A mirage of the past (Ezio & Ezeckiel )

Notre vie est comme un mur, chaque brique une nouvelle aventure. Et on construisait ce mur qui parfois s'effondrait à cause d'un échec. Une brique qui se fissurait, on en construisait une autre ensuite. Un très grand mur et ma vie étaient un de ses grands murs, mais malheureusement, il était bien trop fissuré à cause de toutes ses épreuves que j'avais dû affronter tout au long de ma vie. Je pensais en avoir fini, mais le destin en avait décidé autrement. La présence Ezeckiel venait chambouler. Cette brique qui était si noire, aussi sombre que mon âme. Et pourtant, en un seul touché, il venait de faire revivre cette lumière au fond de moi. Mais il ne me reconnaissait pas et pour la première fois, j'avais peur. Il était bien vivant et pourtant, j'avais cette impression de le perdre à nouveau. Comme si, que tout mes souvenirs étaient en train de s'envoler à nouveau. Il voulait me raccompagner chez moi, c'était une bonne idée. J'avais besoin de retrouver cet endroit qui était normalement sécuritaire, dans lequel je me sentirais en sécurité. Et surtout, tenter de retrouver mes esprits, car là, j'étais perturbé. Ez' avait toujours eu cet effet sur moi. Le premier à faire battre mon cœur, le premier homme dans ma vie et le premier qui avait brisé mon cœur sans le vouloir. L'air frais qui frappait mon visage, marchant doucement me posant encore et encore des questions. Est ce que c'était une bonne idée de le laisser partir une fois qu'il m'aurait raccompagné. Ce soir était sûrement une chance de le voir après tant d'année, j'allais sûrement ne plus jamais le revoir ensemble.

Ce besoin de lui montrer que je ne mentais pas. Lui montrant une des nombreuses photos de nous que j'avais gardé en mémoire dans mon téléphone. Une photo normale, qui pourtant montrait l'amour entre nous. Moi-même, je n'arrivais pas à me reconnaître sur cette photo, j'avais bien changé depuis ce jour-là. Baissant le regard alors que je venais entendre ce ton de voix, glacial et si froid. Reculant d'un pas ne le reconnaissant pas. De simples mots qui venaient me briser encore plus. "En fait...Je vais rentrer tout seul." Croisant mes bras serrant les poings, la colère qui montait en moi. Pas contre lui, mais plutôt contre le destin qui se jouait de moi. Voulant me faire souffrir encore plus. Cette envie de crier tellement fort. Cela faisait encore plus mal. N'osant même plus croiser son regard.

Cette photo, c’est le truc le plus perturbant que t’as eu à regarder : tu reconnais sans même reconnaître les personnages de cette mascarade. Tu le vois bien, t’es pas abruti : les mêmes tatouages, les mêmes traits. Tu peux pratiquement entendre ton rire s’envoler dans les airs en observant les airs heureux. La mélodie du bonheur sur une photo. Tu te vois, sans te reconnaître : tu ne te connais plus vraiment non plus, du coup ça rend les choses floues. Le ton de ta voix et cette phrase, aussi tranchante qu’un coup de poignard dans le ventre, sortent sans même que tu n’aies vraiment réfléchi : tu vois la chose en face de toi, la situation dans laquelle tu es. Mais la vérité est bien trop violente, irréfléchie pour toi. Alors tu préfères nié. En bloc. Tout. Et te renfermer : c’est ce qui arrive bien trop souvent depuis ta sortie de l’hôpital : la rééducation, l’apprentissage, les situations, les souvenirs … Toutes ses petites choses que tu refuses, pour finir par te renfermer sans plus rien dire.

Mais tu t’en veux. Quand tu vois la réaction de l’autre, qui ne comprend pas pourquoi tu es comme ça, tu t’en veux d’avoir été trop froid. Pourtant, tu ne dis rien pour le rassurer : quand il t’affirme pouvoir et vouloir rentrer seul, tu acquiesce seulement. Mais t’as pas envie de le laisser comme ça : parce que cette photo, elle te relie à quelque chose que tu veux atteindre. Alors … Tu attrapes son téléphone et dégage la photo de ta vue. Tu entres ton numéro, te bipe et lui rend finalement l’appareil. « Envoyez-moi un message quand vous êtes arrivé. Je ne veux pas qu’il vous arrive quelque chose sur la route. »

Et tu n’as pas laissé le temps au garçon de parler que tu as mis tes écouteurs et repris ton footing. S’éloigner de son passé. Fuir l’inconnu.

Je n'aurais peut-être pas dû lui montrer cette photo. Le choc avait dû être trop brutal, je venais de m'en rendre compte quand il avait pris cet air froid. Je ne le connaissais pas comme ça, du moins, pas envers moi. Je savais très bien quand il prenait cet air froid, et souvent, c'était pour me défendre ou encore quand il était en colère et qu'il perdait le contrôle de la situation. Et c'est ce qui venait de se passer. Moi qui rentrais dans sa vie , qui venait lui dire qu'on se connaissait et qui lui montrait une photo de nous. Mais, pourquoi le destin avait décidé de me faire autant de mal. Car oui, c'était clairement mon ressentiment en ce moment. La douleur dans mon cœur qui se brisait petit à petit. Ezeckiel était bien en vie, il était en face de moi, mais il ne me reconnaissait pas. Comme si , que j'avais un inconnu en face de moi alors que normalement, il me connaissait par cœur. Je n'arrivais pas à rester en face de lui comme si de rien n'était. Je préférais rentrer chez moi tout seul. Ce besoin de me retrouver seul, reprendre mon souffle. J'étais tellement perdu, je me sentais si mal en cet instant. J'avais bien compris que je n'étais clairement pas le bienvenu dans sa vie. Peut-être que le destin lui avait offert cette nouvelle vie pour qu'il soit heureux, qu'il n'ai plus de soucis. Je ne devrais sûrement pas rentrer à nouveau dans la sienne. C'était de ma faute si mon père s'en était à pris ainsi. C'était de ma faute s'il avait failli mourir. Une nouvelle chance que je ne devrais pas gâcher. Reprenant mon téléphone pour être prêt à le ranger. Mais il était bien plus rapide que moi. Je ne comprenais pas ce qu'il faisait, jusqu'à voir qu'il enregistrait son numéro. "Il ne m'arrivera rien." Reculant d'un pas rangeant mon téléphone le regardant partir. Sentant mon cœur tout aussi brisé. Ne comprenant pas ce qui venait de se passer. Rentrant chez moi rapidement pour m'effondrer sur le lit en regardant le plafond. Comme sous le choc. "Bordel....." Impossible de l'oublier. Il avait hanté mes pensées pendant des années, je ne pouvais pas l'oublier ainsi, encore moins maintenant que je savais qu'il était en vie. Une soirée pleine de surprise, un mirage du passé qui revenait dans ma vie. Ne sachant pas ce que l'avenir me réservais.