[NYCDARE] I'mma bout to beat your ass

Le cerveau embrumé par la marijuana, l’alcool qui pulse dans ses veines, aujourd’hui c’est le jour J. Il va devoir se battre contre son grand pote, Hanseol, tels deux héros d’anime dans le dernier épisode. Encore un peu et il s’apprête à dégainer ses hauts parleurs pour enclencher l’OST « Sadness Sorrow » de Naruto, ça pourrait totalement coller, qu’il se dit. Malins qu’ils sont, ils ont décidé de boire et fumer comme des trous, espérant être KO à la minute où leur poing s’abattra sur leur visage. Petit bonus en plus : sous l’idée impulsive de Leith, qui s’est pris pour un génie sur le moment même, il s’est dit que se disputer juste avant le dare accentuerait leur rage. Et quelle bonne idée ça a été… les phrases blessantes ont fusé, toutes piquaient terriblement, emplies d’une certaine vérité. Autant le dire tout de suite, il a grincé des dents. Son état mental qui dégringole, il a cependant éteint son cerveau depuis quelques jours maintenant et, heureusement, il n’en est absolument pas vexé. Ses pas l’amènent au lieu du rendez-vous, évitant de dire quoi que ce soit à son ami, par peur qu’ils ne se bagarrent avant l’heure, et un type les rejoint donc. Pendant un instant, il a l’impression qu’on va l’emmener dans une secte barbare et qu’il est le mouton qu’on doit sacrifier : pourquoi est-ce que c’est aussi glauque, bordel ? Dans un silence oppressant, il le suit hasardeusement, muni d’un air un peu ahuri (don’t do drugs kids !). Après tout il doit démolir son ami du lycée. C’est pas anodin. Le lieu rejoint, il dépose le tripod où repose le téléphone, enclenchant alors l’enregistrement. Un sourire béat, l’air terriblement idiot, il rit avant de se présenter. Moi j’me demande quand même pourquoi j’dois encore m’présenter hein… vous me connaissez tous, j’suis Leith Park et j’vais péter la gueule de mon poto là-bas, là ! Il pointe Hanseol du doigt, sans même se retourner vers lui. Ou alors c’lui qui va m’péter la gueule, ha ha ha ! Il reste silencieux un instant, devenant pâle, comme s’il allait vomir, puis se ressaisit. J’ai grave envie de lâcher un gros « HAAAADOOOKEEN » avant d’le frapper… mais flemme en vrai. Il se redresse, peu sûr de ses mouvements, et s’approche de son ami de quelques pas hésitants. Vraiment ridicule. L’anxiété qui loge tout de même au creux de son estomac, il a pas très envie de taper sur lui, quand même. Ça a été l’une des seules personnes qui lui parlait, quand ils étaient au lycée. T’ES PRÊT ? qu’il hurle, sans se rendre compte qu’il devrait peut-être baisser d’un ton. Leith, déconnecté de toute réalité, n’attend même pas de réponse et se place devant lui, l’air peu confiant aux premiers abords. Qu’est-ce qu’il faut faire ? Attendre le « hajime ! » du type ? Est-ce qu’il doit le sauter dessus, maintenant ? Ou alors y a besoin d’entendre le « ding ding » pour leur annoncer qu’ils peuvent s’entretuer ? Visiblement, l’homme sert juste à les accompagner. Bon euh… j’tenais à m’excuser pour les propos que j’ai eu par messages, t’sais bien que c’était que du vent… pas vrai que tu l’sais ? Parce qu’imagine j’te frappe et que tu meurs et que du coup- Il s’arrête, inspire. Bref. Désolé. Et désolé parce que… j’vais te foutre la plus grosse gifle de ta vie. Et sur ces mots, il s’élance vers lui, tel Superman allant vaincre Batman (en plus ridicules, bien sûr). Sa main relevée, le visage déterminé d’un bourré, il rameute son chakra dans ses doigts. Pour la première fois de sa vie, il s’apprête à l’envoyer valser, et sans réfléchir, parce qu’il serait incapable de faire du mal à son ami sinon, un bruit sourd résonne dans la pièce. CLAC. Une douleur se répand sur sa peau, il comprend qu’il vient de claquer Hanseol de toutes ses forces. Apparemment, ça aura suffi : il ne peut qu’observer son ami tomber sur le sol, les yeux clos. La bouche entrouverte par le choc, il reste figé un instant avant d’accourir vers lui, venant le secouer doucement. Hanseol ? T’es pas mort mec, hein ? Aucune réaction. Il déglutit, se rue vers son téléphone. Bon bah euh comme vous pouvez le voir mon pote est inconscient donc j’ai gagné, ha ha. Salut ! Fin de la transmission. QUE FAIRE MAINTENANT ? AAAAH !