[1er juin 2019 - Bronx] A car accident. History of life. (Renzo&Chandra)

Premier jour à New-York. Y'a le stress et l'excitation. Y'a un petit peu la peur et l'appréhension, aussi. Chandra, il descend de l'avion, il récupère ses affaires et il loue une voiture, pour le moment, avant de pouvoir s'en acheter une. C'est bizarre, de poser le pied pour la toute première fois, sur le sol américain. C'est pas du tout pareil que sur son île, vraiment pas. Chandra, il regarde partout, il connait rien, ici. Il regarde les panneaux, un peu paumé. Il parle très bien anglais, mais il a tout de même un petit accent exotique. Il récupère la voiture de location, il a prit la moins chère, il ne peut pas se permettre plus, pour le moment. Il faut rejoindre un endroit pour la nuit, il avisera demain, pour commencer à organiser sa future vie ici.
Il regarde sur son portable, y'a un hôtel dans le Bronx, super 8, il dormira là, pour le début, le temps de trouver un boulot, un colocataire et un appart. Il cherche partout, il enclenche le GPS, les yeux rivés sur son portable, il ne voit pas le stop qui se dresse sur son chemin, il avance. Un bruit de frein. Un bruit de ferraille. Chandra appuie de toute ses forces sur la pédale du milieu, c'est trop tard, il est déjà arrêté par le choc. Il est plaqué contre son siège, grâce à la ceinture de sécurité. Merde. Il a le cœur qui bat la chamade. Il regarde partout, une voiture lui a foncé dedans. Il se détache et il descend. Il est pas rassuré Chandra. Il a été idiot de ne pas observer la route, mieux que ça. Il regarde l'autre voiture, la portière s'ouvre aussi. Il espère sincèrement que les américains soient compréhensifs avec les étrangers, qui ne connaissent pas leur ville. Il s'approche, un peu fébrile. "Excusez-moi, je ne vous avait pas vu, vous n'avez rien ?", qu'il demande, pas forcement très rassuré par la situation. C'est bien dommage ça. Premier jour sur le sol New-yorkais, premier accident de voiture.

@RENZO LUCCHESE

Moi j'ai connu des gens que j'ai voulu flinguer
J'ai pas d'flingue mais j'peux trouver un couteau (ouais)
Tout l'monde peut trouver un couteau
J'ravale ma rage comme si elle avait un goût d'eau
w/ @Chandra K-D Khan
~~~~
Samedi 1er juin 2019 — Ta colère pour unique compagne, tu parcours la ville de long en large au volant de ton bolide, dans une vaine tentative d'exorciser tes néfastes pensées. Le mal bouillonne sous ta couronne de d'ébène, il t'inspire la violence et le chaos, siffle malicieusement au creux de ton oreille des incantations destinées à libérer la bête qui sommeille en toi. Tu secoues la tête vivement, reportes ton attention sur la route face à toi, grilles un feu ou deux au passage. T'évites de justesse les véhicules sur ta droite, sans pour autant leur prêter la moindre attention. Un contravention de plus ou de moins. Un ennemi de plus ou de moins. De toute manière, les traîtres sont partout, même parmi les inconnus. C'est évident, normal. Tout le monde voudrait être à ta place, tout le monde te voudrait mort, le monde finalement débarrasser de la détestable ordure que tu es. Douce paranoïa, tu ne vois pas clair, tu ne penses pas clair, aveuglé par la haine, puis la peur aussi. Animal blessé, tu montres les crocs pour te préserver, tu enfiles ta veste de mâle Alpha sous peine de te faire renverser par plus puissant que toi. Tes canines tourmentent tes lippes à mesure que tes pensées se déchaînent, pour finalement s'enfoncer violemment dans la chair, bousculées par un violent choc sur ta voiture. La ceinture de sécurité te coupe la respiration et il te faut quelques secondes pour retrouver tes esprits. Regards paniqués lancés à travers les vitres abîmées, tu pousses avec difficulté ta portière qui finit par s'écarter dans un grincement glaçant. « Cazzo ! » que tu jures en italien tout en t'extrayant de ton bolide amoché. Une fois dehors, tu ne peux que constater les dégâts et le nez de cette poubelle ambulante enfoncé dans ta carrosserie jadis flamboyante. Mâchoire serrée, tes phalanges viennent se compresser dans la paume de ta main jusqu'à blanchir. L'imbécile de conducteur descend et s'enquière fébrilement de ton état, mais tu n'entends rien. T'attrapes ton t-shirt par le col et l'écrases sans ménagement contre son propre véhicule. « Tu te fous de ma gueule ?! » que tu grondes, emporté par ta propre frénésie. « Regardes ce que t'as fait enfoiré ! » d'une main t'attrapes son visage et le force à admirer le chaos qu'il vient de déferler. Ta merveille bonne pour la casse. « J'vais te tuer. » que tu lâches en tentant d'attraper l'arme que tu coinces généralement dans la ceinture de ton pantalon. Mais ta main ne rencontrera jamais le métal froid de ton jouet, celui-ci étant resté dans la voiture. Tant pis, tu régleras ça à l'ancienne. Ton poing levé dans le ciel finit par s'abattre sur le teint hâlé du malheureux qui aurait probablement mieux fait de ne jamais te croiser.

code by lumos s.

Le choc de l'accident avait fait accélérer le cœur de Chandra. Lui d'habitude si calme et détendu. Ça lui avait foutu un coup d’adrénaline. Il descend de la voiture, s’inquiétant de l'état du conducteur du véhicule d'en face. Il a pas le temps de réagir Chandra, il se fait plaquer directement contre la carrosserie, ça lui coupe la respiration. L'homme devant lui l'a agrippé et écraser contre la voiture de location. "Excusez-moi", qu'il dit Chandra, en attrapant la main de l'homme énervé, pour tenter de le faire lâcher. Mais à la place il lui attrape la tête et lui montre les voitures abîmées. Oui, il a bien vu Chandra. Il a bien vu l'accident. Ce qui lui importe pour le moment, c'est surtout de sortir des mains du monsieur. Il n'est pas très à l'aise avec la violence et la colère, Chandra. Les humiliations, insultes et coups de son père, lui suffisent amplement. Qu'est-ce qu'il peut faire Chandra, à part s'excuser ? Rien. Il ne sait pas se battre, il ne sait pas rendre les coups et il déteste la violence, il se protège, c'est tout. L'homme lui dit qu'il va le tuer. Il le voit glisser une main dans son pantalon. Une arme ? Ce fou furieux a une arme ? Chandra ouvre grand les yeux, paniqué. Alors il va mourir comme ça ? Il va se prendre une balle ? Ici ? En plein milieu d'une rue du Bronx ? A cause d'une carrosserie tordue ? Sympa, le premier jour à New-York, une ville très accueillante, très charmante, avec des badauds très attentionnés. "Attendez !", qu'il dit Chandra. Mais finalement, c'est un coup de poing qui s'abat sur son visage. La douleur lui fait presque siffler les oreilles. Il voit un peu flou et lève les bras, pour se protéger le visage. Il a l'habitude d'avoir mal, avec son père. Mais les coups d'un inconnu, c'est pas pareil. En plus, il n'a pas du ménager sa force, l'homme énervé. Ça fait tousser Chandra, il a l'impression que sa tête va exploser. Sa pommette le brûle presque, tellement ça chauffe, sous la douleur. Il suffoque un peu et repousse l'homme comme il peut. "Stop, je vous rembourserais !", qu'il dit bêtement, sans réfléchir. Rembourser ? Il est con, Chandra, rembourser comment ? Avec quoi ? Il n'a pas d'argent. Il n'a même pas assez d'argent pour s'acheter un sandwich, alors il ne va pas s'amuser à acheter une voiture à cette personne. En plus, elle doit valoir une fortune. Il arrive à s'extirper de l’emprise de l'homme en se baissant et en se faufilant par dessous. Il recule un peu, sans quitter l'homme des yeux, en tendant les bras devant lui, pour se protéger comme il peut. "On peut s'arranger autrement, qu'en se bagarrant comme des hommes des cavernes..." Qu'il dit. Sa joue lui fait atrocement mal et ses mains trembles un peu, pas vraiment rassuré par les réactions démesurées de l'autre, en face. Définitivement, la violence urbaine, ce n'est pas pour Chandra.

@RENZO LUCCHESE