Tomseol // Until the unknown

L’attente est longue, quasi plongé dans le noir le gamin attend que son fidèle compagnon arrive pour que la vérité éclate au grand jour. Il lutte chaque instant avec l’envie de lui faire manger le bitume, que ses dents rayent le parquet. M O M O K A M I K I T A N I encore une fois quand il y pense il en rit, elle lui aura bien tout pris depuis le début. L’amour quasi inexistant de sa famille, le nom , l’héritage. Heureux qu’il était Tom d’avoir réussi à trouver un équilibre dans cette nouvelle vie mais comme à chaque fois le karma lui rappelle qu’il devra sans doute toujours tout partager avec elle, et même lui . Jalousie mal placée ou lassitude extrême de devoir toujours s’efface il s’amuse avec ce bracelet synonyme pour lui de renouveau, l’amitié fragile qui ne tient qu’a une (( perle )). Il attend que l’ennemi revienne qu’ils puissent s’expliquer.

La porte s’ouvre sur l’ami qui avance à pas de loup, Tomo ne bouge pas assis sur le canapé dans un geste quasi théâtre digne du meilleur parrain de mafia. Hans Junior allume la lumière que je puisse voir le visage du chien dit-il d’une voix grave alors que l’autre chien est à côté de lui sur le canapé. Il l’observe de ses yeux perçant cherchant la moindre parcelle de culpabilité.

les mots sont cinglants lorsque la porte est poussée ; ils sont lourds de sens et de mépris, viennent comprimer le cœur dans une cage thoracique étroite. pourtant ne se contente-t-il que de garder le silence, h a n s e o l, les épaules lourdes de ses tords et de ses mensonges ((le myocarde lourd de ces messages et cet adieu)). incapable d'afficher la moindre supériorité sur ses traits encore juvéniles, incapable de prétendre cette arrogance-signature qui bande les muscles de la mâchoire dans un rictus prédateur, il ne fait que longer le mur jusqu'à la cuisine ((et ça brûle au creux de la gorge, cette boule qui refuse de s'en aller aussi aisément que m o m o k a)). mais avant d'atteindre la nouvelle pièce, les foulées se rétractent, et il laisse tomber son front sur l'épaule du garçon, les bras autour de sa gorge et l'estomac plaqué contre le dossier du canapé. ne m'abandonne pas, toi non plus. trois secondes, ou peut-être quinze minutes - il ignore tout du temps qu'il lui aura fallu pour trouver le courage de se redresser sans ne laisser filer les reniflements de l'enfant que les émotions submergent, qui voulait jouer sans se soucis des répercussions mais ne fait jamais que les recevoir en plein visage au jour suivant. en peu de temps, le whisky est posé sur la table, accompagné de deux verres sitôt remplis dont il tend l'un à son colocataire ((et il l'espère : a m i)). rappelle-toi. chill d'abord, et après tu me casses la gueule si mes réponses ne te conviennent pas, mais laisse moi parler.

La lumière s’allume et le visage est plein d’effroi, l’un comme l’autre ne semblent pas aller bien. Au final il n’a peut être pas besoin de parler tant que ça pour comprendre que non rien ne va. Est-ce qu’il se sent lâche d’avoir fui ? Peut être qu’il a fait plus de mal que de bien. Son cœur se serre à cette vue étrange. La faiblesse d’un homme qui pourtant lui semblait plutôt invincible. Il déglutit et ne dit rien, il ne bouge pas non plus il laisse le silence bercer ses peines ne voulant pas en rajouter plus.

Puis le calme revient un peu, le verre se remplit d’amertume et de question. Il hoche la tête signe qu’il ne parlera pas de toute manière pour le moment il n’a juste rien à dire. Il prend son verre et le boit déjà sans attendre, faut-il avoir l’esprit un peu plus embrouillé avant d’écouter les paroles de celui en qui il avait confiance. Peut-être est-ce le début de quelque chose, ou la fin d’une histoire. Dans les deux cas Tomoaki sait qu’il en sera le grand perdant.

il ne sait pas par où commencer -- parce qu'il ne voudrait rien dire, parce qu'il voudrait être un enfant qui n'a pas à confier ses erreurs, qui est pardonné sur l'instant et pris dans les bras pour être bercé. parce qu'il voudrait être le seul coupable de cette affaire et la savoir s'en tirer la tête haute et le menton droit. il ignore tout des mots qui devront outrepasser ses lèvres rongées par la culpabilité, encore parfumées de son goût sucré et mentholé. et le silence de tomoaki est lourd de sens ((il voudrait qu'il hurle, comble la pièce et ne lui laisse pas la possibilité de s'exprimer. finalement, aurait-il dû se laisser attraper et abîmer)). je... il soupire, tend la main vers le canidé qui refuse de bouger de son oreiller douillet ; alors il la rectracte, la glisse dans ses cheveux ((et sous ses yeux, ce sont les flashs qui dansent -- il se souvient de la façon dont elle aimait les agripper lorsqu'elle perdait le souffle)). avant tout, promis, sur la tête de mango, j'ai pas couché avec ta sœur. et pourtant, ça n'était pas l'absence d'envie qui avait prédit cette décision. je... en fait putain, pose tes questions, dis moi un truc, c'est affreux là. qu'il grogne dans un gémissement plaintif, portant le verre à ses lèvres ecchymosées.

Jamais il ne l’a vu dans un état aussi fébrile, pour quelqu’un qui n’a visiblement rien à se reprocher il est trop tard pour faire machine arrière, plus de place aux doutes seulement à l’explication qui tarde trop à venir. Pourquoi est-ce qu’il ne parle pas ? Cela aurait été plus facile pour lui d’entendre j’ai baisé ta sœur entre le fromage et le désert mais la vérité semble être bien différence. L’empreinte de Momoka surement trop présente encore dans les esprits. Le ton est détaché, neutre. Il n’a même pas envie de s’énerver la colère semble être mise de côté pour une lassitude apparente. Je n’ai pas spécialement de questions à te poser, juste je te vois dans cet état, tu as carrément fuit ton taff pour ne pas me croiser, j’aimerai comprendre pourquoi tu me baratine depuis tout à l’heure. Le mensonge Tom il n’aime pas ça. Il prend une profonde respiration avant d’avouer Je veux pas que tu tournes autour du pot ni même que tu essaie de trouver des subterfuge ou je ne sais pas quoi. Balance juste la vérité brut Qu’au moins ils sachent tous les deux.

les mots ne sortent pas, sont coincés au dessous de cette boule qui écartèle la gorge et assèche la bouche. la langue racle le dessous des incisives dans un réflexe nerveux, l'œil gauche cligne et se plisse sous l'incommodité. ce sont les tics et les tocs nerveux qui le submergent, quand l'ongle du pouce se pose sur la lèvre pour en être fendu de dents affutées. d'accord. mais avant ça, sache que mikitani fe- il se reprend : à quoi bon user des mots distants lorsque son corps roulait encore sous le sien il y a peu ? appelle-moi m o m o k a. momoka n'est pas en tord, je suis le seul coupable. c'est un aveu à demi-mots qui vient se noyer dans la gorgée de whisky qui pousse à la grimace lorsque le coca n'est pas là pour le diluer. tu sais, je lui parlais de temps en temps avant, mais c'était depuis Dare et la rhc. il n'y avait rien, c'est presque si j'oublais qu'elle existait. mais un soir, j'allais mal, j'avais besoin de prendre l'air, et elle aussi. c'était un peu bête, c'était même carrément idiot, mais on a fini tous les deux à la plage hors de New-york. le récit est brouillon - il lui semble à des années de ce présent chaotique, pourtant si proche. depuis, on se parlait presque chaque jour. je ne voulais pas te le cacher, je n'avais rien à cacher d'ailleurs : c'était pas quelque chose de bizarre, je m'en moquais que tu le saches. Mais c'est elle qui ne voulait rien dire. et à partir de là, j'ai déconné, tout le reste c'est ma faute et elle n'y est pour rien. ne sois pas en colère contre elle, ne lui en veux pas.

L’envie de tout envoyer en l’air lorsque la vérité éclate, elle est bien pire que ce qu’il pensait. Il aurait accepté un coup de foudre, il aurait compris une sorte de jeu de flirt mais par une relation tissée ainsi dans son dos alors que lui ne savait rien de tout ça. Il pensait qu’il c’était rapproché de sa sœur mais ce n’était que pour lui qu’elle était là. La faute est partagée parce qu’il y a cru aussi un peu Tom qu’il était assez intéressant pour garder un ami dans sa vie. Mais alors que le silence avait éloigné les deux âmes c’était vers quelqu’un d’autre qu’il se tournait.

Deux personnes qui se parlent niant ainsi toute relation, prenant le gamin pour un clown de bas étage. Les mots ne sortent pas, seul son regard se fait sincère teintée d’une tristesse non dissimulé, il n’est personne pour juger les sentiments de quelqu’un pourtant il n’approuve pas, il ne veut pas être mêler à tout ça. Depuis combien de temps ? Le tableau est dramatique il a l’impression d’être l’homme victime d’infidélité alors qu’il n’en est rien. Si il y’a bien une chose dont je suis certain sur ma sœur c’est que jamais elle ne voudra qu’on assume ses actes à sa place. Pourquoi être près à endosser toutes les responsabilités ? Pourquoi Hans ne la joue pas comme d’habitude ? Il ne le reconnait pas et c’est bien le plus terrifiant.

les questions traversent son propre esprit et face à la déception qui teinte et voile le regard de tomoaki, ce sont ses propres prunelles qui se gorgent de regret. le verre se vide d'une nouvelle gorgée infime, mais suffisante pour effacer son goût et le remplacer par la rudesse d'un alcool brûlant. je ne sais pas vraiment. il n'aurait pu être plus sincère, incapable de dater le début de leurs tourments. avait-ce toujours été comme ça, cette nuit n'étant qu'une conclusion absurde à une histoire qui ne l'est que plus ? ou tout cela n'avait-il réellement commencé qu'au matin d'une cigarette consommée ? je n'assume pas pour elle. tu voulais la vérité et je te la donne : tout est de ma faute. ne lui en veux pas. au début, on se prenait la tête, ça n'avait aucun sens. c'était même pas de l'amitié, j'avais juste l'impression... j'sais pas. qu'on ressentait les mêmes choses dans nos vies, et qu'on pouvait se comprendre sans vraiment se parler. sans vraiment s'apprécier. je crois que ça fait trois ou quatre jours que ça a changé. depuis qu'elle est venue ici alors qu'on avait bu, en fait. hanseol plonge ses dents au centre de sa lèvre inférieure, en mordille les mots sous la culpabilité des mots qu'il s'apprête à énoncer. ceux qu'il n'avait jusqu'alors pas compris, pas réfléchis ; ceux qu'il n'était pas prêt à assumer. c'est ce soir là qu'elle m'a plu, je crois. réellement, j'veux dire. et il le sait, qu'il prend le risque le plus crucial de cette soirée. mais il a besoin de lui ((ne m'abandonne pas)) plus que jamais, parce que le cœur est lourd et tiraillé. les doigts se mettent nerveusement à jouer avec l'élastique d'un bracelet enfantin, celui qu'ils ont façonné à deux malgré leur âge, et dont il ne se départit pas malgré qu'il se mêle parfois à celui d'argent qui le surplombe. mais j'ai tout arrêté ce soir. tu m'as fais flipper, et je voulais pas que tu me détestes. j'avais pas envie de te perdre toi. les épaules sont lourdes, les lippes longées dans le verre qu'il massacre de ses gorgées. ne rie pas de mes mots, c'est si dur de s'exprimer.