and all i needed was a call that never came (almarik)

L'invitation était envoyée, Nash attendait l'arrivée d'Almarik prévue d'un instant à l'autre. L'angoisse montait, il avait besoin de se défouler alors le voilà à sortir les verres et l'alcool. Puis, s'arrêtant, il rebroussait chemin, prenant une canette de coca à la place. Pas de soda. Le message avait été clair. Et, ce soir, Nash n'était pas d'humeur à provoquer. Non, pour la première, il reconnaissait avoir besoin d'un adulte. D'une figure paternelle. Il aurait pu appeler Mao, son vrai père, mais la rancune était encore là. Tenace. Pas un mot de sa part depuis la révélation. Pas une main tendue depuis la visite. Et la haine grandissait de jour en jour. A tel point que Nash avait demandé à Almarik de ne pas lui parler de la visite. Si Mao voulait des nouvelles, il enverrait un message lui même. D'ailleurs, combien de fois le gosse avait-il checké son portable le matin dans l'espoir d'un appel manqué ? Combien de fois avait-il espéré une visite inattendue. Trop de fois. Le faux espoir n'était plus supporté. Le coeur était trop lourd, pesait dans la poitrine. Et c'était d'un pas hésitant qu'il allait ouvrir la porte lorsque les coups frappaient. Y a personne avec toi ? qu'il demandait en voyant Almarik sur le palier. Tu sens l'espoir dans sa voix, Rik ? Tu vois son regard parcourir alentour ? Alors t'as sûrement remarqué la lueur de déception au fond de ses prunelles. Allez viens, entre. Et Nash s'écartait pour te laisser passer, refermant la porte pour ne pas voir le palier vide. Pour ne pas remarquer l'absence d'un père qu'il a trop souvent désiré, mais qui ne s'est jamais montré.

@Almarik Sawyer-Keohane

Inscription : 20/08/2019

23 aout

Je ne comprenais plus du tout le monde qui m’entourait, ni même parfois ma propre vie. Dernièrement, j’avais l’impression de planer au-dessus de ma propre existence et d’assister, tel un spectateur, au déroulement de ma vie sans être capable d’avoir une influence sur les décisions qui étaient prises pour moi. Étais-je si…invisible? Si remplaçable pour que même ma propre famille en oublie mon existence? Ce fut lorsque que je fus presque entièrement convaincu de mon statut d’ectoplasme que j’ai vu le visage de Nash apparaitre sur mon téléphone. Initialement, j’ai cru à une hallucination visuelle dû à ma récente craniotomie partielle puisqu’il était l’une de ces personnes pour qui mon existence avait cessé d’être. Tout ça parce qu’il était le fils de Mao et que la rencontre entre eux s’était mal déroulé. Et moi…je l’avais vu disparaitre de ma vie parce que j’étais en couple avec l’Irlandais…rien que pour ça. Pourquoi avais-je accepté cette rencontre? Il m’avait rejeté à cause de mon époux, pourquoi avais-je accepté, bon sang? Au fond de moi, je savais que je n’aurais jamais pu refuser de le voir alors qu’il semblait si mal. « Tu m’as demandé de garder le secret de cette visite à la seule personne qui aurait aimé venir, tu t’attendais à quoi Nash? » Fis-je gentiment remarqué lorsqu’il ouvrit la porte après que j’eus toqué. Passant devant lui lorsqu’il m’invita à pénétrer sa demeure, mon cœur se serra lorsque mon regard remarqua le sien qui cherchait quelque chose…ou quelqu’un. Je reconnaissais tellement Mao en lui à cet instant, c’était fou, presque irréaliste. « Si tu veux, je peux l’appeler et il viendra » Lui offris-je doucement, devinant que ce n’était pas réellement moi qu’il avait espéré voir en me lançant cette invitation.

@Nash Wellington

Ouais je sais. Le ton était plus sec que Nash ne le voulait. Peut-être parce qu'il était persuadé que Mao ne serait pas venu s'il lui avait demandé. Il n'a pas été présent pendant les vingt-cinq premières années de sa vie, pourquoi est-ce qu'il le serait maintenant ? Non, valait mieux le laisser tranquille. Si Mao voulait des nouvelles, il viendrait en prendre de lui même. L'appelle pas. Surtout pas maintenant, pas alors que Nash avait d'autre soucis en tête. Car s'il voyait son père maintenant, ses mots risqueraient de dépasser sa pensée. Et, au fond, le gosse espérait encore bien s'entendre avec son géniteur. Malgré la rancune qui persistait. Malgré l'incompréhension qui érigeait un mur entre les deux hommes. Je t'ai sorti du coca si tu veux boire, si tu veux manger un truc hésite pas, on peut commander. Parce que Nash ne savait toujours pas cuisiner. Enfin, juste des pâtes et du riz. Et la plupart du temps ça lui allait, mais peut-être que tu voulais autre chose Rik. Viens, assis toi. Vois comme Nash est dispersé, comme il tient pas en place. Impossible d'aligner les mots. Il sait pas par où commencer. Il ignore même ce qu'il doit dire et ce qu'il doit cacher. Est-ce que tu jugeras chacun de ses méfaits ? Nash veut pas en prendre le risque. Alors il s'installe sur le canapé, frotte ses mains contre ses cuisses et passe sa langue sur la lèvre supérieure. Aide le, Rik. Car c'est jamais facile de se confier, surtout quand la carapace n'a jamais été levé.