(rp flash) fallin' | bambeol

Le cœur défoncé, éventré. Tu ne vivais, ne pensais qu'à elle. Elle. Ce double dans le miroir. Ce fragment d'âme envolé, tu te sentais dépossédée. Ton existence las de son absence. Elle te manquait, cette joie qui emplissait ta vie, ne laissant que l'ombre. Froid, lugubre. Mais dans les locaux de la CSF, tu sentais la chaleur de l'être humain, la douceur des sourires de ceux dans le besoin, et tu parvenais à apaiser ta peine, un peu. Tu préparais ta tournée de maraude, ce sac à dos construit machinalement, ta marche automatique alors que tu le mettais sur le dos. Et c'est sans faire attention que tu rentrais dans cette personne sans douceur. Tu te reprenais, attrapant la personne par le bras, t'excusant de l'offenser autant. Oh pardon, j'suis désolée, j'étais perdue dans mes pensées. Tu le connaissais que de vue Hanseol, mais autant dire que la première approche était totalement merdique.

nombre de détails sur un certain dossier lui échappaient encore. la refonte des associations en collectifs faisaient peser sur ses épaules des responsabilités qu'il n'avait ni étudié, ni même été mis au courant de l'existence jusqu'alors. pour la quatrième fois de la semaine, frustré de ne pas parvenir à tirer cette affaire d'adoption louche au clair malgré l'aide de Leslie, il déambule dans les couloirs d'un pas rapide pour rejoindre son bureau. et c'est à l'angle d'un couloir qu'il se prend de plein fouet une femme qu'il reconnaît pour l'avoir croisée de temps à autres, frottant son épaule endolorie par l'impact. c'est rien... il grogne et siffle entre ses dents d'un ton trop brusque pour être sincère, mis de mauvais poil par les derniers événements. il se rattrape cependant en se rappelant son statut, et peinturlures sur ses lippes un sourire faussé. Bambi Beck.. Bickerman, c'est ça ?

Amer. Il l'était. Pire, tu sentais l'hostilité émanée de lui alors qu'il se frottait l'épaule. Probablement un peu chochotte sur les bords ou est-ce que c'était toi qu'étais devenue insensible ? Tu levais les yeux au ciel, ne parvenant pas à te retenir, et pire encore sa mauvaise humeur était contagieuse, t'avais pas vraiment besoin de ça ces derniers temps. Toi, dont les mots étaient si durs à prononcer. Son sourire faussé, tu le lui rendis, en forçant le tien. Beckman. Le reprendre était nécessaire, puis merde, ça faisait plus deux ans que tu trimais ici, il connaissait toujours pas ton nom ? La classe Hanseol, internationale. Tu ne pus t'empêcher de réprimer. même au bout de deux ans, vous ne connaissez pas mon prénom. Tu t'apprêtais à partir sans rien dire d'autre, offusquée, mais tu sautais sur l'occasion pour rebondir. Et puis c'est pas le lieu approprié pour la mauvaise humeur, y'a des gens qui souffrent ici, et qu'on besoin d'un sourire. Même forcé. Il avait l'air de tout, sauf d'un mec abordable, et ça te rendait triste. Pour eux, pour toi.

ça pique ; ça pique et ça fait mal, quand une bénévole lui rappelle ses tords en tant que vice-président, et président du pôle de la rhc. ça brûle et ça reste en travers de la gorge, quand on lui rappelle qu'ici, tous étaient logés à une enseigne bien supérieure que ceux dehors, et qu'il n'avaient aucunement le droit de se montrer de mauvaise humeur. alors il soupire, ravale difficilement sa colère naissante alors qu'il ne souhaiterait qu'exploser, remettre à sa place cette femme et continuer son chemin. il y a beaucoup de monde ici, j'ai du mal à me souvenir des noms de tout le monde. encore davantage de ceux avec qui je travaille rarement. il pince l'arrête de son nez, et sa main remonte encore jusqu'à ébouriffer ses cheveux dans un geste machinal et nerveux. et ils ont aussi besoin de personnes en face qui font équipe et ne se tirent pas dans les pattes à peine les premiers mots échangés. il aboie férocement, piqué au vif par sa remarque. il serre les dents, crispe sa mâchoire et, contre toute attente, souffle à nouveau longuement. excusez-moi. je me suis levé de mauvais poil. j'allais prendre un café avant de m'enfermer bosser sur un dossier - je peux vous en offrir un ? et il tente un véritable sourire, quoique de travers, désireux de ne pas faire régner la hargne et la rancoeur dans ses rangs.

Pique mortelle, telle la veuve noire de sa mâchoire acérée. Tu brûlais, tu ressentais cette tension émanant de lui. Comme s'il se consumait lui aussi. La vie ne semblait pas vous épargner de son amertume. Tu pensais pas être animée d'une quelconque force en ce moment Bee, pourtant, tu prononçais plus de mots en sa présence qu'auprès des tiens. Tu soupirais à sa réponse, mourant d'envie de lui rappeler cette maraude que vous aviez fait un soir, comme si l'oubli était si aisé. Alors pourquoi tu ne parviens pas à l'oublier Bee ? Dommage, j'suis sûre qu'on aurait fait de bons partenaires. Oui parce que ce soir, vous aviez bien rit. Mais lui semblait avoir réduit cette maraude à néant. Puis tu notais la perspicacité de ses propos. un point de marqué. mais fallait pas grogner aussi. Il avait été peu agréable, et tu lui soulignais ça. Ton sac pesant une tonne, tu le posais brièvement à tes pieds, remettant tes cheveux dans une queue de cheval impeccable. Puis il t'invitait à prendre un café, et nul doute que tu fus surprise Bee. Tu levais un sourcil, mais tu ne pus refuser. Wow, le revirement de situation. Mais je peux pas refuser. Et bizarrement, tu t'avouais à une proximité. et tu peux me tutoyer, j'suis presque sûre que je pourrais être ta sœur. Sœur de ce monde en tout cas.

à mesure que les mots s'enchaînent et que l'animosité s'éteint sous les jets d'une amabilité bien pensante, l'esprit d'hanseol se met à travailler. les engrenages et les rouages tournent - parce qu'il dégage d'elle une familiarité qu'il ne saurait comprendre, ne saurait cerner. comme le souvenir d'un ancien temps, la douceur d'une ancienne vie. alors il soupire, les épaules se détendent, et il commence à marcher vers la salle de repos où trône la cafetière à dosette. désolé, j'ai l'habitude de vouvoyer les gens ici. mais c'est vrai que maintenant que tu le dis, tu fais relativement jeune. t'as quoi, dix-huit, dix-neuf ans ? ce sont des questions de politesse pour briser la glace, la gêne l'incommodant encore. mais alors qu'il arrive dans la salle désirée, qu'il attrape des tasses et insère les dosettes dans la machine, un éclair vient le frapper de plein fouet et la honte fait peser sur ses épaules un poids insoutenable. je suis désolé Bambi. il se passe tellement de choses en ce moment... j'ai besoin d'un certain temps pour mettre mes neurones en marche. et il lui offre un pauvre sourire, se souvenant maintenant clairement du contexte et de leurs échanges, lui tendant la tasse fumante. comment tu vas depuis le temps ?

Tu le suis Bee, comme si toi aussi t'avais besoin d'un endroit pour prendre le temps de vivre, ivre de ressentir à nouveau ce qu'étais de parler sans avoir peur des mo-aux-ts. Il t'inspirait la confiance Hanseol, malgré l'accroche des premiers instants, il brisait la glace en ton sein, libérant une parole bien trop étouffée. douleur silencieuse accrochée à ton âme. Tu le suis comme s'il guidait tes pas, et ta carcasse se posait lourdement sur une chaise, tout comme ton sac glissant sur le sol. Le corps frêle bien trop pesant ce soir pour être délicat. Les céruléennes cernées, t'étais épuisée, et nul doute que le café qu'il te proposait était le Graal de ta soirée. Tu rebondissais sur ses propos, sans te sentir attaquée. 20 ans. Mais c'est qu'un chiffre après tout. En ton sein, t'avais l'impression d'avoir une cinquantaine d'années, tellement t'étais bouffée par le chagrin, par la haine de cette vie. Il s'excuse, mais dans le fond, avait-il réellement besoin de le faire ? N'étais-ce pas à toi de t'excuser pour ta maladresse, pour les mots durs. Tu haussais les épaules, et tu le gratifiais d'une énorme sourire. Ne t'excuses pas, en ce moment, c'est l'apocalypse. J'm'excuses aussi, pour la violence de mes mots. de mon âme. T'étais de celle qui se remettais sans cesse en cause, à tord ou à raison. Mais étrangement, cette discussion délivrait ta parole, et tes ressentis, plus fluide, plus simple. Comme s'il était cet ange gardien prêt à secouer ton âme désabusée. Il te tendait cette tasse salvatrice, dont la chaleur embrasait tes doigts, et tu répondais instinctivement. Je vais bien. Mensonge éhonté d'un myocarde à l'agonie. Mais tu ne peux annoncer la mortelle vérité. Alors tu rebondis immédiatement, ne pouvant laisser place à un questionnement. parce que ton physique douloureux te trahit. Et toi ? Comment vis-tu ces dernières semaines ? Un mal pour un mal, tu savais qu'il éluderait probablement la question, mais dans un désir altruiste, tu te devais de lui demander.