche "Alexa ? Allume la télé !" La vie de riche, ça a vraiment ses avantages et c'est plutôt cool pour Eli d'y retourner pour la première fois depuis un moment. Ah ouais ? Il fronce les sourcils et se met à calculer, ça fait depuis combien de temps qu'il n'est pas revenu chez Tae pour squatter chez Eli ? Une semaine ? Plus ? Il fait une petite grimace, il sait franchement pas. Il n'a pas été cool là dessus sachant très bien à quel point Tae n'aime pas être seul, mais bon, il n'est pas sa nounou non plus hein. Il faudrait quand même qu'il lui cherche un coloc quoi, qui paierait le loyer... Il regarde la télé en attendant que ce gars rentre du travail ou du shopping ou il ne sait pas quoi. Il sait jamais ce qu'il fait, malgré l'emploi du temps plutôt routinier. En tout cas il entend la porte s'ouvrir et Eli, caché par le canapé finit par lever la main "Yo Tae-Hyuk. Ça faisait un bail. Tu sais où est passé le candidat que j'aimais bien dans l'émission ? Il est éliminé ce trouduc ?"

Chronologie

Time goes fast

POST DS

25 octobre 1997 naissance de So youn (nom de naissance en Corée) à Daegu

février 1998 arrivée avec sa mère aux États-Unis

décembre 1999 So youn est abandonnée par sa mère, faute d'argent et devant se faire interner

novembre 2000 So youn est adoptée par la famille Deslauriers. son nom change et elle s'appelle désormais Eleanor Deslauriers

octobre 2001 à la suite de son adoption, Eleanor obtient la nationalité américaine à l'aube de ses quatre ans

août 2013 - août 2014 elle part étudier un an à Paris alors qu'elle a encore quinze ans

octobre 2013 ce mois marque les début de sa première relation avec Romeo, alors plus âgé d'elle de 4 ans.

juillet 2014 après plusieurs mois de relation, Eleanor apprend qu'elle est enceinte. elle l'annonce alors à Romeo qui, à la suite de la révélation, la quitte, la laissant seule avec tout cela. elle vit alors sa première déception amoureuse

août 2014 à son retour à New-York après son année passée à Paris, elle fait les démarches, seule, pour avorter. sa famille n'est pas au courant de ce qu'il c'est passée durant l'année. elle rencontre alors Louise qui se montrera être un véritable soutient pour elle durant cette période. elle est la seule au courant de son avortement

juillet 2015 - août 2016 cette année encore elle décide de partir étudier à l'étranger. elle part donc pour Séoul pour faire sa première année de journalisme. là bas elle commencera alors à s'intéresser à sa famille biologique, allant jusqu'à commencer des recherches pour les retrouver. sa famille adoptive n'est pas au courant de ses recherches.

septembre 2016 début de ses études à Columbia en journalisme. elle rejoint directement la deuxième année ayant déjà fait une année en Corée du Sud.

septembre / octobre 2016 elle cède au charme de Nash qui la drague depuis quelque temps déjà. le jeu ayant débuté avant son départ pour Paris.

2017 rencontre avec Hugo, qui commence à draguer Eleanor. les débuts avec Nash sont passés, ils se sont un peu éloignés après qu'elle est succomber une première fois à son charme et Eleanor répond alors, avec amusement, aux avances de Hugo, encore en couple avec Julie à cette période. Ils finissent par devenir amis, sans que rien d'autre ne se passe entre eux, Ele venant même squatter chez lui, seule ou à plusieurs.

2018 elle rejoint la cour des roses, un groupe sélectif de jeunes femmes de bonnes familles, fondée par Louise. Eleanor est la plus jeune des six dirigeantes du groupe.

juillet / août 2019 après un long moment et après avoir ouvert les yeux grâce à des amis, Eleanor se rend compte qu'elle a été utilisé par Nash durant tout ce temps. elle devient distante et froide avec lui à partir de ce moment là.

juin 2020 elle devient bénévole pour l'ASPCA.

DURING DS

août 2020
22 août alors qu'Eleanor passait une soirée avec ses amis dans un bar de Manhattan, Nash fait irruption dans ce dernier et décide de s'installer avec eux. commençant à draguer une fille présente et à jouer avec les nerfs d'Ele, qui montre, pour la première fois, légèrement ses troubles pyromane. ils finissent par se prendre la tête sur le trottoir devant le bar avant que Nash ne finisse par la ramener chez elle. (rp Elash #1)

septembre 2020
Eleanor devient bénévole pour Women's Voice.
14 septembre Eleanor et Nash se retrouve chez ce dernier pour passer la soirée ensemble autour d'une pizza après que le rouquin est commencé à montrer un peu de jalousie au suite d'une photo qu'Ele avait posté sur ses réseaux. première soirée calme depuis la dernière fois et les deux semblent apprécier cela. ils finissent par coucher ensemble. (rp Elash #2)

octobre 2020
début du mois l'atmosphère entre Eleanor et Nash continue sur la même lancée que lors de leur soirée pizza puisqu'ils se revoient une nouvelle fois à la ferme hantée de New-York (en cours) (rp Elash #3)
11 octobre une rumeur sort durant la journée sur HH à propos qu'Aurora. rumeur fort probablement lancée par Kitson qui avait un certain passé avec l'actrice. cette dernière touchée par se tissu de mensonge, part voir Louise alors qu'Eleanor lui avait proposer de passer chez elle. à cette nouvelle, elle pense que son amie n'a malheureusement pas besoin d'elle, alors elle part squatter chez Hugo pour la soirée. pensant naïvement que les choses s'arrangeraient le lendemain. (rp Eleago #1)
12 octobre Minki revient vers Eleanor pour lui donner une nouvelle tâche ingrate pour son stage avec lui et la gamine part immédiatement se plaindra à Aurora, qui a toujours en travers de la gorge son absence de la veille. elle lui fait comprendre et finit par la bloquer quelque temps, créant alors une situation que la jeune femme n'aurait pas imaginé. un face à face via NYC entre elle, Aura et Louise prend alors forme par message, les deux amies lui reprochant alors de les faire passer au second plan, après les mecs. Eleanor qui n'a aucune excuse valable, sans alors les filles s'éloigner, la situation lui échapper des mains et cela l'effraie. le soir même elle a un rendez-vous avec Jaewon, mais elle l'abandonne en plein milieu de la soirée, touchée par la situation avec ses amies qui semble s'empirer à mesure du temps. alors rejoint alors Nash chez lui en pleure et il essaie de la consoler, venant même l'embrasser. baiser auquel elle répond.
22 octobre après avoir fait une première déclaration à Eleanor par message, Nash se rend chez elle pour lui dire en face à sa demande. ils finissent par se dire ce qu'ils ressentent l'un pour l'autre et par passer la nuit ensemble. leur relation n'est pas clairement exclusive encore (rp Elash 4)
25 octobre sortit d'un Spotlight qui parle d'Eleanor et de sa relation avec Nash, puis avec Hugo.
29 octobre Nash se rend chez Eleanor pour lui dire qu'il a couché avec Julie (rp Elash 5)

novembre 2020
03 novembre ; Eleanor est cité sur un HH pour avoir prévu de rencontrer Julian, qu'elle a connu sur meet, précisant qu'il est employé dans un sex shop et que c'est surement pour cela qu'elle le voit. une énième prise de tête se passe entre Nash et Eleanor entre qui la situation était toujours un peu compliqué depuis l'annonce de la nuit entre le rouquin et Julie. Nash lui demande de venir récupérer ses affaires chez lui, signe que ce qu'il se passait entre eux était finit et après des messages et un appel qui ne menait à rien, ainsi qu'une conversation avec Aura par message. Eleanor décide de se rendre chez lui avant l'arrivée de son amie chez elle. Aurora se frottant alors à une porte close et un silence radio.

05 novembre ; Eleanor apprend qu'elle a fait une fausse couche ainsi qu'un déni de grossesse. elle reste à l'hôpital quelques temps avant de pouvoir sortir et d'aller habiter avec Nash ne pouvant se retrouver seule chez elle.

21 novembre ; après s'être noyé dans l'alcool suite aux derniers événements. Nash finit dans un coma éthylique plusieurs jours, laissant Eleanor seule qui se sent abandonnée. leur relation se termine à ce moment là. elle commencera alors à lâcher prise.

fin novembre ; Eleanor s'inscrit au NYCDare, souhaitant du changement dans sa vie.

décembre 2020
date ...

janvier 2021
05 janvier un tremblement de terre secoue New-York, Brooklyn, où se trouvait Eleanor qui c'était rendue aux locaux de la WV, désormais effondrés, est blessée à la cuisse d'une brûlure au 3ème degré.

février2021
date ...

mars 2021
20 mars lors de la finale du Dare, Eleanor se retrouve face à un ours et se fait attaquer. Elle est emmener en urgence à l’hôpital et perd toute sensation à l’un de ses bras, risquant de peu l’amputation. (Rp finale du Dare)

avril 2021
03 avril première séance de rééducation pour Eleanor qui voit Leith arriver chez elle à son retour. ils passent du temps ensemble, Ele toujours froide et distante, qui réalise petit à petit les conséquences de sa blessure. Leith finit par l'embrasser quand elle commence à craquer (Rp flash)

04 avril Eleanor revoit Jazz lors d'une promenade avec son chien à Central Park. (Rp flash)

05 avril Jazz prend contact avec Ele par message après avoir découvert ce qui lui est arrivé.

@"Landy"

'Bout last night {#}2{/#}

❝ accidental meeting ❞
☾☾ -- (@Diego Parra #2)

La porte rouverte, le pyjama dans ses bras, il fronce imperceptiblement les sourcils quand il remarque que Diego semble brièvement perturbé. Est-ce qu’il l’a sorti de ses pensées ? Le sourire du flic à l’entente de ses paroles fait qu’il balaye ce détail, alors qu’il lui tend les habits. Peut-être qu’il l’a juste fait peur, en débarquant comme ça. Un rictus s’extirpe de ses lèvres rosées. Plus il discute avec Parra, plus il se rend compte que ce dernier possède un peu plus d’humour qu’il ne l’a cru. Il y a une semaine, il ne l’aurait pas imaginé sortir ce genre de phrases, le pensant encore trop coincé pour ça.

— Mais tu l’es, j’insinuais pas le contraire, avoue-t-il, taquin, ne répondant pas à son remerciement.

Ne prenant pas la peine de l’aider à s’habiller, surtout lorsqu’il voit qu’il parvient à le faire, il s’éloigne près d’une des fenêtres pour s’y adosser. L’ouvrant, il sort son paquet de cigarettes pour en attraper une et l’allumer. Bon, un joint serait sûrement de meilleure compagnie, mais il préfère le réserver pour plus tard. Inspirant la nicotine, qui se libère enfin dans ses veines, il commence son interrogatoire. Pendant un instant, il a l’impression d’être le policier. Sa curiosité dévie sur la conversation qu’il a entendue et alors qu’il s’attend directement à la vérité, Parra semble d’abord vouloir mentir. Leith hausse son sourcil percé, la fumée s’échappant de ses lèvres, tandis que sa moue se fait peu convaincue. Satisfait de voir qu’il lui a suffi d’aborder une telle expression pour qu’il craque, il l’écoute. Au fil des mots qu’il prononce, son sourire, au départ inexistant, s’agrandit peu à peu. Amusé par ce qu’il est en train d’entendre, la conclusion lui parvient. Leith a été son petit-ami le temps de quelques secondes.

— Vu la tête qu’il a faite, j’imagine que ça lui a pas plu.

Évidemment, il faut toujours qu’il ajoute une pincée de moquerie dans beaucoup de ses réponses et cette fois, il ne fera pas d’exception. Il ajoute donc :

— Ton petit-ami, hein… Avoue, t’aurais aimé que ce soit vrai.

Alors qu’il s’apprête à enchaîner d’autres petites blagues, son téléphone se met à vibrer dans sa poche. Les sourcils froncés, il le prend de sa main libre, le plaquant à son oreille. La voix hésitante – sûrement un trop plein d’alcool et de cocaïne – de son ami retentit, par-dessus la musique assourdissante dans le fond. Comme la dernière fois, il éloigne un peu le mobile, se rendant compte qu’il est en train de hurler. Pas de rage, sûrement parce qu’il ne s’entend pas.

— T’es où mec ? On t’attend depuis longtemps là, c’est mort sans toi ! T’es encore avec le type qui s’est planté ?

Leith jette un coup d’œil rapide vers Parra.

— Euh ouais. Je l’ai soigné et tout.
— Bah ramène ton cul ou alors Ramirez sniffe ta dose !

L’ancien étudiant toussote, tentant de couvrir ce qu’il a dit, mais c’est trop tard. Se décidant à diminuer le volume de l’appel, il maugréé :

— J’arrive, j’arrive. A toute.

Appuyant sur l’icône rouge, il y a un bref silence qui s’installe. La cigarette pas totalement terminée, il l’écrase correctement et la jette dans la poubelle, passant devant Parra. Ce dernier est encore mal en point, ce serait pas une bonne idée de le laisser seul ici. Mais ses amis l’ont vu l’emmener dans le motel, très probablement. Ils seraient capables de débarquer ici pour le tirer de là. Un peu mal à l’aise, il passe une main dans ses cheveux. Puis, enfin, il se tourne vers le flic.

— Je vais te laisser, mes potes… euh… bah t’as dû entendre… ils veulent que j’revienne. Tu m’appelles si t’as besoin de quelque chose, je suis à côté de toute façon.

Il s’apprête à partir et comme tout à l’heure, quand il ouvre la porte, il se retourne et fait un autre clin d’œil :

— Rêve pas trop de moi, bébé.

Un petit rire moqueur s’échappe de sa gorge et finalement, il part, laissant un Parra blessé seul. S’il se sent coupable… ? Un peu.

❝ keep your eyes closed ❞
☾☾ -- (@Logan Heartley #2)

La respiration sifflante, il sait que son asthme pointe le bout de son nez. Le coup dans l’abdomen, la peur qui le ronge inconsciemment et la rage n’aident en rien à stabiliser son souffle peu à peu irrégulier. Il devrait se taire ou alors le supplier de le laisser, mais il n’en a pas envie. Hors de question que son égo en ressorte vaincu de cet événement. Trop courageux ou au contraire, idiot, c’est indéniable que c’est surtout l’adrénaline qui le parcourt en ce moment même. Le rictus de l’homme masqué le frustre, tandis qu’il s’approche. Automatiquement, son poing se serre et miraculeusement, il est silencieux, le laissant déblatérer son discours. Et alors qu’il entrouvre les lèvres pour lui vociférer une réplique sarcastique, une énième douleur se met à pulser dans son abdomen. Pris de court, il n’a pas le temps de réagir. Il vient de se prendre deux coups de pieds. S’écrasant sur le sol, un peu sous le choc, il n’arrive pas à gémir tant sa respiration erratique bloque tout son venant de sa gorge. Il peine à se redresser, sous les ordres du type, et soudain il se sent relever de force. Ses jambes se mettent à trembler et il essaye vainement de retirer les mains de son agresseur, mais ce dernier lui assène son poing au visage. Cette fois il geint et du sang s’écoule de nouveau sur sa peau.

— Putain de… arrive-t-il à murmurer entre deux souffles rapides.

Plaqué contre le mur, il tente misérablement de s’extirper, gigotant dans tous les sens. Mais l’homme le tient fermement et sa main s’est posée sur sa mâchoire, le touché le répulse. Encore une fois, il parle, le menace, mais Leith a du mal à écouter tant la douleur le saisit. Puis, soudainement, il sent son crâne cogner contre le mur et pendant un instant, il pense s’évanouir, des étoiles se dispersant dans sa vision. Quand le type le lâche, il croit tomber sur le sol, mais se retient de justesse, puisant dans ses dernières forces. Il y a un court silence, durant lequel il se ressaisit. Il ne va clairement pas bien : il est pâle, est essoufflé et il vient de cracher une deuxième petite dose de sang. Son visage est à peine reconnaissable.
Pourtant, il arrive à se reprendre, juste assez pour s’armer d’un autre de ses sourires narquois.

— On t’a déjà dit que… tu ouvrais trop ta gueule ?

Lui aussi, il est pris d’un faux rire, ressemblant brièvement à un psychopathe fêlé avec tout ce sang. Il l’observe de haut en bas, avant de lâcher un léger « aah », comme s’il venait de comprendre quelque chose. La tête penchée sur le côté, il tousse discrètement et ajoute :

— T’es pas l’un de ces trois idiots. Ils sont plus petits et plus fins. Toi t’es massif. Et probablement tellement moche que j’suis sûr que ta mère t’a jeté à la naissance, un peu comme les spartiates. Ah mais tu dois pas savoir ce que c’est, tu sais que menacer et frapper.

Avec le peu d’énergie qu’il lui reste, il tente de le pousser. Une fois, puis deux fois. De la pure provocation, lui-même ne sait pas pourquoi il agit de la sorte. Peut-être par fierté. Aussi parce qu’il ne veut pas s’avouer vaincu. S’il ne sait pas se battre, au moins il peut utiliser sa voix.

— T’es fâché parce que j’ai fait fermer ton labo ? Moh, le pauvre petit. Tu veux que je te berce pour que tu puisses dormir, ce soir ?

Et, pris d’une envie précise, il tente le diable et tapote la joue masquée de l’homme.

❝ keep your eyes closed ❞
☾☾ -- (@Logan Heartley #2)

Leith en a voulu de l’adrénaline. Au fil des mois, sa carapace d’intello timide s’est brisée pour laisser transparaître un homme aux mille provocations. C’est comme s’il ne possède plus de filtre, il sort tout ce qui lui vient à l’esprit, sans réfléchir aux conséquences. Il n’y a qu’à voir hier soir, durant son… « exploration ». D’apparence, ce n’est qu’une simple aventure, de quoi redorer les frissons. En réalité, il s’agit de plus que ça. Une quête, il prend son rôle d’indic à sérieux, le petit. Il a d’abord interrogé des types à une soirée, a essayé de se lier d’amitié avec eux, a su par l’intermédiaire d’un homme qu’ils squattent dans une maison au Bronx. Il a ensuite connecté les points, se demandant s’il ne s’agit pas d’en fait leur repère pour la fabrication de drogue. Alors, sûrement par idiotie, il a proposé à Nate et Lana de le rejoindre, leur mentant au passage. Tout aurait dû bien se passer. Il a tout calculé. Ils étaient supposés revenir bien plus tard dans la soirée. Mais ça n’a pas été le cas. Les choses ont vite basculé, ses amis ont reçu des coups, les flics sont arrivés et ils ont pu repartir. Miraculeusement, son identité d’indic n’a pas été découverte.

Le verre entre ses doigts, qu’il tapote avec une légère anxiété, il est perdu dans ses pensées. Quel crétin, songe-t-il. Il n’aurait pas dû leur demander de l’accompagner. De sa main, il attrape son téléphone et… reçoit une menace anonyme par message. Sentant son sang faire qu’un tour, il ne peut s’empêcher de répliquer, agacé. Qu’il aille se faire foutre, se dit-il avec hargne. La liqueur s’écoulant dans ses veines, il essaye tant bien que mal d’apaiser. C’est rare qu’il soit seul, à un bar. Cette fois, il a besoin de tranquillité. Il enchaîne les soirées, les sorties, sans même penser à lui. Aujourd’hui, après une journée aussi épuisante, il a besoin de remettre les pendules à l’heure. L’envie de fumer se fait pressante et, après avoir payé (il lui reste qu’un dollar, qu’il remarque avec désolation), il se redresse pour se diriger dehors. Ses pas l’amènent dans l’obscurité du Bronx, s’éloignant un peu de la foule oppressante, cherchant son paquet dans sa poche. A peine a-t-il le temps de farfouiller que tout à coup, quelque chose l’attrape violemment.

— Hé ! qu’il s’écrie.

Tout se passe trop rapidement. Son dos cogne le mur froid, mais il n’a pas le temps de gémir qu’une main vient se poser contre ses lèvres, l’empêchant de réagir. Ses sourcils se froncent à l’entente de la voix grave et bien évidemment, il tente de se défaire comme il peut. Ce type le tient malheureusement fermement et les phrases le figent sur place. C’est lui. C’est l’homme qui l’a menacé. Il l’écoute déblatérer des idioties, son rire ne le rassurant pas. Et soudain, une douleur sourde se propage vers son abdomen, un geignement se coinçant dans sa gorge alors qu’il sent un goût métallique dans sa bouche : du sang vient de s’extirper de sa bouche. Frustré de ne pas pouvoir faire grand-chose, il se sent propulsé vers l’arrière, ses pieds vacillants. Ne contrôlant plus rien, il se bouscule contre une benne à ordures et glisse sur le sol. Aïe. Double aïe. C’est la première fois qu’il a autant mal. Pourtant, malgré sa respiration légèrement sifflante, il se redresse, s’assoyant sur le sol. Il parvient à esquisser un semi-sourire en coin.

— C’est pour cacher ta laideur, la cagoule ? qu’il arrive à dire entre deux souffles rageurs. Il le pointe brièvement du menton : J’dirais que tu portes tes couilles à 80%, montre ta sale gueule et la note va monter, enfoiré.

Malgré la douleur à l’abdomen, qui le fait sourciller pendant quelques secondes, il se remet sur ses deux pieds, son équilibre tout de même douteux. Le regard enflammé, des tonnes de répliques traversent son esprit. La peur est là, bien sûr. Ça le ronge, ça lui donne des palpitations. Mais l’adrénaline et la rage camouflent ce sentiment, il ne se sent que vivre à cet instant précis.

— Et c’est quoi cette imitation de Batman ? Ça pue la merde. Il ajoute, d’un rire narquois : Ah c’est vrai, venant d’un type qui a pas su gérer trois gamins, ça m’étonne pas que tu sois nul en tout. Tu vas faire quoi, hein ? Me tuer ? Il marque un léger temps de pause, crache le liquide pourpre sur le sol et d’un sourire ensanglanté, il déclare : J’t’attends, le moche.

❝ accidental meeting ❞
☾☾ -- (@Diego Parra #2)

Le fait que Parra s’ouvre sur un sujet visiblement difficile le perturbe quelque peu. Depuis quand la confiance existe-t-elle entre eux ? D’accord, ils ne se détestent pas, en réalité Leith apprécie même le flic, mais de là à ce que ce dernier lui raconte un bout de sa vie… d’un côté il se sent flatté, d’un autre il est perdu. Ou alors, peut-être qu’il ment, mais quel en serait le but franchement ? Gagner sa pitié pour mieux apprivoiser l’animal farouche qu’est l’ancien étudiant ? Ce ne serait pas son genre. Il a l’air trop… innocent. Pas sage, vu les anecdotes qu’il vient de citer, mais clairement pas calculateur. Le souci est que Leith se fait manipuler facilement lorsqu’il n’y a pas de signes évidents, alors il pourrait bien se tromper sur toute la ligne. S’enfonçant toujours plus dans ses pensées désarticulées, il redresse son regard. Parra semble se braquer, de manière discrète. « Tu me plais bien » qu’il finit par dire. Il écarquille un peu les yeux, surpris, avant de comprendre ce qu’il veut dire quand il précise ses paroles.

Un léger rire s’échappe de ses lèvres et d’un clin d’œil, il déclare, amusé :

— Je savais que je te faisais de l’effet.

Vient son tour d’être honnête. Après tout, c’est tout de même une blague dangereuse. Le menacer comme ça, c’est pas très malin. Évidemment, c’est amusant. Et ce n’est pas pour autant qu’il arrêtera de se moquer et il ne compte pas empêcher les vannes. Il l’observe se détendre soudainement, comprenant alors à quel point ça a été pesant pour le jeune policier. A ses remerciements, il hoche doucement la tête et l’écoute. Son discours est un peu désordonné, sûrement parce qu’il vient de boire une petite bouteille d’alcool et de plus, il paraît un peu mal à l’aise.

— Relax, Parrasol, réplique-t-il d’un ton bien trop détendu, se levant et tapotant doucement le haut de la tête du flic de sa main. J’allais pas m’amuser à balancer le mec qui me permet de me défoncer sans trop de conséquences.

Il attrape la mini bouteille qu’il replace dans le frigo et se tourne vers lui, le regard quelque peu embrumé par le cannabis circulant dans ses veines. Toujours muni d’un mince rictus, il se dirige vers la porte qu’il ouvre et avant de partir, il se tourne vers lui.

— Je vais te chercher un pyjama. Franchement t’es sexy, mais t’as l’air un peu misérable aussi. Et j’ai pas fini mes questions, alors prépare-toi mentalement à ce que j’t’en pose après.

Disparaissant dans le couloir d’un pas nonchalant, il arrive à l’accueil et retrouve la dame au visage fâché. Celle-ci se redresse, soupire, passablement agacée qu’on la dérange une énième fois. Elle lui tend ce dont il a besoin, qu’il attrape d’un sourire hypocrite, avant de retourner auprès de Parra dans la chambre.

— Vu que t’es gros, je t’ai pris du L, prévient-il, déposant la tenue à côté de lui.

S’éloignant encore, ouvrant la fenêtre basse, il sort un paquet de cigarettes et s’adosse, allumant l’une d’entre elles pour venir la coincer entre ses lèvres.

— Alors… commence-t-il, soufflant la fumée vers l’extérieur. Du coup vu que t’as décidé de te la jouer sincère et tout… tu peux m’expliquer ce que vous racontiez ton sponsor et toi ? J’ai vu que tu m’as désigné à un moment, alors forcément j’ai dû faire partie de votre petite conversation.

❝ accidental meeting ❞
☾☾ -- (@Diego Parra #2)

Le remerciement murmuré, la main posée sur l’épaule tandis que Leith termine de le sécher, et les voilà repartis dans la chambre. A vrai dire, l’ancien étudiant ne l’aurait jamais abandonné sur le sol et ce, même si c’était un étranger. Pas par pure bonté, mais parce qu’il se sentirait mal d’agir de la sorte. Ça ne veut pas dire qu’il est devenu un mauvais garçon, qu’il en perd sa gentillesse sans raison. Il sait ce que ça fait de se sentir seul et faible, il ne veut pas que quelqu’un d’autre ressente une telle chose. Le désinfectant reposé entre ses doigts, il observe Parra devenir soudainement pâle. Quoi, il a dit un truc qui fallait pas ? songe-t-il, fronçant les sourcils. S’apprêtant à en mettre sur la serviette, comme demandé, une autre requête lui parvient. La bouteille de vodka. Ses iris s’attardent sur le mini-bar et il se redresse, faussement offusqué.

— T’as de la chance d’être blessé, j’t’aurais dit de bouger ton cul sinon.

Il lui tend ce dont il a besoin, le regardant boire à grandes gorgées, les yeux écarquillés. Bah dis donc, songe-t-il, c’est qu’il n’a pas froid aux yeux. Sortant de sa torpeur, il suit les directives sans ronchonner : se concentrer et répliquer sarcastiquement en même temps, ce n’est pas possible pour son cerveau momentanément à l’envers. Le tissu entre les doigts du flic, il s’éloigne pour amener une chaise auprès de lui, s’installant confortable dessus. De plus, ça lui permet d’éviter de poser son regard sur Parra en proie à des douleurs insupportables. Une à une, chaque plaie est désinfectée, et il doit l’avouer ; c’est impressionnant. Bien sûr, il se sent mal de voir le flic trembler autant, mais il n’en fait pas de commentaire. Peut-être parce qu’il se perd dans ses pensées, d’ailleurs il se redresse de justesse pour venir coller les pansements. Ça y est, il n’a plus l’air d’un zombie sur pattes.

Il redresse son regard vers lui, haussant légèrement un sourcil, ne sachant pas s’il le dit sérieusement.

— Si les hôpitaux apprécieraient qu’un camé se mette à soigner leurs patients, pourquoi pas, qu’il rétorque avant de doucement rire.

Reculant pour se rasseoir, le bras pendant par-dessus le dos de la chaise, il… attend. Parra paraît en pleine réflexion, essayant de probablement chercher un moyen de raconter son histoire « qui déchire ». La curiosité de Leith le saisit, il a presque envie de le secouer pour le presser, mais il n’en fait rien. Il pourrait se lever pour fumer une cigarette près de la fenêtre, cependant il reste tout de même assis. Enfin, il commence son récit. Tel un enfant à qui l’on conte une aventure fantastique, il s’abreuve de ses paroles. Et qu’est-ce qu’il en apprend des anecdotes intéressantes, et surtout surprenantes en réalité. De temps en temps il se retrouve à hausser les sourcils, stupéfait. Ensuite, en sachant pas comment il a pu capter ce détail, mais il connecte le terme ex et « il ». Il ?! Mais… n’est-il pas fiancé à une femme ? Bon après les bisexuels existent, la preuve : il en est un. Il balaye vite cette pensée, entrouvrant ses lèvres. Lui, se faire arrêter ? Pendant un instant, il a l’impression de se voir. L’enfant à la recherche du danger, juste pour se sentir vivre.

Il se ressaisit, se tenant un peu plus droit.

— Si j’ai des questions ? Évidemment !

Il continue :

— C’était… très inattendu, je dois l’avouer. Je m’attendais pas à quelque chose qui remonte aussi loin, j’me suis dit que t’allais me sortir que t’étais en fait en pleine mission pour arrêter des trafiquants et que- ouais bon, t’as compris là où j’veux en venir. Mais là… wow… le paria de la famille qui a ce besoin d’évasion et qui s’met à faire des wheelie sur des motos pour ressentir l’adrénaline… quelle histoire. J’ai un pote qu’est scénariste, tu devrais lui transmettre ça. C’est pour ça que tu m’as pris sous ton aile, Batman ? Parce que j’suis comme toi ?

Il croise les bras, posant son dos contre le dossier, se perdant brièvement dans ses pensées. A la recherche de questions, de phrases à formuler sans que ça en devienne un charabia, il fait une moue réfléchie. Puis, quand il lève les yeux vers lui, il se rappelle soudainement qu’il l’a menacé tout à l’heure.

— Au fait, j’rigolais tout à l’heure. Je vais jamais te dénoncer. C’était juste pour t’enquiquiner que j’disais tout ça.

❝ accidental meeting ❞
☾☾ -- (@Diego Parra #2)

Est-ce à cause de son cerveau embrumé qu’il ne lui propose pas d’appeler l’ambulance ou a-t-il compris que ça ne servait à rien ? Probablement les deux options. Si Parra a préféré s’enfermer dans un motel pour se soigner – et souffrir au passage – plutôt que de se soumettre aux mains d’une équipe paramédicale, c’est sûrement pour une bonne raison. Après tout, Leith n’est qu’un indic intoxiqué, sa logique s’en voit flouée. Le flic déshabillé, ça lui permet de scruter les dégâts. Du sang, des plaies, des bleus, un corps meurtri au possible. Il se demande bien comment il fait pour tenir debout, d’ailleurs. Leith hoche brièvement la tête, il doit appeler quelqu’un avant qu’ils ne procèdent de le soigner. S’éloignant un peu, il en profite pour raconter un bobard à ses amis par message afin d’expliquer son absence étrange. S’il paraît distrait, il écoute tout de même la conversation, sa curiosité l’empêchant de s’assourdir. Il parle probablement à sa fiancée. Et sa mère a l’air folle. Il capte de justesse le regard que lui lance le plus jeune et range lui aussi son téléphone, muni d’un petit sourire.

— Mais c’est que tu enchaînes les mauvaises actions ce soir, Parra, se moque-t-il. Je pensais que tu étais un p’tit coincé incapable de t’amuser, mais tu m’prouves le contraire. Tu montes dans mon estime.

Malgré tout, il est incapable de cesser les plaisanteries. Maintenant qu’il s’est habitué à la vision sanglante, il retrouve son sarcasme et ses railleries. Le jeune flic lui désigne la salle de bain de la tête et il le suit, attrapant la trousse de soins au passage, qu’il dépose dans l’évier le temps qu’il prenne sa douche. S’adossant contre le lavabo, il le regarde se rincer, ses iris s’arrêtant sur les endroits qui n’ont pas été lavés. Son ancien perfectionnisme de nerd revient à la charge et il doit se retenir pour ne pas lui retirer le pommeau des mains pour l’aider. De temps en temps, il se retrouve à s’avancer quand il le voit manquer de tomber et enfin, Parra se décide à lui demander de l’assister.

— Tu sais, ça sert à rien d’être gêné, que répond Leith, prenant la poignée d’eau. Scrupuleusement, il se met à nettoyer et ajoute : Au moins ça brise la glace entre nous, en plus j’pourrais te faire chier avec ça maintenant.

Attrapant doucement son bras, pour le guider et l’inciter à tourner pour mieux viser chaque parcelle de sa peau, il vérifie que tout est bien propre. Désormais, les plaies sont plus faciles à deviner. Il n’a même pas envie d’imaginer le picotement qu’il va ressentir lorsqu’ils devront désinfecter tout ça. Rangeant le pommeau, il y a quelques tocs qui se font entendre à la porte.

— Ça doit être les serviettes, j’reviens.

Et effectivement, la dame aux airs pincés est là pour leur délivrer ce dont ils ont besoin. Une fois vite revenu auprès de Parra, il le tourne délicatement – ce miracle – et se met à le sécher.

— J’ai l’impression que j’fais un toilettage pour chiens, plaisante-t-il, terminant et un poil essoufflé. Voilà, ça doit être bon. Allez viens, Médor, on retourne dans la chambre.

De nouveau, il se brise donc le dos à le ramener à leur position initiale. Il manque de le lâcher sur le lit, mais prend étrangement le temps de l'y déposer. Il retourne dans la salle de bain, se demandant pourquoi il est allé mettre la trousse là, avant de la prendre et revient à ses côtés. Sortant un désinfectant, ne sachant pas si c’est ce qu’il faut prendre en premier, il le lui montre :

— J’applique ça avec un tissu ? Et oublie pas de me raconter ton histoire qui déchire, hein.