Take care of you (Orya#2)

Le souffle d’une vie, qui s’évapore à chaque instant, quand le regard se perd sur ce bourreau sans coeur, celui qui fait si mal, qui règne d’une main de maître, ne s’arrête jamais de frapper, ne songe pas à la laisser. La peur, constante, qui ne part jamais, les larmes, sans fin, qui trouvent refuge sur l’oreiller, tandis que les vibrations d’un téléphone la sortent de sa torpeur. tu ne sais pas comment tu arrives encore à tenir, Orion. Face à cet homme qui te fait si mal, face à ce monstre qui semble prendre plaisir à exterminer chaque nuée d’espoir qui peut te traverser, ce gorille qui te détruit chaque soir, si bien qu’en face de ton aimée, il y a les pleurs infinis, quand elle te prend dans ses bras. Et le rêve d’un instant, quand elle vient t’embrasser. rêve d’un instant qui dure toute une vie, elle ne peut pas cesser de songer à elle, elle ne veut pas, préfère souffrir tout en l’imaginant à ses côtés, plutôt que perdre la vie sans jamais plus la revoir. Darya, c’est sa vie, c’est son tout, la force qui peuple son coeur, comme son esprit. Et quand les messages parlent d’un week-end en amoureuse, elle ne peut s’empêcher de sourire, avant de le cacher quand l’homme arrive. tu parles alors d’un week-end compétitif, de ta carrière qui doit le suivre. Il accepte sans pour autant te libérer pour la soirée, parce qu’il ne peut enrayer tes prestations sans attirer les regards perplexes sur toi.
C’est ainsi qu’après une nuit de terreur, elle se trouve non loin de la villa, celle dans laquelle elle va retrouver l’unique amour de sa vie.
Larmes essoufflées, et marques indélébiles des coups répétés, l’étranglement de la veille, elle remonte son haut, tente de cacher son cou par un châle, pour ne pas alerter Darya.
Et surtout, essaie de ravaler ses larmes pour ne pas gâcher un moment parfait.
Un message plus tard, elle laisse entrevoir un sourire, répond doucement ça va et toi mon cœur ? J’arrive. Ne bouge pas, je suis presque devant. elle ne veut pas l’inquiéter, jamais. Elle l’aime trop pour ça, son coeur qui bat, toujours plus fort. Et quand enfin elle parvient devant la villa, et sonne, elle souffle un long moment. Pour finalement voir apparaître une silhouette angélique. Belle et teintée de rouge, Darya la ravit toujours plus, et dans son ensemble bleu marine, elle fait presque tache. Mais son sourire sur le visage tend à illuminer la sublime créature qui vient lui ouvrir, et en un instant, un contact charnel, étreinte d’un amour passionnel, tandis qu’elle se réfugie contre elle, qu’elle hume son doux parfum, qu’elle laisse son coeur danser avec celui de sa reine... comme un rêve. « je suis tellement contente de te voir ! » un regard, un baiser, elle se laisse aller, offre ses levres à la femme qui possède déjà son cœur. la perle de tes nuits, le rêve de ta vie, cette dulcinée comme irréelle, qui t’a redonnée goût à la vie, qui illumine tes pensées, qui garde ton cœur entre ses doigts, et t’a donnée le sien, que tu protèges sans relâche. Il ne peut y avoir plus grande perfection, Darya est l’ange qui soutient tes cauchemars et saupoudre tes rêves de merveilles. Sans ailes, peut être, elle porte l’auréole à tes yeux, et tu ne peux qu’être éblouie par sa beauté. « tu es si belle... je t’aime. » et d’un coup, c’est comme si tout le mal fait la veille s’éteignait... parce qu’il ne reste plus que le cœur effarouché et la présence divine d’une femme qui ne cesse de la faire papillonner...
Il ne reste plus que l’amour, le véritable.

Comme un second souffle, comme une seconde vie. Quand elle pense à l’ange qui l’attend, quand elle pense à l’ange qu’elle attend, cette merveille qui glisse dans ses songes quand elle en a besoin, quand elle en a envie, quand elles se retrouvent. Cette merveille qui vit dans son coeur, l’ange qui la touche en plein cœur, qui a visé son âme au début de leur rencontre, qui a touché son être tout entier avec tant de grâce et de vertu. Qui l’a sauvée une fois, puis deux, puis trois. Quelques baisers, quand la vie disparaissait, quand la vie n’avait plus rien de beau, que seule la douleur subsistait. Quelques regards pour s’inscrire sous ta peau, pour vivre sous tes yeux, amour naissant dans la douleur d’un présent si terrifiant pour la mener vers un rêve idyllique, celui dont elle ne cesse de désirer, de vouloir si ardemment.
ce rêve, c’est elle. Ce rêve, c’est Darya, ta Darya. Cette femme qui ne cesse de te prouver que le bonheur existe, qu’il est caché sous les coups répétés du monstre, mais qu’il n’attend plus que toi, plus que vous, plus que cette union salvatrice, ce coeur enflammé qui bat toujours plus fort en sa présence, en ta présence. dans ses bras, elle oublie. Lèvres liées, elle s’évapore. Les marques du cou semblent si lointaines, quand elle sent les mains de sa belle venir la serrer, quand elle sent les lippes de sa reine venir la sauver. « je serai toujours là... quand tu m’appelleras. » une réponse entre deux baisers, une réponse entre deux doux rêves, ceux qui la gardent éveillés dans cet océan de douceur, de tendresse, d’amour. Ce qu’elle ne connaît pas, ce qu’elle ne fait que découvrir, à chaque fois. à ses côtés. elle te comble tellement, Darya. Comme si elle lisait en toi, en ton coeur, en ton être tout entier. Comme si elle lisait plus loin que la souffrance de ton présent, pour laisser les pétales de rose sur ton avenir, pour se glisser dans le moindre de tes rêves, pour te sauver du moindre de tes cauchemars. et l’amour. est si pur. Magnifique. Capable de guérison, capable de tout. Cet amour, il existe en profondeur, son coeur en est rempli, son esprit ne pense plus qu’à elle, en tout temps, à chaque heure. Cet amour est si puissant, une beauté à l’état pur, une perle sauvage qui ne se soumet à personne, qui n’existe que pour elle. Que pour elles. « quelles sottises ! Je suis loin d’avoir le huitième de ta beauté, mon amour... quant à ce que je ressens... c’est... c’est tellement... puissant... fort... je n’avais jamais ressenti ça avant de te rencontrer... et... je crois que mon coeur en dépérirait si tu venais à disparaître... » un maigre sourire, sincère, si beau. Et des lèvres toujours en manques qui retrouvent les siennes avec aisance. Un instant. Une éternité. Elle ne sait dire combien de temps ses lippes se sont accrochées à celles de l’élue de son coeur, mais elle trouve le temps bien trop court quand Darya vient à se séparer d’elle pour prendre sa valise, l’entraîner à l’intérieur. de cette villa magnifique, rien que pour vous deux. Comme dans les songes les plus splendides que ton âme imagine quand il prend l’ascendant sur toi. et de retour dans les bras de sa reine, elle sourit doucement, quand elle l’entend l’appeler ainsi. « je veux... profiter de tes bras... et aussi... » et ses mains glissent doucement, attrapent son châle pour le faire tomber. Révélant à l’élue de son coeur les souffrances de la veille, les marques des mains du monstre sans pitié. tu sais que cette vision la glace d’effroi, lui crève le coeur. Mais tu veux qu’elle t’aide à oublier. Qu’elle reprenne possession de ce corps qui est le sien. Ton corps. « est ce que... tu pourrais... transformer cet horrible souvenir... en quelque chose de beau ? » dit-elle avec quelques larmes qui coulent, qui viennent fracturer le sourire d’un visage saccagé... un baiser, un câlin, quelques traces de ses lèvres, quelques touchers de sa magie, elle ne sait pas encore ce que Darya va faire, mais voudrait que son cou ne reflète plus qu’une personne, elle. Elle voudrait qu’à la place de ce rouge sanglant, il y ait les traces d’un amour indélébile. « fais moi l’amour... » finit-elle par expliquer, quand elle glisse sa main contre la joue de la diseuse de bonne aventure, qui semble brisée de voir, tant ses larmes sur ses marques.
Parce que seul l’amour peut combattre la souffrance. La haine. L’horreur.
Parce que toute la semaine, son corps a été souillé, violé par un monstre sans pitié.
Et que désormais. Elle ne rêve que de l’amour de un ange.
De son ange à elle.