#1 (Iseith) I'll let you help me

La pénombre dans laquelle la ruelle est plongée n’a rien de rassurant. Étroite, glaciale, dangereuse, mais surtout parsemée de ce liquide pourpre. Du sien. Les seuls bruits qui lui parviennent sont la musique du bar au loin et sa respiration saccadée. Désormais, Leith est seul, malmené et surtout complètement désorienté. Plusieurs douleurs le transpercent. Son crâne lui donne l’impression d’imploser, son abdomen se déchire à chacun de ses souffles irréguliers, son visage picote et il capte que quelques endroits se mettent à gonfler. Son corps entier tremble, pas parce qu’il a froid, plutôt car il est meurtri. Regrette-t-il d’avoir poussé son agresseur à bout à coups de provocations ? Non. Aurait-il pu éviter ça ? Clairement. Incapable d’apaiser ses poumons en feu, déjà fragilisées par un asthme conséquent, il tente de se redresser, mais s’arrête dans son geste. Un petit cri s’échappe de ses lèvres, un peu fendues. Alors, il se laisse tomber, la fatigue l’emportant. L’envie de dormir le saisit, il pourrait prendre une sieste, juste là… maintenant… il ne devrait pas. Et puis, il faudrait qu’il appelle quelqu’un pour se faire aider. Pas les secours, assurément.

Ses doigts attrapent difficilement son téléphone de sa poche tandis que ses yeux tentent de se focaliser sur l’écran. Ace. Le prénom est le premier de la liste, son cœur se fend. Son frère ne va jamais le croire, pas après qu’il lui ait avoué la blague. Et puis, peut-être qu’il ne voudra pas le chercher. Après tout, il est occupé. Il a des problèmes plus urgents que sa personne. Leith retient un sanglot, avant de continuer à scroller. Lana. Elle doit être occupée ou avec Nate quelque part. Il préfère aussi éviter de contacter ce dernier, c’est son anniversaire, il ne voudrait pas tout ruiner. Puis, il remonte. Isaac. Son Isa. Il déglutit, il n’a pas envie de le déranger, mais… c’est la seule personne à laquelle il pense, maintenant. Ses doigts tremblants, il parvient à ramener le combiné près de son oreille. L’appel dure de longues minutes et le combat pour rester éveillé est presque impossible. Et finalement, il s’avoue vaincu. L’objet est trop lourd dans sa main et mollement, il le fait tomber sur le sol, n’entend plus la voix de son ami. Celle qu’il adore par-dessus tout. Sa vision s’assombrit, il s’évanouit partiellement.

Ça ne dure heureusement que quelques secondes, car il entend des pas près de lui. Il sursaute violemment, les yeux écarquillés. Alors qu’il a cru s’être calmé, son asthme revient de plein fouet et la panique le submerge. Ses iris s’arrêtent sur les chaussures, puis remontent lourdement.

— I-Isa… ?

Il avait tout laissé tomber aux premiers mots de Leith, comprenant que ce dernier n’allait pas bien et qu’il avait besoin de lui. Son ordinateur est encore allumé sur son bureau mais il quitte la pièce, se chausse rapidement avant de grimper dans son véhicule tout en continuant de parler à Leith. Il a peur que ce dernier sombre dans l’inconscience, que son état s’empire s’il prend trop de temps pour le rejoindre. Alors il roule plus vite qu’en temps normal, essaie de prendre des raccourcis pour arriver rapidement tout en continuant de parler à son brun. Et le bar se dessine enfin sous ses yeux, le rassurant alors qu’il descend et s’empresse de le rejoindre. Il sent que la voix de son cadet faiblit, qu’elle est plus lente, et il finit par ne plus l’entendre. Son inquiétude monte en flèche et il cherche la fameuse ruelle, conservant son téléphone à l’oreille bien qu’il se doute que Leith ne doit pas l’entendre.

Il trouve enfin la ruelle, la rejoint avant de distinguer une silhouette dans l’obscurité présente. Et il s’en approche, plissant les yeux jusqu’à reconnaître son ami. La voix de ce dernier monte jusqu’à ses oreilles et il lâche un soupir, rassuré de voir que ce dernier n’est pas totalement inconscient, avant de se laisser tomber à genoux à ses côtés et de l’observer. “Mon dieu… Qu’est-ce qui s’est passé Leith ?” Il n’ose même pas le toucher, ses blessures l’inquiétant beaucoup trop pour qu’il tente quoique ce soit. L’une de ses mains vient chercher l’une des siennes et la serre doucement. “Où est-ce que t’as mal ?” Son regard glisse sur toutes les blessures visibles, grimaçant à la vue du sang salissant la peau du brun ainsi que ses vêtements. Il ne peut s’empêcher de maudire la ou les personnes qui ont osées s’en prendre à lui, persuadé que Leith ne méritait pas de souffrir autant quoiqu’il ait pu faire.

La panique qui l’envahit, il se remet à trembler avant de se calmer un petit peu à la vue de son ami à ses côtés. Isa est venu le sauver, tel un super-héros. Sa présence le rassure, mais il peine à calmer sa respiration. Toussotant presque silencieusement, le goût métallique du liquide pourpre s’infiltre dans sa gorge et sa bouche. C’est dégoûtant, qu’il songe. Essayant malgré tout de se redresser, il n’y arrive pas. Sombrer pendant quelques secondes dans l’inconscience lui aura permis de retrouver de l’énergie à très petites doses. Ce qu’il s’est passé… il ne répond pas tout de suite, déglutissant. Il ne peut pas lui dire. De toute façon, le visage de l’homme était masqué, il ne sait pas lui-même qui c’est… cependant, quant à son identité… il est au courant que c’est la personne derrière les menaces. Leith décide alors de mentir.

— Je… c’était juste un type au bar… qu’il répond plus facilement, détournant le regard. Je l’ai… je l’ai mal regardé et… il est encore pris d’une petite toux, puis continue : il m’a chopé ici pour me… me frapper…

Il espère que son histoire sera cohérente et est plutôt content quand Isaac lui pose une autre question. Sa main se glisse dans la sienne, la serrant. Ce geste qui est plutôt simple agi pourtant fortement sur lui. Ça l’aide à moins vriller.

— J’ai mal… à l’abdomen… au visage… au crâne, aussi…

Ses doigts libres, qui tremblent brutalement, viennent se poser sur sa tempe imbibée de sang et douloureuse, lui procurant un gémissement. D’un geste rageur, il essuie ses larmes, étalant encore plus le rouge sur son visage.

— Tu peux me… me porter, je pense… ou alors je peux essayer de marcher… j’veux pas… j’veux pas te déranger plus…

Il remet rarement en doute les paroles de Leith, surtout lorsqu’il n’en a aucune raison, mais il a du mal à croire ce que lui dit ce dernier. Bien qu’il sache qu’une situation peut vite dérapée à cause d’un simple regard. Et que des idiots peuvent vite se laisser emporter par leur fierté mal placée et s’en prendre à la personne qui a “osé” leur jeter ce regard. Sauf qu’il a dû mal à croire ce que lui dit le brun, le jaugeant du regard, avant de finalement soupirer. “Faut vraiment que t’apprennes à faire attention Leith… Tu pourrais finir dans un état pire que celui-ci la prochaine fois.” Serrant un peu plus sa main, il examine son visage et son corps avant de se mordre la lèvre inférieure, ayant du mal à retenir son inquiétude.

L’écoutant silencieusement, il hoche doucement la tête et grimace en voyant la réaction du brun lorsque ce dernier touche l’une de ses blessures. “Tes blessures ont l’air grave tout de même.” Mais il se lève, venant poser délicatement ses mains sur les hanches de son cadet afin de l’aider à se lever. Mais il a trop peur de lui faire mal alors il hésite et le laisse prendre son temps. “T’es sûr de pouvoir marcher ou de vouloir que je te porte… ? Je veux pas te faire de mal, TianShi.” Il passe tout de même un bras autour de sa taille, tentant de ne pas appuyer sur des blessures qu’il pourrait avoir, alors qu’il l’observe. “Faut qu’on aille à l’hôpital.” Il se doute que cette idée ne va sûrement pas plaire à Leith mais il ne se voit pas réussir à gérer autant de blessures tout seul. “Mais déjà faudrait qu’on aille jusque ma voiture…” Et ça semblait être compliqué vu la douleur que devait ressentir le jeune Park.

Il y a un court silence durant lequel Leith en vient à se triturer l’esprit. Le mensonge est bien ficelé, non ? Il va forcément le croire, qu’il tente de se rassurer. Se maudissant, rien que le fait de froncer ses sourcils lui procure une douleur intense au visage. Il comprend qu’il doit être à peine reconnaissable, il n’y a qu’à sentir le sang qui s’éparpille un peu partout sur son faciès endommagé et pâlot. Et enfin, les mots sont prononcés. Il doit faire attention, que suggère Isaac. Le plus jeune déglutit, il le sait bien ça… mais compte-t-il vraiment le faire ? Assurément que non. Il ne peut même plus sourire pour tenter d’être rassurant.

— Je… je sais. Je sais tout ça.

Sa main serrée dans la sienne, il sent le regard soucieux d’Isa sur lui. C’est difficile pour lui d’être si misérable, comme ça. Ses blessures sont effectivement graves, c’est la première fois qu’il se rend compte de tous les os qu’il possède : il a l’impression que chacun d’entre eux souffre. Il hoche légèrement la tête et se laisse aider, malgré son caractère borné, se relevant lentement. Au moment de se tenir debout, ses jambes se remettent à trembler. Pourtant, elles n’ont rien, mais son abdomen lui fait beaucoup trop mal, le poussant à avoir un manque d’équilibre. Il entend son surnom qui le réconforte. TianShi.

— Je peux… je peux marcher, je crois, qu’il continue de bégayer, son souffle s’entrechoquant dans sa gorge.

Le bras soutenant Leith, ce dernier n’arrive pas à râler. Ils doivent aller à l’hôpital. Quelle horreur. Il le laisse continuer sur sa lancée, fermant un instant les yeux. Il ne veut pas non plus être un énorme fardeau sur ses épaules en boudant, le faire venir est déjà trop.

— D-D’accord… j’ai… j’ai pas le choix, j’imagine.

Le pas lent, hésitant, il tente de détourner le visage quand ils sortent dans le quartier près du bar, ne voulant pas qu’on le voit de la sorte. Heureusement, les lampadaires éclairent qu’à peine son visage boursouflé, coupé et ensanglanté. De longues minutes plus tard, au fil des pauses où il injure à de multiples reprises pour exprimer sa douleur, ils arrivent enfin à la voiture garée. La respiration excessivement sifflante, il parvient à soupirer de soulagement une fois qu’il se pose sur le siège passager.

— J’en peux plus p’tain…

S’il doute quelques peu de ce que lui dit son cadet, il n’insiste pas plus. Il n’a pas le temps ni l’envie de lui poser des question pour le pousser à dire la vérité, s’il ment, alors ne dit rien sur cela avant de lui demander de faire attention. Parce qu’il ne veut pas retrouver une fois de plus le brun dans cet état, ne pourrait pas l’accepter. “Alors fais le Leith… C’est bien de le savoir mais c’est mieux de le mettre en pratique. Je ne veux même pas imaginer dans quel état je pourrais te récupérer si quelqu’un s’en prend de nouveau à toi.” Juste le fait de l’imaginer dans un état pire que celui d’aujourd’hui l’effraie mais il balaye rapidement cette pensée. Doucement, lentement, il l’aide à se lever en tâchant de ne pas forcer sur ses blessures. Il renforce un peu plus sa prise sur son corps, voulant le maintenir debout lorsqu’il se rend compte que ce dernier tremble. “On ira doucement parce que je n’en suis pas si sûr…”

Même si le trentenaire sait que l’idée d’aller à l’hôpital ne pas plaire à Leith, il lui impose tout de même. Puisque, même avec tout son talent dans les premiers secours, il ne pourrait pas réussir à soigner toutes les blessures visibles -et encore moins celles qui ne le sont pas- seul. “T’as tout compris.” Ils avancent jusque sa voiture, prenant le temps de s’arrêter à plusieurs reprises pour que le jeune Park ne s’épuise pas trop non plus. Une fois arrivés à la voiture, il le laisse s’asseoir avant de venir prendre place à son tour. “Sois fort encore un petit peu Leith… On sera bientôt à l’hôpital.” Et il démarre la voiture aussitôt, dépassant les limites de vitesse bien qu’il fasse tout de même attention. Et le bâtiment se dessine sous ses yeux, le rassurant alors qu’il s’arrête sur la place se trouvant le plus près de l’entrée. “Tu veux marcher ou je vais chercher quelqu’un pour qu’ils viennent avec un fauteuil ou un brancard ?” Ses yeux se posent sur le visage de Leith, le couvrant d’un regard inquiet qu’il a dû mal à retenir.

La respiration sifflante, il écoute le discours moralisateur d’Isaac, fermant un instant les yeux, avant de les rouvrir pour l’observer. Son inquiétude se lit dans les plis de son visage et, juste le temps de quelques secondes, il en vient à s’en vouloir de l’avoir contacté. Se sentant mal, la culpabilité le rongeant, il hoche lentement la tête. Il ne pourra jamais lui promettre de faire attention, Leith est trop provocateur pour ça. Alors, il préfère ne pas répondre, s’aidant plutôt de lui pour qu’il puisse se relever sur ses pieds. Tremblant, aller lentement lui semble être une très bonne idée, étant donné qu’il a l’impression de tomber à tout moment. Au fur et à mesure qu’ils s’avancent, ils arrivent enfin à la voiture et c’est d’un soupir de soulagement qu’il se laisse tomber sur son siège, son corps entier tirant de partout à cause de la douleur.

— J’espère qu’ils vont me donner de la morphine… parce que putain mes côtes elles me font archi mal.

Heureusement, la voiture se met enfin en marche et le paysage défile rapidement. Par curiosité, il descend le petit miroir de l’automobile, observant avec effarement son visage abîmé. Du sang partout, des plaies ouvertes, il est à peine reconnaissable que ça le dégoûte. Il referme ça, soudainement stressé, alors que son ami se gare. Il se retourne vivement à sa question, réagissant au quart de tour.

— Marcher ! s’exclame-t-il, avant de se calmer. Désolé. Je… j’préfère marcher, oui. Je peux le faire seul, même.

Sa main tremblante vient chercher la poignée de la portière, l’ouvrant difficilement. Têtu, mais surtout coupable, il n’a pas envie de lui poser plus de soucis, il sort de la voiture, se pensant fier. Le problème, c’est qu’il est surtout misérable et à peine qu’il se met debout, qu’il dégringole et tombe par terre, un petit cri de peine le saisissant.

— M-Merde, qu'il maugréé, frustré.

Il n’est pas méchant Isaac, il ne veut pas non plus imposer quelque chose à son cadet. Mais l’imaginer dans un pire état qu’aujourd’hui l’effraie plus que tout alors qu’il tente de lui faire comprendre qu’il devrait faire attention. Il s’inquiète juste pour lui, son cœur ne supportant pas que quelqu’un ait pu lui faire du mal. Mais le manque de réponse, s’il peut considérer un hochement de tête comme une réponse, ne lui plait pas. Il ne dit cependant rien, préférant garder ce sujet pour plus tard. Pour quand le brun ira mieux et qu’il sera en état d’avoir une longue discussion avec lui. Ses gestes prenant la relai à sa parole, il l’aide à se lever et à se rendre jusqu’à son véhicule, s’assurant qu’il ne se fasse pas encore plus mal en marchant. Leith assit sur le siège passager, le mannequin fait le tour du véhicule pour s’asseoir à son tour et démarrer. “T’en auras sûrement, ne t’inquiète pas. Mais ils vont déjà te faire des soins avant de t’en donner, ce sera plus simple pour trouver où est-ce que t’as mal exactement.”

Il roule plus vite qu’en temps normal, ne voulant pas que Leith souffre trop longtemps, et il voit le bâtiment de l’hôpital se dessiner sous ses yeux alors qu’il ralentit. La voiture garée, il se tourne vers son cadet pour lui demander ce qu’il préfère, sursautant presque lorsque ce dernier répond vivement. N’ayant pas le temps de réagir, encore perturbé par sa réponse, il l’observe ouvrir la portière et tomber aussitôt que ses pieds se posent sur le sol. Écarquillant les yeux, et se détachant aussitôt, il descend en claquant sa portière et fait le tour de la voiture pour venir le rejoindre. Un genou au sol pour se maintenir, il passe un bras autour du corps de plus jeune en soupirant. “Espèce d’idiot, tu peux pas me demander de l’aide au lieu de faire ton têtu ?” Il l’aide à se redresser, le gardant contre lui quelques secondes, avant de se relever lentement et de se mettre dos à lui pour qu’il monte dessus. “Je vais te porter alors accroche toi.”

Son corps entier lui fait mal. A chaque respiration qu’il entreprend, ses côtes lui procurent une douleur sourde, le forçant à gémir. Son souffle sifflant, ses membres tremblants, la tête dans les vapes, l’envie de dormir lui reprend. La voiture démarre, il entend de justesse la voix d’Isaac qui répond à ses plaintes. D’un autre hochement de tête, tandis qu’il gigote un peu, comme si ça allait l’aider d’une quelconque manière, il rétorque faiblement.

– J’es-j’espère.

L’automobile se faufile hâtivement dans les rues, jusqu’à arriver près de l’hôpital. Son ami lui propose entre marcher ou demander l’aide de quelqu’un. Évidemment, borné qu’il est, il s’exclame vivement, préférant toujours se débrouiller seul… peut-être est-ce son esprit perturbé par ses blessures ou alors son caractère de têtu, mais il ne supporte pas l’idée d’embêter les autres. Alors à peine a-t-il le temps de sortir qu’il dégringole jusqu’au sol, se cognant misérablement. Frustré, les larmes montent à ses yeux. La portière se claque derrière lui, puis des pas frénétiques et ensuite un soupir. Il retient une plainte quand il sent Isaac le maintenir, ce dernier le réprimandant.

– Dé-désolé, j’sais pas pourquoi j’ai fait ça…

Se sentant rapproché près du brun, il aurait pu se sentir rassuré s’il n’était pas envahi de douleurs atroces. Il manque de râler quand son ami se mouve, lui offrant son dos comme support. De nouveau gêné, il se voit obligé de faire ce qu’il dit, glissant ses bras à ses épaules. Oh non, il tâche son haut, songe-t-il, paniqué. S’assurant qu’il se tient bien à lui, il déclare d’une petite voix :

– C’est-c’est bon. Désolé, j’ai… j’ai grossi ces derniers temps… je dois être lourd et tout…

Se sentant reconnaissant d’avoir quelqu’un comme Isaac pour l’aider, il réfléchit déjà à une manière de le remercier.

Le voir dans cet état, souffrant tellement, brise petit à petit le cœur d’Isaac qui ne peut pas supporter de voir son petit Leith dans cet état. S’il n’est pas d’un naturel violent, il ne pourrait sûrement pas se retenir s’il venait à découvrir l’identité de l’homme s’en étant pris à Leith. Tentant de le rassurer, il se concentre sur sa douleur l’espace de quelques secondes en priant pour que rien ne le retarde sur la route vers l’hôpital. “Sois fort, Leith. On y sera bientôt.” Et on pourra enfin s’occuper de ses blessures et soulager sa douleur, rassurant légèrement Isaac lorsqu’il pense à cela. Il n’aime pas vraiment les hôpitaux non plus, n’y allant qu’en cas de gros soucis, alors y conduire Leith le frustre légèrement puisqu’il ne peut pas le soigner lui-même. Pourtant il conduit jusque là-bas, laissant le choix à Leith lorsqu’il se gare sur une place devant le bâtiment de l’hôpital.

Mais, toujours aussi têtu que d’habitude, le plus jeune décide de se débrouiller seul et de descendre du véhicule sans son aide. Ce qui le pousse à finir sur le sol, affolant le financier qui se presse de le rejoindre en le sermonnant légèrement. Le calant contre lui pendant quelques instants, il vient caresser délicatement l’une de ses joues. “Eh… Ne t’excuses pas Leith, ce n’est pas grave. Tu t’es fais mal en tombant ? Je veux dire… Autre part que les endroits où tu es blessé ?” Son inquiétude se démontre par ses sourcils froncés avant de se tourner de façon à être dos à lui. Il attend sagement que ce dernier se rapproche de lui, ses mains glissant sous ses cuisses pour le soulever tout en se redressant. Un petit soupir quitte ses lèvres en entendant sa remarque alors qu’il commence à se diriger vers l’entrée du bâtiment après avoir fermé la voiture. “Tu n’es pas lourd du tout, qu’est-ce que tu racontes comme bêtises ?” Entrant dans le bâtiment, son regard se pose sur les employés qui se dirigent aussitôt vers eux. Leur expliquant rapidement la situation, il dépose délicatement Leith sur une chaise roulante que l’un d’eux a amené lors de leur arrivée. Son regard se pose sur ce dernier, venant attraper doucement sa main. “Ils vont prendre soin de toi pendant que je m’occupe des papiers à remplir, d’accord ?” Un petit sourire étire ses lèvres avant qu’il ne rejoigne le bureau d’accueil, discutant avec la femme face à lui.