La grande pomme ne dort jamais. Alors que tous pensaient que le calme reviendrait sur la ville et que les gens se préparent au festival à venir, c'est une série vols qui font progressivement la une des journaux locaux. Nul n'a encore réussi a appréhender les auteurs de ces délits ou définir leurs cibles de prédilection. Faites bien attention à vous.
Elle avait passé une sale nuit, Marla. De séjour sur Brooklyn pour une course particulière, elle s’était assoupie dans une ruelle afin de reposer son corps lessivé. Pour autant, les sans-abris avaient été trop bruyants, cette nuit, et les coups de feu ne lui avaient pas échappé. Sûrement, aurait-elle pu participer à ceci, mais Marla avait été trop épuisée, malgré l’argent promis. Elle aurait pu accepter et se lancer à la recherche d’un studio, mais voilà que la brune désirait gagner de manière honnête son gagne-pain, par ses propres moyens. Alors, la voilà à errer en direction du Bronx, des cernes marquants ses yeux et un semblant de nuage gris au-dessus de la tête. Fatiguée par l’agitation permanente, l’on voyait bien qu’elle était épuisée, la petite, que ses pieds traînaient. Elle s’était mise en tête de rejoindre Ashton, probablement de se laisser tomber sur le canapé et de s’éteindre à petit feu, même si la mort ne se trouvait pas au bout de ses lèvres. La marche fut longue, éprouvante, à en juger la teinte carmin de ses pommettes, son souffle coupé en gravissant les marches et son ventre appuyé contre le mur frais en attendant qu’il lui ouvre. Lorsque ce fut chose faite, elle lui adressait ce sourire caractéristique, allant jusqu’à dévoiler ses gencives tant souriait-elle de bon cœur à chaque fois. « Je suis désolée de te déranger, Gray. » Habituellement, elle venait ici lorsqu’il pleuvait, lorsque l’orage la faisait trembler, claquer des dents, mais aujourd’hui, elle désirait seulement du repos dans le calme, pour apaiser sa carcasse étrennée. « J’espère que je ne te dérange pas. »Petite voix, coupable de débarquer sans raison. Les affaires déposées à l’entrée, en même temps que ses converses, elle passait ses mains le long des bras d’Ashton, remontant lentement jusqu’à ses épaules, dans des caresses plaisantes, le minois rivé sur celui du brun, souriante, affectueuse, toujours ce besoin d’être tactile, Marla. « Qu’est-ce qu’il y a, love ? » Qu’elle murmurait, une expression inquiète qui étirait désormais ses traits harmonieux, les bras autour de ses épaules, sans le quitter du regard.
Assis sur le canapé, téléphone à la main, tu n'arrêtes pas, peut-être que tu devrais être au QG à l'heure qu'il est, voir qui tu pouvais trouver, partir à l'attaque, ou attendre, réfléchir, tu sais pas, tu sais plus, t'es paumé. T'as pas vu l'heure tourner, la bière est resté sur la table basse, sûrement chaude à l'heure qu'il est. Putain ce que tu déteste ça, d'être si paumé, si mal. Tristesse, inquiétude, colère, pour ne pas dire haine, cocktail d'émotions se mélangeant dans ta tête, serrant ton cœur dans ta cage thoracique. Puis la porte qu'on vient frapper te sort de tes pensées, tu fronces les sourcils, ta main trouvant sa place à ta ceinture, là où ton couteau se trouve. Vaut mieux être prudent de nos jours, surtout avec les derniers événements. Lentement la porte s'ouvre et tu découvres Marla tentant de se rafraîchir contre le mur. Son sourire illuminant aussitôt son visage fatigué, le tien peinant à apparaître tant t'es torturé mais le cœur y est, promit juré. La proximité te fait du bien, t'as envie de la serrer tout contre toi, d'enfouir ta tête dans son cou, de t'y cacher, d'oublier juste le temps d'une étreinte combien la vie c'est de la merde et qu'avoir un cœur est compliqué mais tu n'oses pas, tu secoues juste la tête comme pour lui affirmer qu'elle ne dérange pas et tu baisses les yeux alors que tes bras se resserrent dans son dos. Est ce qu'elle sent comme ça te fait du bien de pouvoir l'avoir contre toi ? de sentir sa présence, sa chaleur, d'avoir de la compagnie, quelqu'un pour t'écouter même si tu restes dans la retenue, c'est le temps de te débloquer, de délier ta langue. « J'ai une amie à l'hôpital, elle va mal, très mal, elle s'est prise une balle Marla. » et ça fait mal de voir ce corps habituellement si vivant allongé sur ce lit, ce visage intubé, tu voudrais juste qu'elle se réveille, qu'elle vienne te clasher comme elle sait si bien le faire, ou juste qu'elle te regarde en silence comme elle sait encore mieux faire. Tout, sauf qu'elle reste là, enfoncée dans ce coma.
Elle ignorait à quel point elle pouvait faire du bien aux autres, à ses proches, Marla. Toujours heureuse et agréable, à avoir les bons gestes, les mots rassurants et cette risette, qui réchauffait les cœurs, pour laquelle l’on pourrait mourir tant était-elle précieuse. En dépit de tout ce qui lui était arrivé, la poupée n’avait jamais perdu sa bonne humeur ni sa gentillesse à toute épreuve, même si l’on abusait d’elle. Une fraîcheur en pleine canicule, une chaleur en pleine période glaciale et sa main toujours tendue, attendant que l’on s’y accroche pour tirer les autres vers le haut. Alors, en voyant la petite mine d’Ashton, elle en eut le cœur serré, la petite et s’approchait de lui, glissant ses mains le long de ses bras, jusqu’à ses épaules, le caressant lentement. Les prunelles rivées dans les siennes, Marla ramenait une paume sur sa joue, s’approchant suffisamment pour embrasser longuement son front. « Je suis là. » Qu’elle murmurait, de sa voix douce, laissant aller un long soupire. Dans sa tête, tout faisait sens et elle se sentait légèrement coupable, mais pour le moment, elle ne dirait rien, Marla, se contentant de lier délicatement ses phalanges aux siennes. Elle reculait peu à peu, se frayant un chemin jusqu’au lit. En inversant les positions, Marla attendait qu’il vienne s’asseoir sur le bord, avant de chevaucher ses cuisses, sans jamais le lâcher du regard. Tout était lent, séduisant, apaisant. Ainsi positionnés, les mains sur ses joues, elle le regardait : putain, qu’il était beau, Ash. Un sourire venait étirer ses lèvres et Marla frôlait son nez du sien, un pouce glissant sur la lippe inférieure d'Ashton. Elle finissait par le pousser doucement afin qu'il tombe en arrière, dans une longue étreinte, après l’avoir regardé un long instant. L'étreinte réconfortante, une pause au milieu de ce chaos, les parfums qui se mêlaient.
Elle est là Marla, se tenant tout près de toi et sa présence suffit déjà à apaiser les maux mais sa tendresse, toujours au rendez-vous même après ce que tu lui as fait, panse un peu plus cette douleur interne. Le cœur a mal, il souffre, la tête elle se pose trop de questions, cogite, tente d'y voir plus clair et Marla elle efface tout ça en quelques secondes. Elle est là Marla et tu ne la remercieras jamais assez pour ça. Tu sais pas si tu le mérites, tu sais pas si tu peux prétendre avoir le droit à tout ça mais là encore, tu te laisses traîner jusqu'à la chambre, t'asseyant sur le lit, laissant la demoiselle s'emboîter parfaitement contre toi et tu oublies que subitement tout ça a eut lieu. De ton abandon à cette attaque, tout est balayé, chassé en une fraction de seconde quand son nez frôle le tien et que tu la sens tout contre toi, tes mains osant à peine venir caresser ses hanches. Même lorsqu'elle te fait basculer, lorsque allongé tu te retrouves, tu entoures le corps frêle de la jolie gamine à l'aide de tes bras, tes yeux se ferment, et tu soupires à la recherche d'un peu plus de légèreté. Pourquoi c'est toujours aussi facile avec elle ? Pourquoi est ce qu'elle parvient en peu de temps à te mettre dans un tout autre état ? Pourquoi est-elle venu jusqu'à toi à cet instant là ? « Qu'est ce qui t'amène ici ? » que tu lui demandes dans un murmure. Aurait-elle sentit combien tu avais besoin de ce réconfort ? Aurait-elle eut l'intuition que quelque chose allait mal et qu'elle pouvait être source de lâcher-prise ? Le corps se détend doucement, lentement, un peu plus quand tes yeux noisettes se posent sur elle, redécouvrent son visage fatigué mais toujours magnifique, un peu plus encore quand tes doigts viennent jouer avec une mèche de cheveux que tu viens enrouler autour de ce dernier. « Tu es magnifique, tu le sais ça ? » Les yeux ne la quittent pas, continuent d'analyser chaque partie de son visage comme pour mémoriser chaque détail, de la forme de ses lèvres, de ses yeux, à l'arête de son nez en passant par la couleur de son teint ou encore celle de ses iris.
Les doigts se liaient et la poupée l’entraînait, avec sa douceur habituelle, sa légèreté à faire pâlir les anges. L’avancée fut brève, écourtée par les maigres dimensions de l’appartement, mais d’une lenteur presque insoutenable, pour ne pas prendre le risque de le blesser, de lui faire mal en le tirant trop brutalement, comme le plus précieux des bijoux. Plus soucieuse des autres que d’elle-même, Marla était ainsi, le regard profond, ténébreux, la gestuelle envoûtante qui embellissait la beauté de son être. Leurs peaux finissaient par se redécouvrir, les cuisses se collaient, tandis que la brune le chevauchait, caressait son épiderme de ses doigts délicats. Elle l’effleurait à peine, son nez, ses lèvres de son pouce, tout en lenteur, tout en volupté. Sensuelle Marla. Son buste percutait le sien dans la maigre chute, amortie par les draps et le matelas. C’était comme se perdre dans ses bras. Détendue, elle se contentait de le regarder, de maintenir une petite proximité entre leurs visages, assez pour admirer les traits de son visage. Pas besoin de mots pour se comprendre, pour lire chez l’autre : cette connexion, cette alchimie, ils l’avaient toujours eu, Ashton et Marla, ce qui avait rapidement intensifier leur lien, le rendant plus facile d’un côté. Ainsi enlacés, les doigts de la brune passaient dans sa chevelure, caressaient son crâne. Elle faisait attention à lui, à chaque réaction, un fin sourire aux lèvres. « On me le dit souvent. » Qu’elle répondait en murmurant, de sa voix légèrement grave, envoûtante lorsqu’elle se mettait à chanter, Marla. Ses doigts gambadaient doucement jusqu’à sa nuque, suffisamment pour lui arracher quelques frissons en intensifiant légèrement la présence de ses doigts sur sa peau, pour mieux descendre sur son épaule, jusqu’à son dos, qu’elle épousait de sa paume chaude. Elle ne parlait pas pour le moment de la raison de sa venue, elle préférait se laisser aller à cet instant suspendu, coupé du monde : une parenthèse avec tout ce qui se passait.
Instant suspendu dans le temps, le corps se relâchant doucement, s'enfonçant dans le matelas tout en s'imbriquant à la perfection avec celui de la demoiselle plus léger, plus fin, plus petit même. Les yeux se fermant lorsque les doigts se glissent sur le crâne, lorsque la main effleure cette chevelure brune et un sourire miniature s'étire sur le visage plus détendu à présent que les maux ont quitté les pensées. Comme elle lui fait du bien Marla et a les voir on aurait du mal à croire qu'ils se sont retrouvés il y a peu de temps encore tant le naturel est revenu si facilement entre eux. Dans le fond, tu sais que c'est mal, tu sais que c'est pas bien, plus elle sera proche de toi, plus elle prendra des risques et tu veux pas l'entraîner dans tout ça. Ce n'est pas le fait que tu puisses penser qu'elle n'est pas assez forte pour ça, sa force de caractère n'est plus à estimer aujourd'hui et ses épaules pourtant aux allures si fines peuvent supporter bien des charges mais c'est le protecteur qui pense, celui qui veut la protéger. Et si tu voulais la protéger du mieux que tu peux, Marla, tu devais l'éloigner de ta personne même si ton coeur en prenait un coup et qu'une partie de toi s'éteignait par la même occasion. C'est qu'elle fait parti de toi, la p'tite brune au sourire ravageur. Pourtant à cet instant même, pas une seule seconde tu songes à la voir s'extirper de cette pièce, s'envoler de ton champ de vision et ton pouce caresse délicatement sa joue, redécouvre la douceur de sa peau pourtant bien malmenée dans la rue, ça te permet de te rappeler que c'est bien réel, que vous êtes bien de nouveau réunis. « Je voudrais te cuisiner un petit plat. Tu voudrais ? » Que je te montre que je ne suis plus le même gars , que j'ai grandit, mûrit, que j'ai changé mais par-dessus tout que j'aime toujours prendre soin de toi Marla.
Elle était folle de ces petits moments, Marla, où la complicité se mêlait aux caresses voluptueuses, aux regards sereins, à la gestuelle sans détour ni illusion. Ce n’était pas un secret, elle était passionnée, de ceux qui ne pouvaient pas se passer d’une présence, repoussée par la solitude. Que ce soit à l’extérieur, dans les rues, Marla savait sur qui comptait, qui était à ses côtés et de ce fait, ne se retrouvait jamais seule. Il suffisait qu’Ashton revienne, pointe le bout de son nez au plein milieu d’une sieste sous le soleil, pour que son cœur se mette à battre plus vite, comme avec Mano, la dernière fois. Elle savait juste qu’elle se laissait vivre, que lorsqu’on voudrait sincèrement d’elle, elle serait là, la belle. À cet instant, il s’agissait bel et bien de son reflet qui appelait à l’aide, même s’il ne disait rien, Ash. Silencieux, à simplement l’admirer, lui sourire, la parcourir du bout des doigts, comme cet objet précieux que l’on ne pouvait pas toucher sans détruire ou encore ce cadeau tant attendu, si bien que l’on se pensait en plein rêve. Mais, Marla, elle était bien réelle en dépit de son allure angélique, de ses charmes qui rendaient les plus sains, malades : sa fraîcheur éclaboussait, ses regards déboussolaient et ce putain de sourire contagieux donnait envie d’oublier les ténèbres pour s’y plonger. Elle n’avait pas conscience de l’effet qu’elle procurait aux gens, se contentait d’être elle dans son plus simple appareil, à vivre sincèrement, passionnément, imparfaitement. La brune finissait par se redresser, à peine, à chevaucher ses hanches de ses cuisses chaudes, les mains tendues venant combler les espaces vides entre les doigts du brun. Bras tendus, mains liées, elle ne perdait jamais son sourire, Marla, toujours scintillante, avec un doux rire qui s’échappait. « Je veux bien. » Il suffisait de prendre soin d’elle et d’être affectueux pour qu’elle soit au comble du bonheur. « Fais-moi ta spécialité. » Excepté les conserves et le fast-food, elle pensait avoir oublié le goût des vrais aliments, des plats cuisinés avec une once d’amour, de qualité. Parler à son estomac se rapprochait de murmurer à son cœur, à en juger l’air satisfait que sa belle gueule affichait. Pourtant…« Ceci dit, Ash… » Elle eut les lèvres pincées et son regard, qui ne lâchait pas le sien, moins brillant. « Cette nuit, j’ai vu un homme tirer sur deux personnes. Avant ça, une personne a voulu me payer pour témoigner de je-ne-sais-quoi, mais j’étais malade, j’avais trop peur, alors je suis partie. Mais je n'arrête pas de me dire… » Marla avait les larmes aux yeux, trop fragile pour cet univers de violence. « Et si c’était ton amie ? Et si c'était un gang ? Et si je parle de quelque chose, s'ils viennent me faire du mal ? Je ne sais pas quoi faire... »Et tu vois, Ash, la détresse dans son regard ? Son défaut de toujours se mettre dans le pétrin ? D'être au mauvais endroit, au mauvais moment ? Tu la vois, ce désastre ambulant aux yeux brillants ?
Ta spécialité ? Tu sais faire des pizzas, première recette que tu as vraiment dû apprendre à cuisiner en dehors des boites de conserves et des plats déjà préparés à faire réchauffer. Mais la motivation derrière cette envie de cuisiner était de taille : il fallait que tu viennes régaler les papilles gustatives d'une personne à qui tu tiens et cette fois encore l'envie de cuisiner pour une personne qui t'es chère te donne envie de te mettre aux fourneaux. Tu sais pas encore pour faire quoi, en fait, tu tentes de te rappeler de tout ce qu'elle peut bien aimer, Marla, pour la surprendre avec ce plat cuisiné spécialement pour elle et qui en plus saura amplement la régaler. Alors tu réfléchis un peu sans trop te prendre la tête non plus, ton esprit s'est mit en off juste le temps d'un instant, juste le temps de cet échange. Mais ce temps ne semble pouvoir perdurer plus longtemps car pendant que tes lèvres viennent se poser sur ses doigts que tu embrasses un à un tu sens que sa voix change, son air avec. Tes yeux se posent sur sa personne que tu observes attentivement alors que tes sourcils se froncent, tu l'écoutes avec la même attention. Elle te raconte, ses yeux s'embuant et les tiens se figeant. Elle était là, Marla, elle a pu assister à ce qui s'était passé et pire encore, elle a été approchée par une personne pour la forcer à témoigner en échange d'argent. Ton torse se redresse, tu lâches ses mains pour entourer son corps de tes bras, une de tes mains caressant le bas de son dos comme pour apaiser ses craintes, ses peurs. « Tu étais à Brooklyn hier ? » et par cette simple question elle fera sans doute le rapprochement. Si c'était là-bas qu'elle était, si c'était dans ce quartier qu'elle se trouvait alors oui, il s'agissait bien de la même histoire, la même affaire. « Quand ils sont venus te voir, qu'est ce qu'ils t'ont dit ? Est ce que toi tu leur as dit quelque chose ? Raconte-moi comment ça s'est passé Katz. » Le regard se veut rassurant, la voix se veut douce même si le coeur lui ne l'est plus, s'agitant dans ta cage thoracique. Les Corbeaux étaient forcément derrière cette histoire et leur spécialité avait toujours été de mettre dans leur poche les habitants de la ville avec la manipulation quand vous autres, les masqués, agissaient avec violence pour apeurer.
Les phalanges embrassées, une à une, afin qu’aucune ne montre un signe de jalousie, elle avait le sourire éternel, Marla, même qu’il lui arrivait d’avoir des crampes parfois. Ceci ne durait pas puisque les pensées de la nuit revenaient et la culpabilité lui serrait le ventre, si bien qu’elle avait eu du mal à respirer au petit matin, trouvant refuge chez celui qui savait l’apaiser. Entre ces murs, entre ses bras, Marla, elle se sentait protéger et en dehors de tous les dangers possibles, prenant également conscience que son histoire se liait à celle concernant l’amie d’Ashton. Alors, si la poupée pouvait faire quelque chose pour l’aider, elle le ferait avec grand-plaisir, sans réaliser dans quoi, elle mettait les pieds. La position changeait et Marla retrouvait une position assise, la croupe aplatie sur ses cuisses, à frotter les épaules du brun de ses paumes, à le tenir contre son buste, toujours gourmande lorsqu’il s’agissait de contacts physiques. « Moui. » Qu’elle murmurait, les traits transformés par une certaine crainte et appréhension : la gamine n’aimait pas la violence et cela avait été trop compliqué pour elle d’assister à ceci, d’où sa fuite. « Un lieu, une heure et une somme promise. On était plusieurs. » Et si elle aurait aimé y aller pour récolter le butin, cela avait été trop pour son petit cœur innocent. « Je me suis enfuie, comme toujours. » Elle eut une petite moue parce qu’elle était mal à l’aise, consciente que sa lâcheté et sa peur constante de tout ne jouaient jamais en sa faveur. « Je ne veux plus en parler, s’il te plaît. » Et son visage s’inclinait légèrement sur le côté, accentuant cet air angélique si typique de sa personnalité (lorsqu’elle n’usait pas de ses charmes), ses doigts jouant nerveusement avec les colliers suspendus à sa nuque. Elle était déstabilisée, Marla, avec ce goût d’amertume en bouche, réalisant l’étendue de ses faiblesses et le fait que l’on pouvait facilement l’avoir en promettant de l’argent : ceci dit, pas sûre que cette prise de conscience perdure dans le temps, parce que son esprit facile divaguait, chancelait, balayant bien facilement les résolutions.
La tendresse du moment faisant découler l'apaisement est toujours bon à prendre. Mais il faut croire que dans ton monde tout ça a un prix, tout ça ne dure qu'un temps. Chaque fois que tu touches du bout des doigts un peu de bien-être, un peu de légèreté, il faut que la réalité te rattrape bien trop rapidement, ne te laissant guère le choix de faire exploser cette bulle qui vous entourait pour te redresser, tendre l'oreille. Les sourcils sont froncés, les informations délivrées par la demoiselle entrent par une oreille et stagnent dans la tête. Alors les coupables voulaient payer des personnes pour que les propres aillent en leur faveur ? C'est qu'il n'y a pas plus manipulateur qu'un corbeau pour aller jusqu'à débourser juste pour avoir des témoins de leur côté. La mâchoire se crispe, la confirmation est ici, il s'agit bien d'eux, ce sont eux qui ont voulu atteindre Stormy et qui ont touché Ava. La gorge se serre légèrement, c'est de leur faute si elle en est là, c'est de leur putain de faute si elle est dans ce sale état. Putain pourquoi c'était pas toi à cette place là ? Les nerfs montent mais tu ne bouges pas et sentir comme Marla le vit mal ne t'aide pas à redescendre. Tu te recules doucement, laisses tes doigts se poser sur son visage, l'entourant de cette façon pour qu'elle puisse te regarder dans les yeux, pour qu'elle puisse y lire ce réconfort que tu tentes de lui apporter. « Tu n'as rien à craindre ok ? Il ne t'arrivera rien. » et ça, t'y veilleras mais il faut que tu avertisses l'avocat, que tu lui délivres cet info. Stormy ne peut rester enfermé, il faut que l'avocat le fasse sortir de là et pour ça, c'est avec d'autres témoins ayant fuit ou pouvant changer de version si on leur donne plus d'argent encore que vous pourriez inverser la tendance. « N'en parlons plus, allons plutôt manger un bout. » Comme promit, qu'elle se fasse bichonner, que tu cuisines pour elle, que tu la régales et puis si la fatigue est trop présente, trop lourde à supporter, elle peut tout aussi bien s'emmitouffler dans les draps et laisser son corps se reposer. Tu sais comment elle est, Marla, tu sais combien ce qu'elle a pu voir et qu'on vienne la trouver a pu lui faire peur, a-t-elle seulement réussit à fermer les yeux depuis ?
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