(1.) Fils d'un père violent envers sa mère, cette dernière décide un jour de mettre fin au supplice en mettant fin aux jours de son conjoint.
(2.)Avec un père décédé et une mère contrainte de payer pour son crime après avoir été condamné, Andrew se retrouve orphelin à l'âge de six ans. Il passe son enfance au sein de familles d'accueils multiples.
(3.) Inspiré durant son adolescence par son père d'adoption de profession militaire, Andrew s'engage durant sa vingtième année dans la US Army où il sera affecté dans le Corps des Ingénieurs.
(4.) De retour de l'armée après deux année de service, Andrew tente de mettre a profit ses études et expériences dans l'architecture du génie civile. Il trouve une place dans une entreprise locale où il rencontrera la femme avec laquelle il vivra un mariage. De cette union naîtra Harper, sa fille. Quittant la Virginie pour emménager dans le Queens, Andrew vivra une bonne petite vie tranquille de famille.
(5.) Très vite, la manière de travailler d'Andrew s'avère totalement hors des normes du métier. A cause d'une vision de son travail bien trop innovante et hors des sentier battus, son entreprise se sépare de lui. Andrew se retrouve sans emploi, sa femme assurant l'essentiel des revenus de la famille. Pour ne pas dire la totalité.
(6.) Malgré une envie de sortir sa famille de cette mauvaise passe financière, de subvenir aux besoins de sa femme et de sa fille, Andrew ne démords pas. Pour lui, il ne devrait pas avoir à renier sa créativité d'architecte, c'est plutôt les autres qui devrait voir en lui le potentiel qu'il renferme. Il est désormais en contradiction au fond de lui entre cette conviction profonde et son amour pour sa famille qu'il ne souhaite pas voir souffrir de son choix. Sans relâche, jour après jour, il essaierai, essaiera, essaiera encore. Sans succès...
(7.) Ne supportant plus son comportement buté nuisant a la vie de la famille, sa femme se décide à finalement le quitter. Au terme d'une explication houleuse, c'est finalement et surtout la condition de plus en plus modeste de la famille qui pèse sur sa femme de son propre aveu, après avoir vécu un début de vie maritale des plus coquet et aisé. Andrew signifiera finalement catégoriquement à sa femme qu'il ne la laissera pas emporter Harper mais cette dernière eu la réaction surprenante de jeter simplement un œil au couloir menant a la chambre, les yeux s'humidifiant, puis de tourner les talons, claquant doucement mais pour de bon la porte de ce qui aura été leur maison durant de nombreuses années. Désormais, ce n'était plus que lui et sa jeune fille de 5 ans, orpheline de sa mère.
(8.) Malgré le manque de revenus, Andrew bénéficie de quelques économies. Mais en épluchant les comptes et les factures, ce dernier comprendra rapidement qu'il ne lui reste que peu de temps avant de finalement devoir faire face a de gros ennuis financier. Il sait que la vision de son métier est la bonne, celle qui pourrait faire passer une étape à la discipline. Tout ce qu'il lui faut, c'est trouver la bonne personne, les bons mots pour convaincre. Ou alors... réussir a se faire un nom par ses propres moyens. Mais quand ? Dans combien de temps ? Les semaines s'enchaînent et la situation semble ne pas avancer du tout. Andrew, secrètement, craint de plus en plus pour son futur et celui de sa fille.
(9.) Se gardant bien de lui révéler la situation actuelle, Andrew continue de sourire à sa fille, d'un sourire de façade le plus crédible possible. Il continue de lui raconter une histoire chaque soir pour l'endormir, de veiller sur elle comme à la prunelle de ses yeux. Mais au fond, il le sait. Le futur s'annonce des plus sombre. Au fond, il se sent mal d'avoir mis ses ambitions et convictions avant le bonheur et la sécurité de sa fille. Il était sûr de lui, sûr de sa possible réussite professionnelle future. Il s'était visiblement fourvoyer en tout point. Il ferait volontiers machine arrière mais sa vision était désormais décrite comme complètement loufoque par ses pairs, voire des adjectifs bien plus crus et péjoratifs. Sa réputation était au plus bas, fichue, il était la risée de sa profession.
(10.) Un matin comme les autres en apparence, a ceci près qu'un groupe de personnes vint frapper à sa porte. Un groupe d'inconnus qui vint lui sommer de quitter les lieux. Ces derniers s'emparant de tout ses biens, Andrew ne put que se battre avec abnégation, plus par peur et dépit que par réel conviction de pouvoir les arrêter. Sa fille finira par le rejoindre, lui demandant des explications. La prenant dans ses bras, venant se placer dans un coin de la maison, il tentera de la rassurer. Que lui dire, comment lui dire alors que même ses poupées y passer ! La seule alternative, alors que les aller retour des déménageurs se succédaient, fut de lui mentir. Andrew lui expliquera qu'ils allaient partir pour un grand voyage tous les deux, comme dans les plus grands contes héroïque qu'il lui lit le soir. Ce qu'elle ne savait pas, c'est que ce grand voyage n'est autre que celui de la pauvreté, de la rue, et qu'il risquait de ne pas ressembler du tout à Alice au Pays des Merveilles. Ils étaient désormais tous deux sans domicile fixe. Andrew, lui, ne le savait que trop bien et la crainte pouvait se lire dans ses yeux. Qu'avait-il fait...