Les mains dans le sac (Salora 1)

ootd. rue de Manhattan — 20h49

les mains dans les poches. une énième cigarette coincée entre ses lèvres qui se consume petit à petit, au fur et à mesure que les tafs se tirent. ses cheveux attachés rapidement dans un chignon presque défait. quelques mèches rebelles volant autour de son visage pâle. — le soleil se couche à l'horizon, colorant le ciel de nuance rosé. l'été approche à sa fin, mais les températures se font toujours agréables, poussant Salem à oublier volontairement sa veste sur le dossier de son fauteuil. le regard qui se lève vers le ciel qui s'obscurci à mesure que le temps passe. attrapant sa cigarette entre ses doigts, laissant la fumée passer les barrières de ses lèvres et venant caresser le visage des passants. le monde commençait doucement, légèrement à se faire dans la rue. étirant un malicieux sourire sur ses lèvres. il n'était plus question de soulager un quelconque sentiment en elle. juste d’assouvir une envie banale de dérober quelque chose à un étranger.


dans un dernier souffle de fumée, elle vient écraser sa cigarette à même le sol du trottoir. continuant sa marche le long de la route. son regard se fait plus sombre à mesure qu'il se pose sur les passants environnant. ses mains se livre au monde, sortant de leurs cachettes. quelques craquements et la voilà qui baisse son allure en s'approchant d'un homme. une petite lueur brille dans son regard. ses lèvres s'étirent en un petit sourire presque charmeur alors qu'il la regarde brièvement quand elle passe à ses côtés. de ses doigts de fée, dans une danse mélodieuse et habituelle, elle les glissent contre le tissu de ses vêtements. s'attardant quelques millisecondes dans ses poches. laissant son emprise se faire autour d'un objet quelconque qu'elle vient glisser dans la sienne. plongeant à nouveau ses mains dans leurs cachettes. un sourire presque fière se illuminant son visage.


alors qu'elle continue sa marche, s'éloignant de sa nouvelle victime, caressant du bout des doigts sa nouvelle acquisition pour son exposition personnelle. son regard se pose sur une silhouette tournée en sa direction. leur regard se croise alors que l'expression de Salem se fait neutre. perdant légèrement son sourire. s'approchant de quelques mètres, réduisant l'espace entre elles, mais se tenant à une certaine distance encore.

boulevard of broken dreams

dans les boulevards une âme qui s'égare sous son camouflage. sous son masque noir on ne voit que les étincelles d'un regard qui brille. envie passagère, désir de belles merveilles, les sacs de grandes enseignes qui pendent sur ses bras, qu'elle arbore comme un trésor alors que ses les talons anguilles claquent fortement contre le bitume. et derrière son passage les regards avides fléchissent sous l'encens musqué. on ne sait qui elle est sous son voile mais les claquements de ses pas crient sa présence et on se retrouve vite captivés. princesse de minuit contemple derrière ses lunettes de soleil la brume du couchant qui escalade le bel azur, à mesure que le temps coule pour annoncer les douze coups. la lutte du jour s'achève à l'horizon, là où le soleil se noie et les âmes s'échauffent. l'âme volage vagabonde, le cœur apaisé après les lubies compulsives, les derniers achats de velours pour faire couler l'anxiété et raviver sur le carmin de ses lippes un sourire ravi.

et elle erre, aurora, telle une plume dans la brise pendant que ses lèvres laissent échapper un doux soupir. elle valse avec le vent, se perd à contempler les corps errants, à dessiner au delà de son imagination des vies belles et brisées. comme un livre elle s'amuse à lire sous les traits, à décrypter les froncements de sourcils et les sourires pincés. à déceler le bonheur et le malheur alors qu'elle n'est qu'étrangère. curieuse au delà de l'indifférence qu'elle arbore comme armure. elle aime parcourir les âmes, aurora. les apaiser d'un battement de cils ou les faire valser selon ses désirs. elle jongle avec les émois par peur qu'on jongle avec les siens. et elle s'évapore dans le brouillard comme un cauchemar, une plaie que les vieux souvenirs ont gravé à jamais sur le myocarde. comme à l'instant. quand elle sent le danger se répandre comme une traînée de fumée (( celle que ses lèvres à elle laissent échapper )). lorsque les pupilles se croisent et se sondent, se frottent et se bousculent, s'échauffent sans un battement de cils.


comme deux aimants elles s'attirent jusqu'à réduire la proximité, et le duel du regard perdure, refuse de se briser. « tu as exactement trois secondes pour me convaincre de ne pas crier au voleur. » un fin rire pointé d'une touche de malice claque contre le palais, le compte à rebours est lancé.

ootd. rue de Manhattan — 20h49

son allure était devenue lente. tel un prédateur face à sa nouvelle proie. il l'observe dans un premier temps, restant à une certaine distance, prêt à anticiper chacune de ses réactions si son attention venait à se porter sur lui. il s'adapte à chacun de ses pas. s'avance si sa proie avance. recule si elle se recule. et quand le moment opportun se présente. quand son attention se pose complètement sur autre chose. que sa garde est baissée, son corps arrêter. le prédateur s'élance et l'attrape dans sa poigne de fer. s'en était finit de cet animal sans défense et si faible face à lui. et tel la lionne qu'elle était, elle l'observait Salem. son regard se faisant plus intense. plus insistant. captant chacun de ses gestes. le mémorisant dans son esprit. prête à anticiper ses prochaines actions. ses prochaines paroles.


elle n'était pas inquiétée Salem par sa présence. elle en souriait légèrement. seul once d'un brin de sociabilité de dessiner sur son visage neutre. presque froid. ice queen qu'elle était. son corps s'arrête à quelques mètres d'elle. tel le prédateur qui observe une dernière fois sa proie avant de se jeter dessus. ses mains dans ses poches. son doigts distrait s'attardant toujours quelque peu sur cet objet minuscule qu'elle venait de dérober. ce n'était pas grand chose. loin d'être un objet de valeur qu'elle pourrait remplir au prix fort. il s'agissait tout simplement d'une nouvelle oeuvre qu'elle exposerait avec joie, un malin sourire de pendu à son visage, chez elle tel un trophée de sa quête du jour. un nouvel objet qui viendrait se perdre parmi tous les autres. exposé méticuleusement dans un coin de son placard. à l'abri de la lumière du jour et des regards curieux. petites boîtes ornant les étagères supérieures.


« Un, deux, trois ... » malicieux sourire qui venait accompagné le rire de la jeune femme. « Tu ferais mieux de retourner faire ton shopping, je crois que tu as oublié une boutique par là bas. » et d'un bref mouvement de tête, elle montre une direction aléatoire Salem. laissant ses paroles se faire et se défaire dans l'air. alors que son sourire ne la quitte pas.

boulevard of broken dreams

apparition fugitive qui embrase au fond des prunelles cette pincette d'adrénaline. les sourires soufflent des mots muets, et la bravade se tisse pour picoter la langue, échauffer les esprits. elle inspecte doucement les traits diaphanes, aura, compte les battements de cils papilionacés, qui donnent à la belle inconnue un caractère singulier. brillante de par la ténacité qui déforme ses traits, tel un diamant rouillé. et qui se douterait qu'un sourire aussi anodin laisserait découler autant de péchés ? qu'un visage aussi bénin ne serait que le superficiel d'une ruse damnable, ruisselante de vices, mais pas un seul remord repéré. un, deux, trois ... touché. légèrement les pupilles qui s'écarquillent, les lèvres qui s'entrouvrent pour happer de l'air mais le sourire qui ne fléchit. qui ne fait que s'élargir, avant qu'un énième rire ne se faufile sournoisement des lippes.

aux irrépressibles coups de klaxon le monde déambule, le sablier se remet à couler, et entre les corps errants les deux poupées, figées. « oops. désolée, je crois bien que tu n'as pas réussi à me convaincre. » à peine un sourire lancé, et la moue qui devient boudeuse. regard-miroir trempé de malice, s'affronte et se languit, à la fois rempli de ruse et de mépris. « tu vois, là-bas ? » le doigt qui pointe de loin un flic, et le sourire qui se remet à rayonner. « même si tu tentes de fuir, c'est perdu d'avance. mais comme tu m'as diverti, tu peux toujours essayer de me rattraper. warning, c'est ta dernière chance. » et à peine les mots soufflés, entre les silhouettes le petit corps s'est déjà évaporé, n'a laissé que les échos de ses pas contre le bitume alors qu'elle s'est essoufflée d'un clin d’œil à la volée de la brise.

ootd. rue de Manhattan — 20h49

avoir été prise en flagrant délit. l'adrénaline qui ne disparaît pas de son sang. continuant à faire pulser un peu plus à chaque secondes son cœur. ça lui plaisait à Salem. jouer avec le feu, l'interdit. arborant ce sourire espiègle et malicieux dans un visage d'apparence si neutre et lointain. un sourire qui vient briser cet équilibre, tel la lumière de la lune dans un ciel si sombre. doux rayon venant éclairer vivement les ruelles nocturnes et si obscures. et tel cet astre de la nuit qui rencontre celui du jour. son regard se pose encore et toujours sur cette personne semblant si rayonnante, mais si sombre en même temps. tel ses astres qui ne font que se croiser, s'appréhender continuellement, les jeunes femmes se toisent de leurs regards. froid. hautain. joueur surtout. se plaisant à ce jeu de joute verbale à laquelle elles commençaient à s'abonner.


« Qui as dis que je voulais te convaincre ? » pour la première fois depuis le début de leur échange. Salem laisse échapper un petit rire de sa bouche. joueur. moqueur. elle se plaît à la piquer de la sorte. regardant moqueusement les sacs, témoins des affaires qu'elle pensait avoir fait, qui habillaient ses bras. devant l'encombrer plus qu'autre chose. elle ne comprenait décidément pas l'intérêt qu'elle pouvait avoir pour ces choses là. deux mondes différents et si semblables pourtant, se rencontraient de la plus singulière des manières. son tourne se tournait légèrement, de la manière la plus blasée qu'elle pouvait avoir ce soir Salem. les flics. ses amis ennemies préférés. un long et bruyant soupire sortit d'entre ses lèvres. son souffle venant agresser une passante qui lui lançait alors un regard noir qu'elle se plaisait à ignorer alors qu'elle reportait son attention sur la seule personne qui l'intéressait actuellement. elle. elle qui captait son attention par une dernière phrase. « Un, deux, trois ... » dit-elle à nouveau alors qu'elle la laissait commencer à s'éloigner. courant entre les passants de la plus drôle des manières. ses sacs bougeant dans tous les sens. comme si ils avaient été placé dans un manège à sensation forte. sans trop de grandes sensations fortes. dans un sourire joueur, Salem s'élança à sa poursuite. n'hésitant pas une seconde à pousser ceux qui lui barrait la route. l'adrénaline qui pulsait dans ses veines. faisant battre un peu plus son cœur. tendant le bras légèrement devant elle. laissant ses doigts entourer son bras. sa poigne se faire contre le tissu de ses vêtements. son regard se faisait un peu plus victorieux alors qu'un sourcil se relevait légèrement. la tirant vers elle. plongeant son regard sombre, mais brillant, dans le sien. « Tu as réussis à me divertir le temps de quelques minutes. Malheureusement, tu n'es pas encore assez rapide pour m'échapper. Qu'est-ce que je gagne pour avoir réussis à attraper le trésor de Manhattan ? »

boulevard of broken dreams

marcher sur les rives de l'adrénaline, bousculée par la furie du vent et les cheveux qui dansent au souffle d'eole. les corps se heurtent, les regards se perdent et les souffles se cherchent. se noyer dans la foule et la cohue, les pas pressés parmi les silhouettes en ralenti. le brouhaha de la grosse pomme qui chante en chœur pour se choir entre les allées infinies. et la poupée porcelaine qui se laisse valser au rythme des pulsations de son cœur impétueux, du souffle de la brise qui fait frissonner son épiderme et qui lui murmure au lobe de ne pas s'arrêter. même si la pointure de ses talons lui taille déjà les tendons d'achille, menace de glisser contre l'asphalte tandis que des mèches de jais viennent se perdre follement devant ses yeux plissés. et ses sacs de marque qui se balancent, lui donnant une apparence farfelue. plume au gré de la brise qui ondule et le cœur tambourine vite derrière la cage thoracique. jusqu'à ce que des doigts se referment sur son poignet, subitement, mettant point à son élan et à la belle euphorie passagère.

perdu. la lueur de victoire s'essouffle alors des iris malicieux pour ne laisser sur son passage qu'un soupçon d'aigreur. une déception qui vient fendre les traits auparavant égayés. « je... essaye un jour de courir avec des louboutins et tu m'en diras des nouvelles ! » et violemment elle vient se dégager de son emprise, reine caprices qui balance sa chevelure en arrière et vient ressortir la moue boudeuse. « de toute façon si tu voles, c'est que tu ne pourrais pas te les procurer... » faiblement de ses lèvres elle marmonne, avant de poursuivre encore aigrie. « tu as réussi à attraper le trésor de manhattan. qu'est-ce que tu veux de plus ? y'avait pas de deal, je t'ai rien promis, si ce n'est te laisser en liberté. alors vole petit oiseau. fous moi la paix. je risque de vite changer d'avis. » fierté abondante qui vient piquer les lèvres vénéneuses, et pourtant la conscience qui murmure : surprends-moi encore.

ootd. rue de Manhattan — 20h49

son regard fixé droit devant elle. bloquer sur cette cible qui se frayait comme elle pouvait un chemin parmi les passants. son corps se faufilant dans la foule légère. ne laissant qu'une vague parfumée de son passage temporaire. fugace. seule trajet que la lionne suivait aveuglément. ses sacs volaient tout autour d'elle. se déployant telles les ailes d'un ange qui seraient prêtes à l'élever dans le ciel. l'éloignant du commun des mortels qu'ils étaient. la faisant régner en hauteur tel une reine sur son peuple. c'est ça qu'elle voyait en la regardant courir sur ses hauts talons dans la rue. un ange qui sembler s'efforcer d'échapper au diable. le soleil fuyant la nuit, amante absolue de cette lune, son amour éternel et pourtant si éphémère encore. tel la proie d'un prédateur qui s'enfuyait dans la savane, à la recherche du moindre abri pour fuir. mais sa poigne venait exercer une douce pression autour de son bras. sa peau effleurant la sienne à travers le tissu fin de ses vêtements. ses doigts caressant tendrement son corps alors qu'elle la tirait vers elle. stoppant leur course effrénée en un seule geste. son regard se bloquant dans le sien. laissant ses lèvres s'étirer en un fin sourire malicieux, mais victorieux. cherchant à capter la moindre brillance dans ses pupilles sombres, mais si addictive.


« Je te laisse cette chance de te hisser sur ses talons ... Cela me laissera une opportunité prochaine pour te rattraper de nouveau. » un ton de voix qui se veut plus doux. presque tout aussi malicieux que son sourire pouvait l'être. ne la laissant pas rompre leur contact visuel le temps de leur échange. Salem se plaisait à l'avoir attraper, mais une sensation semblable au vide se fit vite ressentir dans le creux de sa main. désormais élevée dans le vide, là où se trouvait quelques secondes auparavant le bras de sa nouvelle rencontre. « Le plus beau trésor que j'ai pu attraper de mes propres mains de toute ma misérable existence. » un regard qui se veut comme une moue. contrastant merveilleusement avec son attitude plus sure d'elle. joueuse. « Revoir ce magnifique trésor de Manhattan encore une fois ? Non ... Je sais ... Pouvoir lui offrir un verre pour me faire pardonner de cette victoire dans une course si déloyale ? » dit-elle en lui tendant la main comme une invitation.

boulevard of broken dreams

les sourires mutins qui dansent tandis que les mots de venin transpercent comme l'épée de damoclès. cœur de feu yeux de glace ; la victime de l'élite, la princesse de ses débris. et pourtant au creux des rétines les astres qui virevoltent pour rappeler les mêmes vices. ô combien blanches les ailes s'arborent-elle c'est la même ruse qui peint les traits, les mêmes mots trompeurs et aiguisés. l'ironie du sort, des apparences opposées. aura dans sa grandeur, son enveloppe dorée. et la simplicité du regard charbonneux, le sourire singulier. faute du destin, jamais on s'en serait douté et pourtant les voilà qu'elles se retrouvent à se contempler les princesses damnées, à se provoquer, à menacer à s'écorcher. à se galvaniser du sort du destin, à s'en amuser. « parce que tu penses m'avoir véritablement attrapé ? toi ? » le regard de dédain, la voix pleine de mépris. de haut jusqu'en bas, de son regard et de son doigt elle l'examine la jolie poupée, esquisse un sourire hautain.

joyau qui se pense éclatant oublie qu'il est tout aussi souillé. la fierté qui picote le nez aura qui se voit loin dans le ciel alors qu'elle n'est que tellurique. « tu veux me revoir, hm ? » et le démon qui s'avance, qui s'approche, qui menace de ses griffes alors que le sourire semblerait presque séraphique. les lèvres rouges sanglantes qui viennent doucement souffler près du lobe alors que de ses doigts elle dégage doucement les petites mèches ébènes. « pour cela, il faudrait réussir à m'attraper une deuxième fois. » l'ombre d'un dernier sourire et aurora qui recule une dernière fois. au cœur de manhattan les douze coups n'ont toujours pas retenti, et pourtant la princesse s'est déjà encombrée loin, comme un mirage poussé par le vent, ne laissant derrière elle qu'un clin d’œil et son prénom, souviens-t'en : aurora.