Creep (( azriel

la brise estivale lui caresse l’épiderme et la berce dans les bras de morphée. comme une habitude de ces beaux jours où la poupée s’accoudait à ce banc (( presque devenu le sien )) et s’endort dans ce petit jardin d’eden. ce parfum de l’herbe fraîchement coupée qui fait voyager son esprit alors que son corps reste à new-york. elle se retrouve à la place de chihiro sur le dos de haku surplombant les vestiges japonaises. se perdre dans un monde inexistant relevant du fantastique de ces histoires qu’elle lisait dans les bouquins, dans les mangas. les seules en capacité de la faire rêver. car pour nana les rêves ne sont que des désirs qui se manifestent de tel et tel manière. alors de temps en temps son imaginaire lui offre quelques rêves. et la gamine met bien plus que le pied dans le monde de l’inconscient ;; tellement qu’elle en lâche son sac pour s’accrocher à chose qui s’apparentait aux cornes du dragon. l’envolée céleste est bien trop courte car arrive bien vite le faciès de yubaba. ce visage si désagréable que la gamine se réveille en un sursaut pour ne plus la voir. le myocarde tambourine contre sa poitrine et son rythme cardiaque s’accélère à la vue d’un autre visage. le soleil lui éblouissait tant la vision qu’elle ne voyait qu’en lui une version masculine de yubaba. « qu’est-ce que tu me veux ? » des paroles qu’elle hurle bien trop rapidement pour qu’il n’ait le temps d’en placer une. « t’es là pour me voler, me violer et me garder emprisonner dans le bain public c’est ça ? » l’esprit encore à moitié entre le rêve et la réalité, la gamine partait complètement en vrille. « ne t'approche même pas. » le petit index levé pour le menacer.

plongé dans l'infinité de tes songes, ton corps terrestre ne pouvait apprécier l'effet sirupeux dans le ciel muni de bleu frais. en réponse à cet douceur, l'immensité azur n'aurait découvert que tes opalines caramel, le blanc laiteux parsemé de centaines d'hachures corail. l'esprit en vogue, cette petite pause que tu t'étais accordé pour oublier quelques instants le travail étouffant qui t’étais imposé ne pouvait que te faire du bien en ces temps mouvements. si tu t'étais t'écoutais, tu pourrais passer ta journée entière sous cet arbre, la peau caressée par la brise, mais le piaillement des oiseaux te ramenaient soudainement à la réalité. arraché à ce qui semblait être de délicieux fantasmes, ta mine fatigué et la légère odeur imprégnée dans tes vêtements ne laissait probablement aucun doute sur la nature de tes activités. l'heure sonne, l'heure de tourner malheureusement à ces travaux qui t'incombent et te submergent. tu te lève difficilement de ce petit coin de paradis, de cette ombre enchanteresse et, d'une démarche totalement désabusé, ton sac tenant difficilement sur une épaule, tu quitte tes coulisses pour rejoindre de nouveau le monde des vivants.

passant devant un banc, auquel tu ne jetais plus le moindre regard tant il semblait constamment occupé, tu remarqua le doux visage de porcelaine qui semblait y avoir élu domicile. pourquoi ce jour-ci ? est-ce que tu avais peut-être un peu trop rempli ton joint et que tu commençais à ne plus avoir toute ta tête ? peut-être, mais tu en étais sûr, tu avais déjà vu cette jeune femme quelque part. tu jette un regard à droite, à gauche, comme avant de traverser une route un peu trop dangereuse, et tu franchit la ligne ; la ligne signifiant que tu viens d'approcher son espace personnel. l'esprit déréglé et les vieux fatigué, tu abolis un peu plus de distance à chaque secondes, ton cerveau, quelque peu ralentit, faisant de son mieux pour se rappeler de la charmante personne. peut-être le pas de trop, ses yeux s'ouvrent à une vitesse folle, elle se lève d'un bond et semble t'accuser de tous les mots, sans que tu puisse réagir. le temps que toutes les informations arrivent au cerveau, elle est devant toi, l'index en ta direction, ton visage offusqué pour cible. « putain mais ça va pas, calme toi l'hystérique ? t'as fumée ou quoi ? » alors que tu te rend compte que tu as toujours ton bédo dans ta main libre, tu l'écrase discrètement avec ta main avant de le jeter approximativement dans la poubelle la plus proche, espérant qu'elle n'ai rien vu. « mais en mode j'ai v'la l'envie de t'approcher ? t'es le centre du monde beyonce ? faut que tu te calmes ma grande, fais du yoga je sais pas. » l'interaction t'as pleinement réveillé et, comme elle l'a fait quelques secondes plus tôt, tu sembles complètement inarrêtable dans ton déversement de paroles, comme si un esprit te possédait. « c'est pas mon problème si t'as des psychoses mais va te faire soigner sérieux. » le ton mauvais, les traits soutenus, tu semblait ne vraiment pas apprécier la soudaine agression de ta comparse alors que, pour une fois, tu n'avais vraisemblablement rien fait.

la fantaisie s’envole. un peu comme cette fumée à l’odeur destructrice qui s’échappait du joint de l’ennemi. c’était exactement comme dans ces souvenirs ; cette vieille folle qui fumait sans cesse son cigare pour mener dur la vie à cette petite chihiro. « ha ha ha » c’est seulement le son de ce rire forcé qui fait écho alors que le visage de nana était tout sauf souriant. « il est complètement pété… » qu’elle se dit à elle-même. car oui, l’homme se trouvant devant elle avait tout d’une personne douteuse. et puis nana savait bien que nombreuses étaient les personnes aux troubles mentaux dans new-york. « je te rappelle que le joint était entre tes doigts. »le dégoût s’exprime si bien sur son visage. elle ne pouvait pas supporter la vue d’un fou comme lui. et lorsqu’elle veut décamper pour voir mieux, ailleurs, elle se laisse rattraper par des paroles agressives. nana se retourne en haussant le sourcil « pardon ? » il se foutait de sa gueule en la traitant de folle alors que dans sa tête, elle n’avait rien fait pour être traitée ainsi. ce n’était pas comme si elle l’avait déjà mordu ou donner quelques coups de genou… « entre nous deux celui qui devrait se faire traiter c’est toi. tu pues le cannabis. vas faire soigner ton addiction avant de donner des conseils à des inconnus. » elle n’avait aucune leçon à tirer d’un autre pauvre gars comme lui. « alors vas consommer ta merde dans un coin au lieu de me faire chier en cherchant à voler plus riche que toi » c’est qu’elle se montre aussi charmante que désagréable la gamine. cet enfant effrontée qui ne cherche pas à comprendre les autres, cette petite égoïste qui passait beaucoup trop de temps à penser à elle au lieu de penser aux autres.