(1.) Je suis né un 11 septembre dans des toilettes publiques. Quel bel endroit pour venir au monde, vous ne trouvez pas ? Ma mère n'avait pas les moyens pour se payer un taxi, et quand elle a voulu appeler une ambulance, il était trop tard. Mon père quant à lui, se tapait sa secrétaire dans une chambre d'hôtel.
(2.) Jace a toujours été l'enfant terrible le petit branleur américain. Le gamin a grandi trop vite, trop tôt, grillant ses premières cigarettes avec les petits voyous des quartiers, la crédulité envolée comme la fumée d'une clope.
(3.) L'enfant du diable est né d'un amour vrai à l'odeur de mauvais fils à l'eau de rose, le genre de passion dévorante poussé par une union entre une ex prostituée et un contrôleur de gestion dans l'immobilier. C'était beau, cette quête de nouvelle vie avec un mioche qui a toujours demandé qu'à vivre et aimer à son tour.
(4.) Un soir le paternel éméché est rentré du travail, la rage au ventre, noyant sa tristesse dans les verres de whisky qu'il s'enfilait comme un roi. Jace traînait là, dehors avec ces potes d'emmerde, le père compris vite ce qui était en train de se produire. Les trois jeunes étaient en plein vol de voiture. Une grave infraction qui aurait pu coûter cher à Jace qu'un simple aller en prison. La réputation de la famille déjà bien salie par l'alcoolisme du père.
(5.) Après la mort de son père, il a cru que tout irait mieux au fil des semaines. Il a été assez naïf pour gober les belles paroles de la psychologue qu'il a été forcé de consulter. Il a essayé de rester positif : il avait un toit au-dessus de la tête, trois repas par jour, des résultats scolaires certes loin d'être excellentes, or suffisants. Cependant, ça n'allait pas pour Jace. il sombrait jour après jour, ses grands yeux sombres fixaient le vide, il n'écoutait personne, hormis les voix dans sa tête qui ne cessaient pas de lui répéter qu'il n'était qu'un bon à rien. Qu'un simple fils d'une prostituée qui n'avait pas d'avenir.
(6.) il aurait pu baisser les bras à mainte reprises. Mais non. Non, Jace s'est repris en main. Comment ? Lui-même l'ignore encore. Il sait simplement qu'un jour, il en a eu assez de sa misérable vie, fade et monotone. Pour remonter la pente, il devait faire quelque chose, n'importe quoi, mais quelque chose.
(7.) petit à petit Jace fait son deuil, le gamin devient adulte, mais reste immature. Alors, il quitte sa ville pour rejoindre Miami. Il s'est reconstruit grâce à Nina, l'amour de sa vie. Sa première petite-amie, ainsi que sa femme. Il a mis plus d'un an et demie pour préparer sa demande en mariage parfaite. Il fut le plus heureux quand elle accepta d'être sienne à tout jamais.
(8.) Jace, il est simple. Sans prise de tête. Il a des principes. Des valeurs qu'il ne suit pas toujours. Il a un caractère assez imposant, il sait se faire entendre lorsque c'est nécessaire. Jace, il a l'âme d'un chef de groupe. Il le sait. Jace c'est un guerrier.
(9.) Sa femme lui a permis d'avoir une petite fille, Fiona. Sa princesse, le deuxième amour de sa vie. Ils ont été heureux à trois à Miami, dans ce magnifique appartement luxueux. Jusqu'au jour où sa femme vient à mourir dans un cambriolage à la banque. Depuis ce jour-là, Jace s'est littéralement éteint. Il ne croit plus à l'amour, il n'arrive plus à voir un avenir avec une femme. Il préfère les éviter que de souffrir à nouveau où même de trahir sa femme.
(10.) Deux ans. Ça fait deux ans que Jace est arrivé à New York avec sa fille. Il essaie malgré tout de se construire avec son passé en tête. Il n'arrive pas à oublier la femme de sa vie. Son unique amour. Toutefois, il doit d'abord pensé à Fiona. C'est devenu sa priorité. Son oxygène, sa raison de vivre, son soleil lors des journées de pluies.