(1.) Je porte un tatouage à mon bras droit, un tribal faisant tout le tour, le résultat d’une idée en commun que je pouvais avoir avec Garett et qui continue de le faire vivre en étant parqué sur ma peau.
(2.) Allergique au kiwi depuis ma plus tendre enfance, je n’ai jamais repris le risque avec les années d’en remanger, m’évitant tout risque d’un aller aux urgences.
(3.) J’ai participé, lors de mes premières années comme pompier, au calendrier des pompiers de l’année à venir. Je me présente à vous, lors de je ne sais plus quelle année, j’ai été monsieur juillet.
(4.) Mon impulsivité n’est plus à apprendre à mon sujet, ce qu’il faut savoir, c’est que celle-ci peut me donner un côté bagarreur.
(5.) Malgré un emploi du temps relativement chargé, je me trouve toujours du temps, pour me permettre de mettre mon corps à rude épreuve et de le maintenir en forme avec des séances de sport.
(6.) Je suis venu au monde avec les cheveux brun, pour bien rapidement les voir devenir blond et rester ainsi.
(7.) Je n’ai jamais porté le moindre bijou, il m’aura fallu attendre mon mariage avec Quinn pour porter l’alliance preuve de notre amour.
(8.) Avoir un adolescent à la maison, c’est retrouver une part de son enfance, je passe beaucoup de temps à jouer avec Garett, que ce soit au basket, comme à la console, j’ai pu découvrir grâce à lui les parties en ligne.
(9.) Mon métier de pompier ne me quitte plus, malgré les séquelles qu’il a pu me laisser, lorsque que Quinn était enceinte de Ronnie, je n’ai pas pu résister à acheter cette tenue de pompier pour nouveau-né.
(10.) Etudiant j’ai pu en faire bien des choses, entre le sexe et l’alcool, je n’ai pas été très sage, mais jamais je n’ai touché une cigarette et c’est bien quelque chose dont je suis fier.
C’était avec un sourire sur le visage que je pouvais voir cette fille s’éloigner de moi, plusieurs semaines qu’elle était arrivée dans cette université et après avoir réussi à venir me rapprocher d’elle, j’avais réussi à avoir un retour positif sur cette proposition que je venais de lui faire : le lendemain, on allait se retrouver autour d’un verre. Ce qui était pour moi un premier rencard avec cette fille, j’avais beau avoir conscience que ce n’était pas bien ce que je faisais, il était difficile pour moi de ne pas céder à la tentation. J’arrivais, malgré ma réputation à faire craquer les filles, à jouer de mes charmes et je ne me privais pas pour confirmer ce qui était connu de mon entourage, comme de ma promotion : J’étais un véritable séducteur, je ne pouvais pas m’empêcher de draguer, bien trop faible face aux courbes féminines.
Je ne rêve pas ? Jules, la nouvelle vient d’accepter d’aller boire un verre avec Ackler le roi des play boy ? C’était en entendant la voix de Garett, mon meilleur ami, que je venais détourner mon regard de cette fille, pour venir le déposer sur lui, mon sourire s’accentuant encore un peu plus, devenant bien plus amusé qu’il ne l’était.
Tu ne rêves pas ! J’accompagnais ma réponse d’une légère frappe contre son épaule.
Elle n’a pas la moindre idée ce qui l’attend. Non, mais demain Jules sera avec moi. Non ! Dans ton lit Winn ! Nuance. Je ne pouvais pas garder ce rire pour moi, il était sorti du fond du cœur et je ne pouvais pas masquer le fait que ce que venait de me dire Garett était la plus grande des vérités.
Avec moi… Dans mon lit, c’est la même chose. Demain elle va découvrir la meilleure partie de moi et elle en redemandera encore ! Une part de vérité, pour une part de plaisanterie se retrouvait dans ce que je venais de répondre à mon meilleur ami. Plusieurs années que l’on se connaissait, en réalité depuis le lycée et il était devenu quelqu’un de très important pour moi. Je ne pouvais pas m’empêcher de me dire qu’il représentait bien plus à mes yeux, que mon propre demi-frère, ce garçon que mon père est venu avoir d’une première relation, avec lequel je me retrouvais incapable de m’entendre.
Winn ? Ce n’était pas sans raison que Daphné, la petite sœur de Garett était en train de prononcer mon surnom. Il y avait quelques heures en arrière, elle était venue me retrouver, cette mine déconfite et apeuré dans l’idée de venir me demander mon aide.
Winn, qu’est-ce qu’il s’est passé ? Tu vas bien ? Je n’avais pas fermé la porte de la chambre de la résidence dans laquelle j’habitais, que je pouvais la voir se relever du lit qui était le mien, pour se rapprocher de moi. Depuis qu’elle était venue me retrouver, Daphné était restée ici à ma demande, le temps que je revienne, après l’avoir vu complètement en pleure.
Ca va. La première réponse que je venais donner à la sœur de mon meilleur ami, c’était de lui dire que j’allais bien, malgré cette coupure que j’avais au niveau de mes lèvres, qui laissait du sang s’y échapper et couler jusqu’à mon menton. J’allais bien, mais je n’avais pas pu m’empêcher de fermer les yeux, en laissant une grimace se présenter sur mon visage, en sentant les doigts de Daphné contre ce qui était un souvenir de cette journée.
Je suis désolée. Je n’aurais jamais dû venir te voir, tout ça c’est ma faute… S’il te plait, ne dit rien à Garett. Quand elle était venue me voir tout à l’heure, c’était déjà des propos qu’elle avait su employer quand elle était venue me faire face à son problème, pourquoi elle ne souhaitait pas que son frère le sache, je n’en savais trop rien, mais j’avais accepté une première fois, ce n’était pas pour revenir sur ma parole.
Je ne lui dirais rien, mais à une seule condition. Arrête de dire que c’est ta faute ! Tu n’as rien à te reprocher dans cette histoire, tu n’as rien fait de mal Daphné. Ce p’tit enfoiré n’est pas près de t’approcher à nouveau. Ma réputation n’était plus à faire, j’avais fait ce qu’il fallait pour me permettre d’être vu comme un tombeur de ses dames et cette image ne me déplaisait pas, au contraire, c’était quelque chose que j’appréciais, qui était bien loin du petit garçon que j’étais durant mon enfance, un brun timide, qui préférait rester dans son coin plutôt que d’aller vers les autres. Mais ce n’était pas pour autant que je pouvais accepter un comportement qui se rapprocher de bien trop près à un harcèlement sexuel, qui aurait pu se diriger vers un viol si elle n’avait pas réussi à s’enfuir des griffes de celui avec qui je venais de régler mes comptes.
Je suis désolée… Des excuses aux milieux de sanglots que je parvenais à entendre, mais qui ne pouvait guère aller plus loin, la seule chose que je pouvais faire, c’était de combler cet écart qu’il y avait entre Daphné et moi et de la prendre dans mes bras, de sentir sa tête trouver refuge contre mon épaule.
Daphné ? Hum… Mon cœur n’avait pas eu de mal à venir cogner contre ma poitrine lorsque j’avais pu voir la petite sœur de mon meilleur ami ouvrir la porte de cette maison dans laquelle sa famille vivait. Elle était sa petite sœur, c’était ainsi que je la voyais depuis plusieurs années, mais depuis ce jour où elle était venue demander mon aide, quelque chose avait changé et on avait passé du bien temps ensemble tous les deux. Dans un premier temps, je l’avais fait volontairement, m’assurer qu’elle allait mieux, qu’elle finissait de se remettre de ce qui lui était arrivée, de ne pas penser à ce qui aurait pu se passer si elle n’avait pas eu la chance un minimum de son côté. Avec le temps, c’était parce que j’appréciais être en sa compagnie, que je n’avais aucune envie de cesser tout contact avec elle, j’avais l’envie, comme le besoin de la voir et de parler avec elle, mais c’était quelque chose que j’avais eu bien du mal à me l’admettre. Ce n’était pas sans raison que je me retrouvais sur le pas de la porte de la famille de mon meilleur ami, face à une jeune femme que j’avais de moins en moins de mal à voir comme une petite fille.
Garett est ici ? C’était lui que j’étais venu voir aujourd’hui, j’avais le besoin de parler avec lui, de lui faire part de ce qui était en train de m’arriver, avec une appréhension de ce qu’il pouvait bien me répondre. D’un côté j’avais cet espoir qu’il vienne me remettre les idées aux claires, que c’était de sa petite sœur dont j’étais en train de parler, celle que j’avais connu au début de son adolescence. Mais d’un autre côté je me surprenais à avoir l’envie qu’il ne vienne accepter toutes ces idées saugrenues que je me retrouvais à avoir et auxquels je ne pouvais pas m’empêcher de penser.
Non. Il est à un match de base-ball avec papa. Tu veux entrer ? Ce n’était pas une idée qui était bonne, c’était ce que je me retrouvais à me répéter intérieurement en détournant mon regard derrière moi, comme pour m’assurer que ni Garett, ni même ses parents se retrouvent à arriver.
Oui… Non ! Hum. Oui ? Ou non ? Mon regard était à nouveau sur cette jeune femme qui arrivait à me faire perdre mes moyens, ceux que j’avais pourtant tellement l’habitude de savoir contrôler.
C’est pas une bonne idée Daphné … D’entrer ? Ce n’est pas la première fois que tu viens ici tu sais. J’en avais bien conscience, depuis que Garett était entré dans ma vie, j’en avais passé du temps dans cette maison, il y en avait eu de nombreuses soirées où j’étais venu sans prévenir jusqu’ici après m’être engueulé une fois de plus avec mes parents ou encore avec mon demi-frère, dans ce qui était pour moi une ambiance insupportable. Mais ce n’était pas pour cette raison que je savais que c’était une mauvaise idée que j’accepte la proposition de Daphné.
Non… Ca ce n’est pas une bonne idée. Entre la conscience et l’envie, ce n’était pas la conscience qui se retrouvait gagnante dans ce terrible duel dans lequel je me retrouvais. Des mots que j’avais prononcé en m’approchant de Daphné bien trop dangereusement, jusqu’à marquer un arrêt lorsque mes lèvres étaient venues frôler les siennes, comme une dernière prise de conscience, qui ne durait guère, puisque je venais l’embrasser, laissant la raison de côté.
T’es vraiment qu’un connard ! Je n’avais jamais vu Garett dans un tel état, en réalité je l’avais déjà vu dans un tel état de colère, mais c’était la première fois que j’avais l’occasion de le voir ainsi contre moi. On s’était déjà engueulé, comme deux meilleurs amis, rien de bien grave, qui n’avait jamais durée bien longtemps, aujourd’hui les choses étaient bien différentes. Un peu plus de sept mois que j’étais avec Daphné, que notre relation était une histoire que l’on avait décidé de garder pour nous, de ne rien dire à personne, comme on le dit si bien : pour vivre heureux, vivons caché, je n’avais pas la moindre idée à quel point cette phrase était remplis de vérité. Je n’avais jamais rien caché à mon meilleur ami depuis que l’on se connaissait, mais depuis quelques semaines, il avait bien remarqué un gros changement dans mon comportement, à commencer par celui que j’avais en présence féminine, d’un play boy acharné, ça faisait bien trop longtemps que je ne m’étais pas accordé la moindre possibilité de draguer une charmante créature. Il s’était mis dans l’idée de comprendre ce qu’il se passait dans ma vie, il venait de le découvrir de façon toute conne. Une visite surprise dans cette chambre universitaire où j’habitais depuis de nombreuses années, alors que j’étais en présence de sa petite sœur, difficile d’essayer de lui faire croire à quelque chose d’autre, quand il nous avait vu dans les bras l’un de l’autre, en train de nous embrasser, en même temps que l’on était allongé sur mon lit. On ne faisait rien de mal, de simples moments de complicités dans un couple, des moments de tendresses, que Garett ne voyait pas de la même façon.
Garett, attends ! Ce n’est pas ce que tu cr… J’avais seulement eu le temps de me relever du lit sur lequel je me trouvais, d’essayer de calmer mon meilleur ami, mais je m’étais retrouvé coupé dans mes propos par le point de celui-ci qui venait s’écraser contre mon visage. Ce n’était pas le premier que j’avais l’occasion de recevoir dans ma vie, mais celui-ci faisait bien plus de mal que les autres, puisqu’il s’agissait d’un coup reçu par mon meilleur ami, à la suite d’une trahison que je venais de lui faire, sans pourtant le regretter.
Ne me prends pas pour un con, encore plus ! Tu vas me faire croire que vous étiez en train de jouer aux petits chevaux ? Garett ! La main contre mon nez, je l’éloignais pour m’apercevoir qu’il n’était pas venu se louper, puisque je pouvais voir sur mes doigts des traces de sang qui avait déjà commencé à couler.
Ne t’inquiètes pas, je m’occupe de toi juste après ! Ce n’était pas la peine d’essayer de le calmer, l’état de nerf dans lequel il se trouvait, était tel qu’il préférait le laisser sortir tout ce qu’il avait sur le cœur.
C’est ma petite sœur Winn ! Tu as le droit de t’amuser avec n’importe quelle conne qui croit à ton baratin, de les faire souffrir, mais tu es allé trop loin, tu es vraiment qu’un connard ! La vérité c’était qu’il ne s’était pas arrêté à ces simples mots, il y avait une suite, mais c’était cette partie que j’avais retenu, qui avait eu pour effet d’une seconde claque, qui était bien plus violente que celle qui m’avait réellement mise. J’avais su blesser la seule personne qui avait toujours été présent pour moi et qui avait toujours décidé de croire en moi contrairement à ce que pouvait dire mes parents ou penser mon demi-frère qu’il connaissait.
Garett … C’était son prénom que j’étais venu prononcer en laissant tomber ce hooligan que j’avais dans les mains, en m’approchant de lui pour venir m’agenouiller à ses côtés, le prendre dans mes bras, avec mes yeux qui avaient commencé à être envahit par ses larmes. Depuis qu’il avait découvert mon histoire avec sa petite sœur, bien du temps était passé, il avait réussi à faire retomber la colère qu’il avait ressenti pour accepter de nous écouter, bien qu’avec un peu de temps. Il avait eu du mal à accepter le couple que je formais avec sa petite sœur, mais il avait fini par l’accepter, par nous aider à franchir le cap délicat de prendre notre courage à deux mains et de me présenter face à ses parents, en compagnie de Daphné pour leur avouer cette vérité, pour mettre fin à ce secret qui devait être enfin connu de tous.
Promets moi… Winn… Prends soin d’elle… Qu’elle soit heureuse… C’était les derniers mots que j’avais pu entendre la part de mon meilleur ami, dans plusieurs tentatives de reprendre une respiration qui était de plus en plus difficile à se faire. Tout comme sur le moment, je me retrouvais avec les yeux humides, des larmes qui était en train de couler le long de mes joues, alors que je prenais une grande inspiration, détournant mon regard autour de moi, comme pour me calmer, avant de frapper à cette porte que j’avais franchis tellement de fois après toutes ses années. Garett avait pris cette idée folle l’année dernière de se lancer dans une formation de pompier, un coup de tête qui en avait surpris plus d’un, moi le premier, mais qui avait réussi après quelques arguments de le suivre. Je m’étais convaincu qu’entrer à l’école des pompiers ne nous engageait en rien, que l’on n’allait jamais réussir cette formation. Non seulement nous avons fini par réussir et devenir pompier, mais ce qu’il fallait savoir, c’était que l’on était loin de nos proches, une idée folle mise en place à New-York, bien différente des plages de la Floride. La dernière chose que Garett avait fait dans sa vie, c’était de laisser celle-ci au milieu des flammes.
Winn ?! C’était un mélange de joie et d’interrogation que j’avais pu entendre dans le son de la voix de ma petite amie, de celle qui était toujours dans ma vie depuis un tout petit peu plus de deux ans. Mon cœur était en pleure, il ne cessait de me crier sa peine et à quel point la présence de mon meilleur ami me manquait, mais de me retrouver face à sa petite sœur, de savoir que j’allais devoir affronter ses parents, annoncer cette nouvelle, c’était quelque chose que je redoutais, que je n’aurais jamais pensé avoir à faire.
Garett est avec toi ? Il revient quand ? Il nous manque ! Les parents n’arrêtent pas de me demander si j’ai de ses nouvelles… Des tiennes aussi hein ! Mais il faut les comprendre, c’est leur fils et ils n’ont qu’une envie, c’est de le revoir, de pouvoir le serrer dans leur bras, comme je peux le faire avec toi maintenant. J’étais comme dans un état second, j’entendais ce qu’elle était en train de me dire, mais je n’étais pas capable de lui répondre, j’étais encore sonné par ce qu’il s’était passé et je me rapprochais dans ce qui était ce qui était ce que j’avais eu de plus difficile à faire dans ma vie, pourtant remplis de vingt-huit années.
Winn ? Mon cœur, ça va ? Depuis qu’elle était venue se réfugier dans mes bras, c’était la première fois que mon regard venait croiser le sien, c’était la première fois que je me retrouvais à réellement l’affronter, en sachant que je ne pouvais pas cacher mes émotions, ses larmes qui ne me quittaient pas.
Tu me fais peur ! Comment va Garett ? Il est avec toi hein ? Il t’a juste demandé de faire cette blague complètement débile ? … Winn, dit moi qu’il va arriver… Au fur et à mesure de ses paroles, le son de sa voix était devenu de plus en plus fébrile, de plus en plus fragile jusqu’à se retrouvé couper par les larmes qui venaient de commencer à brouiller son regard, sans doute par une gorgée qui était nouée. Je n’avais pas la force de venir lui répondre, simplement de lui accorder un hochement de la tête, lui dire sans mot que son frère n’était pas en train de lui faire une blague, qu’il n’était pas revenu de New-York avec moi. Une nouvelle fois, je n’avais pu contrôler ses larmes qui étaient venues s’accentuer, en même temps que je me retrouvais en pleure, prenant Daphné dans mes bras, contre moi, la serrant aussi fort que je le pouvais, dans un moment où je ne savais pas si j’étais en train de chercher du réconfort et du soutien à ses côtés ou si c’était ce que j’étais en train d’essayer de lui apporter, alors que je venais de lui annoncer le décès de son frère.
“ Ackler, vous êtes rentré ! Garett est avec vous ? Garett ! Comme souvent depuis maintenant dix mois, je venais de me réveiller en plein milieu de la nuit, en plein sursaut, me retrouvant assis dans le lit d’un seul coup, la respiration accentuée, mon cœur venant frapper contre ma poitrine, la sueur se montrant sur la totalité de mon cœur, en même temps que je venais de revivre dans un cauchemar ce qu’il s’était passé sur cette intervention, que je venais de revoir les derniers moments de vie de mon meilleur ami. Je n’arrivais pas à atténuer cette douleur, je n’arrivais pas à reprendre le dessus, comme si tout était en train de s’amplifier, au lieu de se calmer, tout le monde me disait que le temps arrangeait les choses, mais c’était l’inverse qui se produisait, c’était de pire en pire, et la culpabilité que je ressentais, était en train de suivre le même chemin.
Mon cœur, ça va ? Tu as encore fait un cauchemar ? Si Daphné n’était pas venue déposer sa main contre ma peau, dans mon dos avant de déposer un baiser contre mon épaule, me permettant de déporter mon attention sur elle, je n’aurais très certainement pas entendu ce qu’elle était venue me dire.
Oui… Elle était loin d’être stupide, elle était loin d’ignorer d’où venait la source de ces cauchemars qui avaient commencé peu après mon retour il y a dix mois, en même temps que j’avais apporté avec moi le décès de Garett.
Tu devrais penser à aller consulter quelqu’un Winn… Tu ne peux pas rester comme ça. Ça a fait beaucoup de bien à maman d’aller voir un psy. En un sens, je savais qu’elle avait raison, que j’avais besoin de parler, que j’avais besoin de libérer ce poids que j’avais sur mes épaules et encore un peu plus sur le cœur depuis tout ce temps, mais je n’arrivais pas à m’exprimer, les mots ne voulaient pas sortir, je n’étais pas capable de raconter ce qu’il s’était réellement passé, la vérité j’étais le seul à la connaitre et je ne pouvais la raconter à personne. C’était l’une des raisons qui était venue dégrader ces liens que j’avais avec les parents de Daphné et de Garett, ils avaient fini par m’accepter, accepter cette relation que j’avais avec leur fille, mais depuis ce tragique évènement, tout était différent. Ils avaient besoin de réponses, ils avaient besoin de savoir, ce que je pouvais comprendre, ce qu’ils cherchaient à avoir auprès de moi, j’étais le seul à pouvoir leur répondre, mais je n’en étais pas capable. Des tensions avaient commencé à voir le jour, qui avaient réussi à faire naitre une rancœur à mon sujet, ce sentiment de me déclarer comme responsable à ce qui était arriver à leur fils, de la même façon que je culpabilisais pour les mêmes raisons.
Il faut que je parte Daphné. Je ne peux plus, je n’y arrive plus. J’ai besoin de m’éloigner, si je reste ici je vais devenir fou… Tous les souvenirs que j’ai avec lui son ici, tout ce que je fais et où que j’aille, il est là, toujours et en permanence. Je ne peux pas continuer comme ça, sinon je vais finir par me foutre en l’air. C’était la première fois que je partageais réellement ce que j’avais le cœur sur cette situation à Daphné et je savais bien que ce n’était pas ce qu’elle voulait entendre, mais ça faisait quelques temps que je me posais la question, que j’en venais à me dire que c’était la meilleure solution, celle de partir de cette ville, d’aller recommencer ma vie ailleurs, je ne pouvais plus rester en Floride.
Mon cœur… Je ne peux pas partir, mes études je m’en fous, je peux les faire n’importe où, mais je ne peux pas laisser mes parents… Pas maintenant. Je sais. Et il faut que tu restes avec eux, ils ont besoin de toi… J’avais bien conscience de l’impact de ce que je venais de lui dire, qu’après trois années ensembles, cette conversation que l’on était en train d’avoir, allait nous mener vers la fin de notre couple, je n’en avais pas envie, c’était tout le contraire, mais on se retrouvait dans une impasse, je ne pouvais pas continuer de lui imposer un couple où elle avait un rôle qui n’était pas le sien. Depuis plus de dix mois, en plus de devoir affronter son propre deuil, de faire face à l’absence permanente de son grand-frère, elle devait être le pilier de ses parents qui n’avaient plus qu’elle désormais, en même temps, qu’elle devait subir le conflit qui était venu naitre entre eux et moi, sans compter qu’elle devait vivre avec ma culpabilité, cette dépression dans laquelle j’étais en train de m’enfoncer sans pouvoir rien y faire.
Justin, comment tu vas mon chérie ? Depuis quelques mois, j’avais commencé une relation avec Quinn, une avocate que j’avais eu l’occasion de rencontrer presque dès le début de mon retour à New-York. J’avais eu le besoin de me reconstruire, d’accepter ce qui était arrivée à Garett et le temps avait commencé par faire son œuvre, même si je ne pouvais m’empêcher de continuer de vivre avec cette culpabilité et l’amour que je ressentais pour Daphné. Aujourd’hui était le début d’un nouveau tournant dans cette relation que j’entretenais, puisque c’était le moment où je pouvais rencontre le fils de onze ans de celle qui partageais ma vie.
Oui maman ! Qui s’est ? Sa question me visait, puisque son regard était venu se déposer sur moi, avec une grande marque d’interrogation, je connaissais son histoire et celle de sa mère. Enceinte à l’âge de vingt ans, elle avait décidé avec son copain de l’époque de garder cet enfant, contre l’avis des deux familles, avant que le père de cet adolescent ne vienne perdre la vie un petit mois avant sa naissance, un père qu’il n’aura jamais la chance de pouvoir connaitre.
Viens avec moi, il faut que je te présente Ackler. C’est un ami ou c’est ton amoureux ? C’était un terme que je n’avais pas entendu depuis bien trop d’année, qui était venu laisser la trace d’un début de sourire sur mon visage, face à l’adolescent qui était venu se rapprocher de sa mère, présente à mes côtés.
Ca fait plusieurs mois qu’Ackler et moi on est ensemble, aujourd’hui j’ai décidé de te le présenter. Ackler, je te présente Justin, mon fils. Bonjour m’sieur. Voilà une remarque qui était venu me refaire rire légèrement, quand bien même c’était le genre de chose qui ne manquait pas de rappeler que mon adolescence était bien loin derrière moi et que je prenais de l’âge à mesure des années, face à la trentaine que j’avais passé depuis une année maintenant.
Ackler devrait suffire, tu peux oublier le monsieur. Ta maman m’a dit que tu étais passionné par le basket ? Oui. Tu as raison, c’est un beau sport. J’en fais en club, maman te l’a dit ? Je suis meneur ! C’était de cette façon que j’avais rencontré le fils de celle qui partageais ma vie, une simple conversation sur le basket et le premier contact était venu se nouer entre nous. L’appréhension que j’avais ressentis avant de venir jusque chez elle, elle venait de s’envoler, j’étais le premier homme qu’elle présentait à son fils, je n’avais pas pu m’empêcher de m’imaginer qu’il allait être sur ses gardes, ne pas vouloir d’un homme dans la vie de sa mère, habitué à vivre seul avec elle depuis onze ans.
Bien des choses ont changé dans ma vie depuis cette soirée-là, à commencer par mon grade au sein des pompiers qui n’est plus le même. Après le décès de Garett, je me retrouvais à vivre avec cette culpabilité, mais je n’avais jamais arrêté ce métier, comme une façon de lui rendre hommage et de me laisser prendre au jeu, ressentir les effets de cette drogue, celle de l’adrénaline des soldats du feu. Je n’étais plus un simple pompier depuis quelques années, ayant monté au poste de lieutenant, je me retrouvais désormais comme capitaine au sein des services de secours. Sans compter ce petit plus de ma vie, celui de la politique qui était venue à moi sans même que je ne m’y attende. Il m’aura suffi d’une intervention, pour me retrouver au sein de la mairie de New-York, pour en intégrer quelques temps après le conseil municipal, entrer dans le monde de requin qu’est ce milieu.
Ca y est, Ronnie s’est enfin endormi. Avec les années, Justin était devenu comme un fils pour moi, ce n’était pas pour rien qu’avec le temps et avec les années, j’étais à la suite d’une procédure administrative, devenu le père adoptif de ce garçon devenu un jeune adulte de dix-huit ans et qui avait bien grandi depuis la première fois que je l’avais rencontré. Mais ce n’était pas le seul changement de ma vie, j’étais devenu également il y a cinq ans le papa d’un autre petit garçon, qui portait le prénom de Ronnie.
Donc si je comprends bien, Justin est avec des copains pour encore quelques heures et Ronnie est en train de dormir… On a donc le reste de cette soirée rien que pour nous, pour que je m’occupe un peu de ma femme. C’était un autre changement majeur au sein de ma vie, je n’avais jamais été capable d’oublier l’amour que je portais à Daphné, que je n’avais eu l’occasion de revoir, pas même avoir la moindre nouvelle via les nombreuses solutions possibles, entre les téléphones et les réseaux sociaux, mais j’avais été capable de recommencer ma vie, de me lancer dans une toute nouvelle histoire, de fonder cette famille que l’on était venu acter par ce mariage qui était venu unir l’amour qu’il y avait entre nous.
Oh ? Tu deviens intéressant là. Tu as déjà une idée de la façon dont tu vas t’occuper de moi ? J’ai ma petite idée. Un sourire présent sur mon visage, comme sur le sien, je venais prendre la main de ma femme, qui venait de s’asseoir sur le canapé sur lequel je me trouvais, avant de venir l’embrasser, laissant entre nous un silence qui n’était coupé que par le bruit de nos lèvres qui étaient en train de se retrouver. Bien rapidement ma main était venue quitter la sienne pour venir remonter jusqu’à sa joue, alors que je pouvais sentir les siennes prendre place sur la chemise que je portais, s’occuper des boutons de celle-ci qu’elle avait dans l’idée de venir défaire.