`ELLIE` E. KING - song kang

les ambitions ne sont pas siennes, alimentés comme un brasier par les envies de grandeur de ses parents et ses grands-parents. ainé de la fratrie, ellijah est celui sur qui tous les aspirances se déposent. et sans qu’il ne le réalise, on a mué en lui des envies d’excellence, de ses notes jusqu’à son entourage, il ne désire que la perfection. malgré les nombreuses dérives, il continue à vouloir dessiner la fierté dans les iris de ses géniteurs. il désire que tout ce qu’il touche devienne d’or, roi de son monde.

il y’a le tremblement de son index contre le bout de son nez, mouvement discret et difficile à réprimer, trahissant parfois ses besoins de camé quand la solitude siège dans son esprit et l’empêcher de porter son attention ailleurs. goût tout aussi prononcé pour l’alcool et la cigarette, et plusieurs tentatives de sobriété qui ne l’entrainent que vers de plus douloureuses rechutes. garçon d’excès, aux limites vagues.
dans la nuit noire, ses yeux s’ouvrent grands, le corps presque en sueur quand la douleur chronique de son genou l’éveille. silencieuse jusqu’à presque se faire oublier, c’est quand les températures sont les plus basses quand la douleur revient. sa raison lui est pourtant inconnue, il se souvient juste de s’être réveillé avec le chaos dans la tête et le genou violacé.

golden boy, qu'importe ses dérives, il est le sourire-soleil et la paume avenante. comme une aura d'enfant dans le corps d'adulte, il est facile de tout lui pardonner. de trouver des excuses à ses tromperies, de fondre sous ses plaintes. si un mal est fait, il n'en était pas conscient. presque un connard, presque un ange.

son intérêt gravite étrangement autour de celui d'autrui, si ellijah n'en a que faire réellement du destin de sa planète et ou ses habitants, ses parents ont malgré tout poussé son image aux devants des médias, à l'image peu lisse, il fallait souffler de l'humanité. le sourire enjôleurs face à des diverses causes, quelques œuvres caritatives où l'argent sale de ses parents est injecté et où il se présente comme leur parfaite marionnette. peut-être que, lui-même, au final, aime se voir briller dans le regard autrui. alors il s'applique dans ce qu'on lui demande, participe à toutes les mondanités. il s'épuise dans de faux sourires, avant de se terrer chez lui, une bouteille de bourbon méritée entre les doigts.

aucun, ses parents ne permettraient pas la moindre noirceur sur son casier.

+ il se souvient du jappement triste qu'il avait entendu dans le parc ce soir là. l'esprit shooté et ses jambes tenant à peine son poids, il n'y avait plus que quelques mètres qui le séparaient de sa maison, ressemblant plus à des kilomètres. et il a découvert ce petit canidé aux yeux triste, ellijah s'est avachi au sol quand il avait essayé de se baisser pour l'observer et le chiot est venu laper son visage, peu craintif. six ans après, blue est devenu son fidèle compagnon et le confident de tous ses secrets.

- il a enchainé les amours, enchainé les promesses et les déceptions. ils se sont tous terminés de la même manière. ellijah a toujours fini par tromper ses partenaires avec la même et unique personne. et au travers des années, il a compris que ce sera toujours ainsi, pourtant il continue ; à essayer et à blesser. aurélien, son prénom comme gravé sur son épiderme. dix longues années à s'époumoner de son nom, à le fuir et le pourchasser. à le désirer au point d'en oublier le monde et son sens.

la perte de son meilleur ami. il lui arrive encore de revoir son visage, parfois même d'entendre sa voix résonner en boucler dans sa tête la nuit, jusqu'à le faire se sentir fou. il regrette de l'avoir emmené à cette soirée et encouragé à boire alors qu'il ne le voulait pas. il regrette d'avoir pris le volant malgré ses appréhensions. plus que tout, il regrette sa lâcheté. il ne sait pas comment il arrive à recroiser les parents de son meilleur ami et leur sourire et les réconforter, comme s'il n'était pas la source de leurs maux.

il n'est fait ni de noir ni de blanc. il est une âme téméraire et une présence rayonnante, capable de chasser l'ennui qu'importe les moyens disponibles. il n'aime pas faire consciemment le mal.

“Your eyes, now gleaming dark obsidian,
now deep and somber velvet jungle flowers.”

minuit passé, quand les pensées commencent doucement à s'entrechoquer. c'est d'abord un cauchemar qui force ses yeux à s'ouvrir puis la silhouette à ses côtés qui empêche ses paupières de se fermer à nouveau. ses doigts trainent distraitement contre les lignes des muscles, le toucher léger afin de ne pas l'éveiller. parce que ses réveils sont souvent terribles et lui font regretter amèrement chaque nouvelle faiblesse. puis il est une heure passée, il peine toujours à retrouver le sommeil quand c'est son genou capricieux qui se joint à la fête, alors il traine le bras sur la table de nuit, cherche un cachet et l'oubli, grimace quand il le fait passer contre sa gorge sèche. il finit toujours au même endroit, incapable de grandir ou d'apprendre. il se plaint silencieusement, mais supporterait-il le changement ? deux heures passées, finalement, c'est le silence qui l'effraie, alors ses doigts s'enfoncent dans le muscle et essaient d'éveiller la présence à ses côtés. au début, un moment de flottement puis il y'aura les cris qu'il réciproquera, les coups auxquels il répondra. ses lèvres qu'il rendra siennes, malgré le goût de sang contre son palais.