(ACE) little wolf gotta stay little

Neuktae Café. Ha. Il ricane, hausse un sourcil et secoue brièvement la tête, le dégoût perceptible à travers ses traits faciaux. Propre sur lui, la posture droite, il est difficile d’imaginer ce que fabrique un homme de sa graine ici. Un riche tel que lui, qui a plutôt l’air d’appartenir aux soirées mondaines qu’aux cafés-restaurants cosy. La mèche arrangée, d’un geste vaniteux, il s’avance à pas déterminé dans l’établissement, prêt à éliminer son ennemi. Ace, le petit loup de son neveu, un surnom à la connotation bien trop niaise à entendre. Depuis toujours, il ne rêve que d’une chose : que Minki se débarrasse de cet individu qui s’est immiscé chez les Hwang. Il ne l’apprécie pas, ce délinquant. Il n’a jamais aimé les fréquentations de son neveu, de toute façon. Toutes ces personnes, ce sont des mauvaises herbes à arracher et il compte bien en laisser aucune, pour sauver la réputation de sa famille. Alors, épris d’un dédain opulent, il observe l’endroit, comme s’il se trouvait en terrain hostile, jusqu’à ce qu’il tombe finalement sur point noir. Il s’avance, jusqu’à se planter en face du (( petit-ami )) – urg – et sans s’empêcher, il le regarde de haut en bas, le jugeant explicitement. Kang. Il s’agirait de me réserver quelques minutes pour que nous puissions parler en privé. Cela concerne mon neveu. Il paraît supérieur et pompeux, à lui parler d’un ton aussi formel, dans le seul but qu’Ace se sente misérable, du moins tel est son objectif ce soir.

La colère pulse dans ses veines, rendant l'atmosphère tendue autour de lui tandis qu'il prépare les derniers desserts commandés. Il tente pourtant de paraître sympathique, forçant des sourires envers ses collègues et les client‧e‧s en attendant de pouvoir baisser la grille métallique et rentrer chez lui. Il n'a pas envie de rejoindre le logement qu'il partage avec son petit-ami, bien trop agacé par leur récente discussion. Concentré sur un ticket qu'il prépare pour une table ayant demandé l'addition, il sursaute presque en entendant son nom avant de lever les yeux pour croiser le regard de Minju Hwang. Cette simple vision suffit à l'énerver encore plus. Je ne sais pas où vous pensez vous trouver mais vous ne pouvez en aucun cas exiger quelque chose, ici. Sa langue claque contre son palais alors qu'il se redresse, remettant ses mèches brunes derrière ses oreilles alors qu'il affiche une moue bien trop sérieuse. Que voulez-vous donc pour avoir pris la décision de venir ici ? Minki a une fois de plus ignorer vos appels et vous pensez pouvoir passer par moi pour le convaincre d'obéir à des lois archaïques ?

Accueilli par de la colère perceptible, la sienne grimpe en flèche, son regard s’assombrissant face à l’impolitesse du garçon. Sa mâchoire s’enserre, il a envie de le corriger, ce sale loup. Décidément, il ne comprend tout simplement pas ce qu’il a de bien. Il vient d’une famille modeste, son frère est un déchet sur pattes, il comprend de toute façon que l’instabilité est familiale, quoi de plus étonnant ? Il se redresse, lui réservant sa moue la plus hautaine possible. Je n’ai pas besoin de passer par toi pour parler à mon neveu, que cela soit bien clair, tu n’es qu’une poussière à mes yeux et je ne fais jamais attention à ce genre de détails. Il ne lui laisse pas le temps de répondre, n’ayant pas le temps de jouer au ping-pong verbal avec lui, ses iris l’observant avec un mépris exécrable. J’aimerais tout simplement que tu dégages de la vie de Minki ainsi que des Hwang. C’est une demande amicale, crois-le bien.

Le tueur dévisage celui qui pourrait être de sa belle-famille s'il venait un jour à se lancer dans une relation beaucoup plus sérieuse et officielle avec l'homme dont il est amoureux, redécouvrant à quel point il le haït. Si je ne suis qu'une poussière, vous pouvez partir alors. Car les poussières ne font pas bon ménage avec les ordures. Et il se grandit légèrement sans même s'en rendre compte, son regard se faisant bien plus dur en entendant sa demande. Et il ricane soudainement, faisant même semblant d'essuyer une fausse larme. Oh mon dieu, c'est hilarant. Il secoue la tête et pose ses coudes sur le comptoir, son visage trouvant place dans sa paume. Que les choses soient bien claires, monsieur Hwang, vous n'êtes en aucun cas dans une position qui pourrait me faire partir de la vie de Minki ni de celle de votre famille. De plus, je me passerai bien d'être lié à votre famille quand je vois que vous êtes des enfoirés. La seule personne qui pourrait m'en éjecter serait Minki donc laissez tomber.

Les regards qui s’entrechoquent, l’un enflammé, l’autre arrogant, il se rend compte à quel point il déteste ce garçon de tout son être, à quel point il serait prêt à le ruiner juste pour l’éjecter de la vie de Minki. Ses doigts qui forment un poing, il l’écoute, la fureur grandissant en lui. Cependant, contrairement à ce sauvage, il tient à sa réputation et il n’a pas envie de hurler ou de sauter sur lui, malgré l’envie qui le démange. Il l’observe rigoler, tentant bien que mal de ne pas lui crier dessus, silencieux jusqu’au bout. L’image publique avant tout, qu’il se rappelle, avant d’arranger une nouvelle fois sa mèche de cheveu. Tu as fini ? Bien. Il croise les bras. Ce n’était pas une recommandation, Kang. Je veux que tu déguerpisses. Que ce soit de l’appartement dans lequel tu habites et qui n’est pas le tien, du compte en banque de Minki que tu profites, de sa vie dont tu ne mérites aucunement ta place. Personne ne t’aime, chez les Hwang. Personne ne va jamais t’aimer, dans notre famille. Et il s’approche, esquissant un sourire en coin. Et tu sais pourquoi ? Parce que tu n’es rien, Ace Kang. Tu n’es qu’un microbe parmi tant d’autres, toi tout autant que la sale graine qu’est ton frère. Vous bousillez tout ce que j’essaye de construire à cause de votre simple existence en ce monde.

Il se moque des regards que l'on pose sur eux, sachant très bien qu'il n'est en aucun cas en tort dans cette situation. Agacé au plus haut point, il cherche à garde le contrôle de la situation et se moque d'être impoli face à l'homme qu'il hait le plus au monde après son beau-père. Et il l'écoute, sa mâchoire se crispant en entendant ses propos. Mais il ne répond pas tout de suite, le laissant finir. Enfin, il se redresse et quitte le comptoir. Venez. Il n'attend pas de voir s'il le suit, rejoignant l'étage après avoir confié ce qu'il faisait à son employée, venant dans son bureau dont il fait claquer la porte après que Minju soit entré. Avant toute chose, je m'en fous royalement que vous ne m'aimiez pas du moment que Minki m'aime. Ensuite, je tiens à vous rappeler que je n'ai pas besoin de l'argent de votre neveu pour vivre. Je m'en sors très bien tout seul avec mon propre argent. De plus, vous devriez vous mettre à jour dans les informations que vous détenez. Minki et moi, on ne va plus vivre ensemble dans l'appartement. Il marque une pause, affichant un sourire fier. On va s'acheter une maison, on va adopter un chien et construire notre propre famille avec nos proches. Et j'arriverai à vous éjecter de la vie de Minki. Il s'approche de lui, posant son doigt accusateur sur son torse en se moquant de voir ce qu'il pense de cela. Et je vous interdit de parler ainsi de mon frère. Il est mieux que vous et votre putain de famille d'hypocrites.

Agacé qu’il le suive, car il aurait aimé mener la marche, cependant il est bien obligé car il ne connaît absolument pas les lieux. Alors dans un silence froid, il est emmené ailleurs, là où les oreilles indiscrètes ne pourront pas les épier. Satisfait qu’il puisse l’enchaîner verbalement comme il le veut à présent, toutefois c’est au tour du garçon de contre-attaquer. Plus il parle, plus il sent que quelque chose ne va, ses sourcils se froncent et là c’est le drame, son cœur rate un battement, il se fige sur place, le choc le surprenant, puis ensuite… la rage. De son regard le plus sombre, il le plante sur Ace. Non, il a bien entendu le mot maison… chien… famille… dans sa tête, c’est le chaos, la guerre, l’apocalypse. D’un geste sec et automatique, il dégage son doigt, comme s’il venait d’être touché par un virus. Parce que tu penses que je vais te laisser faire, espèce de sale gamin ? Il est hors de question que vous achetiez une maison, que vous adoptiez un chien ou que sais-je, j’espère que c’est clair ? Minki fait le malin avec moi, mais tu peux être sûr que tu ne le reverras plus jamais ! Il ne crie pas, néanmoins la colère est perceptible dans sa voix, dans son corps tremblant, dans ses yeux qui lancent des éclairs. Il est hors de lui, contre lui, contre son neveu qui fait n’importe quoi, contre les Hwang qui n’en font qu’à leur tête. Tu crois qu’il restera ici à New-York à vivre sa petite vie tranquille avec toi ? Tu as tort ! Je vais le bouger en Corée du Sud et tu ne pourras plus courir derrière lui comme tu le fais maintenant !

Il parle encore et encore, se moquant des répercussion que l'enfoiré face à lui pourrait faire apparaître s'il venait à frustrer son ego digne d'un garçon de trois ans. Et il s'acharne sur lui face à sa vision, utilisant les mots comme des armes plus efficaces que celle cachée dans son dos à sa ceinture. Mais le vieux répond, le remet en place en tentant de le menacer pendant que Ace croise les bras et lève les yeux au ciel. Jusqu'à la menace de trop, celle qui vient énerver le tueur. Et tout va rapidement. Le brun s'approche de lui, sortant l'arme qu'il pointe sur son torse. Je vais être claire avec vous, Hwang. Si vous essayez quoique ce soit contre Minki, je n'hésiterai pas à vous faire disparaître de cette Terre. Et pas d'une façon douce, croyez moi. Son regard se fait noir, le fusillant. De plus, vous pensez vraiment avoir une quelconque influence sur lui alors qu'il ne répond à aucun de vos échanges ? Vous rêvez beaucoup trop, grand-père. Enfin, il monte un peu plus l'arme pour viser son cœur alors qu'il reprend la parole dans un coréen presque parfait. Croyez moi, le vieux, j'aurai aucun remords à vous tuer en vous torturant de la pire des façons et vous ne pourrez même pas vous défendre.

Les mots fusent, sans qu’il ne puisse contrôler sa rage. La frustration est grande, il refuse tout bonnement qu’une crasse telle qu’Ace débarque dans leurs vies. Le perfectionnisme de Minju est sans égale, il veut que sa famille soit sans failles aux yeux du monde et lorsqu’il y a des saletés dans son champ de vision, il ne peut s’empêcher de les effacer, pour que tout soit blanc comme neige de nouveau. C’est dans ses veines, dans son ADN, il est comme ça. Alors, les premières menaces tombent et soudain, la peur le saisit brièvement quand il remarque l’arme. Son cœur bat à tout rompre, il ne comprend pas d’où le fusil sort et surtout ce qu’il fait avec. Il ne détache pas son regard, soudainement silencieux, beaucoup trop pour l’homme qui avait tant de choses à dire pourtant. Figé sur place, il entend du coréen et même pétrifié sur place, il est dégoûté d’entendre sa langue natale, lui rappelant ses années passées dans la campagne. Puis, un silence. Long, oppressant. Va-t-il mourir ? Il déglutit, pose un doigt tremblant sur le bout du flingue. Voilà ce que tu es. Un délinquant qui est obligé de sortir les armes pour parler. Pourquoi je ne suis même pas étonné que tu en aies un ? Idiot ou juste courageux ? Il n’en sait rien, mais il tient à rester digne, même jusqu’à la fin. La manière dont je discipline Minki ne te regarde pas, alors retire-moi ce fusil de là, avant que je n’aille me plaindre à la police. Il repère une caméra, la pointant de son doigt. Tu n’aimerais quand même pas finir en prison à cause de tes propres caméras, n’est-ce pas ?

Il n'est pas aveugle, le plus jeune. Il sait très bien quand quelqu'un a peur et comprend rapidement qu'il arrive à faire peur à l'abruti devant lui. Et il n'hésite pas à appuyer un peu plus l'arme contre son torse, froissant la chemise tandis qu'il pose son doigt sur la gâchette, prêt à tirer. Oh mais, papy, je ne suis pas qu'un délinquant. Je suis le meilleur tueur à gage de cette ville et j'en ai rien à foutre de ce que vous pensez. Ses lèvres s'étirent dans un sourire en coin, presque fou, alors qu'il suit son regard quelques secondes. Oh... Vous voulez parler de cette caméra factice qui n'est là que pour faire peur aux éventuels voleurs ? Vous n'êtes pas dans une situation que vous pouvez contrôler, Hwang. Car c'est lui qui maîtrise ce qu'il se passe, l'arme évoluant lentement vers sa nuque. Puis personne ne vous croire après vous avoir entendu me menacer et me parler ainsi alors que je suis vu comme le petit patron de café gentil et souriant. Vous êtes foutus.