Do you have a guilty conscience? (Eli & Greg)

Eli Jiang, coupable présumé des vols à répétition qui survenaient en ville depuis quelques temps, ces derniers principalement centrés sur Manhattan. Les forces de l'ordre étaient évidemment sur le coup et, alors que l'enquête se confrontait jusqu'à présent à un mur, les nœuds de déliaient petit à petit pour qu'enfin un nom sorte du lot. Le concerné était déjà connu pour avoir un passif de petit voleur, rien qui n'avait nécessité un enfermement, mais son nom était tout de même présent dans leurs dossiers. Le fait qu'il ait été aperçu dans les zones précises de quelques uns de ces vols n'était peut-être pas un hasard, ou peut-être que si, mais ils ne le sauraient qu'en l'interrogeant de manière officielle. Le moment pour toi de jouer au méchant flic, à ce type intransigeant bien trop à cheval sur les règles, tout pour percer à jour la réalité des choses et pour faire ton boulot de la meilleure manière possible. Sans aller trop dans les extrêmes pour autant, mais le grand brun n'était pas réputé pour sa sympathie, pas lorsqu'il était question de s'entretenir avec des suspects. Le nom du jeune homme était d'ailleurs ressorti il y avait quelques jours à peine, Leith l'ayant cité dans l'un de ses messages, permettant à Kent de savoir qu'il s'était déjà retrouvé au poste il y avait à peine quelques jours de cela. Dégradation de biens, ç'avait été l'intitulé, alors pourquoi ne pas rajouter les vols graves à la liste ? Parce-que saccager un appartement et arracher des mains d'une femme son sac ne relevait en rien de petits délits.

Les traits habituellement tirés par la fatigue, il récupérait le dossier déposé sur son bureau et prenait la direction de la salle d'interrogatoire où un agent avait placé le suspect près d'un quart d'heure auparavant. Passant la porte de la pièce, il refermait derrière lui, son regard sombre se posant sur le délinquant. « Monsieur Jiang. Je suis le lieutenant Kent. Je suppose que vous vous doutez de la raison de votre présence ? » commençait-il en déposant le dossier sur la table avant de déposer les mains à plat sur la surface, ne quittant pas des yeux son vis-à-vis.

@Eli Jiang

Sa vie est une blague, c’est une gigantesque blague là.
Il a beau dire qu’il est innocent, qu’il y est pour rien et pourtant il se retrouve au poste de police. Les mains sur la table, à pianoter dessus, signe d’agacement. Il est agacé par la situation parce que oui, les flics ont le don d’accuser les personnes qui y sont pour rien et de ne pas accuser les véritables coupables. Ce n’est pas pour rien qu’il a une aversion contre les flics, mais assez forte. Là, il va devoir se la jouer fine, il n’a pas vraiment le choix s’il veut s’en sortir parce que déjà il fait moins le malin avec sa convocation judiciaire… Il regarde en tout cas le flic qui entre, il le regarde directement dans les yeux, de manière assez innocent, moins je m’en foutiste. Pour une fois qu’il y est vraiment pour… Oh putain, mais en fait, plus il se rapproche, plus il remarque qu’il a affaire à un géant ? Ok bon, il va devoir laisser tomber l’idée de pouvoir s’échapper à ce flic si jamais ça ne tourne pas rond du tout. « Bonjour Mr Lieutenant Kent. Non, j’aimerai bien savoir pourquoi je suis là, s’il vous plait. » demande-t-il bien poliment en tout cas, faut pas énerver le policier, ça c’est sûr. Surtout s’il veut se sortir de là. Il doit se rappeler de ce qu’il a appris à l’école de théâtre… De toute ses anciennes compétences de sa vie d’avant…

D'autres auraient sans doute réellement espéré que ce jeune soit le vrai voleur, qu'il n'y ait aucune erreur quant aux témoignages reçus, tout pour expédier au plus vite cette affaire, pour qu'ils puissent retourner à leur petit train train sans trop se fouler. Mais Greg n'était pas les autres, bien décidé à faire son boulot comme il fallait et avec le plus de justesse possible, appliquer les lois en s'assurant qu'il n'y ait aucune erreur de jugement, qu'importait la fatigue et le temps passé sur l'enquête. T'as de toute façon toujours été trop droit pour courir à des conclusions hâtives, tout comme tu l'as toujours été pour ne pas lâcher le morceau tant que tout n'était pas le plus clair possible. Jiang n'était en effet sans doute pas tombé sur le flic le plus conciliant qui soit, malheureusement pour lui, mais Kent n'était pas là pour copiner avec le peuple, surtout pas avec ceux qui avaient une accusation sur le dos, et ce même si la culpabilité n'était pour l'instant que supposée.

S'étant alors adressé à son vis-à-vis, il attendait une réponse qui ne tardait pas à arriver. Plutôt poli, tranquille, avec un peu de chance le ton ne monterait pas trop, et mieux valait que le délinquant évite. Inspirant alors, il ouvrait le dossier qui contenait les témoignages des habitants. « Une série de vols est commise dans le quartier depuis quelques jours, de nombreux témoignages laissent penser qu'il s'agirait de la même personne » commençait-il afin de poser les informations de base, la suite ne tardant pas à arriver. « Et d'après ces mêmes témoignages, vous êtes un suspect, Monsieur Jiang. » Le laisser parler, lui laisser le temps de digérer l'information et aviser sa réaction.

@Eli Jiang

Une série de vols alors ? Eli écoute attentivement et hoche la tête, il a cet air un peu embêté et lâche un gros soupir à cette idée qu’il puisse être le principal suspect. Il réfléchit et reste le plus calme possible, alors qu’une colère gronde au fond de lui. Il veut être normal, il se bat pour ça, il a arrêté de voler et pourtant les gens continuent de l’accuser, de le tirer vers le bas parce que c’est le roi des voleurs ? Il regarde le dossier que le flic a ouvert et il est pas si gros que ça, preuve qu’ils ont pas beaucoup de preuves, preuve aussi que voilà, il s’est pas beaucoup fait attraper mais bon… « Ok… » dit Eli, calmement, comme il peut et il lâche un autre soupir.  « Je suis le suspect idéal forcément… Pas de problème. Même si ça me fait chier entre nous, parce que j’ai rien fait, y a pas de souci. Et c’est quoi vos questions ? »

Lui ayant brièvement répondu quant à la raison de sa présence ici, le lieutenant laissait au suspect le temps d'intégrer l'information, de l'analyser pour pouvoir répondre de la meilleure manière qui soit. Et il restait attentif, au moindre geste, à la moindre expression, la moindre lueur qui filait dans son regard, chaque détail avait son importance. Et tu peux être relativement intimidant à fixer le peuple comme ça, dans l'attendre d'une quelconque faille. Lui laissant donc l'occasion de prendre la parole en premier lieu après l'avoir informé de la situation, Kent arquait un sourcil à la brève réponse de l'autre. ''Ok'', c'était tout ce qu'il avait à répondre ? Sourcils arqué, le grand brun attendait qu'il reprenne, ce qu'il ne tardait pas à faire, affirmant qu'il n'avait rien fait, que la situation l'ennuyait. Forcément, aucun de ceux qui se retrouvaient ici ne s'affirmaient coupables du premier coup.

Le présumé voleur lui demandant quelles étaient les questions, Gregoire inspirait, s'installant à son tour à la table en venant croiser les mains sur la surface, iris toujours plantés sur son vis-à-vis. « Vous allez me retracer avec le plus de précision possible votre emploi du temps des derniers jours, mettons de dimanche à aujourd'hui inclus. » Et mieux valait qu'il s'en souvienne. Bien sûr, le flic aurait pu directement lui demander où il se trouvait aux heures concernées, mais une question plus vaste laissait libre à plus d'inattention si en effet il y était pour quelque chose.

@Eli Jiang

Vous allez me retracer avec le plus de précision possible votre emploi du temps des derniers jours, mettons de dimanche à aujourd'hui inclus.

Eli regarde le policier, droit dans les yeux. Il a cru qu’il était un planificateur et qu’il a un agenda là ? Il se fout de sa gueule là ? Bon bon… Il faut qu’il se reprenne en vrai, parce que ce n’est pas possible, cette situation est assez surréaliste et surtout dangereuse… Si Eli dit une connerie, c’en est fini pour lui, innocent ou pas. Les flics s’en fichent, ils veulent tout de suite un coupable.  « Ok… Attends. Laisse moi me rappeler un peu les choses là… Déjà dimanche, je rentrais de Guyane avec ma copine, Kitty. Donc le week-end entier, j’étais à l’étranger là. Lundi, je suis retourné au label pour y rester toute la journée, parce que j’avais des jours à rattraper et un morceau à composer. Y a des gens qui peuvent affirmer que j’étais là en plus ainsi que les caméras s’il faut. Y en a de ces caméras là-bas. Ensuite lundi soir, ma mère m’a fait une crise parce que j’ai quitté la maison pour des vacances improvisés, du coup elle m’a fait son cinéma et j’ai dû suivre le conseil de mon père pour faire le shopping pour tout le monde. Ce week-end on devait partir en camping, dans la forêt. Mardi matin, j’étais au label, mais l’aprem je suis sorti pour faire du shopping et prendre en photo les camping pour la conversation de famille là. Tout est sur mon téléphone. Pis là, aujourd’hui, je suis allé au label encore le matin, et l’aprem je devais acheter un sac Vuitton de ma mère jusqu’à qu’on m’arrête quoi. » lâche Eli, qui essaye de retranscrire tout ce qu’il a fait exactement dans les grandes lignes. Il regarde toujours l’agent, essayant d’être le plus sûr possible et d’être le plus serein… Même si dans le fond, il ne l’est pas vraiment….

Et cela se voit avec ses doigts qui pianotent de stress, parce qu'il a pas envie qu'on le mette en prison. Pas maintenant, là où il essaye de vivre une vie normale...

S'il avait perçu l'air un brin étonné du présumé coupable lorsqu'il lui avait demandé de retracer son programme des derniers jours, Greg n'avait rien ajouté d'autre, lui laissant simplement le temps de refaire le plan dans sa tête pour qu'il puisse lui répondre avec le plus de précision possible. Il patientait donc, attentif. Pour toi ce serait d'un facilité monstre de faire ça, ta vie rythmée principalement entre le boulot et les promenades avec Phoenix, pas de séjour en Guyane pour toi, bien trop incapable de décrocher. Le nom de la fameuse copine arrivant sur le tapis, il se souvenait que Leith l'avait également citée lors de cette fameuse arrestation. Décidément, tous les petits délinquants semblaient rester en meute. Ainsi donc le programme était rapporté, le poussant à hocher la tête par moments, quelques notes prises dans le dossier sous ses mains.

L'explication de Jiang terminée, le lieutenant recalait son regard dans le sien, inspirant. « Il va me falloir une preuve de votre séjour en Guyane, le numéro d'un hôtel, un billet de retour. Idem pour le label. Vous parlez de caméras, je veux ces vidéos. » Pas d'hésitation, aucune échappatoire, simplement des exigences desquelles il ne démordrait pas, et pour cause : les explications ne prouvaient rien, ce qu'il lui fallait était de réelles preuves de ses alibis aux instants concernés. Peut-être un brin trop pointilleux, mais c'est aussi ce qui fait de toi un bon flic. Le souci du détail parce-que c'est précisément là que se trouve le diable. « Le problème, Monsieur Jiang, est que malgré cet emploi du temps visiblement chargé, rien ne vous empêchait de commettre ces vols. Il me faut des preuves, des numéros. Celui du directeur de votre label notamment. » Parce-qu'obtenir ces fameuses vidéos pourrait bien ôter le moindre soupçon et l'innocenter, mais encore fallait-il qu'il le soit. « Vous vous rendez compte que vous êtes dans une sale posture, n'est-ce pas ? » demandait-il, un sourcil arqué, n'attendant pour autant pas de réelle réponse, comme si c'était plutôt une affirmation.

@Eli Jiang

Le policier parle de preuves. Eli acquiesce sans être embêté, il a toutes ces preuves qui sont justement… « Les preuves dont vous cherchez sont dans mon téléphone, qui fait partie des affaires confisquées. Y a mes photos en Guyane avec ma meuf, y a la réservation d’hôtel. Pour les caméras, faudra contacter Levi Welsch pour ça. » Parce que oui, c’est complètement indépendant de sa volonté. Il espère que cela suffira, mais au final, non. Le policier dit qu’il manque des preuves, parce qu’il ne faisait que parler et sans montrer de preuves. Eli hausse les sourcils. « Vous m’aviez demandé ce que je faisais, sans me demander les preuves… Faudrait savoir un peu ce que vous voulez quand même… Mais bien sûr, tout est dans mon téléphone. » Il reste quand même confiant, même si dans le fond, il n’est pas si serein que ça, parce qu’il sait que quelqu’un cherche à le piéger en vrai. À la dernière question du flic, Eli hausse l’épaule. « Ma vie généralement est toujours une histoire d’être dans des mauvaises postures, même quand je n’ai rien fait d’autre que de vouloir vivre. Quoiqu’il en soit, je ne changerai jamais ma version: je suis innocent et je n’ai rien volé. » Il pianote les doigts sur la table avant de tendre la main. « Je peux récupérer le téléphone pour vous montrer les preuves ? »

Attentif à la moindre parole et expression de son vis-à-vis, le plus grand le détaillait de ce regard sombre, ce regard qui laissait entendre qu'il ne s'en tirerait pas aussi facilement, que quelques mots ne suffiraient pas à l'innocenter. Lorsqu'il parlait de son téléphone, Kent avait reporté son attention sur la vitre teintée à côté, quémandant silencieusement qu'un agent s'occupe de fouiller sur le cellulaire afin d'y trouver les preuves énoncées, ainsi que le numéro de Welch pour avoir accès aux caméras de surveillance. Lorsque le suspect lâchait un ''faudrait savoir ce que vous voulez'', le lieutenant lui l'avisait d'un air sombre, de ceux qui voulaient dire qu'il valait mieux qu'il évite ce type de familiarité avec lui. Et Dieu sait que t'es trop à cheval sur tout ça, que t'es profondément gentil et droit, mais aussi réellement dur lorsqu'il s'agissait de ton boulot, surtout face à un suspect. « Gardez les remarques de ce type pour vos amis, monsieur Jiang » qu'il disait de ce ton impartial, lui laissant alors entendre qu'il était en mauvaise posture, là.

L'autre répondant, il hochait la tête, signifiant qu'il écoutait. Mais écouter ne voulait de toute évidence pas dire qu'il le croyait, loin de là même. Malgré tout, son homologue avait le droit de s'exprimer, de donner sa version des faits, et plus il parlait, plus le tatoué pourrait déceler des failles dans son récit. À sa question, il soupirait. « Mes collègues sont entrain de vérifier, ne vous en faites pas. » Et tant pis si ça ne lui plaisait pas qu'ils fouinent de la sorte sur son téléphone, il n'était pas en position d'y émettre une quelconque opposition. « Si je ne me trompe pas, ce n'est pas la première fois que vous vous faites prendre pour ce motif... alors pourquoi, maintenant, vous seriez innocent ? Qu'est-ce qui vous aurait empêché de vouloir plus que ces petits vols passés ? » Sourcil arqué, il attendait une réponse, désireux d'exploiter toutes les pistes avant d'en venir à des conclusions hâtives.

@Eli Jiang