When i heard the thunder, i could feel the rain.

c'est dans chacune de ses foulées qu'il perçoit le temps qui passe et change drastiquement son corps malgré lui. à l'aube de sa vingtaine, il ne lui fallait que quelques heures de sommeil et un bigmac pour se remettre d'une soirée arrosée ; cinq ans plus tard, ce sont une journée et demie qui lui retournent encore les trippes et font persister cette sensation de nausée. en apercevant le bâtiment de @Côme Reynolds, Hanseol écrase la cigarette sous sa chaussure et s'empresse de taper le digicode. il pourrait se diriger les yeux fermés, si seulement le simple fait de clore les paupières ne faisait pas tourner le monde autour de lui. une fois arrivé devant la bonne porte, il toque deux fois et abaisse la poignée, s'engouffrant dans son deuxième chez lui en retirant déjà son masque et sa capuche. Yo Reynolds.

blasé, soulé, énervé; y a tout qui se mélange en lui - comme un mauvais cocktail molotoff prêt à exploser et tout ravagé. le téléphone est bazardé dans le salon comme une merde alors qu’il passe une main rageuse dans ses cheveux clairs. ça cogne fort dans le thorax, à se sentir délaissé, presque abandonné par ceux qu’il considérait être ses plus proches amis. reena l’évite, hanseol vit sa meilleure vie. la langue qui claque contre le palais, c’est un verre de whisky pur qu’il s’avale, à s’en brûler le gosier et se ravagé les nerfs. « tous des connards » qu’il marmonne, en tapant le cul du verre sur le plan de travail. et il ne sait pas, c’est quoi le pire. hanseol qui n’est pas là, où qui se trouve être à côté du premier mec pour qui il a ressenti quelque chose et qui la soigneusement rejeté ? ricanement froid, c’est un regard glacial qui se pose sur la porte qui s’ouvre; les yeux se lèvent vers le ciel avant de se détourner. « quel bon vent t’amène dans mon humble demeure ? » ça pique. il est blessé.

l'accueil n'est pas le plus chaleureux qu'il ait connu, et hanseol fronce les sourcils, plisse le bout du nez qui vient dessiner des rides félines à ses pourtours. le pouvoir de l'amitié ? - qu'il tente d'une voix sur-aigue, brandissant une baguette invisible dans les airs. il hausse néanmoins les épaules, presse le pas pour venir glisser ses bras autour de la taille de son meilleur ami et nicher la tête sur son épaule. pourquoi t'es d'une humeur de chien ? on t'a forcé à tourner dans une pub pour des kinder bueno ? et il s'inquiète malgré tout, le sourcil haussé alors qu'il profite d'une étreinte avec son aîné, laissant tomber les barrières et la pudeur à ses côtés.

@Côme Reynolds

le soupir s’échappe, incapable de rire à l’allusion. l’amitié à bon dos. et si de nature, l’enfant temporise, c’en est trop pour ce aujourd’hui. le vase déborde. la langue pousse la joue dans un signe nerveux. ne répond guère, le silence est de marbre. surtout lorsque les bras encerclent la taille. si d’ordinaire, les étreintes sont accueillis avec le sourire, il n’en est pas le cas ce soir. à avoir l’impression d’être une case à cocher dans un emploi du temps occupé - et quand bien-même l’est-il de son côté, il prend toujours le temps d’être présent. mais, le dernier contact ayant viré presque dramatiquement laisse encore un goût salé sur le bout de la langue. « très drôle. » qu’il laisse entendre en se redressant. « et toi, ton humeur est soudainement mieux grâce à eux ? » le regard en biais, il serre la mâchoire. conscient que c’est une crise de jalousie qu’il est en train de faire, mais qu’est-ce qu’il peut faire ? il a déjà perdu reena, il est absolument pas prêt à voir partir hanseol pour d’autres compagnies.

ah, on en est là - il grogne alors que les bras se décrochent, et qu'une main rageuse glisse dans ses propres cheveux. les yeux roulent, s'ancrent sur le plafond et retombent sur lui dans une œillade contrariée. bah écoute, sincèrement, ouais. eux, ils me prennent au sérieux quand je vais mal et ils font pas tout pour se foutre de ma gueule. - parce que ça non plus, n'était pas encore digéré de son côté, et le dernier échange avait été difficile à vivre. il voulait se confier, être écouté, non pas ridiculisé et dénigré. fais péter le café, j'en ai besoin.

c’est comme une claque, à secouer la tête lorsqu’il se détache de lui. les reproches fusent; et il sert les poings côme. « yeah, c’est moi l’méchant, c’est bien connu » qu’il grogne. à se demander ce qu’il pouvait faire en ces lieux s’ils étaient tellement mieux. le visage se tourne, incapable de le regarder. « fais le toi-même, t’as pas besoin de moi apparement » certes, il avait ses tords, mais, d’être placé au rang de celui qui n’en a rien à foutre passe mal. il avait essayé d’être là, mais il s’était heurté à un mur. en aucun cas n’avait-il voulu faire de peine ou quoi que ce soit. se reculant, l’acteur se jette sur son canapé, n’a que faire de son image. « si j’suis un mec qui s’fout de ta gueule, pourquoi venir me voir après tout ce temps ? »

en même temps, qui veux-tu que ce soit. il siffle entre ses dents en ébouriffant rageusement ses cheveux, refusant de remettre son propre comportement des derniers jours en question. et alors que son meilleur ami s'enfonce dans le canapé et le délaisse, il attrape une tasse et se sert un café, les gestes emplis de colère et brusques. bah j'sais pas, j'me suis dit que j'allais pas t'en tenir rigueur et qu'on pourrait se voir, mais visiblement tu comptes me casser les couilles donc je prends mon café et j'me tire. les mots sont des aboiements, et il darde son regard noir sur son aîné. tu me fais quoi, Reynolds ? un caca nerveux, une crise de jalousie ?tu peux me reprocher de pas avoir envoyé de message, mais je crois pas t'avoir souvent vu le faire non plus. la gorgée brûle la langue et il grimace, s'empressant de souffler sur la tasse par la suite, le bas du dos contre le plan de travail.

évidement, les reproches sont généreusement donnés. pas un regard posé sur l’être énervé; et tant pis, si ce soir, ils se prennent la tête, les choses ont besoin d’être dites et entendues. un ricanement froid s’échappe, le visage se tourne vers la baie vitré. coeur battant dans le thorax. « quelle générosité » qu’il cingle. la respiration trop forte. « enjoy » qu’il siffle. à se sentir comme une oeuvre de charité, plus qu’un véritable ami. « peut-être parce que t’es trop occupé à vivre pleinement ta petite vie ? ou vivre avec mikitani, et que même quand c’était le cas, ce n’était jamais le bon moment. » à se souvenir des maux qu’il avait, quand lui même était blessé à côté. pourtant, n’a-t-il jamais fais payer son humeur massacrante, jusqu’à ce soir. la blessure est profonde, un peu plus, depuis qu’il se rend dit qu’il a préféré être avec lui, plutôt que d’habiter ici. « désolé si t’as eu l’impression que je me foutais de ta gueule, c’était pas le cas. j’savais juste pas comment te parler - ça fait des jours qu’on se voit pas, je t’ai proposé qu’on se capte, t’as toujours refusé et à côté, je vois que tu vis ta meilleure vie avec eux. et là, soudainement, tu te rappelle que j'existe et j'dois t'accueillir à bras ouverts ? alors, ouais, désolé de me sentir comme une merde et de me demander si notre amitié tient le coup »

les mots, toujours les mots, les mêmes mots. ceux qui hurlent dans une froideur évidente, qui cherchent à charcuter d'une lame émoussée ; parce qu'ils n'ont pas besoin de hurler et s'insulter pour se faire mal et que même les paroles les plus simples percent le cœur pour tous les sous entendus qui vont avec. mais tu veux quoi putain, Reynolds ? Si j'étais venu vivre ici, alors quoi ? j'aurais même pas eu la possibilité de décompresser que tu m'aurais pris la tête avec tes conneries à deux balles, t'aurais voulu qu'on sorte tous les soirs, tu m'auvais gavé aves tes histoires à la con, et j'aurais pas eu deux minutes pour souffler. les yeux sont assassins, mais la nouvelle gorgée de café calme temporairement les ardeurs. effectivement, si t'es pas capable d'accepter que je connaisse d'autres gens et ai d'autres potes, c'est que notre amitié est en carton et va falloir t'y faire. parce qu'il n'était pas en tord, jamais ; et qu'il était bien trop dur pour lui d'admettre être à l'origine de nombreux problèmes. vas y, crache ce que t'as sur le cœur. Tomoaki ouin ouin, et quoi d'autres, je t'en prie ?