((momokabakh)) black & fawn

BLACK & FAWN Tard. il est bien trop tard pour jouer aux voyous, car l'artiste dans le coin est réputé, voyez-vous ? @momoka mikitani

les pas du molosse se pressent sur le macadam, faisant hurler les griffes dures à chaque foulée. l'air froid relâché par la truffe chaque fois qu'il renâcle s'élève en nappe brouillée jusqu'aux ciels, disparaissant pourtant au dessus de leurs têtes. il s'immobilise enfin, revêtant son manteau fauve et noir de nuit, face au portail oppressant et bien trop haut. la main du maître flatte la courbure de l'échine, se perd sur le tactile du cellulaire, s'enfonce à nouveau dans une poche de fourrure lourde.






le grincement tonitruant relève leurs pupilles dilatées par l'excitation. le chien piaffe et secoue sa robe de suie ; l'homme grince des dents et redresse son menton droit. tu prends ton temps. le reproche claque en premiers mots de la soirée ; le rendez-vous est annoncé. tic tac ((comment fallait-il se comporter ?)).

les fauves sont lâchés. le monstre bondit sur la proie, écrase ses lourdes pattes sous la poitrine et cherche à fracasser son museau contre le visage, remue frénétiquement l'extrémité courte. alpha ! le rappel est sommé, mais rien ne détache le chien de la féline dont chaque courbure attire le regard discret de l'aîné. mais sous la désuétude de leurs masque, sous l'absurdité de la scène, le premier rire tranche déjà lorsqu'h a n s e o l tire sur la laisse, plisse le nez en une ride du lion emplie de joie, esquisse le sourire sans retenue.


salut Mikitani.

BLACK & FAWN Tard. il est bien trop tard pour jouer aux voyous, car l'artiste dans le coin est réputé, voyez-vous ? @Hanseol Bakh

le soupire feule au creux de tes propres tympans et l'estomac gronde d'avoir été soumis à l'ébranlement des sentiments :: la rencontre des lèvres d'un fracas stoïque contre l'atroce vérité de la longue et douloureuse chute de l'ainé ((modèle)). et les traits de la poupée sont tirés d'un périple dangereux et revêlateur loin de la tentation, loin des danses hurlantes que la nuit couvrait de sa bonté égoïste d'être témoin de l'irréparable ; loin d' h a n s e o l bakh.

mais savait-il hanseol de la myocarde fatiguée d'avoir tantôt figé, tantôt pleuré? savait-il que la préparation n'était que singulière et imperceptible pour l'étourdi, pour celui qui n'avait osé posé ses yeux sur les opales félines pour en déceler la plus infime nuance ? était-il de ceux-là ?

et la lassitude du corps à peine esseulé est telle, que les minutes paraissent des heures, que le chemin emprunté milles fois auparavant pour rejoindre le froid de New York city paralysant les paumes et humidifiant les iris devient labyrinthe.

mais c'est les pattes lourdes et piquantes qui font incliner les genoux, la langue adorablement odorante qui caresse le visage et l'excitation d'une première rencontre comme si vous vous étiez toujours connu qui étire les lippes à leur finalité, que les yeux se plissent d'une joie pure, fragile et véritable. la main caresse le pelage rêche, la voix d'habitude si calme se dissimule derrière l'aigüe incapable de feindre le détachement.

salut toi. le regard ne se détache pas du fauve, le sourire ne se décroche pas des lèvres bleutées par le froid. et c'est brisant d'une déchirure volontaire l'étreinte que le regard se relève, de ta hauteur gamine vers lui.


bonsoir hanseol

BLACK & FAWN Tard. il est bien trop tard pour jouer aux voyous, car l'artiste dans le coin est réputé, voyez-vous ? @momoka mikitani

la langue humecte les lèvres en leur centre dans un geste machinal -- et quand il la voit, c'est le goût des siennes qu'il perçoit encore. le souffle se raréfie dans la gorge, compresse les poumons et pousse la main à s'emparer du paquet de cigarettes qui trône dans la poche large. pourtant, le sourire ne sait se décrocher du faciès ; parce qu'elle est féline - mais si chaton quand la voix frôle les aigus risibles et que les yeux se plissent en demi-lune.


la main retombe le long du corps, la tige bicolore est rangée dans le paquet ((elle n'a pas le même goût ((l'a perdu)) quand elle n'est plus aux prémices posées contre la rosée de ses charnues)). tu es belle. ça n'est que pure politesse, n'a-t-il jamais l'ombre d'une envie d'oser de tels mots. mais l'esprit fragile s'entête à parcourir le corps des prunelles, couver chacune de ses courbes à la recherche d'une préparation qu'elle se serait entêtée à pousser à son paroxysme au point de le laisser patienter. et s'il n'en voit aucune, refuse-t-il pour autant de vexer la femme par l'absence de compliment.

comment faire ? doit-il oser le pas vers elle, plaquer sauvagement sa bouche pleine de vipères contre la sienne pour embraser le brasier de leurs désirs inavouables ? doit-il feindre l'indifférence la plus palpable et laisser à leur imaginaire débridé les écarts des conduites passées ? finalement, le pas est esquissé quand le chien retrouve sa place à ses côtés, et d'un bras maladroit, h a n s e o l entoure la taille fine pour rapprocher leurs bustes dans une étreinte maladroite mais sincère. flemme d'attendre demain.

et parce que son toucher enflamme son derme sans même qu'il ne puisse s'y attendre, la peur cavale jusqu'au torse et enserre le palpitant dérouté. alors revêt-il cette autorité détestable dans les pupilles, cette arrogance méprisable au coin des lèvres, cette supériorité discutable dans le grave de la voix. dépêche toi, j'ai froid. on rentre - claque-t-il sous le lobe ; qu'elle presse le pas et se hâte de mettre fin à ces questionnements risibles.

BLACK & FAWN Tard. il est bien trop tard pour jouer aux voyous, car l'artiste dans le coin est réputé, voyez-vous ? @Hanseol Bakh

la chaleur de l'étreinte embrasse la nostalgie et la fait danser du creux de sa main, parcourant l'échine afin de se loger à l'antre gorgé de palpitations nouvelles ((retrouvées)) enfin. les mots sont doux, bien qu'éphémères, et qu'ils brûlent les lèvres pour se recueillir là où le froid chatouille les extrémités et qui la fait rougir de confidences absurdes. toi aussi tu es beau.

h a n s e o l est pressé bien que le temps s'arrête lorsqu'il témoigne d'attentions dérobées, fuyantes que la beauté du tableau a laissé échappé malgré la crainte sévère de vouloir en dire trop, de vouloir créer l'illusion d'une scène parfaitement détestable parfaitement unique qui n'aurait d'autre vocation que s'immortaliser dans un souvenir périssable. Pourquoi tu es si pressé ? As-tu déjà hâte de t'en aller ? La tête se pose doucement sur l'épaule de fourrure glacée et les cheveux viennent chatouiller la finalité de la joue et à cet instant le doute noircit la scène, qu'elle peint de coup de palpitation aléatoires, chatouillant les oreilles d'un bourdonnement sévère.

tu m'as manqué les lippes s'entrainent dans un silence implacable, nécessaire mais la réalité est trompeuse car la palpitation du coeur n'est là que pour réchauffer le corps refroidi et et la coloration carmin des pommettes n'est que la marque apposée par la brise d'une violence délicate. j'aime bien le froid. parce qu'une fois rentrés, je n'ai plus aucune idée de ce qu'il va se passer.

BLACK & FAWN Tard. il est bien trop tard pour jouer aux voyous, car l'artiste dans le coin est réputé, voyez-vous ? @momoka mikitani

l'ordre claque sous la chair tendre du lobe dans un grondement sinistre. mais s'il ne souhaitait que retomber sur ses acquis, retrouver cette capacité délectable de la faire danser du bout de ses doigts par une autorité des plus simples, l'étreinte le prend de court. le souffle se fige, le menton se redresse pour creuser la distance entre les mèches et la peau, le bras relâche la pression pour s'immobiliser contre la taille sans ne savoir où s'ancrer. arrête ça.

arrête ça, Mikitani - hurlent les prunelles tremblantes qui défient le mur d'en face, qui se perdent sous la noirceur des pupilles qui se dilatent. mais les masques se fissurent et la t e r r e u r n'a duré qu'un instant. plus vivement encore qu'à la simple salutation, les ongles mordent le vêtements pour la rapprocher de lui, le visage se noie contre ses cheveux sombres dont il hume l'odeur pour s'enivrer encore. tu m'as manquée - le palpitant susurre mais il l'ignore, le relègue au second plan pour se convaincre d'une sorcellerie soudaine dont il saura se défaire dès qu'il le souhaitera alors. ça te ressemble bien. hanseol murmure, les courbes de ses lèvres relevées par un sourire inexplicable. flemme d'attendre demain je ne pouvais pas attendre demain.

la main délaisse les tissus, longe la gorge avec lenteur (( et dans sa tête, les flashs se succèdent, féroces et fiers )), agrippent fermement le menton qu'il redresse vers le sien. bah alors, t'avais trop envie de me voir ou quoi ? il raille, préférant fuir les assauts incompréhensibles d'un myocarde défaillant. mais les iris accrochent les lèvres, les dévorent d'une anticipation trop prononcée, se détournent soudain d'une volonté de ne rien assumer. c'est ça la vraie Momoka ? j'aurais pas parié là dessus.

BLACK & FAWN Tard. il est bien trop tard pour jouer aux voyous, car l'artiste dans le coin est réputé, voyez-vous ? @Hanseol Bakh

et pouvait-il savoir hanseol de toute l'ironie que le sort te réservait lorsqu'il soumettait le corps frêle à épouser le sien à ce moment précis , à la seconde précise où la longueur de la route avait lassé les iris, le contact des lèvres avait glacé le sang et l'implacable ((effroyable)) vérité avait humidifié les joues. pourquoi maintenant? et savait-il hanseol que tout était question de temps dans cette lutte ridiculeusement tentatrice de savoir qui des deux s'imprègnerait le plus fort à l'âme victime de ses démons rieurs?

c'est vrai. l'aveu est murmuré au bord des lèvres tandis que l'echo risible se plaque aux pensées un peu trop osées car un peu trop douces faisant craindre d'une palpitation de trop synonyme de renonciation anticipée. arrête ça, bakh-
et le menton est relevé comme une main glissée à celle qui s'effondre pour faire perdurer la bataille des âmes esseulées, le menton est relevé pour défier à nouveau, pour honorer la présence et attendre les représailles. le menton est relevé comme pour dire je te regarde parce que c'est la raison pour laquelle tu l'as appelé, et ce sera toujours et à jamais la raison pour laquelle tu l'appelleras.

et il est doué hanseol même s'il ne le sait pas et peut-être même ((surement)) parce qu'il ne sait pas. que c'est toujours à ce moment précis , à la seconde précise que tu es à deux doigts d'abandonner que la sentence tombe, que les iris se gorge d'une pensée démoniaque que tu redeviens toi même par sa faute. je te l'ai dis je suis simplement fatiguée. les orbes d'orgueil viennent combler le v i d e et ne détournent elles pas le regard plongé et dévorant des lèvres. et c'est car la myocarde se réinjecte soudainement de cette puissance sauvage par la seule affirmation palpable et véritable qu'il te regarde et que tu te sens à nouveau vivante que les canines effleurent bien avant la tendresse et la chaleur du souffle la lèvre inférieure, qu'elles agrippent douloureusement puis qu'elles relâchent d'une lenteur soudaine laissant passer le murmure. Qu'est-ce que tu dis, tu n'as rien vu. Et le corps est délaissé, le pas est pressé, la distance est calculée. tu viens?

un geste de toi, c'est tout ce qu'il me fallait.

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la provocation découle du sourire, longe les babines toxiques relevées en leurs coins avec une suffisance détestable. les ongles s'impriment sur la peau, suffisamment pour piquer, pas assez pour marquer. pourtant, jusqu'au plus lointain des prunelles, ne brille jamais que la sincérité d'une affection qu'il lui porte en ce soir, et la bouche rosée est soigneusement évitée de crainte d'en subir les tortures enchanteresses. et l'organe manque un battement, s'étreint un instant lorsque la fougue imprègne le corps jumeau de toute son essence -- lorsqu'elle délaisse ses failles pour retrouver le luxe de sa couronne. alors, davantage encore, plisse-t-il ses paupières et fronce-t-il la pointe du nez dans un plaisir visible, claquant une menace silencieuse entre ses dents au plus proche de sa tempe. tu m'as véritablement manquée.

alors montre-moi - le ronronnement est bas, singulier et néanmoins puissant quand la paume la rapproche encore de son thorax. juste une pression de plus avant qu'elle ne s'échappe et ne lui refuse sa présence, ne prenne son indépendance pour danser loin de ses doigts, loin de lui.
stagne-t-il en arrière, hanseol, une arcade levée et arrondie par l'impertinence de la scène. la laisse est raccourcie, rappelle au pied le molosse - l'autre main plonge dans le manteau de fourrure fauve. les secondes passent et, enfin, encore, le rire s'élève en silence quand il lui emboîte le pas ((la langue glisse au centre de la lèvre ; il se pourlèche les babines à l'idée de la voir jouer)).

mais n'est-elle seulement qu'en train de s'approcher de la porte que, prédateur, le bras s'enroule encore à la taille pour coller le dos au torse ; les lèvres fondent à sa nuque, les dents s'enfoncent dans le cou pour punir l'audace (( pour signer son refus de la voir s'éloigner une fois de plus )). à quoi tu penses ? les mots s'écrasent à son derme dans une brûlure vive, les mèches chatouillent sa mâchoire mais plutôt qu'accentuer leur terrain de jeu nouveau, les phalanges effleurent les siennes, les doigts cherchent à trouver les siens. allez, dépêche toi. laisse moi juste quelques secondes de plus, de toi, avant qu'une nouvelle lutte ne s'encre sur la page déjà raturée de toutes parts.