(1.) Elle fait partie du choeur de son église depuis de nombreuses années. Il lui arrive de temps en temps d'être soliste, mais elle préfère n'être qu'une voix parmi les autres.
(2.) Elle est plus à l'aise au téléphone ou, éventuellement, par sms/mail que dans les conversations réelles. Sa timidité naturelle la rend mal à l'aise et il lui est parfois difficile d'interpréter les signaux sociaux qui lui sont envoyés, consciemment ou non. Après cinq ans de travail au 911, elle a appris à déceler des tas d'informations en se basant uniquement sur la voix de ses interlocuteurs, sans aucune autre alternative. Le téléphone, c'est son dada.
(3.) Son accent texan ne l'a jamais quittée, ce qui lui vaut d'être gentiment moquée par son fils et le compagnon de celui-ci. Sur bien des aspects, Constance correspond parfaitement au stéréotype de la "Southern Momma", qu'il s'agisse de sa foi un peu excessive, de sa dévotion envers son fils ou de son style vestimentaire.
(4.) C'est une lectrice avide, passionnée de romans de toutes sortes. Son livre préféré du moment ?
The Shack de William Paul Young.
(5.) Elle a rencontré son mari à 18 ans et l'a épousé moins d'un an plus tard. Elle l'a suivi pour son travail à New-York et n'a jamais quitté la ville depuis. Après leur mariage, elle a abandonné ses études d'infirmière pour devenir femme au foyer. Elle rêvait d'un petit nid douillet rempli d'enfants et de bonheur.
(6.) A 19 ans et demi, elle a fait sa première fausse couche. C'aurait dû être une petite fille. Constance a été dévastée et le manque de soutien de son mari, qui l'accusait d'y être pour quelque chose, ne l'aidait en rien.
(7.) La naissance de son fils, Connor, est parvenue à lui rendre le sourire, mais elle a dû se résigner à ne pas donner naissance à d'autres enfants après lui, sous peine de risquer sa santé. Elle l'a aimé avec tout l'amour du monde, y compris lorsqu'il lui a avoué son homosexualité, à 16 ans. Malgré ses certitudes ébranlées, Constance a ouvert son coeur et a privilégié son amour filial à tous les préjugés qu'elle avait pu entretenir pendant des années entières.
(8.) Un an plus tard, Connor a décidé de faire son coming-out à son père, qui l'a extrêmement mal pris. Lorsque Mr Davis a tenté de frapper son fils, Constance s'est immédiatement interposée. Pendant des années, elle avait enduré les mauvais traitements, les paroles cruelles et le machisme de son mari. Mais elle ne pouvait pas tolérer qu'il s'en prenne à son fils, qu'il lève la main sur lui. Jamais. Alors, elle était partie. Définitivement.
(9.) Trouver un travail ne fut pas une sinécure. Après quelques contrats en tant que serveuse, elle est parvenue à décrocher un emploi de répartitrice au 911, grâce à une ancienne collègue d'études travaillant dans le domaine médical. Elle adore son métier avec passion.
(10.) Elle a découvert son asexualité il y a peu, grâce à son fils et à l'association LGBTQ dont elle fait partie. Elle n'avait jamais envisagé que son déplaisir vis-à-vis des relations sexuelles puisse être lié à autre chose qu'à sa grande dévotion. Constance n'est pas encore parvenue à assumer complètement son orientation, craignant d'être rejetée par ses pairs croyants.
(11.) Constance a pris part à trois mariages Gay et Lesbien, jouant les mères des substitutions pour des mariés reniés par leur famille. Elle est encore en contact avec eux aujourd'hui.
(12.) Elle joue du piano depuis son plus jeune âge. En-dehors de la lecture, c'était le seul plaisir qu'elle s'accordait lorsqu'elle était mariée. Aujourd'hui, elle continue à jouer, mais elle a ouvert son horizon à d'autres loisirs : la chanson, la danse, le footing etc. Après des années de mariage, Constance a enfin l'impression d'être libre et heureuse.