Noah Mancini >> the devil's voice is sweet to hear

01. HISTOIRE
- le départ de la mère (ici)
- la mort du père (ici)
- passage dans la rue (ici)

02. COUPURES DE PRESSE
- assassinat d'Elyse
- affaires défendues

03. LOFT À MANHATTAN
- photos, description

04. IN GAME
- liens
- rps

05. CARNET DE BORD
- mai

Elle était heureuse, Hannah. Mais elle aurait pu l’être plus ; du moins, c’est ce qu’elle pensait. Quand elle a rencontré Mattéo, elle n’avait que vingt ans. Ce bel Italien a tout de suite attiré son attention avec sa belle gueule et son accent qu’elle jugeait sexy à l’époque. Etudiante à l’université, elle tomba raide dingue de lui. Tout s’enchaina alors très vite et elle tomba rapidement enceinte. Hannah n’a jamais dit à Noah qu’elle regrettait d’avoir abandonné ses études pour l’avoir, mais elle n’avait pas besoin de le dire. Intelligente, elle aurait pu avoir une belle carrière et même enfant, Noah savait que c’était du gachi que sa mère n’ait pas suivi ses rêves.

Il n’est pas facile pour une famille aux revenus très modestes de vivre dans une ville comme New-York. Malgré l’amour qu’elle portait à son fils et l’affection qu’elle ressentait envers son mari, Hannah se sentait piégée dans une vie qu’elle n’avait jamais voulu. Elle cotoayait la richesse tous les jours en allant faire le ménage dans les beaux appartements et lofts de l’Upper East Side et la famille Mancini peinait à joindre les deux bouts.

Une énimère relance de facture impayée. La goutte qui a fait déborder le vase. “On ne peut plus continuer comme ça Mattéo”, qu’elle lance à son mari en jettant l’enveloppe maudite sur la table de la salle à manger. “Je ne peux plus continuer comme ça.” L’Italien hausse les épaules, en retard pour son premier cours de la matinée. “On en reparlera ce soir, bene?”, qu’il demande alors qu’il passe derrière sa femme pour embrasser sa joue. Elle hoche la tête et le laisse filer.

Hannah ne se présentera pas à son travail ce matin là. Elle embarqua toutes ses affaires, les chargea dans la voiture d’un ami à elle appelé en refort. Ses vêtements, quelques albums photos. Elle lui demanda de s’arrêter à l’école de son fils, et la voiture resta garée presque une heure devant l’établissement. Noah, est-ce que j’emène Noah ?, qu’elle se demandait, encore et encore. Mais elle savait qu’il aimait sa vie ici. Elle savait qu’il aimait son père plus que tout. Alors la voiture démarra. Laissant son mari derrière elle. Laissant son fils sans un mot. Plus jamais.

CINQ ANS PLUS TARD
Hannah avait refait sa vie dans une petite ville du Maine quand elle reçut un appel des services sociaux. Mattéo Manici, son ex-mari était décédé d’une crise cardiaque foudrayante. Malgré les termes du divorces qui lui avait donné la pleine autorité parentale, elle restait la mère biologique de Noah, qui avait maintenant besoin d’un foyer.

Hannah s’était remariée, elle avait même eu un nouvel enfant. Elle discuta très longuement avec son mari ce soir-là, et ils se mirent d’accord : Noah devait venir vivre avec eux. Mais l’adolescent, quand il apprit la nouvelle, n’en arriva pas à la même conclusion.

Hannah ne reverra plus jamais son fils.

"Son état est stable, mais très préoccupant. Est-ce que tu as un oncle, une tante ou quelqu'un de la famille qui pourrait venir ?"

Je secoue la tête, tentant de regarder au delà des épaules du médecin qui vient me donner des nouvelles de mon père. Une crise cardiaque, inattendue. Si je n'étais pas rentré à la maison plus tôt que prévu cet après-midi là, il ne serait probablement plus de ce monde. Toute la nuit, je suis resté à son chevet. L'accident l'a affaibli, les médecins ont peur qu'il refasse un nouvel arrêt. Cette nuit est décisive, comme ils le disent bien.

J'appelle mes grand-parents en Italie, leur donne des nouvelles de mon père. Ce que je ne sais pas encore, c'est que les nouvelles seront beaucoup moins bonnes quand je les rappèlerai, trois heures plus tard. Pour leur annoncer son décès.

Je n'ai pas eu le temps de lui dire au revoir. Son coeur s'est stoppé à nouveau avant même qu'il n'ait eu le temps de réouvrir les yeux. Me voilà donc. Gamin de 17 ans, seul. Je sais que les services sociaux vont essayer de contacter ma mère pour qu'elle me récupère. Une mère que je n'ai pas vu depuis environ cinq ans, qui ne m'a jamais donné de nouvelles, n'en a jamais pris non plus. Une mère absente. Une mère morte, à mes yeux.

Me voilà donc. Gamin de 17 ans, orphelin. Et une chose est sûre : il est hors de question que je retourne chez ma mère. Hors de question.

"Ta mère a accepté de t'accueillir chez elle, tu y seras amené dès lundi."

Le coeur s'emballe, les pieds s'enfoncent dans le sol du salon vide depuis la mort de mon père. Je ne pensais pas qu'elle accepterait de me prendre, vu qu'elle a été absente de ma vie depuis des années. La panique. La panique, car je la déteste. Je al déteste de nous avoir abandonné, de m'avoir abandonné. Le rejet. Impossible de la revoir, impossible d'aller vivre dans sa nouvelle famille comme si de rien était.

Je n'avais pas vraiment de plan, quand j'ai pris mon sac, rempli quelques fringues et que j'ai quitté la maison familiale de Brooklyn. Je ne savais pas où aller, je ne sais pas comment j'allais m'en sortir et j'ai rencontré Ashton. Ce gamin à peine plus vieux que moi, qui vivait dans la rue aussi. Il m'a tout apprit : la rue, la survie. Je bougeais avec lui, l'aidais dans ses combines. Le vol, principalement, jusqu'à la vente de la drogue. Je n'ai jamais touché à ça, mais je commençais à m'intéresser à ce business avant de rencontrer ma future femme.