hard to get by just upon a smile (elash)

T'es-tu déjà demandé pourquoi Nash pouvait pas te lâcher Eleanor ? Parce que lui se pose la question tous les jours. Il cherche la réponse lorsqu'il se surprend à t'envoyer un message. Lorsque ses pensées sont tournées vers toi, malgré lui. Lorsque sa colère habituelle se changeait en haine, envers ceux qui t'éloignaient de lui, tes photos sur NYCommunity, les hommes dont le regard se posaient un peu trop longtemps sur tes courbes. Et il sent son coeur qui se serre quand tu t'énerves, et virevolter quand la situation inverse se produit. Perturbé, effrayé, Nash aimerait se poser. Juste quelques minutes. Le temps de te poser la fameuse question, de savoir si t'as une réponse à ses tourments. Mais, guess what Eleanor, il le fera pas. Parce qu'il est le stéréotype du mec qui parle pas, ne s'ouvre pas. Les cicatrices ne doivent pas saigner à nouveau. Car même si elles enlaidissent son âme, au moins elles sont indolores, enfin presque. Ce serait mentir que d'affirmer qu'il a accepté son passé, sa famille, ou tout du moins l'absence de celle-ci. Pourtant c'est ce qu'il a fait toute sa vie. Jouer un rôle sur une scène bancale, sans script, guidé par une colère froide envers les autres. Ceux qui ne savent rien faire d'autre que regarder. Ceux qui ne se sont jamais interposés entre lui et son père. Ceux qui l'ont toujours jugé sans avoir essayé de le sauver de ses démons. Les mains crispés sur le volant, le regard perdu dans le vide, son cerveau ressasse, encore et toujours. Jusqu'à te voir descendre. Mince sourire que celui qui s'affiche devant ta silhouette. Regarde le se forcer à sembler jovial, à oublier sa rancoeur et sortir t'ouvrir la portière. Peut-être que son silence passera pour de la fascination, et ne laissera pas deviner sa noirceur qu'il retient au fond de son coeur.

Regardez vous parler en personnes civilisées. Pas de cris, pas de mauvais sentiments. Juste deux personnes essayant de se retrouver, de s'apprivoiser. Et, pour une fois dans sa vie, Nash parait sérieux. Parait. Quelque chose à ta hauteur. Quelque chose qui te ferait peut-être aussi peur que toi tu l'effraies. Car, ouais, faut dire ce qui est, il est tétanisé à tes côtés. Il peut parler, faire la conversation, mais son coeur qui s'emballe le distrait. Lui fait oublier, un instant, les problèmes rencontrés avant que tu t'empares de son palpitant. Dommage qu'il réalise pas la nature de ses sentiments, sinon il t'aurait embrassé depuis bien longtemps. Mais voilà ses prunelles plongées dans les tiennes, le temps qui passe plus lentement, avec, au fond de ses opales, cette flamme qui brille intensément. Et le voilà qui passe tendrement le bout de ses doigts sur ta joue, avant de remettre sa main dans sa poche. J'ai sûrement oublié de te le dire mais, t'es magnifique comme ça. En étant juste toi. Sans jouer de rôle comme lui a pu le faire auparavant. T'es belle quand tu t'apprêtes, et tu le mets à genoux même quand tu t'emportes. C'est ça la magie des sentiments Eleanor ? Parce que ça s'est installé lentement, et maintenant il se le prend de plein fouet, malgré ses tentatives pour l'ignorer. Tu vois, il y a quelques instants, il était pas bien. Mais maintenant que t'es là, il ne pense plus qu'à toi.

Je te décevrai pas. Et dans ces mots, tu pouvais voir une promesse. Nash ne parlait pas que du rendez vous, mais aussi de votre relation en général. Peut-être que tu le comprendras, ou peut-être que t'oseras pas y croire, mais son air sérieux ne laissait pas place à la blague. Il était sincère quand il parlait de sentiments, Nash. Parce qu'il ne le faisait que très rarement, mais fallait croire que t'étais l'exception. T'es le cas unique qu'il traite différemment à chaque fois. Le cas qu'il comprend, pour qui il se casse la tête. Car il comprend pas comment tu peux l'adoucir autant, comment sa main se retrouve à caresser tendrement ta joue. Y a ces frissons qui montent le long de son bras, qui courent sur son échine, le poussent à ne pas prolonger le contact. Tu vois, Eleanor, il est pas encore habitué à tout ça. Nash apprend, doucement, fait des erreurs mais essaye de se rattraper. Et dans son regard il y a une douceur qu'il n'exprime pas, gardant les opales rivées sur la route tandis qu'il démarre la voiture. Si j'avais oublié alors t'aurais eu d'autres hommes qui te l'auraient rappelé. Mais est-ce que ça aurait compté à tes yeux ? Il espère que non, sans pour autant pouvoir l'affirmer. Même si je suis sûr que la plupart des gens ont d'autres soucis ici. Et, ici, c'était la ferme abandonnée qui se dressait devant vous. Ici, c'était l'ambiance sordide qui régnait sur les lieux. C'était aussi le regard rieur qu'il te lançait avant de sortir t'ouvrir la portière. Surprise ?

J'espère bien que t'oublieras pas. Il se défile pas, ne retire pas ses mots. Parce que, Eleanor, il lui avait fallu tellement de courage pour les dire. Si seulement tu voyais combien il luttait pour pas laisser la carapace totalement reprendre sa place. Pour te laisser apercevoir une infime partie de lui, de ce qu'il avait à t'offrir. Et lorsque tu réponds qu'ils sont pas là, il y a un sourire qui daigne se montrer sur son visage. Ce soir il y a que moi dans ton regard ? qu'il plaisantait, sans pour autant se faire à l'idée que t'aies dit ça en rigolant. Sûrement qu'il avait mal compris, s'était imaginé un sous entendu inexistant. Mais, par pitié, laisse le rêver, juste un peu. Une soirée. Était-ce trop demander ? Une récompense trop grande après tous les crimes commis ? Nash s'était battu, avait brisé des gens, encouragé la guerre, secrètement commandité le meurtre de son père. Mais sa plus grand erreur était sûrement de t'avoir déçue. Car, au fond, c'était la seule chose qu'il regrettait, dont le goût amer envahissait son palais lorsqu'il te regardait. Une culpabilité bien cachée derrière le rire qui s'élevait dans l'air face à ton regard meurtrier. Si tu me tues t'auras plus personne pour te protéger qu'il rétorquait, sourire narquois à l'appui. Un jour tu comprendras. La raison derrière son choix, la logique tordue qui avait trouvé chemin dans son esprit. Et, surtout, un jour tu verras l'espoir derrière cette main tendue. Tu viens ? On a un rendez vous de prévu.