La grande pomme ne dort jamais. Alors que tous pensaient que le calme reviendrait sur la ville et que les gens se préparent au festival à venir, c'est une série vols qui font progressivement la une des journaux locaux. Nul n'a encore réussi a appréhender les auteurs de ces délits ou définir leurs cibles de prédilection. Faites bien attention à vous.
Tout était nouveau. Le relation avec Noah, la ville, les gens, moi. Comme une métamorphose, comme si j'apprenais à être quelqu'un de différent. J'oublie pas mon ambition, j'oublie pas cette envie de pouvoir, mais là, il y avait eu comme une pause, comme un battement dans le temps. Notre relation avec Noah s'était posée, apaisée, et celle avec Stormy était plus.. silencieuse, si je peux dire ça comme ça. Mon frère me manque atrocement, oui, mais il a fait des choix que je ne valide pas. Alors à mon tour, de faire des choix qu'il ne validerai pas non plus. J'arrive dans les bureaux Mancini, passe les portes, demande à son assistante s'il est en rendez-vous, ce à quoi elle réponds que non. Alors, j'entre, dérange l'homme dans ses activités et m'annonce d'un ; "J'ai une bonne nouvelle." pour toi, pour moi, enfin je crois.
La folie est passée et tout semble revenir plus ou moins à la normale. Faut dire que ces six derniers mois ont été.. quelque peu mouvementés mais depuis le début du mois, tout a commencé à se tasser. On entend plus du tout parler de The Vigilante, je n'ai plus qu'une nouvelle de Marla et le cabinet continue de tourner, comme si aucun des scandales dans lesquels j'ai été entrainé n'avaient jamais existé. Faut dire que j'avais déjà ma petite réputation avant tout ça et les gens que je défends se fichent un peu que je ne sois pas un enfant de choeur. Je suis donc au bureau, au téléphone avec une cliente qui me pète un câble dessus car son mari est toujours en garde à vue quand je vois la belle brune débarquer dans mon bureau, avec une "bonne nouvelle". Je lève mon index pour lui dire d'attendre deux secondes. "Excusez-moi Rebecca, je vais vous rappeler dès que j'ai des nouvelles de votre mari, d'accord ?" Je pose le téléphone sur mon bureau, m'appuie sur le dossier de ma chaise en cuir. "Une bonne nouvelle, tu disais ?" Je suis bien curieux de savoir de quoi il s'agit, tiens.
Bizarrement, tout se passait bien. C'était calme, bien trop calme ces derniers mois. Comme si quelque chose de pire allait arriver de nouveau, comme si c'était le calme avant une tempête qui allait être pire que tout. Pourtant, aujourd'hui, c'est avec une bonne nouvelle que je viens voir Noah. Comme une envie cachée depuis longtemps qui sort enfin. "Excusez-moi Rebecca, je vais vous rappeler dès que j'ai des nouvelles de votre mari, d'accord ?" Je le regarde en souriant. J'ai ce pouvoir là sur lui ? J'entre et il cesse toute activité pour moi ? C'est agréable, je pourrais m'y faire. "Une bonne nouvelle, tu disais ?" Ma tête fait oui, alors que je m'avance et que je m'assois dans le canapé de son bureau, prenant mes aises. "Ouais, j'ai pris une décision." Et je sais qu'elle te fera plaisir, parce que tu l'a sous entendu énormément de fois. "J'me dis que je pourrais venir vivre avec toi." Mes lèvres se pincent alors que mes yeux se relèvent vers lui. T'as bien entendu, c'est bien ce que j'ai proposé.
Ça peut arriver que Bella débarque à mon bureau, mais ça reste quand même assez rare alors quand elle passe la porte, je ne peux pas cacher ma surprise. D'habitude, elle me prévient quand elle débarque et elle a de la chance que je sois ici ou que je ne sois pas en rendez-vous avec un client. Elle dit avoir une bonne nouvelle, alors je suis tout ouïe. J'appuie mon dos contre le dossier de ma chaise en la regardant s'installer, "Une décision ?", que je répète en haussant les sourcils. Décidément, elle attise ma curiosité. Elle me dit qu'elle veut venir vivre avec moi et là, c'est difficile d'empêcher ce sourire de se dessiner sur mes lèvres. Je la regarde, laisse un petit silence avant de dire, "Vivre avec moi ? Vraiment ?" Je me redresse et me lève pour aller m'asseoir à côté d'elle sur le canapé de mon bureau. "Tu veux emménager chez moi ?" Je souris légèrement, haussant les épaules, "Ou alors on peut se chercher quelque chose rien qu'à nous si tu préfères.." Mais bien sûr, que je veux bien vivre avec elle. Je demande que ça, en réalité. Je sais qu'elle est un oiseau de nuit, qu'elle est pas souvent là mais l'idée de dormir contre elle tous les soirs me plaît énormément et elle le sait.
"Une décision ?", une plutôt grosse décision, quand on y pense, mais je sais pas, je nous trouve bien, comme ça. Je dirais pas aux gens qu'on est en couple, parce que j'ai pas l'impression que c'est ce qu'on est, même si c'est peut-être le cas, mais ouais, quitte à coucher ensemble et à être exclusif, autant s'avoir sous la main, non ? "Vivre avec moi ? Vraiment ?" Ma tête fait oui. Vivre avec toi. "Tu veux emménager chez moi ? Ou alors on peut se chercher quelque chose rien qu'à nous si tu préfères.." ma tête fait non, alors que je pique une cochonnerie à manger qui traîne sur sa table basse en face du canapé. "Non en fait.. ouais, on peut vivre chez toi." je mange le chocolat, avant de poursuivre ; "J'ai quand même envie de garder mon appartement pour avoir un espace à moi, mais.. sinon oui, vivre ensemble comme.. vivre ensemble." mes épaules se haussent, comme si la décision était en fait légère. "De toute façon, je dors souvent chez toi, je connais ton appartement, j'ai les clefs, c'est déjà un peu le cas quand on y pense." c'est juste que là, on met un mot plus officiel dessus. "On est même pas forcé de mettre mon nom sur la boite." et c'est peut-être mieux quand on y pense, histoire d'éviter les attaques.
Je dois dire que je m'attendais à tout sauf à ça. Bien sûr, que ça me fait plaisir. Elle est souvent chez moi de toute façon et je lui avais déjà fait comprendre que j'aimerais bien qu'on vive ensemble mais elle semblait avoir un peu évitée la question. Je lui souris quand elle me parle de garder son appartement et j'hoche la tête, "Bien sûr que tu peux garder ton appartement.." On sait jamais, surtout si ça peut lui faire moins peur d'avoir quelque chose à côté. Je souris en coin et je m'approche un peu plus dans le canapé, attrapant son visage doucement avant de venir poser mes lèvres sur les siennes, "J'suis vraiment heureux que tu veuilles venir vivre avec moi.." Je me recule un peu, "Qu'est-ce qui t'a fait prendre cette décision ?" C'est un peu arrivé du jour au lendemain alors je suis un peu surpris. Bien sûr, je ne me plains pas mais je suis quand même curieux de savoir.
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